Frère Antoine, prêcheur dans la paroisse d'un petit village Avait fait son chemin de croix de puis son plus jeune âge Désignant sa vie à dieu, il en avait fait vœu de chasteté Mais voilà qu'un jour l'amour sur lui s'est jeté En une couventine à peine sevrée et encore pucelle Qui dans son église avait été mis sous sa tutelle Devant lui faire finir son apprentissage ecclésiastique Et lui dévoiler du métier, toutes les ficelles et les tics Mais dans son habit de nones, sœur Thérèsa était si belle Avait pensé le curé, à la vue de la jouvencelle Quand sur le quai de la gare, il était allé la chercher Sentant dans son cœur, l'amour se percher Et à présent, faisant sa prière aux cieux Il ne savait comment en confesser ses péchés à dieu Car la nuit, à la religieuse, il rêvait Dans des fantasmes qu'il ne pouvait avouer Et le jour il sentait s'agiter sa gaule sous sa soutane Quand sur elle, ses yeux flânaient Et dire que sœur Thérèsa, jeune none envolée d'un couvant Etait prête à en jeter sa virginité dans le vent Si le prêtre qui l'éduquait, voulait bien la sauter Lui dont le charme donnait à son âge mûr, une pure beauté Mais hélas, leur amour, aucun ne voulait à l'autre le dire Se méfiant que leur seigneur en ait une de ses réactions des pires Ils vécurent donc ainsi jusqu'à leur mort Rêvant et fantasmant sur le corps Sans jamais, ni les caresser, ni les voir Tout cela de peur de finir au purgatoire Mais ils furent anéantis de voir qu'ils avaient gâché pour rien leur temps Quand enfin ils trépassèrent, car ils virent que derrière, il n'y avait que néant.
(25/02/99)
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