La douleur c’était effacer comme si elle n’avait jamais existé. Je n’en gardais qu’un souvenir diffus et presque irréel, comme ce genre de rêves qui sont tellement intense qu’on les penserait réels et qui au réveil sont presque impossible à remettre en mémoire. Une drôle de sensation me parcourue comme si tout autour de moi flottaient des sentiments, des souvenirs de quelqu’un d’autre. Je me trouvais dans l’esprit de quelqu’un d’autre ou quelqu’un d’autre se trouvait dans mon esprit. Ce n’était pas une intrusion néfaste et douloureuse mais plutôt une invitation silencieuse et apaisante.

« Maintenant tu vas devoir accepter ce que je t’offre. Tu vas devoir me laisser entrer et je ferais de même pour toi. Accepte mon savoir, mon histoire et celui de notre espèce. Accepte-le de ton plein gré et apprend. »

Il s’agissait encore de la voix douce et féminine qui m’avait sauvé de l’emprise de mon agresseur. Comme si tout le temps qui c’était écoulé n’avait été qu’une seconde, je n’avais même pas eu le temps de me demander ce qui avais bien plus se passer. Etait-ce cette personne qui avais déjouer son emprise ? Et dans ce cas pourquoi ? Dans sa bouche mon agresseur semblait être un monstre et pourtant je m’étais fait berner délibérément. Je savais bien qu’il y avait quelque chose de menaçant chez lui, pourtant je n’avais pas hésiter à le laisser apposer sa marque. Pourquoi ? Parce que je n’avais plus rien à perde ? Surement. Parce que l’idée de détruire tous ceux qui m’avaient fait souffrir était excitant ? Evidemment.

-          Qui est tu ? Qu’est ce qui se passe ? Pourquoi … Commençais je

-          Chut ! Toutes les questions que tu te poses, j’y répondrais. Pour cela il te suffit de me laisser entrer. Je préfèrerais ne pas entrer de force mais crois-moi si tu refuses tu pourrais devenir quelque chose d’encore pire. Un monstre sans souvenir, avec juste la faim comme compagne.

-          Mais … Je voudrais juste comprendre !

-          Je peux juste te dire que tu as accepté un pacte avec le diable. Je ne sais pas ce qui ta pousser à le faire mais la mort aurait été sans doute plus profitable. Maintenant tais-toi et obtempère !

La voix s’était faite soudainement plus dure et avais pris une nouvelle consistance. Devenus presque solide, une poigne invisible commença à serrer au niveau de mon cous. Elle serrait de plus en plus fort, tout en me laissant comprendre que si je n’ouvrais pas la porte de mon esprit elle se ferais encore plus forte.

Prenant une grande respiration, je décidai donc de me laisser aller à son emprise. Encore une fois le sol s’ouvrit sous mes pieds et je sombrai dans un océan de souvenirs et d’histoire.

« Je vais t’enseigner ici les bases de notre espèce. Survoler notre histoire, te parler du mal et des premières prémices de ta nouvelle vie. Tout ce que tu vas apprendre ici n’ait qu’un sommaire. Je n’ai pas le droit de te révéler certaine chose et tu devras en apprendre d’autre de toi-même.

De ta rencontre avec ton agresseur, tu as pus observer certaines choses. Une beauté ensorcelante et froide, un physique sans âge et une aura menaçante et pourtant tellement attractive. Tu as pu apercevoir des ongles tels des griffes et deux canines particulièrement longue sortant de sa bouche.

Nous sommes des vampires. Les monstres qui ont terrifiés tant de personnes depuis la nuit des temps. Nous sommes des légendes vivantes et non des histoires crées pour faire peur aux enfants. Je ne saurais te dire quand exactement est apparus le premier vampire, n’y qui il était, mais l’histoire dit que nous sommes le produit de la noirceur des êtres humaines. Nous avons été créées par leur haine et leur envie d’assouvir le monde. Ce serait un nécromancien de l’antiquité, particulièrement puissant qui en utilisant des corps non exhumés et en faisant quelques expériences occultes aurait réussis à engendrer le premier vampire.

Depuis ce moment l’espèce n’a cessez de s’étendre à travers les âges et les continents. Voyageant à la faveur de la nuit et semant la mort à chaque passage. Nous n’étions qu’à l’époque que des bêtes sauvages, des monstres contrôler par la faim, le dégout de notre existence et la haine des êtres humains.

