Mercredi 15 Octobre 20..
Après avoir mûrement réfléchis, je décidai de me lever. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde étaient de longs moments où à chaque fois je me posais les mêmes questions. Toutes les même, sans aucune réponse. Qui pourrait y répondre ? Moi-même je n'en avais pas les moyens. Je devais m'y résoudre : rester dans l'ignorance. Toujours la même angoisse à chaque pas que je faisais. Une peur affreusement incompréhensible. Pourquoi m'avait-on offert un tel pouvoir ? Si cela avait pour conséquence de faire souffrir les gens ou même mes amis... A ce moment là, je songeai à Elouan. Lui, j'avais réussit à l'éviter tout en torturant les deux garçons en même temps de la pire mort qu'il soit.
Était-il réellement homosexuel ? Je spéculai à l'envie de lui demander mais je ne me le permettrais jamais. Toutefois...Rien ne me l'empêchait entièrement. Je pris le bus comme tous les matins qui nous déposa à l'entrée du lycée. Je courus hâtivement en direction du hall. Puis, en voyant Elouan assis sur un des sièges assez confortables, je me précipitai sur lui afin d'avoir des réponses. Lui seul pouvait me les donner. En tout cas, c'était ce dont j'espérais. Sinon qui d'autre ? A part moi-même ? Mais de toute manière, je ne pouvais me satisfaire de mes simples réponses : moi qui ne connaissais absolument rien. Alors je m'approchais de lui. Avant même d'avoir eu le temps d'émettre un son, Sollena, une des jumelles, fut plus rapide que moi et vint s'installer aux côtés du garçon :
-Elouan ! Est-ce que ça va ? J'ai appris ce qui s'est passé hier soir.
Elle semblait affolée à l'idée que Elouan s'était battu avec deux adolescents beaucoup plus forts que lui. Je les fixais tous les deux, un par un. La jeune fille contemplait Elouan d'une façon bien étrange, comme si son visage ne lui était guère familier. Sollena baissa les yeux vers les mains d'Elouan, celui-ci ne posant toujours pas son regard vers elle. Sollena eut un petit geste de la main voulant attraper celle d'Elouan. Ce dernier la retira en un instant pour enfin considérer Sollena. Puis celle-ci recula légèrement. Je pouvais enfin m'exprimer à l'adresse d'Elouan :
-Toi qui était là hier soir, toi qui a tout vu...Après que les deux adolescents soient morts. Tu t'es enfui ?
-Comment tu sais que les deux garçons sont morts ?
Je le vis froncer les sourcils. J'avais parlé un peu trop. Il allait s'en douter mais lui rétorquai en essayant d'être la plus sincère possible,avec une voix des plus normales pour éviter les soupçons :
-Et bien, disons que...Je les ai vus...Je suis passée devant l'entrée mais t'as pas dû me voir. Je devais rejoindre ma mère qui m'attendait dans la voiture.
Bien sûr, tout cela n'était que pur mensonge. La seule vérité serait que ma mère était venue me chercher car j'avais loupé le car à cause de ce qui s'était passé. En entendant ces paroles, Elouan reprit la parole :
-En fait, non. J'étais tellement perdu et puis j'ai eu soudain mal à la tête comme si que mon cerveau allait exploser ainsi que mon ventre. C'était horrible je n'avais jamais eu aussi mal de toute ma vie. Je ne comprenais pas ce qui se passait...
Ce qui venait de me révéler eut pour conséquence de m'atterrer. Je ne savais plus quoi faire ni quoi penser pourtant je désirais en entendre plus de lui.
-Et après... Que s'est-il passé ?
-Un garçon est venu m'attraper par le bras et mon mal de tête s'est complètement arrêté.
-Comment était-il ?
Je commençais à prendre conscience que je ne contrôlais pas encore tout à fait mon pouvoir car j'avais failli tuer un ami. Et ce garçon cette douleur crânienne, j'allais enfin savoir...
-Il était un peu plus grand que moi Les cheveux bruns et des yeux marrons je crois.
Me voila bien avancée,de nombreux garçons étaient grands, cheveux bruns et yeux noisettes. Elouan ouvrit la bouche puis bégaya :
-Je...Je...Je crois qu'il...Il a une cicatrice à un de ses yeux.
Une cicatrice ? Cela ne faisait plus aucun doute. Mais que me voulait-il ? Quelques minutes plus tard, Servann, Maëwenn, Maelann et Riwanna nous rejoignirent. Et à mon immense déception, Jaoven s'incrusta avec nous, toujours avec son arrogance et toute sa fierté. Avant de s'asseoir, il me fixa de son plus joli regard qui faisait frémir de nombreuses filles. Il me sourit, quant à moi, je fis de même mais avec un ton moqueur. Il espérait encore que je tombe sous son lamentable charme. Je me retournai vers Elouan en le dévisageant :
-Donc, tu disais.. Il a une cicatrice ?
-Vous parlez de Conogan ?
Maëwenn s'était imposée dans la conversation. Apparemment, elle en savait plus que je ne le croyais. Elle continua alors son discours voyant mon regard éberlué
-Il était dans ma classe quand j'étais en 4ème. Il est assez compatissant mais avant, il n'avait pas cette affreuse cicatrice. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. C'est bizarre hein ?
