Le soir tombait à Près-au-Lard, le dernier village sorcier sans Moldu. On préservait beaucoup ce site, véritable lieu de pèlerinage pour tous les sorciers du monde. Il n'était d'ailleurs pas rare qu'on vienne y enterrer ses morts.

C'est pourquoi personne ne s'étonna lorsque ce soir-là, Neville arriva, avec la dépouille de Luna. Il avait lut son testament et le dernier vœux de la jeune femme était de se faire enterrer ici, dans ce village dans lequel ils s'étaient mariés. Depuis la mort de sa femme, Neville pleurait beaucoup, et il s'était, un peu égoïstement, décidé à la mettre en terre seul, sans famille, sans ami, sans soutient. C'était triste pour Luna, qui avait toujours beaucoup aimé avoir des amis autours d'elle, mais le chagrin de Neville était tel qu'il ne pouvait se résoudre à partager son deuil avec quiconque.

Ron avait quelques scrupules à venir ainsi troubler la solitude du jeune homme, mais il avait besoin de réponses, sans quoi Dean serait obligé de le mettre en prison. Azkaban lui avait été décrite tellement négativement qu'il ne voulait surtout pas mettre un pied à l'intérieur de la forteresse. Il était presque sûr que dans l'état dans lequel il était, il n'y survivrait pas. Or si Hermione était toujours en vie, il ne voulait pas l'abandonner dans ce monde trop grand.

Il s'approcha donc du pauvre homme en face qui enterrait sa femme en plein milieu du cimetière. Neville était sale, crasseux, misérable. Il ne se retourna même pas en entendant Ron arriver et se mit juste à parler, normalement, naturellement, comme s'il avait toujours su qu'il viendrait.

« -Je sais que c'est toi. Je sais ce que tu veux. Et je vais te le donner.

-Je suis désolé de venir te troubler, dit Ron, pas très assuré.

-Ne le sois pas. Plus vite nous en auront fini avec cette histoire, plus vite j'irai mieux. Je suppose que tes copains de la MM nous écoute, hein? Ne réponds pas, va, je m'en fiche, au fond.

-Pourquoi tu as fais ça? Siffla Ron que la rage reprenait.

-Je n'avais pas le choix. C'était pour elle, surtout. Hermione et moi, nous avons toujours été très proche, tu le sais. A chaque fois qu'elle se disputait avec Harry ou toi, c'était vers moi qu'elle venait. Il n'y avait rien d'autre qu'une profonde amitié et un profond respect entre nous, mais cela nous suffisait largement. Je n'ai jamais eu ta chance, moi. Je n'ai jamais eu une famille aussi élargie que la tienne. Enfin bref, toujours est-il que... Le fameux jour où tout est arrivé, j'étais là. En fait, c'est ma faute, pas celle de Luna. Ces idiots qui cherchent le meurtrier de Malefoy se sont plantés, et en beauté. C'est moi qui l'ai tué, tu sais. Uniquement moi. Il était là, en face de moi, de dos. Il torturait Hermione. Elle était seule, par terre, gémissant sous les coups qu'il lui assenait. Ses sortilèges devenaient de plus en plus brutaux, de plus en plus violents. Elle n'allait pas tarder à mourir, je le sentait, alors je n'ai plus réfléchit. Je n'avait qu'une envie, à cette instant, c'était qu'il meurt. Et je l'ai tué. Elle s'est relevé, elle était en face de moi. Elle savait que j'avais tué Malefoy, elle l'avait vu mais elle m'a jurer qu'elle n'en dirait rien. A part à toi. Sauf qu'elle n'a pas vu que derrière elle se tenait Goyle, tu sais, cet ami de Malefoy. Il l'a assommé, c'était un chance qu'il sache à peine se servir de sa baguette, celui-là. Alors je l'ai tué aussi. Lorsque Hermione est revenue à elle, elle a tout de suite compris la situation. Elle a bien vu ce que j'avais fait, et elle voulait m'aider pour l'avoir défendu. Mais j'ai était pire que tout : je lui ai fait croire que tu étais mort.

-Quoi?! »

Ron le va le poing, près à frapper Neville. Une rage sans pareil s'empara de lui, comme si on avait plongé dans l'obscurité ses sentiments les plus humains.

« -Calmes-toi. Je lui ai fait croire que tu étais mort pour qu'elle parte, qu'elle déguerpisse. J'étais le meurtrier mais c'était avec sa baguette à elle que je les avais tué, au vu extérieurs elle était la fautive. Il n'y avait avec nous personne qui puisse affirmer que j'étais bien le tueur. Alors elle a compris, et comme tu étais soit-disant mort, elle a bien voulu partir. Sans cela, elle n'aurait jamais bougé.

-Où est-elle allée?

