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au 31 Mai 21 :
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Ligne De Mire
Par JoRdY
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
10 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Chapitre 3 : Quand des retrouvailles s'imposent

Disclaimer : Seule la présent histoire m'appartient, au contraire des personnages qui y apparaissent.

 

O(+Ligne de Mire+)O

Chapitre 3 : Quand des retrouvailles s'imposent

Banlieue Londonienne, à quelques minutes de la capitale en bus, et quelques secondes en magicobus. Une impasse confirmant l'idée que se faisait chaque étranger concernant la parfaite ressemblance de chacune des maisons, et qui rendait de ce fait tout accès à son domicile suite à des nuits trop arrosées, absolument impossible.

Oliver contemplait la porte de la même maison depuis environ une dizaine de minutes, incapable de faire le moindre mouvement autre que les involontaires tels que la respiration et les battements de cils. Seuls ses doigts tapotaient ses cuisses, dans un rythme régulier qu'il venait d'inventer, et qu'il trouvait au final suffisamment entrainant pour résister à la folle envie qu'il avait de partir...

Il n'arrivait même plus à se souvenir de la dernière fois ou il était venu ici, ce qui, en omettant sa défectueuse mémoire qui lui jouait assez souvent de mauvais tours, signifiait indubitablement une longue période. Et il aurait voulu que rien ne change, que cette période se prolonge, le temps qu'il se sente véritablement prêt à un face à face qui s'annonçait difficile à supporter.

Pourtant il se sentait obligé d'être présent, dans cette rue où son enfance s'était déroulé en toute tranquillité, ou sa magie s'était développée, emportant son épanouissement personnel avec, parce qu'il avait parfaitement le droit de se laisser mourir si ça lui chantait, mais il n'avait aucun droit sur la santé des autres, et il la touchait en faisant ceci.

Donc, deux semaines après sa pathétique performance au Silver Stadium, il avait pris la décision de rendre une petite visite à ses parents, d'autant que leur inquiétude avait dû se décupler lorsqu'ils avaient lu sa déchéance au travers des médias. Certes, il lui avait ensuite fallu une semaine de plus pour se décider à agir et à suivre la promesse qu'il s'était faite, mais il était là, maintenant.

Pas un enfant au monde ne pouvait aimer plus ses parents que lui. C'était grâce à eux qu'il avait découvert le Quidditch, grâce à leurs efforts qu'il avait eu une parfaite éducation, grâce à eux qu'il avait su garder le contrôle dans certains moments, et sans doute grâce à eux qu'il avait encore une raison valable de rester parmi les vivants.

Il se revoyait en train d'improviser des matches de Quidditch avec son père en plein milieu de la rue, se faisant engueuler par leur voisine d'un siècle qui ne supportait plus le bruit sec du claquement des cognards contre la batte. D'ailleurs Oliver se demanda si cette pauvre femme était encore vivante, car malgré son caractère un peu bougon, il lui était arrivé d'être gardé par elle, et il en gardait de très bons souvenirs.

En parlant de bons souvenirs, il lui en venait un en particulier qui permit à son visage d'adopter une expression joyeuse. Ce genre de souvenir qui n'apparaissait que durant des périodes comme celles-ci, où il avait plus que besoin de se rappeler qu'à une époque, sa vie ne se résumait pas qu'à s'empiffrer sur son canapé, dans la noirceur de son appartement. Un souvenir qui incluait indubitablement Marcus.

O(+MFOW+)O

"JE NE SUIS PAS PRET! JE NE SUIS PAS PRET!" hurla Marcus dans le salon, tentant de nouer sa cravate en même temps que ces lacets, courant dans tout l'appartement à la recherche d'il ne savait trop quoi.

S'il y avait une chose qu'Oliver avait immédiatement su apprécier chez son compagnon, c'était sa fantastique capacité à automatiquement rester dans un état de calme et de sérénité que personne n'arrivait à lui ôter. Oliver avait toujours admiré la manière dont Marcus, dans certaines situations, alors que le trois quart de l'humanité serait tombé en une fureur inarêtable, gardait cette impassibilité sur son visage.

