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au 31 Mai 21 :
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Ligne De Mire
Par JoRdY
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
10 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Prologue : Quand les cendres s'éparpillent

Disclaimer : L'univers ainsi que les personnages utilisés pour la présente fic ne m'appartiennent pas.

Pairing : Oliver Wood/ Marcus Flint

Note absolument inutile de l'auteur : J'ai fini cette fic hier, et vous la propose donc directement dans sa version intégrale. C'est une fic sur laquelle j'ai passé presque deux ans, et bien que sa longueur ne soit pas vertigineuse, elle reste ma fierté, puisque étant une des seules que j'ai réussi à finir.

Tous les chapitres ont été corrigés par la merveilleuse Jesus, beta-lectrice de mon coeur

 

O(+Ligne De Mire+)O

Prologue : Quand les cendres s'éparpillent

Poudlard. Rien que de prononcer ce nom le plongeait dans un état de nostalgie avancée. Les souvenirs remontaient des lieux les plus cachés de son esprit et rejoignaient l'hémisphère contrôlant la vision, faisant apparaitre à ses yeux une foule d'image liée à son enfance, et plus particulièrement à son adolescence.

Il revoyait le Oliver Wood qu'il avait été, cherchant systématiquement au travers d'une phrase, d'un mot, d'une expression, d'une blague, d'un cris, d'une engueulade, d'un son, la plus infime appartenance ou connotation se rapportant au Quidditch, qui était à cet âge là pour lui, le seul et unique centre d'intérêt.

Là ou la plupart des adolescents normaux ne se souciaient que de leur apparence, de leur faculté à pouvoir s'attirer les faveurs de la gente féminine ou masculine, lui n'avait porté d'attention qu'en sa capacité à stopper les souaffles les plus rapides approchant des anneaux qu'il défendait avec ferveur et passion.

Il se remémorait certains de ses meilleurs matchs, comme la finale de sa sixième année, ou, malheureusement pour lui, Harry Potter, son jeune attrapeur - qui possédait un talent indéniable -, n'avait pu faire acte de présence contre les Serpentard, lui offrant peu de chance de remporter une victoire.

Il se souvenait des forces colossales qu'il avait dû déployer pour protéger les anneaux dorés. Il ressentait encore la douleur de ses bras au bout de trente minutes de jeu à devoir encaisser les lancés surpuissants - impossible de démentir la puissance des poursuiveurs de l'équipe adverse - des vert et argent.

Cela s'était au final terminé sur une victoire in extremis, l'attrapeur remplaçant s'étant saisis du vif tandis que ses forces étaient à deux doigts de le lâcher. Il se rappelait de la fête qui avait suivi, et du fait que, exténué, il n'y avait pas assisté, s'écroulant comme un mort dans son lit pour fermer les yeux une seconde après.

La neige qui tombait lui offrait une vision sublime qu'il avait oubliée en quittant l'établissement. La foret interdite, le château, les collines et montagnes environnantes était teinte en blanc, au contraire de l'été ou elles regorgeaient de couleurs vives. Ce spectacle ne se contemplait nulle part ailleurs qu'ici.

Oliver n'avait jamais véritablement cru en une puissance magique émergeant de la nature, autrement que par la flore assez particulière de son monde, mais là, il arrivait à admettre qu'elle existait. Impossible pour quiconque de nier qu'on ne se sentait pas bien en voyant ça, malgré l'intensité du mal qu'on éprouvait à ce moment.

Et Merlin qu'il se sentait mal en ce moment, car malgré la part de bons souvenirs que ce lieu éveillait en lui, il existait forcement une part - et là, elle était plus conséquente - de souvenirs qu'il avait enfouis depuis longtemps, depuis un mois et demi pour être précis. Si seulement...

Mais ça revenait indéniablement, pareil au vent qui fait son retour une fois qu'on a enfin remis nos cheveux en place. Il ne pouvait pas lutter contre ça, il n'en avait plus la force. On le définissait souvent par le courage, par les choses qu'il osait faire. Pourtant personne ne se permettait de le blâmer d'avoir perdu tout son courage.

A cause de lui... Et il se remémorait.

