Cela faisait deux jours que Ron se cachait dans des endroits improbables. Hier encore, il avait tenter en vain de dormir sous un pont, pour éviter que la Milice Magique ne le retrouve. Et aujourd'hui, enfin, il avait prit la décision de rallier le lieux le plus sûr au monde selon un bon nombre de sorciers : Poudlard.
Londres et Poudlard étaient assez éloigné l'un de l'autre, mais facilement accessible en train. Il suffisait de prendre une ligne direct pour Près-Au-Lard, puis de marcher un peu. A Près-Au-Lard, Ron ne serait pas du tout en sécurité. C'était le dernier village encore totalement sorcier, et il ne pourrait de fondre dans la foule, du fait de qu'il était peu peuplé. De toute façon, à partir du moment où il y serait arrivé, le château ne serait plus qu'une question de temps.
Ron partit donc en direction de la gare, ce matin là. Il avait assez d'argent pour prendre un train, là n'était pas la question, mais avait surtout peur que la Milice Magique ne l'attrape. Il fallait qu'il fut libre pour pouvoir aider encore Hermione, pour la trouver.
Pendant sa fuite, Ron avait relu plusieurs fois ses notes, cherchant parmi elles quelque chose qui le conduirait vers elle, mais ils n'avait rien trouvé. Il commençait à perdre patience et se demandait, au fond de lui-même, si ses amis, sa famille n'avait pas raison en le traitant de fou. Pourtant, il était sûr qu'elle était encore là, quelque part, plus très loin, qu'il ne lui manquait qu'une partie du puzzle. Mais il ne pouvait mettre la main dessus.
Le jeune homme se rendit à la gare, à couvert. Il passait sont temps à changer d'itinéraires, de directions, à partir à droit, à gauche, à rebrousser chemin pour être sûr que personne ne le suivait. Il entra dans la gare de King's Cross, s'approcha de la barrière magique entre le monde Moldu et le monde magique et la traversa rapidement, sans vérifier si des gens le regardait ou pas. De toute façon, les Moldus ne regardaient jamais vers ce coté du quai. Quand enfin il arriva, sa première réaction fut de se cacher derrière un stand, le temps de voir s'il y avait des représentants de l'ordre. Ne voyant aucun uniforme, ils sortit et se dirigea vers le guichet, afin d'y prendre un ticket. L'homme à l'intérieur de l'habitacle de verre le fixa, comme s'il l'avait déjà vu et cherchait à se rappeler où. Ron prit prestement son ticket et s'en fut, sûr d'avoir été reconnu. Désormais, ce ne serait qu'une question de temps. Si le train partait dans peu de temps, Ron pourrait échapper à la Milice. Sinon, ce serai trop tard, et ses espoirs de retrouver Hermione deviendraient nuls.
Se rongeant les sangs, Ron prit la place qu'il avait acheté dans le wagon de son train et attendit que celui-ci démarre. Il regarda pas la fenêtre, pensant à tout instant qu'un MM allait entrer et le faire sortir. Le train s'ébranla enfin et il recommença a respirer normalement. Il aperçut sur le quai, du coin de l'œil, Dean Thomas et ses Miliciens qui arrivaient quelques minutes trop tard et partit d'un grand éclat de rire. Ce coups-ci, il avait gagné.
Poudlard. Huit ans que Ron n'était pas venu ici, et le château lui fit la même impression que bien des années auparavant. Trop grand, trop imposant. Quand on savait tout ce qui avait eu lieu à l'intérieur, tous les fous rires, on s'étonnait, car l'aspect extérieur ne laissait en rien présager une aussi bonne ambiance.
Il se dirigea vers les grilles en fer qui lui faisaient face, un peu ému de se retrouver enfin ici après tant d'absence. Tout ce qui lui avait manqué pendant ces huit ans semblait soudain diminuer, se faire si petit qu'il aurait peu croire que rien de cela n'avait existé. La bataille finale n'avait pas eu lieu, personne n'avait périt. Hermione n'était pas morte.
Il se ressaisit et franchit lestement les portes de l'école. Un peu inquiet, il s'arrêta une demi-seconde pou écouter, mais tout bruit semblait aussi abolit. Les pensionnaires du grand château devaient dormir, à présent.
