Et voici la deuxième hypothèse ! :) Merci à celles et ceux qui ont commenté le précédent chapitre.

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Qu'est-il arrivé à la baguette de Draco Malfoy ?

Hypothèse II

Harry ferma les paupières, empêchant un gémissement de plaisir de franchir ses lèvres rougies. Il était allongé sur son lit, le dos creux, cambré, le corps secoué de tremblements d'anticipation et les doigts enroulés autour des barreaux de la tête de lit. Qu'est-ce qu'il aimait ce lit. Et qu'est-ce qu'il aimait ces grandes mains qui couraient sur sa peau nue.

Soudain, il se mordit la lèvre inférieure et rejeta brusquement la tête en arrière. Une paire de lèvres humides se pressaient sensuellement contre son ventre, décuplant son plaisir. Sa main droite lâcha brusquement les barreaux et plongea dans une chevelure blonde platine. Le contact des lèvres fraîches contre sa peau brûlante l'électrisait et Harry laissa échapper un glapissement de surprise lorsqu'une langue vint taquiner son épiderme. Lentement, la langue glissa vers son nombril creux, y plongeant rapidement avant d'en ressortir doucement, encore et encore. Harry avait de nouveau rejeté sa tête en arrière. Ses paupières closes et ses lèvres entrouvertes lui donnaient un air abandonné, invitant son amant à poursuivre ses caresses.

Harry étouffa un nouveau cri de surprise lorsque des dents se refermèrent gentiment mais fermement sur la peau de sa hanche. Il releva sa jambe gauche, le genou plié, le pied appuyé contre le drap froissé, alors que son amant glissait sa main sous sa cuisse en une demande silencieuse. Les lèvres déposèrent quelques baisers papillons le long de son aine. Des cheveux caressaient la peau tendue de son ventre et un souffle chaud s'échouait sur son sexe en érection. Harry pressa doucement ses doigts sur le crâne de son amant, lui demandant – suppliant – muettement de continuer son chemin et de poser ses lèvres ailleurs que sur son ventre.

Un léger rire s'éleva alors qu'une poigne ferme s'enroulait autour de son poignet et délogeait sa main des cheveux blonds. Harry grogna, observant son amant se redresser, s'agenouiller entre ses cuisses, et se passer la langue sur ses lèvres roses. Un sourire carnassier étira sa bouche et son regard mercure se fit plus dur, plus dominant. Harry soupira fébrilement. Il enroula à nouveau ses doigts aux barreaux du lit, les maintenant fermement alors que son corps tremblait d'excitation.

Harry écarta plus largement les cuisses alors que son amant se couchait sur lui, son sourire toujours en place. Visiblement, il avait envie de jouer. Maudis sois-tu, Draco Malfoy.

« Alors Potter, on tremble comme une feuille ? », chuchota son amant tout contre son oreille, son corps recouvrant le sien. « Tu as peur peut-être ?

- Tu aimerais bien » murmura Harry.

Draco se redressa, s'appuyant sur ses bras tendus de chaque côté de la tête de Harry, et les deux hommes se défièrent du regard. Finalement, Draco se coucha à nouveau contre lui, posant son menton sur ses bras croisés contre la poitrine de Harry.

« Malfoy » grogna Harry, comme un avertissement. « Je te vois venir avec tes conneri-Ah ! »

Draco recommença son mouvement, ondulant voluptueusement des hanches, frottant contre celles de Harry alors que leur sexe étaient pressés l'un contre l'autre. Harry enserra la taille de son amant avec ses jambes, les croisant au niveau de ses chevilles, désireux de garder Draco contre lui. Mais les mouvements s'arrêtèrent aussi brusquement qu'ils avaient commencé.

« Ah oui ? », demanda malicieusement l'homme aux cheveux blonds. « Pourtant, c'est toujours aussi facile de te surprendre à ce que je vois.

- La ferme ».

Draco ne retint pas son rire moqueur. Il observa le visage de Harry un instant, envoûté par ses pupilles largement dilatées, ses joues roses et ses lèvres pourpres. Une barbe de trois jours grignotait son menton et le bas de ses joues, lui donnant un air sauvage considérablement accentué par ses cheveux noirs en bataille. Draco se mordit la lèvre. Lui et Harry Potter n'avaient fait que se croiser depuis plusieurs mois. A force de coïncidences, ils avaient fini par provoquer le destin et avaient décidé de prendre une petite heure pour aller boire un verre dans une brasserie sur le Chemin de Traverse. La petite heure s'était allongée en soirée et la soirée allait se prolonger en nuit, pour leur plus grand plaisir. Le désir s'était emparé de leur raison, mais à cet instant, Draco, au comble de l'excitation, avait envie de jouer avec les nerfs de son futur amant qui serrait et desserrait compulsivement ses doigts autour de ces barreaux en fer qui lui donnaient des idées indécentes.