Il n'oubliait pas ce jour, ou, tous ses chers amis de Serpentard s'étaient amusés à l'humilier ouvertement pour sa soi-disant "dérive" de l'esprit en lui balançant le contenu de leurs assiettes, et qu'il n'avait répondu qu'en se levant et en quittant la grande salle. Il n'oubliait certes pas la colère qu'il avait lu sans ses yeux, mais il n'oubliait pas non plus que son amant lui avait souri, sincèrement.

Toutefois, là, il devait avouer que cette admiration s'envolait devant cette scène très représentatiive de ce qu'on nommait couramment "péter complètement les plombs". Et il était forcé de se retenir de rire, puisque la dernière chose désirable pour l'attrapeur était sans doute de recevoir ses moqueries. Ils étaient déjà en retard, alors il ne fallait mieux pas accentuer celui-ci.

"OLIVER! OU AS-TU MIS MA VESTE!"

C'était typique de son compagnon. Dès qu'il perdait le contrôle de lui-même, vu qu'il se savait calme en général, il reportait obligatoirement la faute sur un substitut, humain selon les situations. Et comme il s'avérait qu'Oliver demeurait la personne que le Serpentard fréquentait le plus - ses anciens amis ayant été éradiqués de son esprit - ça tombait bien souvent sur lui.

Il souffla. Pourquoi Marcus stressait-il à ce point, après les heures et les heures qu'il avait passé à le rassurer, à le convaincre que tout se passerait à merveille? Désirant que leur retard, déjà bien avancé, ne grandisse pas trop, sachant que dans ce cas ils auraient vraiment une raison de s'inquiéter, il se leva et donna à son compagnon la-dite veste, qui se trouvait sur la chaise juste en face de celui-ci.

"Si par hasard, tu cherches ta ceinture, elle est autour de ta taille."

Enervé par la remarque, Marcus arracha la veste des mains d'Oliver, la mit et se dirigea vers la salle de bain où le grand miroir lui permettait d'avoir une vue d'ensemble sur son allure que, aux vus de sa tête, ne lui semblait pas pleinement appropriée. Se tirant le peu de cheveux qu'il avait, il se précipita de nouveau vers le salon, en enlevant sur son passage les vêtements qu'il portait.

Tout aussi énervé de voir que Marcus changeait de tenue sur un coup de tête alors qu'ils avaient déjà, au minimum, vingt minutes de retard, il se leva et déposa violemment ses mains sur les épaules du Serpentard avant qu'il n'ait défait le premier bouton de sa chemise blanche. Quand celui-ci s'arrêta, ils se regardèrent un long moment dans les yeux.

On avait l'impression de subir un retour à leurs jeunes années, où, avant de décoller pour commencer un match, une bataille de regards se jouait parallèlement à une autre : celle pour ne pas hurler de douleur sous la pression des poignes de fer qu'ils exerçaient l'un sur l'autre. L'époque où ils n'éprouvaient mutuellement qu'une haine profonde et un grand désir de destruction complète.

Le concept était simple: le premier qui lâchait des yeux l'autre perdait, et devait à la suite de ça reconnaitre son erreur - s'il en avait commise une -, ou bien céder à la demande de l'autre. Et là, fort heureusement pour lui, le stress qu'accumulait son compagnon permettait à Oliver d'avoir largement le dessus, et d'obtenir au bout de quelques secondes de silence, les excuses de Marcus.

"Tu..." hésita-t-il en rivant son regard vers ses mocassins. "Tu ne peux pas me reprocher d'être un peu stressé, non?"

Non, il n'oserait jamais lui reprocher de se sentir un peu dépassé par les évènements. A dire vrai, s'il avait pris cette position de force, ce n'était que dans le but de rassurer son compagnon, de reprendre encore cette discussion sur l'importance de ce qui allait suivre, et principalement sur le fait qu'il n'avait pas à s'inquiéter puisqu'il était persuadé que tout allait bien se passer.

"Marcus, mes parents ne vont pas te manger, tu sais."

A la simple évocation du mot "parents", Marcus s'était incroyablement tendu, ses mains se crispant et sa bouche se déformant sous ses dents. Oliver savait parfaitement ce que l'attrapeur allait lui répondre, et il comprenait absolument que l'on puisse être inquiet avec un passé tel que le sien, de se faire rejeter par la famille de son conjoint. Il comprenait, aussi décida-t-il d'y aller plus doucement que les fois précédentes.

