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Par Imagie
Harry Potter  -  Romance/Drame  -  fr
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Chapitre 5

Ron commençait à désespérer. Cela faisait maintenant une semaine qu'il cherchait sans relâche toute trace d'Hermione dans le monde magique et ne savait plus vers qui se tourner. Il ne pouvait aller voir sa sœur, qui, comme le reste de sa famille, ne pouvait se détacher de l'idée que son grand frère avait fini par devenir fou ce chagrin, et pourtant, cela lui aurait été bien utile. C'était elle qu'Hermione était allée chercher avant sa disparition, et en fait, Ron ne savait pas si Ginny avait vu Hermione ou pas. A la réflexion, Ron n'avait jamais réfléchit au fait que Ginny pourrait avoir vu Hermione, car alors cette dernière serait revenue avec elle, or sa sœur était, quelques temps plus tard, revenue toute seule. Sur le moment, Ron ne s'était pas inquiété, Hermione devait bien être quelque part. Puis l'angoisse s'était fait plus forte, jusqu'à la découverte de l'affreuse nouvelle : personne n'avait vu Hermione.

Le jeune homme se prit la tête entre les mains. Il ne voulait pas penser à cela maintenant, il lui restait encore du travail et se mettre à penser aux sentiments qui lui étaient monté dans la gorge ce jour là était bien trop douloureux. Il respira un grand coups et se re-pencha sur le petit schémas qu'il avait fait. En gros était inscrit son nom et celui d'Harry. Hermione était représentée par une flèche rouge qui se déplaçait grâce à un sortilège. La flèche passa du point « Ron Harry » à celui nommé Ginny et s'arrêta, ne sachant plus où aller.

Ron devait vraiment parler à Ginny, pour savoir plus en détails ce qui s'était réellement passé ce jour là. Comment avait-il put être assez bête pour ne pas se poser la question avant! C'était pourtant évident, il y avait une tonne d'information à tirer de cette situation, et lui, anéantit par le choc de l'annonce de la disparition, il n'avait même pas pensé qu'Hermione eut pu voir sa sœur.

En fait, il n'avait plus pensé à rien, à partir du moment où Hermione avait été déclarée morte. D'abord, il n'avait rien dit. Il n'avait pas réalisé. Puis, lentement, il s'était sentit submergé par une foule de sentiments. Une énorme boule était remontée dans sa gorge, et une profonde tristesse l'avait envahit, jusqu'au moment où il n'en put plus. Hermione était mort et lui restait là, sans rien faire? C'était intolérable. Alors, il s'était sauvé, avait couru, couru loin, sans savoir où il allait. Il ne savait combien de temps il avait bien put courir, mais au moment où il s'arrêta, il eut une sensation de nausée affreuse, et vomi. Tremblant, les yeux gonflés par trop de pleurs, il s'était alors assit là, à même le sol, et s'était doucement balancé d'avant en arrière, ses bras trop grands entourant ses jambes trop maigres. Il se haïssait d'être encore en vie alors qu'elle était morte.

Il était resté longtemps dans le bois avant que quelqu'un ne le retrouve, un jour, peut-être deux, il ne

savait pas, la douleur effaçait tout. Ce fut Harry qui le premier le trouva. Ron soupçonnait son meilleur ami d'avoir fait exprès de le laisser tout seul durant un si long laps de temps. Harry, qui avait vécue la mort de son parrain et pleine guerre et n'avait pu la pleurer correctement, savait que le chagrin avait besoin de temps. Alors il avait laissé Ron deux jours seul, sans rien d'autre que ses yeux pour pleurer.

Un fois de plus, le jeune homme s'arracha à ses pensées. Lorsqu'on a passé sa vie à subir l'absence de quelqu'un qui nous est cher, on n'a aucune envie de voir dans quel état cela nous a mit. Surtout Ron, en cet instant. C'est vrai, comment se reconstruire lorsqu'on a dix-sept ans et plus aucune perspectives d'avenir, puisque la personne qui devait le partager est morte? C'est dur, et encore à présent, alors que Ron pensait que c'était enfin bon, qu'il était de nouveau lui, il constatait que c'était faux, qu'il n'était pas entièrement revenu. Il se fit la promesse d'aller voir sa sœur le lendemain, même s'il devait s'en mordre les doigts.

