| Je  n'ai jamais aimé les cours. Je ne m'intéresse qu'à la littérature et à  l'Histoire. Je suis un vrai rat de bibliothèque et pourtant, je ne suis pas  mauvais en sport et je me débrouille dans les langues et dans les sciences. En  réalité, j'ai des facilités dans toutes les matières, ce qui les rend donc  inintéressante à mes yeux. Nombres de fois les professeurs m'ont convoqué dans  leurs bureaux pour me parler de ce problème d'inattention. Quand  comprendront-ils que je n'en ai rien à carrer ? Le proviseur et le  sous-proviseur, eux,  sont persuadé que  je fais tout ceci pour me rendre intéressant, pour me pavaner. Qu'ils pensent  ce qu'ils veulent, ce n'est pas mon problème. Toutes les semaines, j'ai droit à  leurs remontrances. Comment font-ils pour ne pas s'en lasser... ? Maintenant,  je fais tout pour éviter leurs convocations, mais bon, ça ne fonctionne pas  toujours. J'ai déjà Grand-père qui me prend la tête avec mes études depuis ma  petite enfance, j'aimerais qu'on me lâche à présent. J'en ai marre qu'ils me  posent ces éternelles et agaçantes question "Que comptes-tu fais plus tard  ?", "Penses-tu au moins à ton avenir ?", "Quand comptes-tu  grandir enfin ?" Je ne compte pas grandir, la vie d'adulte ne me plaît  pas.   Début Mai :   Cela  fait un mois tout rond que les cours ont reprit et je ne cherche toujours pas à  travailler au plus grand damne des enseignants. Ils m'ont enfin lâché, répétant  que je ne suis qu'un cas désespéré. Je m'en fiche. Je n'aime pas ressembler à  un pingouin, je n'aime pas les uniformes. Mais bon, ils le savent déjà. Pour  preuve de mes dires, il m'est déjà arrivé de rappliquer au lycée vêtu de mes  vêtements de tous les jours, l'uniforme ayant été malencontreusement sali par  de l'encre de chine. Bien sûr, ce n'était pas de ma faute puisque le chat de  Grand-père aimait par-dessus tout jouer sur mon bureau et que mon habit  d'écolier était sur ma chaise. Quelle petite joueuse, celle-là.   J'ai  la désagréable impression que les journées se répètent sans cesse. Je passe mon  temps à courir dans les couloirs -bien que cela soit interdit- afin de fuir et si  possible semer toutes ces filles glousseuses et seulement attiré par mon  physique. Je l'ais entendu dire que mon cache-oeil me donnait un air bad boy et  venant de leur part, je ne sais pas du tout comment le prendre, alors autant ne  pas se vexer. Je vais par la suite en cours et maugréer pendant près d'une  heure en me demandant pourquoi diable ce lycée est-il obligé d'être mixte. Ne  s'inquiète-t-il pas du fait qu'un jour, je me retrouverais à l'hôpital et pour  cause de la furie de toutes ces harpies aux doigts crochus. Je vous jure que,  quelques fois, elles ressemblent à des sorcières. Ces filles m'effraient. Je me  demande qu'elle serait leur réaction si je leur avouais que j'étais gay...  Mouais, elles ne me croiraient sûrement pas, trop persuadée qu'elles auraient  toutes leurs chances avec moi. Elles n'ont pas comprit qu'elles n'en ont  aucune, peut-être qu'un jour... ou pas.   La  fin des cours est également répétitive. Je suis obligé de courir hors du cours  afin de ne pas laisser le temps à toutes ces écolières, dans la fleur de l'âge,  de me poursuivre. Généralement, je me cache sur les toits, mais elles ont  réussit à trouver ma planque récemment. Pétard, qu'elles sont tenaces... Moi  aussi. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Puisque je ne peux pas me cacher au  sommet des bâtiments, je vais me cacher à l'intérieur. Je vais éviter d'aller à  la bibliothèque, je serais trop prévisible. Je continus de courir lorsque  j'entre précipitamment dans des vestiaires. Je me vautre sur le sol, hurlant 'Victoire'  dans mon crâne, soulagé de découvrir qu'ils sont pour nous, les hommes. Les  filles n'ont pas le droit d'y entrer. Je les entends crier mon prénom, me  cherchant partout et j'ai la bonne idée de me cacher dans une douche  individuelle alors que j'entends la porte s'ouvrir et une voix féminine  m'appeler. Au bout de quelques secondes, la porte se referme et les bruits de  ces hystériques s'éloignent. J'ai eut chaud...   Il  n'est plus question que je sorte de ces vestiaires. Quoique, je pourrais  toujours voir ceux qui s’entraînent sans être dérangé, j'aime être spectateur.  De plus, j'entends des bruits dans la salle. Je sors de la douche individuelle  et me dirige vers l'endroit d'où provient ce bruit intriguant. Tiens, je  n'étais jamais venu ici. Ca doit être où s'entraîne les kendoka et autre club  ayant besoin de tatamis. La salle est spacieuse et pas désagréable. Il n'y a  pas de banc, pas de chaise, on doit sûrement s'asseoir à même le sol. Tous les  murs sont vierges, sauf un seul qui recouvert de shinaï et de katana de toutes  tailles et de couleurs différentes. Ma foi, c'est assez décoratif. Je  m'intéresse par la suite à la jeune fille qui s'entraîne, me tournant le dos.  Je dis fille parce qu'elle a les cheveux long -je rassure, je ne suis pas du  tout sexiste, bien au contraire-. Tiens, cette queue de cheval celui du  mystérieux élève que j'ai remarqué lors de mon discours de bienvenu. Je l'ai  enfin retrouvé bien que je n'ai jamais vraiment cherché à la retrouver. Elle  s'arrête d'un coup d'un seul. Elle a dut m'entendre. Remarque, je n'ai jamais  cherché à être discret. Elle ne se retourne pas, alors je confirme ma présence  en ces lieux en la saluant :   -Salut, jeune  fille ! Je te dérange pas trop ?   ...  Mort de trouille. J'aurais été poltron, je l'aurais fait dans mon froc. Elle  est très rapide. Je sais pas comment elle a fait, mais en un quart de seconde,  elle s'est retrouvé devant moi et m'a plaqué contre le mur en me menaçant de  son shinaï. Après avoir rassemblé toutes mes facultés et mes idées quelques peu  éparpillés, je me rends compte enfin de ma grande bourde. C'est pas une fille,  mais un garçon et celui-ci me regarde avec un air meurtrier. Il est quelque peu  effrayant à me regarder comme ça et ça ne s'arrange pas lorsque sa voix sort de  sa bouche.   -Dégage de là,  Teme, ou je te découpe en lamelle... |