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au 31 Mai 21 :
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Ligne De Mire
Par JoRdY
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
10 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 2 : Quand le soleil réapparait

Disclaimer : blabla habituel

 

O(+Ligne De Mire+)O

Chapitre 2 : Quand le soleil réapparait

Londres. Soixante mètres sous terre.Silver Stadium(NDA: Visez le nom trouvé en deux secondes). Holyhead Harpies contre Puddlemere United. Une rencontre attendue au sein de toute la ligue et dans l'esprit de chaque fanatique de ce noble sport. Une rencontre qu'Oliver avait également attendue dès le début de saison, et pour laquelle il s'était durement entrainée.

Seulement voilà, il n'avait pas prévu qu'entre temps, son petit ami décèderait de causes inconnues, et que suite à ça, il se plongerait dans un mutisme, une léthargie incurable l'empêchant de sortir de son appartement et de s'entrainer comme il se devait pour ce match difficile, face à une équipe qui portait bien son nom au vu du niveau de ses joueuses.

Sa préparation était largement insuffisante. Il avait laissé passer au moins une bonne dizaine de souaffles facilement rattrapables à son niveau, sans compter les multiples moments d'inattentions, où sa concentration imparfaite avait failli laisser passer bien des tirs. Mais aucun membre de son équipe ne lui en voulait, comprenant absolument son manque d'énergie.

Comment diable pouvait-il éprouver la moindre motivation à jouer si Marcus n'était pas là? Par quel moyen farfelu pouvait-il parvenir à son meilleur niveau si l'unique personne réussissant à lui donner une véritable raison de le montrer au grand jour n'était plus là? Qui pouvait jouer seulement un mois et demi après la fin définitive d'une relation qui avait duré dix ans?

Sûrement pas lui, et sa pathétique performance le prouvait tout autant à lui-même qu'à son entraineur, qui devait s'en mordre les doigts. Oliver l'avait pourtant prévenu qu'il ne se sentait pas encore prêt, qu'il ne s'était pas entrainé durant plus d'un mois, que MacLaggen était également un très bon gardien, en tout point capable de le remplacer.

Cet imbécile avait fait la sourde oreille, n'ayant de toute manière jamais apprécié la relation qu'entretenaient son meilleur poursuiveur et son meilleur gardien. D'un côté, Oliver était fortement énervé de son jeu minable, mais de l'autre il était content qu'elle fasse monter son entraineur dans une colère noire. Il fallait bien trouver un point positif dans tout ça.

Pour l'instant les Harpies menaient d'environ cinquante points, et le Vif d'or ne semblait pas vouloir pointer le bout de son nez, zigzaguant probablement à une telle vitesse qu'aucun être humain ne parviendrait à l'apercevoir une seule seconde. Son équipe étant en train de mener des attaques constantes, reprenant toujours le souaffle avant qu'il n'atteigne les anneaux dorés, il se mit en tête de chercher des yeux la minuscule balle dorée, afin d'apporter une paire d'yeux supplémentaire à son attrapeur.

Hélas, sa période d'observation fut brève, les attaques répétées des poursuiveurs - qui avaient permis de marquer quarante points - ayant pris fin suite à l'exécution d'une feinte de haute volée par Ginny Weasley, qui, s'étant emparée du souaffle, se dirigeait à présent à toute vitesse vers lui. Cette fille était une véritable folle. On aurait dit que les cognards étaient inoffensifs par rapport à elle.

Oliver s'accrocha plus vigoureusement à son balai, ses sens en ébullition. La vitesse qu'atteignait Ginny était affolante. La manière dont elle vrillait ou tournait ne permettait quasiment pas au gardien d'anticiper la direction que prendrait son tir, aussi redoubla-t-il de prudence, prenant soin de ne pas la lâcher une seconde, se focalisant sur la main droite de Ginny, puisqu'il la savait droitière.

