Je suis de nature très sociable. J'aime discuter avec tout le monde et surtout, j'aime plaisanter et faire rire. Je ne prends pas l'avenir assez au sérieux. Je me fais d'ailleurs souvent gronder par grand-père à propos de mon avenir. Lui, est historien. Ce métier lui plaît et ça se voit. Il veut que je fasse de même ; devenir historien. Pourquoi pas, cela semble assez intéressant. De toute façon, je n'ai pas vraiment le choix. Il veut que je prenne sa place lorsqu'il sera mort. 'Vachement jovial comme nouvelle. Grand-père et moi on discute pas vraiment. Enfin, si mais pas de tout. Il a l'esprit assez fermé et a du mal a accepté qu'il a tord. De plus, il n'hésite pas à me frapper -pas tout le temps, hein- dès que je dis un truc qu'il aime pas. Mais bon, j'suis habitué à tout ça et pis il m'a jamais envoyé à l'hosto. Violent le viocque, mais je peux pas lui reprocher de pas prendre soin de moi. C'est lui qui remplace mes parents que je n'ai jamais eu... Début Octobre : J'aime bien Yu-chan, même s'il déteste que je l'appelle par son prénom -allez savoir pourquoi- et qu'il me frappe dès qu'il le peut. Il est drôle et j'aime bien ses réactions assez prévisible. Il m'a menacé de mort à plusieurs reprise mais ne l'a jamais fait. Il n'est pas aussi cruel qu'il veut le faire croire. Un j'arriverai à percer sa carapace et à lui coller un sourire sur son visage. Foi de Lavi ! D'ailleurs, cela fait un bon mois qu'il m'inquiète de plus en plus. Il devient de plus en plus distant, même s'il ne me chasse plus. Il devient moins expressif, ses yeux sont souvent dans le vague et revient constamment blessé. Il ne supporte plus qu'on le touche. Un jour, il a blessé un camarade de classe qui l'avait légèrement secoué pour le réveiller. Il s'était endormi en cours ce qui n'était pas dans ses habitudes. L'élève eut l'épaule déboîté et Yu-chan avait faillit être renvoyé du lycée. Etant président du conseil des élèves, il était de mon devoir de le défendre. C'est ce que j'ai fait et le directeur le laissa partir sans le punir à contre-coeur. J'avais décidé de prendre les six heures de retenues à sa place. Yu-chan m'a d'ailleurs frappé plusieurs fois à cause de ça. Il déteste avoir des dettes envers quelqu'un. Il est de plus en plus sur les nerfs. Le soir, comme à notre habitude, je lisais un livre tandis qu'il s'entraînait. C'était toujours la même routine et nous apprécions tous les deux cela. Mais ce soir-là était différent. Il se battait contre un ennemi imaginaire soit -moi, sûrement- mais avec beaucoup moins d'entrain que les autres soir. Il semblait fatigué et tentait de dissimuler ses grimaces de douleur. Mais on ne me l'a fait pas à moi. Malgré que je sois borgne, j'ai une excellente vue et il ne trompera pas. Je m'inquiète encore plus. Il veut que je le laisse tranquille lorsque nous sommes dans le dojo, mais je ne pourrais pas rester calme tant que je le verrais ainsi. Je pose le bouquin que je suis en train de lire et me lève pour me diriger vers lui. Il ne me remarque pas, ce n'est pas dans ses habitudes. Puis, il s'arrête et s'immobilise. Pourquoi il ne me frappe pas comme d'habitude ? Il est tendu et me tourne le dos. Il attend que je parle, mais que dire ? Je baisse les yeux et vois la main qui tient le shinai. Celle-ci est couverte de bandage ensanglanté. Là, je panique. Brusquement, je prends son bras gauche et le force à se retourner. Il veut émettre une plainte de mécontentement, sûrement pour