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au 31 Mai 21 :
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Mémoire d'un survivant
Par Mina
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
9 chapitres - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     1 Review    
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Etre un homme libre

POV Drago : 

J’ai longtemps été seul. Toujours.

C’était dans mon éducation, pire, c’était dans mes gènes.

On m’a dit que je ne devais pas m’accrocher aux gens, sous aucun prétexte. Que je ne devais avoir d’amis que des gens utiles et influents.

Que je n’étais pas supposé faire les choses mais les dicter, ou alors, les détruire.

Que seule la manipulation me serait utile pour m’élever dans la société. Car ce qu’un Malefoy fait le mieux, c’est bien s’élever dans la société, et pour cela tous les moyens sont bons, même les moins avouables. Surtout les moins avouables, à vrai dire…

Mais j’ai rompu la chaîne, j’ai rompu cette chaîne de traditions qui m’entravait afin de construire un être derrière tout ça.

Renaître des cendres de ma famille.

Je ne suis peut-être pas devenu un  être profondément bon, mais je suis devenu meilleur que je ne l’étais auparavant.

Dorénavant, je ne laisse plus les autres faire ce que je pourrais faire moi-même.

Je suis devenu l’ouvrier de ma propre vie.

Le maître de mon destin.

J’ai commencé à changer au contact de mon meilleur ennemi de l’époque. Vous savez, le rituel « je te déteste, tu me déteste et on essaie de se faire le plus de crasse possible ». Je dois avouer que j’étais plutôt doué dans cette dernière partie du jeu…

Bien entendu, les idées de mon père ne s’attelaient pas seulement à des jeux de gamin… et il m’a fallu le découvrir de la pire des manières.

Je croyais que… je ne sais pas vraiment… je savais qu’ils tuaient des gens… les mangemorts… Mais de n’avais jamais imaginé ôter moi-même la vie à quelqu’un. Voir son visage se tordre de douleur et d’incompréhension, voir son regard vous accuser et poser milles questions auxquelles on ne veut pas, on ne peut pas répondre. Pas vraiment. Et puis plus rien. Que le néant.

On dit que l’expérience fait l’homme.

Pour moi, elle a été un pas vers mon humanité, un pas vers cette décision de ne plus tuer. Jamais.

Fort de cette décision, il m’a fallu opter pour un camp qui offrait la possibilité de ne tuer personne.

Le clan des mangemorts étant bien sûr à exclure d’emblée… Et puis j’avais déjà la marque, je ne pouvais plus aller en territoire neutre.

Alors, je me suis rabattu vers un vieil homme sénile, fou et incroyablement puissant, qui avait la fâcheuse manie de tout savoir avant tout le monde et se mêler de tout ce qui ne le regardait pas. Albus Dumbledore.

Il n’a pas été vraiment surpris de me voir, là, dans son bureau, complètement déboussolé, alors que je lui expliquais que la mission à laquelle j’avais été assigné, ma première grande mission, était de le tuer, lui.

Il m’a dit le plus calmement du monde que ce serait dangereux pour moi de rentrer à la maison pour noël, mais ça, je le savais déjà, et j’avais une excuse toute trouvée n’est-ce pas ? Je ne parvenais même pas à m’attrister de laisser ma famille derrière moi.

Je ne quittais d’ailleurs pas ma famille, pas vraiment. Il y avait plus d’amour et de passion dans l’affrontement perpétuel qui me liait à la troupe des gryffondors que dans mon propre cercle familial, où l’autorité paternelle veillait à éviter  toute effusion sentimentale…

Je ne veux pas par-là blâmer ma famille, car ils ont vécu leur idéologie, même si elle était malsaine, je me blâme plutôt de n’avoir pas su trouver ma voix plus tôt, et de n’avoir fait que suivre sans réagir l’influence néfaste qu’ils avaient sur moi.

Après cette entrevue, tout a été très vite. Tout a changé dans ma vie.