"Ils savent déjà que c'est toi, et ils n'en ont pas été choqués. Ils respecteront mon choix."

"Ah bon? C'est vrai que n'importe quels parents accepteraient que leur fils unique sorte avec l'homme qui s'amusait à le frapper plus jeune, et qui lui a déjà cassé un bras à coup de cognard, sans parler de la fois suivante, ou tu es tombé de ton balai parce que j'avais jugé utile que pour marquer un point, je devais passer au travers des anneaux, ou encore cette fois..."

Oliver ne pouvait admettre que la liste n'était pas longue, qu'en effet, durant cinq années, il n'avait fait que se plaindre de l'attitude de Marcus devant ses parents. Il était vrai qu'il n'arrivait à s'imaginer dans une situation aussi embarrassante, surtout qu'il devait admettre qu'il contrôlait bien moins ses émotions et son stress que son compagnon.

Vu qu'aucune idée permettant de réconforter le Serpentard ne lui vint à l'esprit, il entreprit de calmer celui-ci de la plus simple manière qui soit au sein d'un couple. Prenant quelques millimètres en décollant très légèrement ses talons du sol, le Gryffondor se plaça à hauteur de visage de son soi-disant ennemi naturel, échangea un vague regard avec lui avant de fermer les yeux.

Lentement, il s'approcha, de peur que cette espèce de chantage affectif masqué n'aille pas de paire avec le caractère bien trempé de son amant. Puis leurs lèvres se frôlèrent un instant, suivant après ceci un baiser plus long, ou leurs paupières closes leurs donnaient étrangement plus de plaisir. Comme le gardien s'y était attendu, Marcus se calma et cala sa tête entre son coup et son épaule gauche.

"Pardonne-moi... Je crois que je me laisse dépasser par les évènements."

Oliver poussa un petit rire devant l'ampleur de l'euphémisme, puis reprit son sérieux après. Il sourit à Marcus, qui le lui rendit tout en empoignant sa veste pour la remettre sur son dos, tandis que le Gryffondor remettait un peu d'ordre dans des cheveux, qui par la brusquerie du mouvement précédent étaient légèrement partis dans tous les sens.

Une fois les "rectifications" apportées, ils vérifièrent leur allure une toute dernière fois devant la grande glace de leur chambre. Suite aux interminables réflexions que semblait avoir le Serpentard, Oliver lui prit la main et transplana devant le domicile familial, ce qui fut propice au retentissement d'un millier d'insultes au minimum au travers de son quartier natal, ce qui, bien entendu -puisqu'un malheur n'arrive jamais seul-, alerta ses parents.

Parents qui ne mirent pas plus de deux secondes à sortir de chez eux, craignant qu'un enfant du quartier ne se fasse agresser par un plus grand. Ils ne purent, donc, qu'être surpris de voir qu'il ne s'agissait que de leur fils et de son conjoint qui se criaient dessus, comme si, déjà, ils étaient un couple de jeune retraités, qui, lassés de jouer aux cartes toute la journée, s'amusent avec leur répartie.

"Vous êtes en retard, je vous signale", clama haut et fort Anna Wood, de sorte que ses mots passent au travers de ceux prononcés par les deux plus jeunes.

Ces derniers sursautèrent avant de se retourner vers le pas de la porte, ou les deux ainés commencèrent à pousser un petit rire synchronisé. Rire qui se décupla devant la gêne qu'éprouvaient les deux amants, visibles par les minuscules rougeurs qui se dessinaient sur leurs joues, et par leur subite admiration pour la contemplation du nombre infime d'insectes marchant à leurs pieds.

Trouvant que le vent frais qui venait de se lever n'était pas des plus propices à une Garden party improvisée dans la rue, Miss Wood décida de franchir le pas, devinant avec assez de facilité que son gendre serait trop gêné pour le faire en premier, et que son fils n'était pas homme à en brusquer un autre, d'autant plus s'il s'agissait de son compagnon.

"Bonjour Marcus", dit-elle en s'avançant. "Nous sommes ravis de vous accueillir mon mar... ALEXANDER! Viens les acceuillir!"

Et les rires avaient retenti de plus belle, venant cette fois de l'autre couple. Mister Wood embrassa son fils et salua son gendre dans une poignée de main énergique. Puis, une fois les sourires de convenances échangés, ils rentrèrent à l'intérieur de cette somptueuse maison, ou une grande décoration avait été installée pour l'occasion. Et...