O(+MFOW+)O

Oliver attendait tout excité dans sa cuisine, qu'on sonne à sa porte pour la livraison de sa toute dernière commande : une panoplie da magazine collector sur le Quidditch. Il les avait vu sur eBay Magic et n'avait pas hésité une seconde à les prendre, pour le plaisir de revoir tous ses anciens joueurs préférés de nouveau sur un balai.

La livraison aurait pu se faire par hiboux, néanmoins ce genre d'ouvrage étant très vieux, leur fragilité s'en trouvait décuplée. Voilà pourquoi, non moins sans payer un supplément, il avait exigé que le colis soit livré à son domicile par les mains d'un homme. Il attendait avec une impatience folle, tellement surexcité qu'il n'entendait rien d'autre pour se concentrer sur le bruit de la sonnette.

Il se félicita d'avoir rajouté autant d'argent, puisque le paquet fut livré en temps et en heure. Le coursier l'avait surement trouvé barge vu la manière dont il lui avait arraché la boite cartonnée des mains, et vu la manière dont le papier avait failli être transpercé par la célérité de sa signature.

Ne prenant guère le temps de sortir sa baguette et de lancer un sort pour déballer soigneusement son cadeau personnel, il déchira l'emballage et sortit un magazine au hasard : Un numéro collector possédant plus d'une trentaine d'année. Il bondit sur place et alla immédiatement se placer sur le long sofa de son salon.

Sa profonde détestation de la lecture ne s'appliquait pas à de telles raretés, aussi dévora-t-il le premier, puis le deuxième, puis le reste en une heure pile. Et c'est peu dire puisque à peine le dernier fini, il se mit à relire l'ensemble d'une traite, encore. Toutes les idoles ayant bercé son enfance s'y trouvaient, exécutant de brillantes pirouettes visible par les photos animées.

Il était absorbé à un point si élevé qu'il ne remarqua pas qu'une personne s'était assise à ses côtés, lisant avec lui les pages vieilles et usées, humant avec lui l'odeur de grenier, du temps qui passe, déchiffrant avec lui les mots dont l'encre détériorée ne permettait pas une complète identification. Il était dans sa bulle.

"Incroyable!" s'exclama la voix de cette personne.

Ses reflexes de gardien lui servaient également dans la vie actuelle. Il bondit hors du sofa et pointa sa baguette sur le dérangeur un sort sur les lèvres. Fort heureusement - encore un attribut nécessaire afin d'être un bon gardien -, sa vision était rapide, et il put constater que cette voix venait de quelqu'un ne représentant pas une menace pour lui.

"Marcus. Je te conseille grandement de ne plus me refaire une telle frayeur de sitôt, sous peine de te voir stupéfixé"

"Ca fait exactement dix minutes que je suis à côté de toi, je te signale".

Oliver se tut, connaissant parfaitement ses moments d'égarement, ou il ne remarquerait pas un troupeau de centaure enragé débouler devant lui. Dans ce genre de moment, la meilleure manière de la faire décrocher était soit de le toucher, soit de s'appeler Marcus Flint, autrement dit un génie de la terreur et des tactiques de dérangement.

"Je suppose que ces magazines ont dû coûter une fortune?".

"Tu supposes à merveille".

Oliver soupira. Ca allait recommencer, ce genre de dispute sur les dépenses, et Marcus allait encore finir par lui dire que le Quidditch ne devait être son unique raison de vivre. Marcus était poursuiveur, dans la même équipe, et il aimait son métier, mais il n'allait pas à un tel degré que son amant.

"Et je peux savoir, si cela n'est pas indiscret, à quoi ceci va bien te servir, non pas que je n'affectionne pas de jeter l'argent par les fenêtres", ironisa-t-il.

"A rien, si tu considères que mon épanouissement personnel revient à jeter du fric par les fenêtres... Et puis arrête de faire comme si nous étions fauchés".

Être membre d'une équipe professionnelle ainsi que souvent sélectionné pour les matchs mondiaux leur permettait en effet d'être à l'aise sur plusieurs générations à venir. Mais ce n'était pas vraiment l'argent qui comptait pour Marcus, c'était plutôt le geste. Pour lui, la richesse n'excusait pas une utilisation abusive et inutile de l'argent.