Chaque repère que j’avais, chaque certitude à laquelle je me raccrochais finissait par se briser, me laissant seul face à moi-même, un peu plus confus à chaque fois, avec de nouvelles questions et de réflexions nouvelles.

Des réflexions sur moi, sur les autres, sur ce monde…

Je suis alors allé au manoir de feu Sirius Black.

Une bâtisse sordide qui appartenait jadis à ses ancêtres. Inutile de préciser que ceux-ci étaient impliqués dans les forces de Voldemort jusqu’au cou.

Je connaissais une bonne partie des ramures composant leur arbre généalogique.

Par cœur, évidemment : pour mon père, il n’y avait rien de plus dégradant que de trouver en présence d’un sang-pur sans même en avoir connaissance.

Bien sûr, je connaissais aussi l’histoire de Sirius.

J’avais longtemps cru qu’il avait finalement changé d’avis et cédé aux joies d’une vie de luxe et de facilité en trahissant ses amis gryffondors.

J’avais tort. C’était finalement le pleutre de la bande, Peter, ce gros lourdaud qui traînait derrière Voldemort en le suivant comme son ombre…

Alors l’image que j’avais de Sirius Black s’était redorée, et je me plaisais à me comparer à lui.

Bon, j’avais été plus long à la détente, mais l’essentiel était là : j’avais compris.

Et je suivais peu à peu ses pas.

Au manoir, tout était différent de chez moi. Bien que la bâtisse fût aussi sinistre de premier abord que la mienne, il y régnait une étrange atmosphère.

Une atmosphère de légèreté, de joie… Un petit quelque chose de ce genre d’ambiance qu’on doit trouver dans une famille : de l’amour.

Dire que je n’ai pas tout de suite été accepté était un doux euphémisme.

Les adultes ont su plus vite que je ne jouais pas la comédie, mais le trio infernal, avec qui les petits coups bas faisaient la vie de tous les jours à Poudlard, doutaient à chaque preuve de mon intégrité.

Et puis, Hermione est venue me parler. Me pousser à me confier vraiment.

Je me souviens qu’Harry et Ron n’étaient pas là, et que nous étions seuls.

Je n’ai d’abord voulu dire que le strict nécessaire, et ce, avec le plus de dignité possible, mais Hermione étant fine psychomage, elle me tira les vers du nez, et je me retrouvais bientôt en larmes en détaillant ce que j’avais éprouvé quand mon père m’avait interdit de sourire pour la première fois, interdit d’embrasser ma mère lors de mon troisième anniversaire en disant que c’était indigne d’un Malefoy, et lorsque j’avais tué…

En cet instant, je me sentais clairement indigne, idiot, pas normal… Je m’attendais à ce qu’elle rit, soit mal à l’aise ou encore qu’elle me traite de cloporte immonde, comme je l’avais moi-même traité pendant des années…

Mais non, elle a simplement eu ce sourire gentil et concerné, sans me donner l’impression qu’elle avait pitié, et elle m’a pris dans ses bras, dans une étreinte fraternelle.

Elle m’a dit que j’étais sincère et qu’elle était impressionnée de la maturité que j’avais gagné en seulement quelques semaines.

Je ne me trouvais pas alors incroyablement mature, reniflant comme un môme de cinq ans, mais elle insistait, elle expliquait que les doutes étaient le début du questionnement et que le questionnement marquait le passage du statut d’enfant à celui d’adulte.

Elle a dû être vraiment convaincante avec ses deux comparses, car après une bonne heure de dispute et de hurlements stridents, je m’étais vu attribuer un rôle dans le groupe des trois mousquetaires.

Bon, les garçons étaient franchement sceptiques, mais ce n’était pas si terrible que ça.

Et puis, petit à petit, je passais de cinquième roue du carrosse à élément à part entière de l’équipe. On ne me faisait pas vraiment confiance, mais j’avais des informations. Sur comment ça se déroulait au dehors.  Je n’apprenais pas grand-chose sur leur mode de fonctionnement, mais beaucoup de choses sur les moldus, et ce grâce à Hermione.

