Chapitre 2 : - Harry, pourquoi tu ne veux pas que je m’approche ? Mais dis moi bon sang ! - Non, non c’est pas vrai, c’est pas possible ! Harry était abasourdi par ce qu’il voyait. Le miroir du Rised était sensé montrer aux gens ce qu’ils ont le plus envie d’obtenir, cependant, ce qu’il voyait était très loin du compte… Ce qu’il voyait était ni plus ni moins un immense champ de bataille. En toile de fond se profilait le château de Poudlard, assaillit par les flammes. Partout des combats faisaient rage, Harry pouvait voir tous les gens qu’il connaissait et à qui il tenait couverts de sang, allongés, froids, morts. Il était dos à la forêt interdit, il reconnaissait parfaitement l’endroit, derrière la cabane de Hagrid. Un peu à sa droite, gisaient ses deux meilleurs amis, Hermione et Ron. Ils avaient été torturés, il y avait tellement de sang qu’ils n’étaient probablement pas morts d’un Avada Kedavra. Et puis il se voyait, lui agenouillé devant Voldemort, soumis par sa baguette, prêt à mourir. Et dans ses bras, Drago, gisant la gorge tranchée, McNair non loin essuyant son couteau aiguisé. Cette vision lui donna envie de vomir, mais il se retenait. Il désirait ardemment détourner le regard mais c’était impossible. Des tas de questions se bousculaient dans sa tête. Ce ne pouvait pas être le miroir du Rised, ce n’était pas possible. Ce fût Drago qui le tira de sa torpeur, en l’attrapant par le bras et en le faisant asseoir sur le sol. - Qu’est ce qui se passe Potter ? C’est quoi ce miroir ? Pourquoi t’es dans un état pareil ? - Tu connais le miroir du Rised, Malefoy ? - J’en ai vaguement entendu parler, mais je vois pas pourquoi tu te mets dans cet état. C’est sensé te montrer ce que tu désires le plus… - C’est ça qui m’inquiète, c’est pas du tout ce que j’ai vu Malefoy… ça ne peut pas être ça ! - T’as vu quoi ? Alors, Harry lui raconta tout ce qu’il avait vu. Le sang, l’horreur, la mort. Il raconta sa soumission, et lui mort. - C’est pas normal ce qui se passe, ça ne peut pas être ce miroir… - Je… je vais essayer. - Pourquoi ? - Pour voir si c’est ton cerveau qui déraille et si t es schizophrène, ou bien si c’est le miroir qui a été… trafiqué. Drago se plaça devant le miroir. Il ne s’attendait pas à voir quelque chose d’heureux, mais pas non plus une chose pareille. Après ce que lui avait dit Harry, il lui sembla qu’il était à peu près dans la même scène. Seulement, c’était Harry qui était allongé à ses pieds. Drago et Severus étaient à genoux devant Voldemort, leur marque des ténèbres suintant de pus à cause de la brûlure. Ils souffraient atrocement. Les membres de l’ordre étaient presque tous morts, comme la plupart des élèves. Ceux qui restaient étaient enfermés dans des cages. Et à côté de Drago Malefoy, se tenaient ses deux parents, un sourire aux lèvres, heureux de ce qui se déroulait… - C’est pas le miroir du Rised, hein ? questionna Harry, maintenant debout auprès de Drago. - Non, c’est pas possible, crois moi. - On fait quoi maintenant ? - On va voir McGo ! Ils arrivèrent tous les deux devant la gargouille de pierre, qui les laissa entrer sans rechigner. La directrice n’eut pas le temps de leur poser la moindre question, qu’ils déballèrent tout sur ce qu’ils avaient vu. - Il me semble que votre ronde ne devait pas avoir lieu dans cette partie du château… - Ce n’est pas là le sujet, Madame la directrice, coupa net Drago. Qu’est-ce que ce miroir, et que fait-il ici ? - Je vais laisser Albus vous expliquer tout ça, cela n’était pas de ma décision de l’amener ici, je n’ai donc de compte à rendre à personne. - En effet, commença le portrait du défunt directeur. Minerva ne voulait pas que je fasse venir ce miroir ici. En fait, je ne sais pas si vous étiez au courant, mais le miroir du Rised possède un jumeaux, il porte un nom latin un peu compliqué, je vous en fait grâce. En fait, le miroir du Rised est un peu dangereux, il peu montrer des choses que vous désirez ardemment, mais vous rendre fou si vous le regardez trop. Cependant, mon prédécesseur avait pour habitude de faire passer chacun de ses élèves de septième année devant, afin de les motiver. En effet, la plupart d’entre eux, pour ne pas dire tous, se voyaient ASPICs en main… Cela fonctionnait apparemment très bien, mais quand j’ai pris la place de directeur, j’ai décidé d’arrêter cette pratique, finalement, aucun de mes septième années ne semble avoir raté ses examens… Mais avec cette guerre qui approchait, j’ai repensé à ce deuxième miroir, qui était encore dans le coffre de Poudlard à Gringott’s. J’ai décidé l’année dernière de le sortir de là-bas, pour m’en servir un peu comme mon prédécesseur. Ce miroir a pour capacité de montrer à quiconque s’y regarde, sa plus grande peur. Je pense sincèrement que connaître celle-ci est nécessaire pour la combattre. La voir en image est tellement impressionnant que quiconque voit cela fait tout pour ne pas le voir arriver. Et nous savons tous qu’en cette période, ce que chacun y voit est teinté de rouge, de mort et du Mal. - Mais professeur, vous allez traumatiser des élèves si vous faîtes cela ! Et chacun sait ce qu’est sa plus grande peur… - Non, Harry, il a raison, coupa Drago. Personnellement, je me battrai, avec encore plus de conviction, pour ne jamais voir arriver ce que j’ai vu tout à l’heure… |