La Milice Magique, la MM comme l'appelaient les sorciers, existait depuis les années trente. A cette époque, le crime avait beaucoup proliféré autour du globe, dans le monde sorcier principalement, et il avait été décidé par le Conseil International de la Paix Sorcière qu'une police, chargée de surveiller et arrêter les éventuels criminels, serait crée. Au début, ce n'était qu'une vague méthode d'intimidation comme une autre, mais petit à petit, la MM avait été bien utile, principalement dans le démantèlement de réseau de commerce illicite et l'aide apportée aux Aurors pour capturer les Mangemorts.

Désormais, dans un monde magique toujours déstabilisé par la chute de Voldemort, on ne pouvait se passer de cette brigade. Les gens pensaient qu'ils étaient libre de tout et se laissaient allés à quelques débordements, souvent sans trop de gravité. Parfois pourtant, cela allait trop loin et il était du devoir des MM d'intervenir, pour le bien de la population.

Les sorciers, eux, ne voyaient pas toujours le but de de cette protection, qu'ils jugeaient superflue. Certains grommelaient et quelques mouvement anti-MM s'étaient vu crée au cours des trois dernières années. Le monde n'en pouvait plus de se sentir observé, surveiller, de ne pouvoir faire ce que bon leur semblait. Il était vrai que la Milice Magique avait une grande utilité, mais ses composants faisaient facilement du zèle, terrifiants les individus et régnant en maitres sur le marché noir.

Chaque jour paraissait dans la Gazette du Sorcier un petit article sur les dernières investigations de la MM, ses arrestations et ses actes jugés par le magazine, héroïque. C'était ainsi que Ron connaissait le nom de leur chef, un ancien camarade de chambre à Poudlard, Dean Thomas. Ron savait que le jeune homme, influencé par son père, avait décidé très jeune de rentrer dans les force de l'ordre, mais il avait toujours crut qu'il rejoindrait, comme Harry, les rangs des Aurors. Visiblement, Dean avait trouvé plus facile, et plus lucratif d'aller chez les MM. Le poste de directeur avait été très rapidement vacant, puisque l'ancien patron s'était retiré en Écosse pour planter des choux, activité hautement plus intellectuelle que celle d'interroger des suspects. Dean, fort de ses deux ans d'expérience, s'était naïvement présenté pour le remplacer, et avait été, contre toutes attentes, choisit. Il comprit rapidement pourquoi : ce travail était un enfer, et aucun MM n'avait voulut s'y risquer. On croulait sous la paperasse, les invitations officielles, les procès et surtout les lettres de reproches de gens mécontents des sombres agissements de la police sorcière.

Dean avait alors reprit les chose en main, et désormais, la MM jouissait, si ce n'était d'un bonne réputation, d'un blason quelques peu re-doré, malgré les extrémistes du pouvoir, qui hélas existeraient toujours.

Depuis huit ans, Ron lisait la Gazette du Sorcier tous les matins. Même si le journal n'était pas totalement objectif et que, généralement, c'était un tissu de racontars pour grand-mères, cela lui permettait de se rendre compte de ce qui se passait dans le monde des sorciers. C'était ainsi qu'il avait su que Dean avait prit la tête du département de la Milice Magique. Depuis cette nouvelle, il lisait chaque jour l'article qui était consacré à la brigade, pour se tenir au courant des problèmes de son ami, bien qu'il ne l'ai pas vu depuis six ans.

Le matin qui suivit le repas chez Neville et Luna, Ron se s'attendait à rien de spécial. Il se prépara un café bien noir et ouvrit son journal, se préparant à une nouvelle journée de recherches. Il lut rapidement les gros titres, passa la rubrique des lecteurs, s'attarda un instant sur le compte-rendu du dernier match de Quidditch et finalement commença à lire la Chronique de la MM. Il ne reconnu pas tout de suite la personne sur la photo. Elle était couchée et les flash produits autour lui interdisaient de voir son visage. Pourtant, cette frêle silhouette lui disait quelque chose.