Et puis, il y avait eu cette conversation avec Harry.

C’est vraiment étrange que ce soit tombé sur moi, à moins qu’on puisse appeler ça le destin.

Je ne croyais pas à ce genre de choses, même maintenant, j’ai toujours du mal à avaler cette notion un peu dépassée.

Mais ce soir-là, je l’ai ressenti comme ça.

Une seconde chance que m’offrait la fortune, pour devenir autre chose, autre chose que ce gosse de riche pourri par son père dès sa naissance, lui donnant tout ce dont peut rêver un enfant, mais en oubliant le plus important.

Harry était là, pelotonné dans un vieux canapé défoncé, les yeux dans le vague, c’était la nuit, et tout le monde était couché.

Je voulais d’abord partir discrètement, mais Harry m’avais déjà vu.

Il m’avait demandé ce que je faisais là, au beau milieu de la nuit.

Je lui ai retourné la question. Il m’a répondu d’un air absent « cauchemar » en balayant ce mot du revers de la main comme s’il n’avait pas d’importance, ou que c’était tellement habituel qu’il n’y accordait plus vraiment d’importance.

Alors, Harry avait demandé, d’une voix terne, comme s’il s’adressait à lui-même : « Que penses-tu des homosexuels ? »

J’étais resté là, comme deux ronds de flan. Comptez sur les Gryffondors pour toujours accoucher inopinément d’une question à désarçonner un cheval.

Il m’avait lancé un regard craintif et peu sûr de lui, et j’avais compris qu’il était on ne peut plus sérieux.

J’avais alors cherché mes mots, et, alors qu’il commençait à amorcer un mouvement pour partir, j’avais répondu, pas très sûr moi-même de la justesse de mes mots :

« Je crois… que lorsqu’on voit quelqu’un différemment, que ce soit de l’attirance physique ou… eh bien, tu sais, une sorte…d’amour…il faut écouter son instinct. La trahison, c’est d’ignorer ou de passer outre ce que ton corps et ce que ton cœur réclament. »

Il m’avait regardé avec surprise comme s’il me voyait pour la première fois et m’avait dit d’une voix étrange :

« Je ne te savais pas si romantique, Malefoy … »

J’aurais peut-être dû me sentir vexé, mais le moment était trop intime et trop vrai pour laisser une place au sarcasme et à la méchanceté.

Alors j’ai répondu en plaisantant quelque chose comme « Ecoutez parler le gryffondor » et il avait ri. Simplement et sans artifice. Je commençais à comprendre et j’allais le découvrir plus tard : Harry était comme ça : simple et sans artifice.

Et il accordait du crédit aux gens sincères, comme le faisait Dumbledore.

Le lendemain, la seule personne n’étant pas surprise par le ton amical avec lequel le survivant s’adressait à moi était Harry lui-même.

Seul Ronald restait à convaincre, et je savais d’ores et déjà que ce serait mon plus grand défi.

Je ne savais pas comment l’approcher, je ne le voyais sur son véritable jour que lorsqu’il ne me savait pas présent. Et j’aimais bien ce que je voyais alors.

Mais lorsque j’étais présent, son comportement changeait.

Je leur laissais toujours des moments à eux, parce que je savais que Ron ne daignait pas parler en toute franchise en ma présence. Il semblait juste vouloir protéger ses amis.

L’amitié qu’il leur portait était fantastique.

C’était comme s’il n’attendait rien en retour, mais qu’il était prêt à tout donner. Il avait changé. Peut-être était-ce moi qui ne l’avais jamais réellement connu.

Les moments de franche camaraderie avec moi ne prenaient place que dans un cadre privé, comme les longues discussions que nous entretenions avec Harry, qui se posait aussi des questions sur beaucoup de choses.

On dit qu’il est parfois plus facile de parler à un inconnu des choses qu’on ne pouvait aborder avec ses plus proches amis. Et nous parlions de connaissances et de stratégies avec Hermione.

