Combien de personne ont déjà tenté de m'approcher et combien de fois je les ais renvoyé paître. Je n'aime pas qu'on m'adresse la parole sous un élan de bonté, de pitié ou autre connerie qui vous font penser que l'on peut devenir ami. Ca m'énerve, alors je m'évertue à briser leur stupide espoir d'une éventuelle histoire d'amitié. Ca me gave. Et ce qui m'énerve surtout, ce sont les gens qui se croient tout permit. Notamment, ces filles dans mon ancien lycée qui ont voulu couper mes cheveux. Leur excuse ? Elles voulaient voir ce que cela faisait de me voir avec des cheveux court. Ensuite, elles faisaient tout pour m'éviter, tant mieux. On m'a reproché plusieurs fois de ne pas être galant. Et alors ? Je suis comme je suis. Des mecs ont déjà aussi tenté de me revêtir d'une robe. Leur excuse ? Ils me trouvaient mignon. Ensuite, ils me fuyaient, tant mieux. C'est fou toutes les conneries que les élèves peuvent faire lorsqu'ils s'ennuient. J'en ai rien à carrer de toute façon. Mon frère est quelqu'un qui peut faire n'importe quoi lorsqu'il n'a pas ce qu'il veut. Il n'a pas apprécié que j'entre dans sa famille. Il était jaloux, persuadé que je tentais de prendre sa place. Au fil de temps, cela c'est calmé et maintenant il ne fait que me taquiner. Encore heureux, je n'aime pas lorsqu'il m'emmerde.
Début Septembre, P.O.V. Yu :
Cela fait un mois que mon frère pète une durite dès qu'il me voit. Je ne sais pourquoi et je ne veux pas savoir pourquoi. Je pense que c'est parce qu'il me refait un crise de jalousie. Comme lorsque je suis arrivé dans sa famille, il ne l'avait accepté. Mais quel gamin, j'vous jure...
Drrrrrriiiiiiing... Drrrrriiiiiiing... Drrrrriiiiiiing... Drrrrriii- /PAF/
J'éclate mon réveil-matin. J'ai pas envie de me lever et aller mon cours. J'ai encore moins envie de voir ce Baka Usagi, il me porte sur les nerfs. Si seulement quelqu'un arriverait à retirer son sourire débile, ça m'arrangerait. Et merde, j'ai encore pété le réveil-matin. 'Va falloir en racheter un autre. Bah, ce ne sera toujours que le vingtième depuis le début de l'année scolaire. J'aime me lever lorsque je le décide et pas quand un crétin d'objet mécanique me l'ordonne.
J'entends mes parents me presser d'en bas de l'escalier, m'incitant à me lever et prendre mon petit-déjeuner et si possible de me dépêcher si je ne veux pas arriver en retard. Un peu que je veux. Soupirant d'agacement, je me sors de ma couette et me lève en prenant appuie sur mes poignet. Mauvaise idée. J'ai encore un peu mal et 'faut que je change de bandage. Je me dirige alors d'un pas traînant vers la salle d'eau. Il n'y a personne, heureusement. J'ai pas envie de croiser le frangin ce matin, tout comme les autres jours. Il m'énerve mais, comme c'est le "chouchou" de la famille -normal, me direz-vous puisque c'est le fils biologique- j'ai pas le droit de le renvoyer rembarrer. Les parents s'en foutent de toute façon.
-Bonjouuuur, Yu-chan !!! ... Putain, je vais le tuer celui-là. Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai interdit de m'appeler par mon prénom. D'ailleurs, pour prouver mes dires, je le frappe avec mon shinai et le laisse s'effondrer sur le sol à cause du coup, une grosse bosse se formant sur sa tête. Bien fait pour lui. J'ai pas envie de l'avoir dans mes pattes. Surtout que ses groupies finissent toujours par rappliquer et le courser -m'entraînant dans sa fuite. Il faudra tout de même que l'on m'explique comment il fait pour ressusciter aussi vite. J'ai pas envie de parler, comme toutes les fois où je vais au lycée et qu'il me croise -qu'il me colle plutôt. Il fait toujours la conversation. Le seul moment où je peux le supporter, c'est quand il lit un bouquin. Là, je peux être sûr de plus l'entendre.
La journée défile normalement et toujours avec la même routine. Lavi me retrouve à chaque pause et discute tout seul. Des follasses nous courent après -dernièrement, tout le monde croit que nous sommes ensemble. Une fois bien caché, je le frappe sans vergogne pour me calmer les nerfs. Des filles passent du mode "harpie" au mode "timide" pour tenter de discuter avec moi ; échec total et le Baka Usagi est à chaque mort de rire. Récemment, même des mecs nous drague, là je les envois à l'infirmerie et le crétin de rouquin se marre toujours. Je le frappe à son tour et il rigole moins. Niark. Le soir, on attend que les groupies s'en aillent et rentrent chez elles pour sortir de notre planque et nous diriger vers le dojo.
Nous avons prit l'habitude de faire le même rituel chaque soir. Il se barre, un livre à la main, dans le dojo tandis que je me change. Il reste pas dans le vestiaire, il veut pas mourir jeune et il a bien raison. Il me manquerait ce défouloir. Ou pas, en fait. J'entre dans la salle et je vois du coin de l'œil qu'il est à fond dans son roman, tant mieux. Je m'entraîne tout en attaquant -pour pas changer- mon ennemi imaginaire. Je m'arrête un peu, j'esquisse une grimace. J'ai complètement mon poignet douloureux. elle m'avait pas emmerdée durant toute la journée et 'fallait qu'elle me rappelle à l'ordre maintenant. Connasse.
-Ca va pas, Yu-chan ? -Je t'ai déjà dit de pas m'appeler par mon prénom, Teme ! Je me suis crispé. J'en ai marre qu'il écoute pas ce que je dis. Il est pas sourd pourtant. Je vais pour reprendre ma baston virtuelle lorsque je le sens près de moi. Là, j'hésite pas et me retourne brusquement, le frappant de mon shinai. On m'emmerde pas quand je suis dans le dojo, connard ! Il était pourtant au courant, à croire qu'il oublie vite. Il recule, se tenant la tête avec ses deux mains. Je lui ai fais mal. J'ai un soupçon de regret... En fait, non, pas du tout.
-Mais ça fait mal, bordel ! -T'assumes ta connerie, Teme ! Alors tu dégages si tu veux pas que je te crèves ! Évidemment, il n'est pas du tout impressionné par la menace qui plane dans mes paroles. Il sait que je ne le ferais pas, sauf s'il me pousse vraiment à bout. C'est pour ça qu'il est toujours le premier à se calmer. Nous finissons par rentrer chacun de notre côté. Il me dit toujours "Bonne nuit et à demain, Yu-chan". Je le frappe en guise de réponse et me barre. Je rentre chez moi et je mange avec la famille. J'ignore le plus possible mon frère. Je veux qu'il me foute la paix. Malheureusement, ce n'est pas encore possible. Il rentre une nouvelle fois dans ma chambre. Et c'est reparti, bordel. Qu'est-ce que j'ai fait encore... ?
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