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Chapitre 9
Ron regarda à son tour toute l’assemblée, et un hochement de tête de Zambini appuya sa décision. Il ne mentirait pas, mais en tout cas il cacherait une partie de la vérité.
- Nous avons une mission à accomplir, nous ne voulons pas que l’Ordre s’en mêle, alors nous avons décidé de nous organiser tout seuls. Quoi que vous disiez, sachez que nous sommes entièrement capables de la mener à bien jusqu’au bout, et que vous ne pourriez pas nous aider plus.
- Bien, et puis-je savoir en quoi consiste cette mission ?
- Non ! Coupa Harry.
- Ce que veut dire Harry, reprit Draco en lui jetant un regard en coin, c’est que cette mission ne sera plus secrète, à partir du moment où vous serez au courant. Nous avons besoin d’un maximum de discrétion, et moins de personnes seront au courant, mieux ce sera.
- Bien. J’en reste là, mais ne comptez pas partir vers des missions trop périlleuses sans en avoir parlé à l’Ordre au préalable. Que vous vouliez partir en mission, ensembles, car vous estimez que vous en êtes capables, je peux le comprendre, que vous décidiez de vous unir dans cette guerre est très bien, mais je ne cautionnerai pas que vous décidiez de partir vous jeter dans la gueule du loup.
- Dans ce cas, faîtes les rentrer dans l’Ordre, seuls nous quatre en faisons partie. Lança sèchement Hermione, les bras croisés, et un sourire tout à fait malfoyen sur le visage.
- Bonne soirée. Et ne faites rien d’insensé.
Le professeur de métamorphose partit sans même répondre à la proposition d’Hermione. Celle-ci savait très bien qu’on n’entrait pas dans l’Ordre comme dans n’importe quelle œuvre de charité. Il s’agissait de mettre en question toute une organisation qui se battait pour faire revenir le bien sur le monde sorcier. Pour la plupart, les amis d’Harry étaient d’accord avec Hermione, même si Neville était resté en retrait depuis le début
- Harry, si tu continuais de nous expliquer en quoi consiste ton plan.
- Ce n’est pas un banal plan, et nous ne pourrons pas le mettre à exécution tout de suite de toute façon. Pour l’instant, je vais juste vous demander de vous entraîner plus dur que jamais. Si vous êtes d’accord bien entendu.
Tous acquiescèrent, et la réunion pris fin là-dessus, plus rapidement que prévu. Harry sortit le premier de la salle sur demande, et à son grand étonnement, personne ne le suivit. Il décida de ne pas faire demi-tour et de les laisser parler. Après tout, il connaissait plutôt bien ces Serpentards, Drago lui en avait beaucoup parlé et il les avait rencontré quelques fois, mais ce n’était pas le cas de ses amis. Ils avaient besoin d’apprendre à se connaître, pour s’entraider au mieux. La mission qu’il avait prévue pour eux allait être périlleuse, et il faudrait pouvoir anticiper les réactions de chacun, et savoir se reconnaître parmi une foule de personne, les yeux fermés.
OoOoOoOoOoO
Dans la salle sur demande, tout le monde était silencieux, mais personne ne se décidait à partir. Ils étaient tous restés debout autour d’une table, les papiers d’Harry sous les yeux. Ils n’avaient pas eu le temps de discuter précisément de la mission à accomplir, et après le passage de McGonagall, Harry en était resté là. Les Serpentards semblaient ne pas s’en soucier, mais c’est finalement Pansy Parkinson qui se lança.
- Vous savez ce qu’il a prévu ?
- Non, Harry ne nous a parlé de rien, il nous a juste dit de nous réunir ici pour une raison que nous ne connaissions même pas. Quand on a vu qui était concerné, on s’est dit que ça n’était pas une petite beuverie entre potes qui était prévue…
- Ron ! le sermona Hermione en lui donnant un coup de coude.
- Weasley, il faut que…
- Appelle moi Ron, Zabini, si tu commences à m’appeler par mon nom de famille sur un champ de bataille, tu risques de déconcentrer tous les membres de ma famille, et c’est hors de question.