Puis il vit le bras en question se lever et propulser de toutes ses forces la grosse balle rouge qui fendit l'air avec une telle rapidité qu'Oliver put entendre un bruit strident. Pareil au faucon qui plonge sur sa proie, le souaffle adopta une trajectoire rectiligne, que la distance qui le séparait des anneaux ne permettait pas de déterminer dans l'immédiat.

Lorsqu'enfin, l'objet désiré de chaque poursuiveur se trouva à une dizaine de mètres tout au plus, il comprit que la si célèbre femme du survivant visait l'anneau situé plus bas à sa droite. C'était lors de tels tirs qu'on constatait la qualité d'un gardien, censé ne pas réfléchir à la méthode d'arrêt, fonçant juste sur la balle, quitte à se la prendre en pleine tête.

Il atteignit le souaffle du bout des doigts, arrivant ensuite à le rabattre entre son bras droit et ses côtes. Soufflant, il aperçut au loin Zacharias agiter les bras en signe de renvoi. Mais il avait une bien meilleure idée en tête. Il lâcha tout bonnement la balle, qui descendit célériquement vers le gazon vert, situé à environ vingt mètres.

Il contempla avec un sourire aux lèvres l'expression faciale de Ginny, attendant impatiemment que celle-ci laisse place à une autre, plus rageuse et surprise. Chaque fois qu'il faisait ceci, on le regardait systématiquement comme s'il était atteint d'une déficience mentale aggravée, avant de se rendre compte de l'ingéniosité de la supercherie, avant de se rendre compte que...

Que quoi? Qu'en réalité, il s'agissait d'une feinte qu'il avait mise au point avec Marcus, consistant à faire croire à l'équipe adverse que le souaffle lui avait échappé des mains, tandis que son compagnon le réceptionnait en dessous pour lancer une contre-offensive rapide à laquelle personne ne pouvait délibérément s'attendre? Merlin qu'il détestait se trouver ici.

Car Marcus n'était paslà, qu'aucun joueur ne se trouvait sous lui à attendre, que c'était une feinte qu'il n'exécutait qu'avec son défunt compagnon puisqu'ils l'avaient établie ensemble, que tout le stade commençait à le huer, que Zacharias le regardait bizarrement, qu'il n'arrivait presque pus à respirer, qu'il détestait se ridiculiser de la sorte. Incapable d'en supporter davantage, il descendit lentement en direction du sol.

Voyant ceci, Zacharias demanda un temps mort. Oliver, qui avait rejoint le banc de son équipe(1), s'asseya en plaçant sa tête entre ses mains froides et usées. Comment avait-il pu oublier que Marcus ne jouait pas et qu'il ne jouerait plus jamais, pour la simple et bonne raison qu'il était mort. Pourquoi n'arrivait-il pas à s'en rendre compte, pourquoi était-ce difficile?

Certes, ça ne faisait que peu de temps. Très peu de temps, et il s'en apercevait par les médias qui l'avaient encore harcelé dès le premier pas posé hors de son appartement. Mais encore sentir la présence de Marcus... Etait-ce une chose normale, ou devait-il au contraire penser que le choc post-mortem l'avait tellement atteint qu'une déficience mentale pointait à présent le bout de son nez?

En tout cas ce n'était pas le plus gros de ses soucis, la totalité de son équipe ainsi que son entraineur s'étant placés en face de lui durant sa réflexion. Et à voir le visage de certains d'entre eux, ils semblaient être sur le point d'exploser. Ne trouvant la force d'affronter un si grand nombre de gens, il remit sa tête à sa place initiale.

"Ca ne sert à rien de te cacher" commença Zacharias. "Tu nous dois quelques explications quant à ta subite envie de lâcher le souaffle au lieu de nous le renvoyer."

Les mains d'Oliver se crispèrent frénétiquement dans sa courte chevelure. Il ne savait pas quoi faire... Oui, il aimait chaque membre de son équipe, allant jusqu'à leur avouer la vraie nature de sa relation avec Marcus, mais il ne se sentait pas apte à leur avouer son manque d'énergie depuis la mort de ce dernier, son manque de volonté à continuer de vivre.