-Je n'en sais rien. Pendant huit ans, je n'ai pas eu de nouvelles. Tous les matins, en me levant et en voyant Luna à coté de moi, je la remerciait de m'avoir laissé ce bonheur. Sauf que... Un jour, tu es arrivé, et tu as annoncé qu'elle t'avait envoyé un Patronus. A partir de là, j'ai su que ni Luna, ni moi n'étions plus en sécurité. Le père Malefoy, du fait que nous ayons été vu dans les parages du meurtre de son fils quelques instants auparavant nous soupçonnait depuis quelques temps, et la disparition d'Hermione n'avait fait que confirmer ses intuitions. Ce soir où tu es venu à la maison, je suis sorti pour tenter de nous trouver un endroit où nous cacher, mais lorsque je suis revenu, il était trop tard. Luna était morte. Je n'ai pu coincer aucunes des personnes qui l'ont assassiné, mais l'une d'elles à perdu une baguette que j'ai là. Les experts pourront sûrement trouver si c'est celle qui a commis le meurtre et a qui elle appartient. Malefoy est cuit.

-Et pourquoi avoir attendu tout ce temps, Neville? Pourquoi n'as-tu pas donner tout ce suite cette baguette à la MM?

-Parce qu'il fallait d'abord que je te vois. Il fallait que tu saches l'histoire.

-Pourquoi toute cette histoire refait-elle surface maintenant?

-Je ne sais pas si tu lis la rubrique nécrologique de la Gazette, mais il y a peu de temps, le jour où Hermione t'as envoyé le Patronus en fait, un corps a été trouvé à Poudlard. C'était celui de Goyle. Comme un idiot, je n'ai eu le temps d'enterrer qu'un seul corps, et ce fut celui-là. Le problème, c'est que l'on parlait de toi dans cet article, tu étais cité au même titre qu'Harry en temps que héros encore en vie. Hermione a dut l'apprendre, même si elle était dans un autre pays, et elle a compris mon mensonge. Alors elle est revenue, et c'est là que les ennuis ont commencés. »

Neville s'approcha de Ron et le prit dans ses bras. Le jeune homme, trop abrutit par la révélation qui venait de lui être faite, ne pensa même pas à la repousser.

Dans les bosquets, à quelques pas de là, Dean et son équipe regardaient les deux hommes. Soudain, une des personnes à terre se leva, un bout de chair rose à la main.

« -Chef, il obstrue l'Oreille à Rallonge, qu'est ce qu'on fait? On tire?

-Non, répondit Dean. Personne ne tire sans ma permission, c'est clair? On continue d'enregistrer, même si on entend plus rien. »

Neville serrait toujours Ron dans ses bras. Lentement, il lui chuchota quelques chose à l'oreille.

« -Je sais que tu as quelque chose sur toi qui leur permet d'écouter. Je ne sais pas ce que c'est mais je pense que là, ils n'entendent plus Je vais te dire la vérité, juste à toi, mais ne le révèle jamais où tu ne sera pas en paix. Ce n'est pas moi qui ai tué Malefoy. C'est Hermione. J'étais juste le témoin. Tiens, dit-il en lui passant un long et fin bâton, voici la baguette que j'ai trouvé. Maintenant, je vais te lâcher, Ron, et tu vas retourner vers eux. Et je vais mourir. »

Neville laissa Ron. Ce dernier, trop abasourdit par le flot d'information, se mit en route vers les bosquets, lentement, mécaniquement, tenant toujours fermement la baguette donnée par Neville dans sa main. Il ne se retourna pas lorsqu'un éclair vert explosa derrière lui.

Arrivé près des buissons, il tendit l'objet à Dean, le regarda d'un air las et dit :

« -Maintenant, vous me foutez la paix. Vous avez vos preuves, votre meurtrier est mort, l'autre peut être confondu rapidement et je suis innocent. Hermione aussi. Alors maintenant, vous me fichez la paix. »

Le manoir Malefoy rayonnait ce matin-là. Les jardins n'avaient jamais été plus beau, malgré le froid, et tout était propre. Lucius Malefoy, ainsi que sa femme, étaient assit dans la salon, parlant de chose et d'autre avec des invités qu'ils avaient pour la semaines lorsque la Milice Magique dit irruption dans le salon, salissant le marbre et cassant la porcelaine.

« -Lucius Malefoy, vous êtes en état d'arrestation pour la planification et l'accomplissement du meurtre de Luna Londubat, née Lovegood.

-Lucius, s'écria Narcissa Malefoy, les larmes aux yeux, Lucius mon amour, de quoi parle-t-il?

-D'une vielle histoire stupide, ne t'en fais pas.

-Reconnaissez-vous ceci?

-Oui, souffla Lucius, acculé au mur. C'est ma baguette. »

Dean se redressa et soupira.

«-Vous avez bien fait de ne pas nier. Cette baguette est celle qui a servit au meurtre évoqué précédemment. Je vous demanderai de me suivre sans faire d'histoire. »

Lucius Malefoy avait perdu toute sa superbe, d'un coup. La journée était magnifique.