que je le lâche. Cependant, il se tait et détourne ses yeux, sûrement à cause des miens qui le foudroient. Je défais le bandage et vois son poignet enfin découvert, meurtrie. Comme si des cordes l'avaient trop serré. Mon oeil restant s'écarquillent. -Depuis quand..., je souffle. -Ca te regarde pas Teme, dit-il. J'étais paniqué, maintenant je suis en colère. Comment a-t-il osé me cacher ceci ? Ne suis-je pas son ami ? Non, il ne me considère pas comme tel. Et bien, je lui prouverais qu'il a parfaitement tord. -C'est toi qui te fais ça ? La colère gronde dans ma voix. Il tremble. Pourquoi ? -J'suis pas aussi con, maintenant lâche-moi. -Dit moi qui alors, j'insiste. Il ne répond pas, il ne veut rien me dire. Je le regarde fixement et je remarque qu'il n'y a pas seulement son poignet de blessé. Sur son visage, je remarque quelques blessures, comme des griffures. Sa lèvre inférieur est enflée. Il y a un pansement sur son cou. Mais pourquoi ne l'avais-je pas remarqué avant ?? C'est moi qui suis con. Je suis véritablement en colère, ça l'étonne. -Dit moi qui. Je serre les dents, je lui tiens toujours le bras et je crois que je lui fais mal. Je ne lâcherais pas tant qu'il ne m'aura pas répondu. Il ne démords pas. -Qu'est-ce que ça peut te foutre de toute façon ? C'est vrai, ça. Qu'est-ce que ça peut me faire ? Je pourrais très bien faire comme tout le monde. C'est-à-dire l'ignorer et faire comme s'il n'existait pas. Ne pas me soucier de lui et faire comme si je n'avais jamais vu ses blessures. Mais je ne suis pas comme ça. Il devrait le savoir depuis le temps. Je tentes de me calmer à grand coup de respiration. Il est braqué, sur la défensive. Ca me blesse, je veux qu'il me considère comme un ami. -Je me fais du souci. Ca fait un mois que je te vois avec des blessures. 'Me demande pas de pas m'en faire et me dit surtout pas que c'est rien ! Pourquoi est-il étonné ? Il n'y a aucune raison de l'être. Il baisse la tête, ses tremblements ne se sont pas calmer. Il ne me frappe pas. Crache le morceau, bordel ! Il souffle enfin, dans un murmure : -Mon frère... -... ? Pardon ? -C'est mon frère, Baka ! T'écoutes un peu ? J'ai retrouvé un semblant du Yu-chan que j'adore. Je lui fais un sourire d'excuse, mais retrouve bien vite mon sérieux et ma colère. Son frère le violente. Et ses parents, ils ne disent rien ? -Mais tes parents... -Ils le savent pas et ils s'en foutent de toute façon... Je n'aime pas entendre sa voix banale, comme s'il avait l'habitude. Une bouffée de rage s'empare de moi. -Ca fait un mois qu'il te fait ça ? -T'es pas aussi con que t'en as l'air... Oui. Je serre les dents. Je veux me lâcher, mais je choquerais Yu-chan qui m'a toujours vu aimable et poli. -Et c'est quand qu'il te... -Tous les soirs, me coupe-t-il. Je hoquete de stupeur. Cela fait un mois que son frère le bat et ses parents n'ont rien remarqué. C'en ai trop. Je cris, je hurle stop. Je sors de mes pensées lorsque je l'entends dire : -Teme, si tu racontes quoi que ce soit... commence-t-il de menacer. -Je ne dirais rien, en revanche... Je laisse ma phrase en suspens, attirant ainsi son attention. Il me regarde avec un air interrogateur, mais si on cherche plus en profondeur, on peut distinguer un peu de reconnaissance. Peut-être le fait que j'ai accepté de garder le secret et de ne pas le juger. Crétin, je ne suis pas comme ça. -... tu dors chez moi, ce soir. Il ouvre de grands yeux étonné, ne cachant plus sa stupéfaction. |