Ses amis, ses parents et bien d'autres encore; tous avaient essayé de l'aider. En vain, parce que quelques soient les choix qu'il faisait, quelques soient les actions qu'il entreprenait - et ce match en était la preuve -, ou quelque soit les mots qu'ils prononçaient, son amant n'était pas là pour les voir, pour le complimenter de l'avoir fait ou l'en blâmer. Il n'y avait que du néant.

"Oliver" continua le blond, s'asseyant près de lui, "si tu veux t'arrêter là, personne ne t'en tiendra rigueur."

Il le savait parfaitement. Depuis cinq années qu'il se trouvait dans cette équipe - il lui avait fallu trois longues années d'intenses efforts afin d'être accepté en temps que gardien remplaçant, puis une année en temps que titulaire -, il avait radicalement compris quelle était la véritable signification du mot "fraternité" et "solidarité".

"Et bien si, justement" renchérit l'entraineur/emmerdeur.

Le reste de la conversation lui échappa. Il entendit brièvement Zacharias le défendre en affirmant qu'il avait parfaitement été prévenu qu'il risquait d'y avoir un gros problème au niveau des anneaux, et qu'il aurait été plus judicieux de laisser MacLaggen jouer. Il préférait ne pas entendre le Poufsouffle se faire rembarrer par la si salope phrase : "Mais je suis ton entraineur, tu n'as rien à dire."

Il avait toujours exécré qu'on puisse se mouiller pour lui et qu'on ne reçoive en échange de cette aide que du mépris. Aussi se leva-t-il, présenta-t-il ses excuses aux membres de son équipe ainsi qu'à ce connard d'entraineur, et partit vers les vestiaires. Evidemment, le-dit connard ne l'entendit pas de cette oreille et s'empressa de le lui faire savoir :

"Suis-je dans l'obligation de te rappeler que si tu pars maintenant, nous ne pouvons faire entrer aucun remplaçant et qu'il n'y aura personne pour défendre les buts, ce qui ne fera qu'annoncer notre cuisante défaite?"

Ca, c'était un coup bas. Sous entendre que s'il partait, il deviendrait l'unique raison de leur défaite à un match si ardemment préparé. Un tel argument ne pouvait que le stopper dans sa course, l'obliger à serrer les points autour de son balai en signe d'énervement, le forcer à fermer les yeux afin d'établir un meilleur pronostique de ses actions prochaines.

Bien que demeurant un salaud de première, son entraineur n'en avait pas moins raison. S'il décidait de poursuivre sa route, il ne subsistait aucun doute quant à l'achèvement de cette rencontre. Holyhead Harpies était une équipe brillante, menée par un capitaine de haut niveau, incroyablement doué pour trouver des tactiques d'attaques novatrices et de surcroit totalement imparables.

Mais au fond, que changeait son départ? Ne venait-il pas de prouver qu'il n'était pas prêt? N'avait-il pas fait preuve d'un niveau de vol digne des premières années de Poudlard? Alors qu'il reste ou qu'il parte, le résultat était similaire. De plus, il venait à peine de découvrir une parade à laquelle son entraineur n'arriverait à répondre.

"J'en suis parfaitement conscient, mais ne disiez-vous pas dernièrement à tous les journalistes qu'il y avait dans notre équipe "le meilleur attrapeur de la ligue"? Dans ce cas, ma présence n'est pas nécessaire puisque le-dit prodige attrapera rapidement le Vif, et que nous gagnerons, n'est-ce pas?" demanda-t-il en direction de l'attrapeur en question, qui hocha la tête avec un sourire, heureux de voir cet entraineur à trois noises se faire prendre à son propre jeu.

Et il tourna les talons, se dirigeant vers l'entrée du stade, sous les protestations des supporters de son équipe. Sa popularité, suite aux articles parus sur sa relation avec Marcus au travers de la presse anglaise, avait nettement baissé, les stéréotypes s'attachant à la communauté homosexuelle persistant malheureusement à exister- se trouvant bien plus rudes dans le domaine sportif.