N'en pouvant plus des questions, des pensées qui trainaient dans sa tête, Ron décida de prendre une douche, espérant que cela le laverait de la peine qui pouvait encore exister en lui.

 

Lorsque Ron arriva devant chez Harry et Ginny, il eut un moment d'hésitation, puis frappa à la porte. Ce fut James qui vint lui ouvrir, sa petit bouille pleine de chocolat au lait. Il était encore à l'âge auquel on prend du chocolat chaud le matin, et deux grandes traces brunes partaient de chaque coté de sa bouche, marquant les bords du bol avec le breuvage sucré.

« -Tonton Ron? Demanda le petit garçon comme s'il n'y croyait pas.

-Bonjour James. Ginny est là?

-Ben oui, c'est elle qui s'occupe de moi parce que papa, il est partit pour son travail de or-or! Et maman, ben elle m'a fait un graaaaand chocolat chaud, et maintenant j'ai des moustaches, t'as vu? »

Ron regarda d'un air amusé le petit bonhomme de deux ans à peine qui lui faisait face en montrant les traces sur ses joues, visiblement très fier. Il était candide, pas comme le reste de sa famille. Et jamais il ne connaitrait la crainte, la perte, la peur de vivre dans l'ombre de Voldemort. Le jeune homme se sentit presque envieux de ce petit garçon et ses moustaches de chocolat chaud.

« -James, mon chéri? Qui est là? Questionna une voix lointaine de femme.

-C'est Tonton Ron, Maman, cria James.

-Quoi?! »

Un bruit de pas précipités se fit alors entendre, et bientôt Ginny apparut dans l'entre-bâillement de la porte. Elle portait une longue robe verte qui flottait derrière elle et ses cheveux roux étaient retenus par un fin bandeau mauve. Elle fixa un instant son frère comme si elle ne le voyait pas, puis se redressa et dit d'une voix glaciale :

« -Ron. Que viens-tu faire ici?

-Écoute, Gin', dit fermement Ron, je n'ai pas le temps de me disputer avec toi, et surtout pas devant James. »

Le petit garçon, serré entre les bras de sa mère, ne perdait pas une miette du spectacle.

« -Ne mêle pas James à cela, siffla Ginny. Qu'est-ce que tu veux?

-Juste te poser une question, une seule.

-Je t'écoute.

-Voilà, commença Ron, le jour où Hermione a disparu, est-ce qu'elle est venue te chercher?

-Quoi?

-Est-ce que tu l'as vu avant sa disparition?

-Tu m'accuses? S'offusqua Ginny.

-Non! C'est pour savoir si elle était encore là à ce moment, pour mieux situer les événements dans le temps, rien de plus. »

Ginny le regarda suspicieusement, puis baissa les yeux, visiblement lasse.

« -Excuse-moi, Ron. Nous sommes tous un peu à crans depuis... Le déjeuner de l'autre fois. Papa et maman, ainsi que George, te croient fou. Harry est persuadé qu'il te faut de l'aide, que tu ne peux plus surmonté.

-Et toi? Demanda-t-il, un peu tremblant.

-Je ne crois rien. Pour moi, Hermione est morte. J'aimerai que ce soit faux, mais c'est impossible. Alors... Bref, passons. Je te dirai ce que tu veux, mais ne fais pas de bêtises, d'accord? Voilà, le jour où Hermione est morte, dit-elle en appuyant ce mot, elle est effectivement venue me chercher. Elle voulait que je retourne auprès de vous, pour plus de sureté. Le problème, c'est que Luna avait disparu, et je ne voulais pas partir sans elle. Alors Hermione m'a dit de venir avec vous, qu'elle allait elle-même chercher Luna et qu'elle nous retrouverai. C'est à ce moment qu'elle a disparue. »

La voix de Ginny s'éteint dans un murmure de culpabilité. Elle n'osait regarder son frère, qui était perdu dans ses pensées. James leva les yeux vers ce dernier, qui semblait sur le point de pleurer, et s'adressa à sa mère.