Soudain, une toute petite lueur argentée apparue à l'horizon. Il ne distingua d'abord rien, puis se rendit compte qu'un Patronus venait vers lui. Surprit, il fit un pas en arrière et se campa sur ses positions, près à fuir en cas de besoin. Mais ce fut inutile, dès que la forme s'approcha il put constater que c'était une fois de plus la loutre argentée d'Hermione. Sa loutre.
Ron fit alors quelques pas en avant et se mit à invoquer le nom de la jeune femme tout bas, puis stoppa lorsqu'une petite voix, un peu tremblante, sortit de la bouche de la jolie créature.
« -Ron, écoute-moi bien. Tu as été suivit, ils ne vont pas tarder à arriver. Il faut que tu te caches, je viendrai te chercher à l'endroit où nous avions trouvé Patmol, tu saisis? Rendez-vous là-bas, demain, à seize heures.
-Hermione, attends, explique-moi! Où étais-tu? Hermione!
-Attends-moi. »
La loutre fit quelques bonds dans l'air et disparue, comme emportée par le vent ambiant. Ron se trouvais seul, un peu dépaysé. Au loin, les première lueurs de l'aube se faisaient déjà sentir. Dans peu d'heure désormais, le parc serait envahit d'élèves se rendant en cours de Botanique ou de Soin aux Créatures Magiques, et il lui serait impossible de se cacher correctement. Un peu triste de n'avoir pas pu revoir en entier le château dans lequel il avait passé une bonne partie de son enfance, Ron se retourna et partit vers Près-au-Lard, à l'endroit où, plus de quinze ans auparavant, ils avaient, avec Harry et Hermione, trouvé Sirius Black, qui était venu vois son neveu.
« -Bon sang, où est-elle? »
Le jeune homme faisait des allées et retour dans la petite grotte, attendant qu'enfin Hermione arrive. Il était seize heures passées, et la jeune femme n'avait toujours pas montrer les bout de son nez. Pourtant, Ron était presque sûr de ne pas s'être trompé d'endroit.
Il avait passé une fort mauvaise nuit, à tourner dans tous les sens, excité qu'il était d'enfin la revoir le lendemain. Il avait également assisté, le matin même, à l'arrivée dans le village de Dean Thomas et sa Milice, les baguettes sortie, près à lancer un sort au premier qui bougerai de travers. Heureusement, la grotte était un lieu sûr et ils ne pouvaient trouver le rouquin, sauf si celui-ci sortait.
Le problème, c'est qu'impatient comme il l'était en cet instant, Ron oubliait toute prudence et commençait à se demander si Hermione ne l'attendait pas plutôt à l'extérieur. Il s'avança un peu vers l'entrée de la grotte, respira un grand coup et sortit en pleine lumière. Le jeune home fut tout d'abord aveuglé par la clarté qui régnait en cette jolie fin d'après-midi, puis ses yeux s'habituèrent peu à peu et enfin il peu regarder autour de lui. La première chose qu'il remarque fut l'absence d'Hermione, et la seconde la présence de la MM. Les deux hommes, l'un sur un banc, l'autre adossé contre un mur, ne semblaient pas l'avoir vu, et Ron fit un mouvement rapide pour retourner dans la grotte, mais ce geste attira l'œil d'un des deux gardes et ils se précipitèrent sur lui. Ron se mit alors à courir comme si sa vie en dépendait, comme si tout ce qu'il possédait s'effondrait sur lui. Il tenta de leur échapper en fuyant vers le château, espérant que les grilles seraient encore ouvertes, mais les deux Miliciens avaient dut appeler du renfort et il fut coincé par un troisième garde juste avant d'atteindre le dernier virage avant le château.
Sentant sur lui une poigne de fer, Ron se débattit un peu, mordant au passage quelques doigts. Il y eu un cris de colère mêlé de douleur de la part d'un des hommes et le rouquin reçut un coup de poing assez violent sur l'arcade. Visiblement, il ne fallait pas plaisanter avec ces hommes-là, ce n'étaient pas de simples policiers.
« -Paix, Messieurs! »
Cette voix, Ron la connaissait bien. Il avait partagé son dortoir à Poudlard avec la personne qui la possédait, ils avaient rit ensemble, avaient étudiés ensemble et s'étaient beaucoup liés durant leur quatrième année lorsque Harry et lui-même s'étaient disputés.