Au point où il en était, plus rien ne lui importait véritablement à part le confort de son lit. Hélas, depuis la mort de Marcus, sa magie faiblissait parallèlement à son moral, et il ne lui était plus possible de transplaner - à moins de posséder une folle envie de se retrouver démantibulé. Il allait donc devoir remonter à la surface et prendre le magicobus.

"Oliver!"

C'était Ginny, accourant vers lui, ses cheveux décoiffés par la légère brise fraiche. Il la revoyait encore à l'âge de ses onze ans, courant derrières les basques de l'homme avec qui elle était en couple à présent, et avec lequel elle avait déjà eu des gosses. Elle avait pris de la carrure, ses cheveux avaient gardé leur somptueuse couleur, et de minuscules tâches de rousseurs se dessinaient sur ses pommettes.

"Oui?"

"Je voulais te présenter mes condoléances - je ne l'avais pas encore fait"

D'accordpensa-t-il. Il est vrai qu'à part son équipe, personne ne lui avait présenté directement. En même temps, personne n'avait pu le faire puisqu'il ne sortait pas de son appartement et qu'il y autorisait l'entrée qu'à son hibou - duquel il ne prêtait pas attention au courrier, se contentant de le nourrir. Il sourit, la remerciant d'avoir pris la peine de venir le voir.

"Je suis plus que consciente que cela ne t'aidera nullement, Oliver, mais je te comprends. Quand... Quand Fred est mort, je me sentais horriblement - et encore, je ne te parle pas de George, de Percy ou de ma mère -, j'étais littéralement anéantie. Alors je veux que tu saches que si tu éprouves le moindre problème, je serai là; je t'aiderai"

La mort de Fred l'avait également beaucoup touché. Un processus de remémoration identique à celui qu'il vivait actuellement s'était enclenché. Il s'était souvenu de colères noires dans lesquelles il s'était emporté envers les jumeaux pour leur manque de sérieux, et aussi des plus rares séances de rigolade lorsqu'il voyait leurs plans ou leurs expériences mal tourner.

Pourtant, ce n'était pas la même chose. Certes, les liens unissant un frère et une sœur sont puissants, mais pas autant que celui d'un conjoint de dix ans. Car la tristesse de Ginny avait pu être comblée par les nombreux membres de sa famille, par son mari. Elle avait eu une présence partageant ses draps lorsqu'elle se levait le matin, lui faisant sentir qu'elle n'était pas seule. Oliver n'avait personne.

C'était en partie de sa faute, en effet, mais c'était aussi celle de Marcus. Le Serpentard, en restant dans leur appartement sous la forme d'une présence impalpable, l'obligeait à ne pas quitter son domicile et à n'inviter personne par peur qu'il parte. En réalité, c'était la raison principale de son départ : il fallait qu'il rentre rapidement chez lui, il fallait qu'il rejoigne Marcus.

Aussi étreignit-il Ginny du mieux qu'il pouvait, histoire de lui faire comprendre l'importance que ses paroles venaient d'avoir. Il se dit à ce moment qu'il se devait d'aller prochainement voir ses parents, vu qu'eux aussi s'étaient grandement inquiétés pour lui. Ils étaient d'un autre côté les mieux placés pour savoir à quel point l'amour de leur fils pour le Serpentard était grand, et qu'en conséquence sa perte n'en était que plus douloureuse.

Saluant son équipe, il partit en direction des vestiaires, dans lesquels, une fois arrivé, il se changea rapidement. Ceux-ci étaient trop chargés de souvenirs qu'il avait vécus avec son défunt compagnon pour qu'il s'y attarde à outre mesure. Et pourtant, il ne put s'empêcher, une fois ses affaires sur le dos, de rester sur le banc, regardant aux alentours, revoyant Marcus en train de se changer, de s'engueuler ou de rire aux éclats.

L'accès au Silver Stadium était des plus enfantins. Il existait une énorme rampe de transplanage pouvant accueillir des centaines de personnes. Juste à côté cinq cheminées pour l'adolescent n'ayant pas encore leur permis de transplaner. Et enfin, un ascenseur donnant accès à la voix neuf trois quart de la gare de King Cross, pour ceux souhaitant retrouver la surface après un nombre x d'heures sous terre.