On le disait rarement, mais je suivais Hermione de peu dans le classement des meilleurs élèves.

Et puis, il y avait les autres Weasley. Et noël.

Je ne savais pas comment il faudrait réagir.

Partir discrètement et les laisser savourer ce jour si spécial pour presque toutes les familles d’Angleterre ? Rester et causer la gêne de tous, alors que personne n'ignorait que je n’avais pas ma place dans ce cadre idyllique ? Moi pour qui noël n’avait jamais eu grande valeur…

Le jour venu, j’avais oublié tous mes doutes, et j’avais aussi oublié noël…

 Ce n’est qu’en arrivant auprès de la table du petit déjeuner où fleurissaient des emballages divers, certains déchirés et d’autres non, et d’autres attendant le réveil de leur destinataire pour être découverts et j’ai réalisé.

Une discussion animée avait commencé entre les trois amis. Une discussion dans laquelle je n’avais pas ma place, et j’en avais cruellement conscience. Alors que je les regardais, Ron m’aperçut et un éclair de colère passa dans ses yeux. Encore un qui avait oublié jusqu’à ma présence… Alors, je lui lançais un pauvre sourire, je savais que je n’avais pas le droit de m’imposer ainsi, pas comme ça. Et je tournais les talons sans un bruit, pour partir.

Je me réfugiais dans un coin sombre, dans un vieux canapé défoncé, lieu de nombre de discussions avec Harry.

Je m’étais monté la tête. J’étais seul.

C’est du moins ce que je croyais à ce moment-là. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans ce vieux canapé miteux, j’ai fini par m’y endormir.

A mon réveil, la pièce était éclairée et on discutait joyeusement à côté de moi. Je regardais à mes pieds et y découvrais des présents.

Je relevais les yeux vers Harry et Hermione qui me souriaient. Ils me souhaitèrent chaleureusement  un joyeux noël et désignèrent les petits paquets à mes pieds, qui avaient été emballés dans la précipitation, et avec un goût dans le choix des matières et des couleurs très contestable.

Je ne pouvais pas croire que c’étaient les miens. Pourtant, je ne m’étais jamais ému des cadeaux somptueux et bien emballés que les elfes de maison avaient choisis pour moi.

Mais ces cadeaux-là étaient différents, et je me contentais de marmonner pour cacher mon trouble que je n’étais pas un sapin de noël.

Des cadeaux simples… une écharpe venant de Harry, des gants venant de Ron et un livre de la part d’Hermione. Rien n’était neuf, je les avais pris par surprise, si l’on peut dire et ils avaient fait de la récupération. Mais peu m’importait.

Je n’aurais pas à payer ces marques d’affection en établissant un quelconque record. Ils n’étaient pas faits à contrecœur ou par devoir. Ils étaient parfaits.

Et Ron avait apporté tout un stock de gâteaux de noël et du thé à la mandarine et aux épices.

Nous avons ri pour la première fois ensemble tous les quatre dans cette soirée que je n’oublierais jamais : une soirée chaleureuse et intime, au coin d’un bon feu de cheminée, à se raconter des histoires que nous avions vécu ensemble, de points de vue légèrement différents.

Mon premier véritable noël s’était fait avec les cadeaux les plus pitoyables que je n’ai jamais reçu… les seuls que j’ai conservés précieusement de cette époque.

J’ai été renvoyé chez mes parents. Je n’étais pas majeur et ils avaient demandé à me voir revenir, ne voyant plus l’utilité de ma présence à Poudlard, où ils me croyaient. Alors j’ai décidé de porter un peu du poids qui ornait les épaules de mon récent ami, Harry Potter.

Je suis devenu une pièce de l’échiquier  de cette guerre. Pas une maîtresse, certes, mais précieuse car rare : j’étais devenu espion. Le fou qui servait les rois des deux camps adverses.

Le roi blanc et le roi noir.