-Kaourantina, tu ne devrais pas te préoccuper de ce garçon tu sais. A vrai dire, il ne s'intéresse à personne. Même pas à moi qui suis quand même jolie Il ne pose même pas un seul regard sur moi ! Tu es très jolie Kaou' mais oublies-le. Il n'en vaut vraiment pas la peine.
Riwana, toujours ses belles paroles de séduction, mais qu'est-ce qu'elle s'imaginait ? Que je voulais sortir avec ce...Conogan ? Pas une seule seconde cette idée ne m'avait traversée l'esprit. Néanmoins, avec ce peu d'informations, j'en avais appris un peu plus. Je le savais maintenant...J'en étais sûre..C'était lui. Le désir de tout savoir m'obséda alors je suivis mon intuition. Je me levai de ma chaise sans expliquer aux autres où j'avais l'intention d'aller. La sonnerie retentit, une foule d'élèves se précipita vers leur classe respective. Quant à moi je me dirigeai vers la salle d'anglais lorsque j'aperçus Conogan prendre le chemin inverse. Il ne me nécessita que peu de temps pour remarquer que son regard croisait le mien. Je décidai de me retourner et de prendre la direction opposée. Maintes élèves me bousculaient. Les couloirs regorgeaient d'élèves qui passèrent leur chemin sans la moindre excuse. Dans le couloir qui menait au CDI, j'avais perdu la trace de ce garçon. Il ne fallait pas que je m'attarde plus longtemps dans ce passage apparemment isolé. Tout le monde devait déjà être rentré en cours sauf moi qui m'éternisai ici, lasse d'être toujours sans réponse. Je reculai de quelques pas pour enfin marcher en sens inverse. J'allais rejoindre les autres élèves de ma classe.
Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. C'étaient deux filles, une dont je reconnus aisément. Une fille de taille moyenne dont sa chevelure était noire, coupée court avec des mèches rouges sur les cheveux les plus longs tombant lourdement sur son visage. Quelques tâches de rousseurs apparaissaient le long de son nez retroussé. Le reste de son visage était tout à fait insipide, masqué par du maquillage intensif qui ne laisser voir aucune teinte naturelle chez elle. C'était une amie de Primella, dénommée Nelling qui s'était trouvée avec elle dans les toilettes l'autre jour. Quant-à l'autre, je ne l'avais observée qu'un bref instant. Les deux adolescentes me fixèrent puis s'approchèrent de moi d'un pas vif :
-Qu'est-ce que tu lui as fait hein ? Vas-y sale garce !
S'écria la jeune fille brune sans se soucier des élèves qui travaillaient dans les salles de cours.
-Tu veux parler de Primella ? Elle est morte et sans mon aide.
Je disais mes dires avec une impassibilité que je ne saurais décrire, et je devais celer cette vérité. Après tout, comment pouvaient-elles le savoir ? Elles n'avaient aucune sympathie pour moi tout simplement -ce que je compris de suite- Alors elles désiraient m'importuner.
-Parle ! Tu étais la seule à être dans le même endroit que nous avant qu'elle soit morte C'est toi..C'est toi, j'en suis sûre !
A chaque mot qu'elle prononçait, elle se mit à me pousser de plus en plus violemment mais je ne répliquai aucun mouvement pour autant.
-Toujours à tirer des conclusions trop rapidement. Comment aurais-je fais cela ?
-J'en sais rien ! Mais je m'en fous, tu vas le regretter !
Oh non, je ne le pense pas. Tu crois me terroriser ? Ma colère prit le dessus et sans broncher, mes yeux prirent une teinte rouge sang. Je pouvais me régaler de voir leur couardise se refléter en elles. Elles, qui croyaient être meilleures mais ne faisaient rien. Elles étaient désormais sous mon contrôle. Plus rien ne pourrait les sauver de ce supplice que je leur infligeais. Ma vision devint sombre... Mais je ne vis qu'une lueur de luminosité éclairer cette obscurité....Que du sang...Ma vision en était remplie. Puis, des voix de filles se mirent à geindre, des cris, des pleurs, elles se lamentaient sur leur propre sort. J'entendis un craquement. C'était leur peau qui se lacérait à chaque torture. Elles allaient bientôt rejoindre leur amie. Ma vision disparut et mes yeux reprirent une couleur naturelle. Je pouvais distinguer le massacre que j'avais commis. Elles n'étaient pas encore mortes, car elles tremblaient de tous leurs membres laissant émettre de petits gémissements. En un instant, tout le monde y compris les profs accoururent vers ces deux corps inertes. Ils avaient une mine affreuse, tous l'air effrayés. Cette fois-ci, je n'étais pas passée inaperçus. Toute cette foule baissa les yeux vers les deux filles maintenant défuntes. Le sang ruisselait en exubérance sur ce sol inondé de rouge...
-Kaourantina, as-tu vu se qui s'est passé pour ces deux deux filles ?
Un des profs m'avait posé cette question. C'était un de mes profs, tellement petit qu'il se hissait commodément parmi les élèves sans être vu. Les lunettes,toujours aussi rondes et portait maint et maint fois ces chemises à carreaux vertes. Après un temps de réflexion, je lui répondis d'un ton le plus convaincu possible :
-Non
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