| Je  lui tiens la main et nous avançons tranquillement le long de la plage, en  silence. Les vacances se terminent bientôt et nous ne nous reverrons sûrement  pas. Nous le savons parfaitement, mais nous n’en parlons pas, nous n’en voyons  pas la nécessité. Nous allons rompre, nous le savons, mais nous avons décidé de  le faire en silence. Des amis m’ont demandé si ça ne me faisait pas chier de ne  plus pouvoir tirer mon coup avec lui. Je n’ai rien répondu, laissant le mystère  sur moi. En fait, je ne ressens. Je ne veux rien en particulier de lui. Je ne  sais même pas si je ressens un quelconque sentiment envers mon petit ami… En  fait, non. Je ne l’aime pas. Je suis sorti avec lui pour la forme, parce qu’il  me l’avait demandé et parce que je n’avais rien d’autre à faire, alors j’ai  accepté. Je suis peut-être un connard, mais je en ressens aucun remord. Je m’en  fou.   -Tu me  manqueras, tu sais ? -Je sais. Je  ne peux pas dire que ça soit réciproque, puisque j’en ai rien à carrer. Il me  fait un pauvre sourire et dépose chastement ses lèvres sur les miennes, puis  s’écarte. Le train siffle, le contrôleur siffle aussi. Tous ces sifflets me  donnent envie de partir, je n’aime pas le bruit. Le contrôleur gueule « En  voiture ! » et mon dorénavant ex petit-ami prend sa valise pour  monter dans le wagon sans se retourner. Je ne bouge pas d’un pouce, la  politesse veut qu’on attende. Politesse… c’est surtout pour qu’il ne se vexe  pas. Le train siffle une nouvelle fois et les portes automatiques se ferment. L’engin  démarre et je le vois me regarder par la vitre. Je garde mes mains dans les  poches, nous nous sommes déjà dit au revoir. Pour ma part, je préfère que ça  soit un adieu, je ne tiens pas vraiment à le revoir. Le train partit, je  retourne sur mes pas et rentre directement chez moi, me jetant sur mon lit  défait. Je m’appelle Lavi Bookman, j’ai 18 ans et je suis à présent  célibataire…   Début Avril :   La  rentrée… je n’aime pas vraiment ça. Etudier n’a jamais été vraiment mon truc.  Surtout que j’ai repiqué parce que je bossais pas. Je suis, pour la deuxième  fois, en seconde année de lycée. Je devrais être normalement en dernière année,  mais mes notes étaient trop catastrophiques. Je n’aime pas étudier, pourtant je  ne suis pas stupide et je n’ai pas de problème particulier en cours. Je ne suis  pas mauvais en sport et j’ai toujours été premier de la classe en littérature  et en histoire. Le reste, je m’en tape. Je n’ai pas d’objectif particulier à  atteindre et je déteste ces stupides uniformes. J’ai l’impression de ressembler  à un pingouin. Chaussures cirés noir avec le pantalon de même couleur, chemise  blanche et cravate rouge. Je ne mets pas la veste noire, je ne l’a supporte pas  et puis, il fait chaud.   Maudite  soit ces filles glousseuses de m'avoir désigné en force et surtout mon gré,  président du conseil des élèves. Je vais devoir faire un discours, que je n'ai  pas préparé d'ailleurs, après celui du directeur pour souhaiter la  bienvenue  aux nouveaux élèves. Maudite  pouffeuses qui me suivent partout. A ce propos, pourquoi me suivent-elles  d'ailleurs ? Je n'ai jamais osé leur poser la question, j'ai peur qu'elles me  déchirent mes vêtements. Elles sont folles. La pire de toute est cette Lenale  Lee qui est pourtant très gentille et adorable, on peu très facilement se  confier à elle. Je regrette simplement de lui avoir conseillé un livre à lire,  il y a longtemps de cela. Depuis je peux être sûr que tous les matins, j'ai un  bouquin sur le pas de mon appartement. Je ne sais toujours pas comment elle a  fait pour se procurer mon adresse.   Tiens,  le directeur a enfin terminé son discours. Tous les ans, c'est la même chose ;  les élèves s'endorment et les enseignants combattent vaillamment le sommeil  pour ne pas les imiter et montrer l'exemple. Pas très convaincant en tout cas.  Je m'avance calmement vers l'estrade et me dirige vers le micro. Que dire... je  n'ai rien préparé du tout, ça m'ennuie tout ça. Je préfère faire l'idiot ou  lire, c'est beaucoup plus intéressant. Mais bon, ne choquons personne et  donnons l'exemple comme ces beaux professeur. D'ailleurs, j'en vois un qui  somnole.   - Mes biens  chers camarade, je vous souhaite la bienvenue en ce jour ensoleillé... Blah,  blah, blah, fis-je dans ma tête. Je n'écoute même pas ce que je dis. Pas envie.  Petit à petit, je me rends compte que je ne fais que débiter des conneries à la  vue de professeurs se réveillant, l'expression choquée. Les nouveaux élèves  sont morts de rire. Je vois le directeur me regarder avec des yeux assassins.  Je suis un clown, je n'aime pas être sérieux, il devrait pourtant bien le  savoir. Je lui en ais fait voir des verte et des pas mûres. C'est tellement  drôle de faire tourner les profs en bourrique. J'aime ça. Je continue de parler  et je distingue un élève parmi la foule qui ne rit pas. D'ailleurs, est-ce une  fille ou un garçon ? J'ai du mal à le savoir avec sa queue de cheval et il ou  elle a la tête baissée. La couleur de ses cheveux est plutôt intrigante ; noir  aux reflets bleuté. Plutôt joli, mais relève ta tête, je veux voir à quoi tu  ressembles, s'il te plaît.   Si  je le voulais, je pourrais très bien l'interpelé à travers le micro, mais j'ai  envie de l'épargner d'une honte cuisante. il est nouveau, ne soyons pas trop  méchant. Bon, ce n'est pas le seul argument pour ne pas le faire. Le directeur  devient de plus en plus de colère, jusqu'à en devenir cramoisi. Je peux très  facilement deviner la fumée qui sort de ses oreilles et j'ai l'impression que  ses yeux vont tomber sur le sol tant ils sont sorti de leurs orbites. Mouais,  on va l'épargner lui aussi. Je remercie vite faire les élèves d'avoir écouté,  ou plutôt supporté les discours, et leur souhaite à nouveau la bienvenue pour  descendre de l'estrade sous une nuée d'applaudissement.   Je cherche des  yeux mon mystérieux ou ma mystérieuse nouvel (nouvelle ?) élève. C'est plutôt  difficile vu que tout le monde sort du gymnase, utilisé pour des évènements  comme celui-ci. Je bouscule sans pour autant faire mal quelques élèves, le ou  la cherchant des yeux. Je le ou la vois enfin. Il ou elle est devant moi et je ne  peux le ou la rattraper. Un défilé de pintade maquillée m'encerclent et me  submergent de question que je ne comprends pas. Il y a trop de bruit, je tente  de les calme lorsque j'entend un horrible "Lavi, je t'aime !!".  J'écarquille les yeux et mon premier réflexe est ; la fuite. Je ne peux faire  que cela de toute façon. Tant pis, pour cette personne que je veux absolument  rencontré, il faut d'abord que je trouve un moyen de semer ces harpies prêtes à  me déchiqueter. |