Ce n’est qu’au Moyen Age qu’un des vampires les plus puissant, dont on dit qu’il serait l’héritier de l’original, s’éleva au-dessus de tous les autres et décida que ce temps de mort et de sang était révolu. Le temps était venu de laisser place à la civilisation, de faire en sorte que nous ne soyons plus des bêtes mais bel et bien des créatures douées d’intelligence, pouvant monter une civilisation. Ce vampire s’appelait Cléon et le premier des matriarches, il gouverne encore notre espèce et reste sans doute le plus puissant de notre espèce.

Malheureusement tous les vampires ne souhaitaient pas cadenassés leurs pulsions. Certain, trop nombreux, voulaient laisser libre court à leurs sauvageries et assouvir une bonne fois pour tous les humains.

Deux groupes se détachèrent alors. Les vampires ayant choisir de suivre Cléon dans son désir de conserver le peu d’humanité en nous et les vampires ayant choisis de rester dans l’état originel. Ce dernier groupe se trouva très vite un meneur aussi cruel que dénués de sentiment, Eucarion. On dit qu’il est aussi un des héritiers du vampire originelle et que sa force est aussi forte que sa bestialité.

De cette séparation s’en suivis une guerre entre les deux clans aussi féroces que nécessaire. Notre espèce se retrouva à combattre chaque nuit et bientôt un clan pris le dessus sur l’autre. Les suiveurs de Eucarion avaient un désavantage, leur état quasi animal les empêchais d’accéder à la stratégie même s’ils n’en restaient pas moins redoutables.

Au prix de nombreux cadavre, la guerre fut gagnée par Cléon et ses disciples. Ils exilèrent Eucarion et ses suiveurs dans les profondeurs de la terre et promirent de ne plus les pourchasser s’ils promettaient de ne plus faire de vagues, de ne plus provoquer de génocide parmi les humains.

Ainsi Cléon eu tout le champ libre pour créer une hiérarchie parmi les vampires, les plus puissant et les plus vieux d’entre eux sont les matriarches. Ils sont pour l’instant six. Ce sont eux qui dictent les règles, dirigent la ville la plus importante de notre espèce et exécute les sentences. »

La voix se tus soudainement, sans prévenir. S’en suivit un long silence qui détonnait avec la quantité d’informations que je venais d’ingurgiter. Je n’essayais pas de l’inciter à reprendre, j’avais beaucoup de mal à intégrer tout cela. Une partie de mon cerveau ne voulait pas admettre que toute cette histoire était réelle, pourtant l’autre partie ne pouvait qu’admettre la véracité de ces faits. Cela à cause du fait que la présence d’un esprit étranger dans ma tête. Tout ce qu’elle m’avait appris s’imposait comme vrais.

« Je ne suis pas autorisé à t’en dire plus. Nous avons des règles strictes pour l’arrivé de nouveaux héritiers. Et ton cas est encore plus compliqué que la normale. Tu as été mordu par deux vampires, ce cas est très rare et généralement les sujets ne survivent pas et cela avant même d’avoir passé la porte de l’esprit. Le simple fait que tu es survécus rend les choses encore plus compliqués. Sache juste que tu trouves être devenus l’héritier des deux clans ancestraux. Certes grâce à mon intervention l’influence que je possède sur toi sera plus importante que le reste, mais tu as aussi été mordus par un disciple d’Eucarion et pas n’importe lequel et je ne peux pas négliger ce fait.  Les matriarches devront décider de t’on sort et d’ici là je ne suis pas autorisée à t’en dévoiler trop.

Tu te demandes surement pourquoi je t’ai sauvé, pourquoi je ne l’ai pas tout simplement laisser finir son œuvre. Ou même pourquoi je ne t’ai pas laisser mourir après avoir réussis à le faire fuir. Je répondrais à ces questions après ton réveil, je te le promets mais par la suite ne m’en demande pas plus. »

Je ne comprenais absolument rien à ce qu’elle me disait. La seule chose qui me traversait l’esprit était qu’en fin de compte je ne serais même pas maitre de ma propre existence dans ma future vie. Je serais encore une fois à la merci de quelqu’un.

-          Je suis désolée pour cela. Résonna la voix de façon plus claire. Mais maintenant il n’est plus temps de se questionner. Il est l’heure de se réveiller.

Sur ces mots impérieux une lueur aveuglante illumina mon esprit et commença à s’étendre dans tout mon corps.

-          C’est douloureux ! Criais-je en me rendant compte que la lumière me transperçait comme des lames.

« Dans la douleur tu es né, dans la douleur tu es mort et dans la douleur tu renaitras ! »