- T’aurais pû me dire plus simplement que tu veux enterrer la hache de guerre… Mon prénom, c’est Blaise, au cas où tu ne l’aies pas remarqué.
- Au bout de 7 ans, je te rassure, je le sais.
- Bien, je voulais juste te dire qu’il faut que tu oublies tous les préjugés que tu as pu avoir sur nous ces sept dernières années, justement. Si on est revenu à Poudlard, aussi peu nombreux que nous soyons, c’est pour une bonne raison. On aurait pu rentrer tout de suite dans Ses rangs, il nous l’a… proposé, dirons nous.
- Depuis quand Tu-sais-qui propose au lieu d’imposer ? questionna Ginny, tout à coup intriguée.
- Parce qu’il sait très bien que si nous rejoignions ses rangs sans être prêts, nous ne lui serons d’aucune utilité. Pour ma part, mon père est mangemort, mais ma mère ne l’est pas. Elle a fui l’Angleterre à son retour, sur les ordres de mon père. Il croit qu’elle fuit le ministère, qui traque toutes les familles de mangemorts, mais en fait elle a fuit Ses convictions.
- Et toi alors ? repris de plus belle Ginny.
- Moi, je n’approuve pas non plus ce qu’il fait. Regardes moi, Wea… Ginny, je suis métisse. Autant par la couleur de ma peau que par mon sang. Il ne sait pas que ma mère n’est pas de sang pur, et que par conséquent je ne le suis pas non plus.
- Et vous ? demanda Neville, en retrait.
- Moi, je me suis barrée cet été de chez mes parents, et je n’y suis pas retournée. J’en avais marre de subir les humeurs de mon père, il se vengeait de sa servitude sur moi, alors qu’il n’était même pas foutu de prendre des décisions par lui-même. J’ai erré par-ci par-là, et je suis venue ici comme j’ai pu. La seule utilité que j’avais pour mon père, c’est le mariage arrangé avec Drago, et c’est plus d’actualité.
- Comment, que … ?
- Et moi, enchaina aussitôt Théodore Nott, sentant la discussion partir sur une pente glissante, j’ai trouvé Pansy qui dormait dans l’écurie de mes grands parents, cet été.
- Oui, ben t’étais pas obligé de leur dire ça, non plus.
- Oh, je rigole, te vexes pas ! Elle m’a tout expliqué, et puis j’ai accepté de la suivre. Mes parents me cachent bien ce qu’ils font de leurs journées, ou de leurs nuits. Je savais que mon père était mangemort, malgré tout ses efforts pour me le cacher. Il fait ami-ami avec des moldus, parfois. Je comprends pas pourquoi il s’est enrôlé, mais j’étais même pas né quand il a décidé de se faire marquer.
L’ambiance était lourde. Personne ne disait plus rien. Neville semblait réfléchir à ce qu’il adviendrait de ce petit groupe. Pourraient- ils un jour s’entendre ? Pourraient ils réellement combattre côte à côte sans ses soucier de blesser ou de tuer, sachant que parmi leurs victimes se trouveraient les parents de certains ?
OoOoOoOoO
Drago n’avait pas ouvert la bouche pendant la réunion, et tout ce qu’il voulait maintenant, c’était s’étendre sur son lit, et dormir jusqu’au lever du jour. Mais quelque chose l’en empêchait. Depuis quelques semaines, Harry lui confiait régulièrement le sujet de ses missions pour l’Ordre, ses craintes, etc. Il venait lui raconter les détails de ses missions dés son retour, il lui faisait entièrement confiance. Et là, pour cette mission qui le concernait, Harry ne lui avait rien dit du tout, ce qui avait de quoi inquiéter le jeune Serpentard.
Il prit une douche rapide et se mis au lit aussi sec. Ils n’étaient plus que trois dans le dortoir des septièmes années, et la maison Serpentard était bien vide. La salle commune était un peu comme le salon d’un appartement en collocation, pour Théodore, Blaise et Drago, qui n’y croisaient quasiment personne. Ses deux amis étant absent pour la soirée – probablement partis à la conquête de jeunes filles célibataires, mais lui n’en avait franchement pas envie.
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