O(+MFOW+)O

"Oliver?"

Quittant le monde des souvenirs pour la dure réalité, le gardien se rappela soudain de l'endroit où il se trouvait. Ses yeux, l'espace d'un instant, n'avaient rien pu distinguer d'autre que les couleurs de la rue, toute structure étant devenue informelle, presque impalpable, démontrant l'état de trouble qui survenait obligatoirement suite à ces épisodes de remémoration.

Dès que sa vue reprit son entière netteté, il la dirigea vers la provenance du son qu'il avait ouï. Il découvrit une dame d'un âge plus qu'avancé, ratatinée sur elle-même, un chapeau bleu orné de tournesol, un sac à main sur son coude gauche, tandis que sa main droite tenait la canne qui paraissait lui être d'une grande utilité. Il mit un certain temps avant de la reconnaitre.

"Oh! Miss Taylor!, quelle surprise!"

Il semblait que oui, son ancienne nounou était encore de ce monde, et elle paraissait tout aussi vive que lors des ses années de jeunesse. Il avait toujours admiré son caractère plus que trempé, sa force, sa puissante volonté de vivre alors qu'elle était seule depuis plus de vingt cinq ans, et son étonnante capacité à trouver des punitions automatiquement utiles pour un quelconque développement.

"Comment allez-vous?" demanda-t-il d'une attention sincère.

C'est alors que commença un long récit de ses péripéties. Elle lui parla de la mort d'une de ses chats, de l'arrivée de nouveaux voisins qu'elle soupçonnait fortement d'être d'anciens mangemorts, de ses hortensias qui malgré tous les sorts qu'elle pouvait lancer, ne voulaient pas reprendre leur si belle couleur d'origine, de la bande de petits voyous qui s'amusaient à fumer elle ne savait quoi au coin de la rue, des bruits incessants provenant du quartier moldu, de ses meubles devenus bancales, de ses problèmes motricité grandissants, du nouveau salon de thé qui avait ouvert sur le chemin de traverse, de son fils indigne qui avait voulu le placer en maison de retraite, de sa belle-fille qui s'habillait comme une prostituée, de ses petits-enfants qui entamaient leurs dernière année d'étude à Poudlard, des récents miracles de son cordonnier sur des chaussures qu'elle pensait bonnes à fiche à la poubelle. Cela dura environ vingt minutes.

"Et toi, comment vas-tu? Enfin, je lis les médias, donc je me doute que tu ne dois pas être au meilleur de ta forme, mais..." ajouta-t-elle, hésitante à l'idée de continuer.

Ayant passé un petit bout de son enfance chez elle, il connaissait assez son addiction à toutes sortes de magazine people, ce qu'il avait à chaque fois placé sur le compte de la solitude, et ce fut pourquoi il fut surpris que cette question ne vienne pas plus tôt, qu'elle ne s'interrompe pas dans sa longue tirade pour lui poser cette question qu'il redoutait tant, et qu'il n'avait aucune envie d'entendre.

Il ne la redoutait pas quant au fait qu'il la considérait comme personnelle, ce qui était bien entendu le cas; toutefois, il s'était habitué avec sa carrière à en subir des pires. Non, ce qui le gênait par dessus tout, c'était qu'il exécrait à ne pas répondre à une question, et que là, malheureusement, il n'avait aucune réponse à fournir, aucune aide pour que l'inquiétude de cette dame disparaisse. Aussi se contenta-t-il de baisser les yeux.

"C'est bien que tu viennes voir tes parents," enchaina-t-elle comprenant qu'elle n'obtiendrait pas de réponse autre que par des gestes, qu'au final elle comprenait parfaitement. "Ils sont très inquiets pour toi, surtout ta mère. La dernière fois, j'ai bien cru qu'elle allait jeter un torrent sur ses pauvres journalistes."

Oliver sourit. Cela ne l'étonnait guère venant de sa mère. Il aurait même d'ailleurs parié qu'elle n'aurait pas eu la moindre hésitation à faire déguerpir ces parasites à appareils photos. Et étant une aurore plus que qualifiée, elle n'aurait pas lésiné sur le choix du sort à utiliser : un sort suffisamment puissant pour ne donner à quiconque qu'une profonde peur à l'idée de revenir devant elle.