Un peu abrutit par le coup qu'il avait prit, Ron leva la tête et regarda l'homme qui avait parlé, Dean Thomas. Ce dernier lui tendait la main, mais Ron préféra se relaver par lui-même.
« -Messieurs, la prochaine fois que je vous vois frapper un homme que nous avons sous notre garde sa ma permission, je vous mets à pied, c'est clair?
-Mais, chef, commença l'un des hommes, probablement celui qui avait donné le coup, il...
-C'est clair? Reprit Dean plus fort.
-Oui, chef.
-Bien. Laissez-moi seul avec lui, je veux lui parler. »
Un à un, comme hésitant à abandonner leur patron en face d'un homme aussi peu dangereux que Ron, les Miliciens se retiraient. Dean attendit qu'ils ne soient plus que des points au loin, puis il se tourna vers Ron.
« -Salut mon vieux. »
Ron ne put de retenir et lui administra une droite magistrale. Toute sa fureur se sentait dans ce coup qu'il avait trop longtemps retenu et il chancela sous la violence avec laquelle son bras était partit. Au sol, Dean le regardait, abasourdit. Puis il éclata de rire.
« -Je savais que tu allais faire ça, dit-il entre deux éclats de rire, c'est pour ça que j'ai renvoyé les idiots. Ils t'auraient réduit en morceaux si tu m'avais touché devant eux. Je ne sais pas pourquoi, je suis une sorte de Dieu, dans ce milieu, mon charme naturel, sans doute...
-Tu es devenu un substitut de Lockart, maintenant? »
Dean regarda une nouvelle fois Ron et se remit à rire, plus doucement, cette fois.
« -Non, mais dans ce métier pourrit, il faut bien un peu d'humour, sinon on ne s'en sort pas. Les gars à qui tu as eu affaire sont de vrais tueurs. Gentils, mais de vrais tueurs, qui visent et tirent de sang-froid, sans se poser aucune question. Lorsque tu vois tous les jours des hommes dont tu as la directions dégainer à la moindre occasion, tu as besoin de croire que tu peux encore rire, crois-moi.
-Qu'est-ce que tu veux, Dean? Demanda Ron. Je ne me rendrai pas.
-Je ne suis pas là pour ça, répliqua son ami. Je te crois, moi.
-Hein?
-Écoute, reprit-il, j'ai parlé avec Neville, il m'a expliqué. Je suis sûr qu'elle est vivante, Hermione. Je vais même t'aider à la retrouver, j'ai juste besoin de ton aide.
-Qu'est-ce que tu veux dire? Questionna la jeune homme, abasourdit.
-La MM n'est pas la seule à te suivre, tu sais Ron. Derrière toi, tu traines des charognes pires que mes hommes, et pourtant Dieu sait qu'ils sont mauvais. Je vais t'expliquer : toute cette histoire commence des années auparavant, le jour où tu as perdu Hermione. Ce jour-là, ce n'est pas la seule qui soit morte, tu sais, mais dans la guerre qui faisait rage, les morts n'ont pas tous été bien identifiés. J'ai découvert il y a quelques années seulement qu'un personnage clés de notre histoire est mort de façon étrange ce soir là, une personne que ni toi ni moi n'aimons. Personne ne l'a vu mourir, personne ne sait qui l'a tué. Drago Malefoy. »
Ron le fixa un instant, encore plus désorienté, puis reprit durement :
« -Et c'est pour cette pourriture que tu enquêtes?
-Je n'ai pas le choix. C'est pour cela qu'Hermione a disparue, tu sais. Malefoy père est convaincu qu'elle est coupable de la mort de son fils. Ce sont eux, les sbires de Malefoy, qui ont assassiné Luna, j'en suis presque sûr. Le problème, c'est que comme toutes les preuves te désignent, je ne peux pas le prouver.
-En quoi tu as besoin de moi?
-J'ai besoin que tu parles avec quelqu'un qui sache. J'ai besoin de la vérité dans cette histoire, Ron. Si tu le fais, je te promets de te laisser en paix.
-Avec qui vais-je devoir parler?
-Neville. Luna n'est pas morte pour rien, Ron, je suis sûr qu'elle savait quelque chose. Et elle l'a sûrement dit à son mari, n'est-ce pas? »
Ron ne répondit rien, se contentant de hausser la tête. Au loin, le fin des cours sonnaient dans le grand château.
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