La bataille est survenue trop rapidement, mais pas assez pour m’empêcher de voir et de faire des horreurs qui me hanteraient jusqu’à la fin de mon existance. Je crois que personne n’était vraiment prêt à affronter ça. Personne sauf Harry. Il s’était tellement renfermé dans les derniers temps… personne ne parvenait plus à l’approcher, il s’était éloigné, ou bien nous avait éloigné, nous ne savions plus très bien…

Il était devenu lunaire, toujours parti dans un monde à lui. Peut-être sa façon à lui de se déconnecter de ce flot d’horreurs qui affluait de toute part. Pour échapper à l’horreur de la réalité, à l’horreur de cette guerre…

Et il a annoncé qu’il allait partir. Qu’il ne fallait pas venir le chercher. Je lui ai envoyé mon poing dans la figure ce jour-là.

Je ne comprenais pas. Je ne voulais pas comprendre.

La bataille a eu lieu. Harry est parti. Hermione est morte.

Et Ron a perdu le sourire. Il aurait protégé ses amis jusqu’à sa mort, mais il était celui qui en avait réchappé cette fois-ci…

Je le suivais partout, mais je n’en étais pas sorti indemne.

J’ai été victime d’un sortilège explosif, qui m’a rendu sourd et aveugle du côté gauche.

J’ai été décoré de l’ordre de Merlin première classe.

Pour « le courage et la bravoure qui m’ont aidés à vaincre mes antécédents familiaux »…

Pas Ron.

Et il m’en a voulu. Il m’en a voulu d’être sur le testament d’Hermione.

Il m’en a voulu pour beaucoup de choses sur lesquelles je n’avais pas beaucoup de prise…

Et il ne se doutait pas que la seule raison pour laquelle je survivais, c’était que, malgré toute l’animosité dont il faisait preuve à mon égard, j’étais complètement et irrémédiablement tombé amoureux de lui…

Et j’en suis là, trois ans plus tard, le regardant dormir sur le canapé du salon… de notre salon, puisque nous cohabitons dans un appartement appartenant jadis à ma famille.

Son sommeil est agité, comme s’il luttait encore même dans ses songes contre des créatures terrifiantes et menaçantes.

Je caresse doucement sa joue, comme pour m’assurer qu’il est bien réel.

Sa peau est chaude sous mes doigts, douce aussi. Difficile de s’imaginer qu’une peau si pâle puisse contenir et renvoyer autant de chaleur.

Pourtant, malgré son attitude froide avec moi, je perçois toujours cette chaleur qui le caractérise si bien.

Difficile aussi d’imaginer que sous ses paupières closes, ses yeux d’un bleu si pur puissent voir tant d’horreurs.

Difficile de s’imaginer que dans cette poitrine bat un cœur blessé, qui n’attend que d’être soigné. Si seulement je pouvais être cette personne, qui saurait rebâtir un univers sécurisant autour de lui.

Après lui avoir lancé un sortilège de brise-gravité, je soulève délicatement mon collègue dans mes bras pour l’allonger dans sa chambre avant de rabattre les couvertures sur lui, et commence à m’éloigner à regret.

Dans son sommeil, le rouquin inconscient essaie soudain de se rapprocher de la source de chaleur de mon corps. Pris d’une irrésistible envie, je me penche et effleure ses lèvres de mes doigts avec légèreté. Il remue un peu, et pousse un faible soupir. Je recule ma main, comme si je m’étais brûlé les doigts à son contact et décide qu’il est temps pour moi de partir.

Un dernier regard pour ses boucles de cuivre disposées en une auréole solaire autour de son visage et pour ses lèvres entrouvertes, pour ses joues légèrement colorées.

Il faut que je m’en aille.

Je sors et ferme la porte derrière moi avant de m’appuyer de tout mon poids contre elle, glissant jusqu’à terre en réalisant que cette situation est impossible. Il me hait, je l’aime, nous vivons ensemble et la guerre a ravi nos amis communs. Comment changer la donne ? Comment me faire accepter à nouveau dans son monde ?

 

 
 
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