"Courage mon garçon. Je sais que c'est difficile, tout comme je sais que tu as la force qu'il faut pour affronter cette épreuve," finit-elle en lui caressant affectueusement la joue, avant de se détourner de lui pour franchir la porte de sa maison.

L'image de cette femme seule depuis des années, et pourtant si forte et si énergique franchissant sa porte pour se cloitre dans un monde qu'elle seule connait lui redonna un peu de courage. Parce qu'il savait qu'en quelque sorte, elle cherchait à lui montrer qu'il ne fallait pas qu'il finisse comme elle, malgré la joie qu'elle laissait transparaitre, qu'il fallait qu'il se batte, et que pour y parvenir il aurait besoin d'aide, de ses amis, mais aussi surtout de ses parents.

Prenant une derrière bouffée d'air, il se retourna d'un coup sec et observa la porte de son ancien domicile. Lentement, il avança, chacun de ses pas entrainant une réaction réflective du son, ce qui forma au final un grand brouhaha. Et avant qu'il ne puisse l'éclaircir, avant qu'il ne puisse ordonner ses idées, son doigt se levait tout seul et appuyait sur le bouton de la sonnette.

Là, les éclaircissements survinrent d'eux-mêmes, et ils furent plutôt durs à encaisser. Ce qu'il craignait? Simplement que le caractère, encore plus trempé que celui de Miss Taylor, de sa mère ne prenne l'ascendant sur sa raison et ne la fasse tourner chèvre, au point qu'elle en arrive à lui reprocher son silence plutôt que de le consoler.

Il savait que ce ne serait pas le cas de son père, que ce dernier ne montrait jamais sa colère, son inquiétude, ou toute sorte de sentiments se rattachant généralement à une personne. Mais d'un autre côté, il savait qu'Alexander Wood prendrait obligatoirement le parti de sa mère, qu'il la soutiendrait et que, si cette dernière en venait à lui faire des reproches difficiles à encaisser, même s'il n'était pas d'accord, il se contenterait de ne rien dire et de suivre la scène.

Les battements de son cœur devinrent plus denses, plus frénétiques, comme l'intensité des tremblements de ses mains. Malgré la température proche de zéro, de fines perles de sueurs coulaient de son front et passaient à deux doigts de ses yeux. Ses jambes lui semblaient peser une tonne chacune, son ventre... Peut-être, pensa-t-il, peut-être ferait-il mieux de renter, de transplaner avant que...

"DEGUERPISSEZ BANDE DE VAUTOURS, JE N'AI STRICTEMENT RIEN A VOUS DIRE!" hurla une voix de l'autre côté de la porte.

Oliver devait admettre que cette voix puissante, tellement qu'elle réveillait tout un immeuble sans aucun problème, ne lui avait guère manqué, si ce n'était dans les moments où Marcus n'avait pas voulu lui obéir et qu'elle lui aurait permis d'y parvenir. Il pouvait entendre malgré l'épaisse porte de bois, les bruits de pas fort d'une personne courant à toute allure, pour régler un problème sûrement urgent.

Il sursauta lorsque, d'un coup, la porte s'ouvrit et laissa place à une femme hystérique qui agitait sa baguette dans tous les sens en signe de menace - qui paraissait plus que sérieuse. Oliver manqua presque de perdre une oreille, voire deux, tant la capacité de sa mère à faire exploser le verre de sa voix était puissante. Des cris aigus et perçants, dont son enfance se rappelait.

Ce ne fut qu'au bout de quelques secondes que le silence revint dans ce quartier paisible; au moment où Anna Wood remarqua qu'il n'y avait aucun journaliste sur le palier de sa porte. Le gardien put voir les yeux de sa mère s'écarquiller, ses bras, jusqu'alors en l'air, retomber le long de son corps, ses mains lâcher sa baguette, qui tomba sur le tapis de l'entrée, et qui rebondit une fois.

Enfin, se dit Oliver, nous y voilà. C'était en effet le moment redouté de la journée, celui ou le nouveau veuf allait recevoir ou non ce qu'il était venu réclamer: du réconfort. Le moment ou sa mère était censée peser le pour et le contre de son attitude. Le moment ou elle devait se demander si elle devait réconforter son enfant, ou bien lui renvoyer en pleine face le silence et l'inquiétude qu'elle avait vécus.

