Un chat chahutait dans un champ Quand dans un chuchotement lui vint un doux chant C'était celui d'un oiseau qui sifflotait dans un arbre voisin Rien de mieux pour réveiller la nature de chasseur du félin Il se mit donc à l'écoute de la musique en quête de sa future proie Qui devait être une vielle connaissance, vu ce qui revenait à sa mémoire Car cette tonalité lui disait vaguement quelque chose Qui, en creusant plus profond, ne semblait pas très rose L'envie de revanche prit alors le dessus sur celle de chasser Car c'est bien connu, la vengeance est un plat qui se mange froid Plus rancunier que cet animal, on a dut mal à trouver Il ne supporte pas de perdre et n'aime pas être pris pour une poire. Puis il eut enfin à sa vue le volatile, qu'il reconnut en suivant Ce dernier était sur une branche, dos à lui, face au vent Une branche haute placée, mais le chat est bon grimpeur Et la hauteur vertigineuse ne lui fait pas peur Donc en trois sauts, le maître des funambules se dressa sur le perchoir Où ne se méfiant pas, piaillait toujours sa proie Puis d'une patte souple, il s'en empara Le lacéra de ses griffes aiguisés par la haine Et le regardant dans les yeux, il se marra Mais au moment où il l'étouffa, la branche céda Le précipitant ver la mort Car si c'est bien connue, les chats retombent toujours sur leurs pattes et que lui ne faisait pas exception Le pauvre ne résista pas quand le morceau de bois écrasa son corps Et il mourut sur le coup, le visage figé dans une douloureuse expression Moralité si le chat est bien un chasseur rusé Par contre quand il se laisse envahir par sa rancœur, il en devient le pire des idiot Et à la fin il n'y a que lui qu'il réussit à user Et à un tel point que bien souvent il n'en fait pas de vieux os.
(11/06/02) |