Non je ne me suis pas trompé d'adresse en t'écrivant Si tu savais, je voulais le faire depuis si longtemps Mais hélas, encore avant-hier je ne te connaissais pas Sur le long chemin de la vie, mes pas n'avaient pas encore croisé tes pas Mais depuis hier Cupidon a réparé cette erreur impardonnable Il a enfin planté la flèche qui nous permet de débuter notre fable J'ai bien senti la flamme qui dans ton cœur s'est allumé en même temps que la mienne J'ai bien vu l'étincelle qui dans ton œil brillait en réponse à la mienne Lorsque nous nous sommes frôlés dans le compartiment du métro J'ai vu ton sourire de plaisir se refléter dans les vitraux J'ai ressenti, à la vue de ta bouche, tous les baisés que tu voulais me donner Et ton souffle s'accélérer en voyant que je te les rendais Tes joues ont même rosi d'excitation devant mes regards plongeants Qui ne pouvaient s'empêcher de voyager de ton corsage à ta mini-jupe moulante Depuis, je ne rêve que de t'épouser et t'engrosser Je ne fantasme que sur ton corps dans ces rêves qu'on a honte d'avouer Je voulais te le dire, aujourd'hui, car hier j'étais trop sous le choc Te demander ta main sans préavis, sans préliminaires aucuns Sans me soucier du risque que de ma folie amoureuse, tu te moques Car avoir plusieurs coups de foudre est plutôt rare, alors on ne le loupe pas quand on en a un Mais hélas tu n'étais point là, j'avais pourtant tant préparé cet instant : Le discours, dans cette nuit qui fut trop courte, bien qu'elle fut blanche L'apparence, dans cette matinée qui passa trop vite, malgré qu'elle débuta tôt. Mais tu n'étais point là, j'ai même fouillé toute la rame de métro Rien à faire, je ne t'ai pas vu alors j'ai bu Oubliant mon travail, j'ai déambulé toute la journée dans les rues Mais ce soir, dans un dernier espoir, je t'écris ce que je n'ai pu te dire Hélas, ho désespoir, rencontre loupée, en arrivant à la fin de ma prose, je vois le pire Car voulant apposer ton adresse sur l'enveloppe, je m'aperçois que point je ne l'ai Timidité qui m'a empêché de te parler dés le premier instant, je te hais Car à présent seul avec cette lettre, je n'ai plus qu'à me branler Et après de dépression, peut-être même me suicider.
(06/10/03) |