Lorsqu'enfin les journalistes arrêtèrent de prendre des photos et que l'image fut redevenue nette, Ron contempla médusé la jeune femme morte. Une masse de cheveux blonds en bataille encadraient un visage délicat et les yeux bleus de la jeune fille fixaient le vide, vidés de toute vie. Luna. Pendant un instant, Ron eu le souffle coupé. Luna était morte, et visiblement pas naturellement. Il tourna un peu la tête, ne parvenant pas à détacher ses yeux de la photo, et se mit à lire l'article. La jeune femme avait été retrouvé la veille, vers deux heures du matin, par son mari, alors que celui-ci rentrait de son travail de vigile. Il avait tout de suite appelé la MM et ceux-ci s'étaient immédiatement rendus sur place. C'était un sortilège impardonnable qui avait eu raison de Luna, et elle n'avait pas eut le temps de se défendre, car il n'y avait aucune trace de lutte.

Ron leva un instant les yeux, médusé. Il avait laissé Luna seule à minuit et avait bien vu qu'il y avait quelqu'un dans l'ombre, en descendant. Mais non, il n'avait rien fait, n'avait même pas cherché à savoir qui pouvait être cet homme. Bêtement, il s'était dit que cela ne concernait pas ses amis. Comme il s'en voulait, à présent!

Fébrile, Ron reprit sa lecture. Le principal suspect allait être interrogé dans l'après-midi, il s'agissait d'un ami proche de la famille, avec qui Neville et Luna seraient allés à Poudlard. L'homme aurait diner chez eux le soir du meurtre et serait parti avant que Neville ne revienne de son travail.

« -C'était convenu, disait Neville en interview, il devait partir à minuit. »

Ron se leva d'un bond. Il était cet homme, l'homme qui allait être appréhendé. C'était lui.

Comme s'il s'attendait à ce que la MM entre, Ron fixa un moment la porte, puis réagit. Il lui fallait s'enfuir, il était accusé de meurtre!

« -Mon Dieu, se dit-il en lui-même. Il vont m'arrêter, c'est sûr! Comment faire? Il faut que je parte: Où aller? Ginny et Harry auraient été les seuls à bien vouloir m'accueillir, mais après ce qui s'est passé... Qui faire? Je n'ai même pas commit ce meurtre! Il faut à tout prix que je retrouve l'assassin de Luna, pour prouver que je n'ai rien fait... Calme-toi, Ron. Mais s'ils m'arrêtent, je ne pourrai jamais retrouver Hermione! Il faut que je file, et vite, ils sont sûrement déjà en bas. Je vais aller à Poudlard, c'est l'endroit le plus sûr au monde, et l'un des derniers où ils penseront à me chercher. »

A la hâte, il ramassa les affaires, les documents au sujet d'Hermione qui trainaient sur son bureau, fourra le tout dans un sac et se tourna vers la porte, avec l'intention de s'échapper avant l'arrivée de la brigade.

Il allait ouvrir lorsqu'il entendit trois coups fermes, frappés sur le bois de sa porte d'entrée. Il attendit un instant, mort de peur.

« -Milice Magique, veillez ouvrir la porte. »

Il reconnu tremblant la voix un peu éraillé de Dean Thomas, son ancien voisin de lit. Ne s'attardant pas plus il se dirigea vers une fenêtre et regarda à l'extérieur. En bas, un homme gardait le porche, sur que personne ne pourrait ni entrer ni sortir.

« -Ronald Bilius Weasley, au nom de la loi, ouvrez cette porte. Toute entrave à la justice magique sera retenue contre vous. »

Cours toujours, se dit Ron pour lui-même. Il marcha jusqu'à l'autre fenêtre du salon et l'ouvrit. Elle donnait sur les toits et, avec un peu d'adresse, on pouvait y marcher sans trop de mal. Il pourrait alors rejoindre le Chemin de Traverse et se fondre dans la foule de gens qui y tait à cette heure-ci, à condition de ne pas être vu.

« -Nous enfonçons la porte, vous êtes prévenu. »

Ron se glissa à l'extérieur, souple comme un chat.