Assurément, Oliver désirait rejoindre son appartement le plus vite son logement, ce qui incluait l'utilisation de l'air de transplanage. Malencontreusement, son petit départ avait amassé un nombre important de journalistes devant l'entrée de la plateforme, et puisqu'il n'avait pas de poudre de cheminette, il prit l'ascenseur menant vers le monde moldu.

Merlin qu'il détestait le magicobus, et il était hors de question qu'il marche à pied alors que ses jambes arrivaient à peine à le tenir pour marcher droit. Le magicobus était également un de ces endroits remplis de souvenir déclenchant une déshydratation spontanée chez lui, mais là, visiblement, il ne possédait guère d'autres alternatives.

Zacharias était venu le chercher ce matin, le découvrant allongé sur le canapé, léthargique à grand niveau. Il ne pouvait se permettre de s'attarder à attendre son capitaine pour rentrer chez lui, d'autant que le Poufsouffle demeurant plus populaire que lui, il aurait dû encaisser encore plus de questions embarrassantes auxquelles même les personnes les plus impudiques n'auraient pas répondu.

La son émit par la petite clochette annonçant l'arrivée à l'étage demandé résonna sur les parois de l'ascenseur, avant d'arriver aux oreilles d'Oliver, l'extirpant de sa rêverie. Il marcha lentement, longeant ce quai où des souvenirs cette fois plus douloureux s'empilaient. Les affrontements de jeunesse dès que l'un apercevait l'autre, les insultes, puis, longtemps après, les baisers...

Accélérant son allure de marche, il traversa quelques minutes après l'épais mur de pierre. Il pesta, se souvenant qu'il s'agissait pour les moldus des périodes de vacances, emplissant involontairement la gare d'une tonne de touristes - l'intérêt de venir à Londres, ville ou le mauvais temps règne en maitre, en hiver? - ou de personnes partant vers des régions plus montagneuses.

Ce qu'il haïssait les touristes et les grandes foules qui hélas faisaient partie intégrante de la vie d'un joueur de Quidditch professionnel. Cet excès de populasse avait sans doute atteint son paroxysme lorsqu'il avait été élu homme le plus séduisant - juste devant Marcus. Merlin qu'il avait pu le taquiner avec ça - par Fashion Witch.

L'inconvénient majeur de l'accès au magicobus de jour était la présence des moldus, qui ne trouvaient pas habituel de voir un gigantesque véhicule apparaitre en une seconde à peine. Oliver se retrouvait donc dans l'obligation de s'éloigner de la gare ardemment fréquentée, de marcher un long moment, ce que ses guiboles ne lui permettaient pas vraiment, surtout avec le froid régnant dehors.

Et pourtant... pourtant, lorsqu'il réussit à traverser la foule, à monter les escaliers puis à atteindre la sortie sans trop de dégâts - mis à part son pied, écrasé une dizaine de fois au minimum -, il put voir la beauté de Londres enneigée. Les volets de son appartement restant constamment fermés, il n'avait pu profiter de ce spectacle auparavant. C'était tellement agréable qu'un micro-sourire naquit au coin de ses lèvres.

Le soleil venait juste de transpercer les lourds nuages gris, innondant d'une agréable chaleur l'endroit pile ou il se trouvait. Cette sensation de réconfort lui avait manqué, il devait l'admettre. Il avait l'impression de se retrouver dans les bras de son Serpentard, au chaud, à se dorloter, à fermer les yeux, à se taire et à simplement se contenter d'apprécier.

Les enfants jouaient, se bataillant comme des forcenés à coup de boules de neige pour prendre l'ascendant sur l'équipe adverse. L'épaisse couche de neige permettait à certains commerçant de sortir les traineaux que de nombreux couples empruntaient pour se détendre. Cependant, son sourire s'effaça au moment ou une boule égarée éclata en plein sur sa face, manquant presque de lui crever un œil.