« -Dit, maman, pourquoi il est triste, Tonton Ron? Et c'est qui, Hermignonneuh?

-Hermione, mon chéri. Hermione était une amie très chère pour tous, même ton papa, répondit sa mère, doucement. C'était l'amoureuse de Tonton Ron et elle est morte pendant la guerre, c'est pour ça qu'il est triste.

-T'en fais pas, Tonton, dit alors James en se tournant vers son oncle, moi je t'aime.

-Je sais, mon bonhomme. Je sais. »

La voix de Ron mourut. Il remercia sa sœur, qui l'invita à entrer. Silencieusement, il déclina et partit, avec la ferme intention de se noyer sous la douche quand il rentrerait chez lui.

 

Luna habitait depuis deux ans dans une ruelle un peu sombre du Chemin de Traverse. Elle s'était mariée voilà plusieurs année à Neville Longdubat et ils vivaient ensemble dans un appartement assez étrange, plein de plante et d'objets insolites.

La veille, Ron leur avait téléphoné pour savoir s'il pouvait passé, et il s'était retrouvé embarqué dans le diner le plus sympathique auquel il eût participé pendant les huit années écoulées. Luna, malgré quelques changements physiques, était égale à elle-même, croyant toujours les choses étranges dont lui parlait son père et se méfiant du gui. Neville, quand à lui, s'était affirmé, une sorte de sage maturation faisait désormais place à l'angoisse d'avant et il lui arrivait même de réussir à rire de son ancienne peur envers Severus Rogue. Certaines fois.

« -Alors, Ron, demanda Neville après le diner, je suppose que tu n'es pas venu ici pour échanger de vieux souvenirs.

-Ça faisait longtemps qu'on ne t'avait pas vu, dit Luna d'un voix absente. Six ou sept ans, pour je ne sais quelle commémoration.

-Oui, je sais, s'excusa le jeune homme. Luna, il faut que je te pose une question.

-Je t'écoute.

-Voilà, je sais que c'est loin mais... Le jour où... Le jour de la bataille finale, se reprit-il, Ginny a envoyé Hermione te chercher, est-ce que tu l'as vu?

-Non. Je suis repartit avec Dean de mon coté, avoua-t-elle. »

Ron parut abattu. Luna n'avait donc pas vu Hermione, elle ne savait rien. Il était tellement bouleversé qu'il ne remarqua pas les grands yeux que Neville ouvraient à coté de lui.

« -Bon, merci tout de même, Luna, fini par dire Ron.

-Ron, ça t'ennuierai de rester encore quelques temps, je dois aller travailler et je ne veut pas laisser Luna seule trop longtemps, questionna Neville. »

Il travaillait comme vigile dans un magasin de la rue et devait parfois effectuer des rondes de nuit.

« -Non, bien sûr, répondit Ron. Je partirai à minuit, c'est bon?

-C'est parfait, tu es sympa. Luna, à toute à l'heure. Ron, on se voit un de ces jours, d'accord? Salut! »

La porte claqua derrière Neville et les conversations reprirent de plus belle entre les deux jeunes gens, mais le sujet de la bataille finale et d'Hermione fut largement évité.

Le jeune homme prit congé de son hôte assez tard dans la nuit. En sortant de leur immeuble, il ne vit pas tout de suite les deux hommes qui s'y tenaient, mais remarqua que l'ombre était trop sombre pour en être vraiment une. Sans vouloir s'attarder plus de ce quartier, qui sans être mal famé, n'était pas non-plus recommandable, il tourna les talons et rentra chez lui, la mine sombre.

Si Luna ne savait rien, alors Hermione avait disparu avant de venir la voir, et il n'y avait aucun témoin oculaire qui eût put décrire, aider Ron dans sa quête.

Un peu découragé, il se coucha ce soir là sans parvenir à trouver le sommeil.

 

 

 
 
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