"Tu as déjà une tonne de magazine qui suffisent largement à ton épanouissement personnel, au cas où tu n'aurais pas remarqué", dit Marcus en pointant doigt une étagère pleine à craquer de magazine sportives en tout genre

"Ce n'est pas pareille... Ce sont des mag' collector, pas de vulgaires papiers qu'on achète dans n'importe quel kiosque... Et puis merde, c'est de légendes qu'on parle là dedans. Regarde là, tu le reconnais? Le meilleur poursuiveur de l'histoire britannique! Maintenant, on ne parle de lui que pour l'anniversaire de sa mort"

Marcus secoua la tête, désespéré devant ce spectacle pourtant si familier. Il commençait à avoir l'habitude à force. La nuit ayant été plutôt mouvementé, le peu d'énergie qu'il lui restait n'était pas suffisant pour qu'il puisse s'engager dans une dispute qu'il n'était pas sûr de remporter. Hors de question qu'Oliver remporte la moindre bataille. Ils étaient amants mais demeuraient toujours rivaux au minimum.

"Préviens-moi la prochaine fois, que j'examine tes magazines... Ca aurait pu être des faux".

Le gardien fit un signe positif de tête et retourna à son occupation première. Marcus, quant à lui, ouvrit la fenêtre et récupéra la gazette à la patte de son hiboux, auquel il remplit le mangeoire après une caresse affectif sur le haut de son crane. Il se cala ensuite au fond du fauteuil situé près du sofa.

S'offrait alors une scène de vie de couple parfaite. Leur complicité sur le terrain et dans leur vie était prononcée, toutefois ils possédaient chacun des moments ou la présence de l'autre n'était pas nécessaire, voir pas du tout tôlérée. Par exemple, Oliver adorait s'enfermer dans la chambre pour établir des tactiques, comme Marcus aimait se lever le matin et prendre un bon bol de café. Marcus ne rentrait jamais dans la chambre et Oliver ne rentrait jamais dans la cuisine.

"En parlant de mort", fit Marcus, brisant le silence qui régnait, "je veux être incinéré".

"Pourquoi tu me parles de ça?" demanda-t-il, plus que surpris.

"Pour rien, je me rends compte que le sujet n'a jamais été abordé jusqu'alors."

"Peut-être parce qu'on n'a que vingt-cinq ans, non?"

Marcus lui lança un méchant regard, et Oliver rigola discrètement. Marcus avait souvent ce genre de remonté - si on pouvait ainsi nommer -, ou il lui expliquait ce qu'il devait faire dans certaines situations. Il s'agissait cependant de l'unique fois ou Marcus abordait un sujet aussi improbable que la mort. Autant lui faire plaisir.

"J'en prends note."

O(+MFOW+)O

Il en avait en effet pris note, une urne se trouvant entre ses mains. Une urne complètement merdique qu'il avait acheté sur le chemin de traverse simplement pour transporter des cendres qu'il lui était impossible de garder sur une cheminée. Marcus lui avait dit qu'il voulait être incinéré, mais pas où il souhaitait voir ses cendres rependues.

Oliver avait réfléchis un long moment avant de finalement trouver l'endroit parfait pour ça, l'endroit ou les deux choses que Marcus avait le plus aimé dans sa vie avait débuté : le terrain de Quidditch de Poudlard. Là ou avait commencé sa romance avec lui, ainsi que sa passion pour le Quidditch.

Marcus aurait probablement souhaité que ses cendres volent tel un joueur sur un balai, suivant les courants dessinés par les caprices du vent. Son ancienne directrice de maison devenue directrice lui avait donné l'autorisation, présentant ses condoléances par la même occasion. Il adorait vraiment ce professeur.

Son balai à la main, il décolla du sol blanc ou la froidure ne permettait aucunement l'existence d'une forme végétale. Bien qu'aucune indication ne lui avait été donnée sur le sujet, Oliver avait placé le balai de Marcus à ses côtés lors de l'incinération, parce qu'il voulait qu'à l'endroit ou cet idiot se trouvait, il y ait au moins de quoi s'amuser.