A mesure que le temps s'écoulait, Oliver commença à se convaincre, surement pour se rassurer, que sa mère réagirait bien. Après tout, sa mère était une femme généreuse et attentionnée, qui malgré son lunatisme, savait toujours comment réagir de manière exacte selon les situations. Il lui semblait donc inenvisageable ne serait-ce qu'un instant que sa génitrice puisse... CLAC!

Le coup était parti encore plus rapidement qu'un souaffle lancé par Ginny Weasley, avec plus de célérité que la vitesse de vol d'un vif d'or, et avec plus de force qu'un cognard, au point que la tête d'Oliver faillit faire un tour sur elle-même. Il fut déphasé, sonné, en dehors du monde le temps qu'un nuage passe, avant de revenir dans une réalité qui, de par ce geste, ne lui faisait pas très envie.

Un indomptable envie de meurtre se lisait avec facilité dans les yeux de sa mère, ce qui lui permettait de comprendre sans se fouler qu'il lui fallait mieux transplaner pour retourner chez lui. Il savait bien de toute façon que sa mère se calmerait, qu'elle lui enverrait de nouveau un hibou ou bien qu'elle viendrait elle-même.

Ne préférant donc pas précipiter les étapes de sa réhabilitation, il regarda une dernière fois sa mère dans les yeux, puis lui fit dos, jugeant indécent de transplaner face à elle. Il préférait marcher un peu, encaisser le coup plutôt que de rentrer chez lui directement, sous peine de se retrouver dans l'enfer noir d'un salon bordélique immédiatement, sans ressort pour le propulser vers un état moins dépressif.

Et ce fut pile au moment ou il s'apprêta à descendre la première marche qui menait à la rue, que sa mère se rua sur lui et enserra ses deux bras autour de sa taille, l'empêchant ainsi de partir ou que ce soit. Il sentit ensuite les bras en question l'étreindre, allant presque jusqu'à l'empêcher de respirer, et à lui casser quelques os si sa mère eut possédé une force titanesque - quoiqu'elle n'en fût pas loin.

D'ailleurs, elle se servit de celle-ci pour le forcer à lui faire face, ce qui lui permit après de réexercer une étreinte maternelle, mais pouvant cette fois se servir du torse de son fils comme d'un repose tête. De cette façon, elle put entendre les battements d'un cœur qu'elle avait craint de se voir éteindre chaque jour, lui bouffant littéralement le cerveau de tristesse.

Oliver mit un certain temps à régir. Mais quand il revint sur terre, quand il se rendit compte que sa mère commençait à sangloter tout en le traitant de parfait imbécile, tout en lui plantant des ongles dans le dos, il réalisa quelle avait été son égoïsme à se morfondre chez lui, à se morfondre sans penser au mal qu'il ferait aux personnes qui l'aimaient, à l'inquiétude qui grandirait en eux.

Aussi s'excusa-t-il du fond du cœur, conscient que ses parents aimaient tout autant leur gendre que lui. Alors s'instaura un bien étrange cycle qui dura plusieurs minutes, où l'un faisait des reproches et que l'autre s'excusait de les avoir inspirés. Cycle qui prit fin une fois Alexander Wood, inquiet de ne pas voir sa femme revenir de l'entrée, persuadé qu'elle perdrait la tête devant les journalistes, ne débarque en trombe, baguette à la main.

Quel fut en conséquence son choc lorsqu'il vit sa femme et son fils, les deux êtres qu'il aimait le plus au monde, qui avaient façonné sa vie, enlacés. Quel ne fut son soulagement devant la vision d'un fils qu'il avait durant un mois pensé en véritable dépression nerveuse, qu'il avait pensé mort ou bien à deux doigts de l'être dans les pires moments.

Rassuré, Mr Wood sourit et retourna dans le salon familial, ou, cinq minutes après, il fut rejoint par les deux amours de sa vie qui prirent la direction de la cuisine ou ils s'installèrent, une tasse de café chacun, commençant à parler de ce qu'ils avaient tut un mois, du sujet qui était sur les lèvres de quasiment tout l'entourage d'Oliver: Marcus Flint.

TBC

 
 
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