La froideur qu'il ressentait à présent sur son visage fut comparable à une gifle, le ramenant à la réalité. Il n'avait pas le temps de rester planter là, à observer la joie de vivre des autres alors que la sienne avait complètement été anéantie. Ca faisait trop mal. Ca lui rappelait - encore - trop de choses, et ça le rendait jaloux.Mortellementjaloux du reste du monde, du bonheur des autres. Il en venait quasiment à souhaiter le malheur de chacun.

Pourquoi tout ceci arrivait-il àlui? Il tentait de peser le pour et le contre de la relation qu'il avait entretenue avec Marcus, de voir quels passages de cette dernière constituait une faute grave, irréparable, qui pouvait expliquait un juste retournement des choses, qui réussirait à expliquer la mort de cet homme qu'il avait chéri dix ans d'affilé, et il ne trouvait rien - sa mémoire n'avait d'un autre côté jamais été très grande.

Voilà qu'il se mettait à philosopher...

Il en avait marre, il était sans cesse exténué, il pleurait pratiquement tous les soirs et ne bougeait de son lit que pour les besoins essentiels - il n'avait au moins pas perdu l'appétit. Il n'arriverait pas à sortir de son appartement car en effet, perdre Marcus une seconde fois était trop difficile, mais aussi car sortir signifiait voir des choses qui éveilleraient un esprit mélancolique, apte à se remémorer des évènements révolus.

Non, il ne voulait rien oublier de tout ce qu'il avait vécu, puisque au final, c'était tout ce qui lui restait. Néanmoins, se représenter de nouveau ses plus amusantes scènes de ménage lui faisait inéluctablement prendre conscience qu'il n'aurait jamais plus l'occasion d'en revivre d'aussi merveilleuses. Il se sentait absolument incapable d'aimer de nouveau.

Rester cloitré chez soi était l'unique façon de s'en tirer un tant soit peu. Ayant au bout de dix minutes de marche douloureuse les pieds congelés, il trouva une ruelle peu fréquentée, ou les moldus, trop occupés à discuter ne remarqueraient pas l'énorme véhicule qui arriverait. Levant sa baguette, le bras tendu, il attendit une environ cinq minutes avant que le bus n'arrive, soulevant la neige en tornade par sa vitesse.

Le pauvre Oliver eut une confirmation de la médiocrité envahissant sa journée. Il était de notoriété publique que le nouveau chauffeur du magicobus, l'ancien ayant perdu la vie durant la guerre, idolâtrait Puddlemere, ce qui incluait une écoute constante des émissions radio traitant des rencontres de ce club. Impossible, en conséquence, que ce dernier ignore le départ en plein match d'Oliver. Son regard noir le lui confirma.

"Quelle est votre destination monsieur Wood?"

Déglutissant avant de reprendre peu à peu son calme, Oliver indiqua l'adresse de son appartement, et s'assit sur la place la plus proche de la porte, et forcement du chauffeur. Non pas qu'il était pris de folles envies de suicides, seulement ses jambes souffraient trop, même pour traverser un bus. Et puis, ainsi, il ne risquait pas de se tordre une cheville de fatigue pour atteindre la sortie une fois arrivé à déstination.

La vitesse ahurissante à laquelle le bus démarra le propulsa au fond de son siège. C'était toujours amusant pour lui de regarder le paysage défiler, se déformer sous la célérité du magicobus, n'apercevoir que des fragments de vie. Peut-être devait-il vivre dedans, pour que ses fragments n'éveillent en aucun cas les moindres souvenirs, le magicobus n'étant un endroit très fréquenté par lui et Marcus.

Hélas, son appartement existait encore, et il se rendit compte qu'il y arrivait, malgré la vitesse ne permettant à personne à part le chauffeur de distinguer, vu la masse informelle visible au loin. Une masse informelle se mouvant frénétiquement, une masse humaine qu'Oliver avait fortement envie de tuer, une masse informelle portant le funeste nom dejournalistes.

"STOP", hurla-t-il au chauffeur, qui s'arrêta net.

