Je ne me berce pas d'illusion, je suis quelqu'un de très réaliste. Pas comme mon petit frère qui reste persuadé que tout le monde à un Q.I. digne de l'huître et ne méritent même pas son attention. Ce tout le monde en question a pourtant essayé de le comprendre et de le faire changer d'avis, peine perdue. Mon demi-frère est très têtu. Oui, nous n'avons pas les mêmes parents. Mon petit-frère a été adopté environ vers ses 5 ans et il avait déjà un caractère de cochon. Dès son premier jour dans sa nouvelle maison, la nôtre, il avait catégoriquement refusé de partager ma chambre. Il voulait être seul et depuis, il a toujours sa propre chambre. Remarque, ce n'est pas plus mal. Je peux donc vaquer tranquillement à mes occupations et lui aux siennes. Et puis, ce serait assez gênant de faire des galipettes avec un éventuel petit-copain devant son petit-frère...
Début Août :
Cela faisait un mois que je n'avais pas revu Lavi. Pourtant, depuis ce fameux soir, je trouvais d'innombrables prétexte pour aller "chercher" mon demi-frère à son lycée. Je ne comprenais pas. Je savais qu'il m'avait protégé de l'intrus qui nous écoutais, mais ce n'était pas la peine de m'éviter constamment. Mais ce soir, ce sera différent. Oui, il ne pourra m'échapper. Il m'appartient. Mais pour l'instant, allons chercher notre petit-frère comme tout bon ainé qui se veut protecteur...
Comme toutes les fois où j'arrive, le portail est ouvert et il n'y a personne. Je le cherche et le cherche encore, mais je ne le trouve pas. Peut-être était-ce la seule et unique fois où je le croiserais dans ce lycée ? Peut-être est-il rentré chez lui ? Ce serait normal après tout. Bon... je sais ce qu'il me reste à faire à présent. Soupirant, je m'allume une cigarette et la porte à ma bouche.Si je le trouve pas alors autant mettre mon excuse à exécution ; chercher le petit-frère.
Franchement, ce n'est vraiment pas difficile de le retrouver. A partir du moment où l'on connait sa passion, on peut très facilement deviner où pourrait-il se trouver. Je me dirige donc avec mon pas désinvolte vers le dôjô. Je sais que j'ai parfaitement raison, je l'entends se battre contre un adversaire imaginaire. Je vais pour entrer à l'intérieur lorsque j'entends une seconde voix qui m'est familière parler avec un air enjoué :
-Tu t'es toujours entraîné tout seul ? -Je t'ai rien demandé, Teme. C'est lui, je le reconnaîtrais entre mille. C'est lui, c'est Lavi. Mais que fait-il ici ? Avec mon petit-frère, en plus ? Celui-ci a l'air agacé par sa présence, ce qui ne change pas de d'habitude en fait. Mais mon ex-petit-ami n'a pas l'air d'en prendre compte et continu de parler.
-Au fait, pourquoi tu pars toujours au dernier moment du lycée ? Parce qu'il n'aime pas notre maison, il n'a jamais voulu déménagé. Et puis, parce qu'il ne nous aime pas. Pas vraiment, en réalité. Il ne nous en a jamais parlé, mais je sais très bien qu'il ne nous considère pas comme sa famille. Nos parents -enfin, mes parents- ne se rendent compte de rien. S'en est presque désolant, presque.
-Je te signale que tu fais pareil, Baka ! -Je te dérange tant que ça ? -OUI ! Mensonge. Je sais pertinemment que, quand Kanda hurle comme ça, c'est qu'il ment. Il ne déteste pas Lavi, sa présence ne le dérange pas, il l'apprécie à sa manière. Mon petit-frère et mon ex sont devenu ami sous mon nez. De plus, j'ai découvert qu'ils passaient toutes les soirées ensemble. Mon demi-frère s'entraînant et Lavi le regardant, mais le résultat restait le même. Et puis, c'était la première fois que je voyais mon ancien petit-ami aussi joyeux et si... Quand il était avec moi, il se montrait calme. C'est tout, ni plus, ni moins. Je suis jaloux, je crois... Je ne veux pas en comprendre plus et rentre chez moi.
C'est deux heures plus tard que j'entends la porte de notre maison s'ouvrir et se refermer. Je ne vais pas manger avec la famille, je n'ai pas faim. Je suis simplement dégouté. C'est la seconde soirée que le petit-frère ne va pas frapper des arbres. Je ne comprends pas pourquoi, mais cela m'énerve. Je ne supporte pas le fait qu'ils puissent s'entendrent tous les deux. Je ne veux pas qu'ils s'entendent. Je me lève d'un geste vif et me dirige d'un pas rapide vers la chambre du demi-frère. Celui-ci me regard interrogateur tout en m'invitant à m'expliquer la raison de ma présence ici et à faire demi-tour expressément. Et tout ceci, dans son vocabulaire. Il perdra bientôt de son bagout, je lui en fait la promesse.
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