L'altitude relativement élevée à laquelle Oliver se situait lui permettait d'admirer encore mieux le paysage. La neige tombait en épais flocons, teintant ses cheveux en blanc et lui gelant les extrémités non couvertes. Il n'y voyait pas grand chose, mais suffisamment pour accomplir ce qu'il se devait de faire.

Il jeta le couvercle de l'urne qui s'enfonça dans l'épaisse couche à terre. La manœuvre qu'il allait accomplir nécessitait une grande expérience et une maitrise totale des plus hautes techniques de vol. Le nombre de personne l'ayant réussi sans se retrouver à la suite dans un lit d'hôpital ne se comptait que sur une main, et Marcus était un de ces doigts.

Après une grande bouffée d'aire, il coinça l'urne ouverte dans son dos, en dessous de ses omoplates, à l'aide d'une corde. Il ferma les yeux, se concentrant afin de ne faire qu'un avec son balai, avec son environnement. Il lui fallait inclure la dureté à l'exécution de sa manœuvre, et pour l'instant, il soufflait trop fort pour que ça ne soit sans danger, ou du moins, à un degré moins élevé.

Lorsqu'enfin le vent se calma, il démarra. Son visage faisant face au sol, il plongea en piquet à toute vitesse. Son allure dépassait celle d'un cognard incontrôlable, au point que la neige s'écartait devant lui. L'aura qu'il dégageait produisant un vent balayant les éléments gêneurs à sa descente prodigieuse.

A distance minimale du sol, il plaça ses pieds à l'arrière du balai, le faisant remonter grâce à l'aide de ses jambes qui venait s'ajouter à celle de ses bras. Il fut soulagé d'avoir franchis la première étape vu que la plupart des gens, n'estimant pas assez bien la séparation qu'il fallait entre le balai et le sol, s'écrasaient sur celui-ci.

La vitesse qu'il avait acquise lui permit de monter plus haut qu'à l'habitude. Quand il s'estima relativement haut, il lâcha son balai, tombant en pique sans soutient aérien. D'un coup, il se mit à tournoyer sur lui-même pareillement à une poigné de parachutistes professionnels, comme s'il se trouvait dans de l'eau et qu'il pratiquait de la natation synchronisée.

Les cendres contenues dans l'urne se déversèrent dans le vide, tourbillonnant, formant une sorte de tornade de poussière au travers de laquelle il passa au centre, dans l'œil, sans qu'aucune particule ne le touche. Ce spectacle était comparable au faucon piquant sur sa proie, la vitesse ne le gênant pas le moins du monde.

Une fois le nuage, qu'il avait formé, dépassé, il sortit sa baguette et lança le sort d'attraction sur son balai qui traversa la tornade de la même manière que lui. Dans un mouvement surréaliste, il se saisit de l'objet à la dernière minute et réussit à le chevaucher, s'arrêtant à un mètre à peine du sol.

Il regarda la forme de tourbillon se faire emporter par les courants aériens, ne devenant qu'une masse informelle. Il vit disparaitre ce qu'il restait de la personne qu'il avait chéri pendant plus de dix ans, s'éparpillant sur le lieu de leur premier baiser, de leur premier affrontement, du commencement.

Comme tout commencement, il s'était achevé par une fin. Oliver n'était pas le genre de personne qui croyait avoir toute la vie devant lui, surtout que sa pratique du Quidditch dans le milieu professionnel incluait de grands risques d'accident, parfois mortels. Il pouvait mourir d'un cognard mal placé ou d'une chute mortelle.

Mais il ne s'y était pas attendu, vraiment pas. Qui s'attendait à voir une personne mourir, de toute façon? Qui s'attendait à ce que les fondations, qu'on a mis un temps fou à construire pour une vie, s'écroulent similairement au château de carte sur lequel on souffle délibérément? Qui?

Personne, et sûrement pas Oliver Wood - à son grand regret. Et maintenant il ne savait pas quoi faire. Il sentait toujours la présence de Marcus à ses côtés, il sentait encore ses mains sur son corps. Il était persuadé qu'il était encore là, quelque part, à veiller sur lui. Il voyait son sourire illuminait le ciel depuis chaque jours suivant sa mort.

Alors qu'allait-il faire?

TBC

 
 
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