"Qu'est-ce qu'il y a?" rétorqua ce dernier, affolé qu'il soit arrivé quelque chose de grave à l'intérieur de son bus.

Ils étaient environ à une centaine de mètres de l'entrée de son appartement, observant ces cafards parler entre eux, se chamaillant afin d'obtenir l'exclusivité totale. Il avait su se faire aux journalistes au bout d'un certain temps - comparé à Marcus qui répondait à leurs questions par des coups de poings -, mais leur présence n'avait jamais été si grande. Il ne parviendrait à la supporter plus de deux secondes.

"Je sais que vous devez extrêmement m'en vouloir d'avoir laissé l'équipe en plein milieu du match, mais j'ai un service à vous demander".

Il se dessina une expression choquée sur le visage du chauffeur, qui se décomposa et prit une nouvelle facette, plus joyeuse, à mesure qu'Oliver lui expliquait ce dont il avait impérativement besoin. Le chauffeur acquiesça, sortit une cigarette de sa poche - pour jouer les gros durs -, l'alluma et remit en marche l'énorme engin de trois étages.

Les miles par heure avaient considérablement, bien que le bus gardait une allure rapide, suffisamment pour qu'on puisse le distinguer. Chose qui fut facile pour les journalistes qui le virent arriver rapidement en plein sur eux, sans se stopper, prêt à les écraser sans aucun scrupule. Merlin que les cris de paniques lui procuraient un bien fou, comme celui des pneus qui crispent, annonçant son arrivée à destination.

"Merci beaucoup!"

"De rien... Et toutes mes condoléances".

Ce chauffeur venait en quinze minutes à peine de lui pardonner son départ lâche et précipité du match, d'accepter de menacer physiquement des journalistes possédant sans doute de très bon avocats (Sylvie NOACHOVITCH Google !) et de lui présenter ses condoléances... Oliver ne pouvait pas se permettre de le laisser sans le remercier comme il se devait, si bien qu'après avoir cherché une seconde dans son sac, il offrit au chauffeur une carte.

"C'est une carte d'accès aux loges privées de Puddlemere, pour que vous puissiez voir les autres joueurs... Je n'en aurai pas besoin avant un bout de temps, je pense".

La joie teintant le visage de cet homme fut prise pour lui comme un signal de départ. Il sauta du bus, courut jusqu'à sa porte, et avant d'avoir pu ouïr la moindre question, il se trouvait déjà dans le hall de l'immeuble. Il monta ensuite les escaliers, enfonça la clef dans la serrure et la tourna d'un coup sec. Ensuite, après avoir ouvert la porte, il la referma et jeta son sac sur le sofa.

Son appartement ressemblait plus à un chantier qu'à un lieu ou la moindre vie humaine prospérait. Le sol devenait poussiéreux, la vaisselle s'empilait dans l'évier, les vêtements s'étalaient sur le sol, les restes de nourritures trônaient sur les coins de table. Il n'était même pas arrivé à trouver la force nécessaire pour lancer un modeste sort de nettoyage. Sans parler de l'odeur.

Mais au milieu de ce bordel innommable, au milieu de cette désastreuse et péjorative démonstration de son mutisme et de son entêtement, il restait une chose qui en valait la peine, une chose fabuleuse, rassurante, superbe, belle, chaude, enivrante, réconfortante, aguicheuse. Une chose qu'Oliver aimait :

"Marcus?"

Et il le sentit, ce petit courant d'air qui ne survenait qu'au moment où il prononçait le nom du poursuiveur; ce petit vent chaud qui parcourait ses cheveux, descendait le long de son dos tel la caresse d'une paume, puis tourbillonnait au dessus de ses hanches, comme des bras l'entourant pour le serrer fort.

Le sourire aux lèvres, il alla s'allonger sur le sofa, fermant les yeux délicatement. La journée avait été longue.Valider le chapitre

TBC

 

(1)J'imagine les terrains de Quiddtich comme des terrains de foot, avec les bancs de chaque équipe. Bien sûr, ses banc sont protégés contre les éventuelles attaques de cognard.

 
 
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