« Dis-moi Potter » susurra mielleusement Draco.

Harry le fusilla du regard, semblant se retenir de lui hurler d'utiliser sa bouche pour autre chose que pour parler. L'autre homme l'ignora et poursuivit :

« As-tu déjà attaché tes partenaires à ces barreaux ?

- Pourquoi, ça te plairait ? »

Draco émit un rire suave, légèrement rauque.

« J'avoue que t'imaginer me chevaucher fougueusement, te laisser maître de l'acte et provoquer notre jouissance alors que je suis incapable de te toucher ne me révulse pas complètement. En revanche, je suis beaucoup plus intéressé par l'idée de t'attacher, toi…

- Rêve toujours » le défia Harry en relâchant brusquement les barreaux.

Mais il ne fut pas assez rapide. Draco avait vivement attrapé ses poignets, les plaquant contre les barreaux. Dans le mouvement, il s'était rapproché du visage de Harry, son corps se compressant plus durement contre le sien, leur verge ardemment pressées l'une contre l'autre. Même si Harry avait voulu lutter, il n'y aurait pas vraiment mis toute sa hargne. Il broncha à peine, tous ses sens concentrés vers leur bas ventre, alors que Draco saisissait à tâtons – son regard planté dans le sien – la baguette que Harry avait déposée sur sa table de chevet. D'un mouvement sec du poignet, de fines cordelettes dorées apparurent et s'enroulèrent comme des serpents autour des avant-bras de Harry, entravant ses mains et ses poignets, les plaquant contre les barreaux en fer.

Harry avait les yeux fermés : la friction – la brûlure – des cordelettes contre sa peau l'excitait plus que ce qu'il s'était imaginé, son souffle se faisait lourd et chaud contre la joue de Draco.

L'homme blond se redressa, se soustrayant à l'étau que formait les jambes de Harry et s'assit sur les hanches de son amant pour observer son œuvre. Harry rouvrit lentement les yeux, plongeant son regard ardent dans celui de Draco. Il releva la tête, essayant de regarder ses mains, tirant légèrement sur les liens pour constater leur solidité. Un sourire féroce étira les lèvres de Draco.

« Fier de toi ?

- Plutôt, oui » répondit Malfoy en jouant avec la baguette qu'il tenait entre ses doigts. Elle était en bois sombre, du houx, assez longue et tenait bien dans sa main. Mais ce n'était pas la sienne, c'était celle de Harry Potter. Soudain, Draco releva les yeux vers le visage de son amant qui fronçait les sourcils en voyant le regard gris devenir sérieux. Harry se dandina légèrement, ayant un mauvais pressentiment, mais le poids de Draco assis sur ses hanches ne lui permettait pas de bouger. Il n'avait aucun moyen de se libérer.

« Je me demandais un truc, Potter… » Draco agita la baguette de Harry devant les yeux de celui-ci. « Où est ma baguette d'aubépine ? »

Le froncement des sourcils de Harry s'accentua. Ils allaient vraiment parler de ça ? Maintenant ? Draco avait une autre baguette alors qu'est-ce que ça pouvait faire ce qu'il était advenue de son ancienne, franchement.

« Potter, qu'est-ce que tu as fait de mon ancienne baguette ?

- Bah je l'ai détruite ».

Honnête. Terriblement honnête. A ce moment précis, Harry aurait aimé disparaître à travers le matelas. Draco venait de se figer, une surprise sans nom déformant les traits de son visage.

« Tu… tu l'as détruite ? Détruite ?

- Que voulais-tu que j'en fasse exactement ?

- M'enfin la détruire, Potter ?! Et puis qu'est-ce que ça veut dire détruire ?! »

Harry se ratatinait sur place. Draco avait l'air furieux. Et dérouté, et médusé. Et plus du tout enclin à embrasser et caresser le corps d'un Harry Potter attaché et totalement offert. Harry se mordit les lèvres : pourquoi avait-il fallu qu'il pose la question maintenant, hein ? Il tira discrètement sur les liens dorés, espérant les faire céder avant que la conversation ne dégénère, mais les cordelettes l'enserraient fermement.

« Potter… », grogna Draco, menaçant.

« Je l'ai faite disparaître avec la baguette de Sureau » déclara alors Harry d'une seule traite.

Draco s'était figé – d'horreur ? – et dévisageait Harry, les yeux ronds et les lèvres entrouvertes. Ce manque de réaction était inquiétant. Harry voulut lui demander s'il allait bien, mais Draco se mit à parler, murmurant :

« Ma… baguette est perdue ? »

Harry haussa les épaules et répondit, très sérieux, comme si la colère blanche de l'autre homme ne le concernait pas du tout :

« Et bien, techniquement, non. Elle est avec tous les autres objets qui ont subi le sort Evanesco. Elle n'est pas perdue, elle est juste… irrécupérable.

- Mais bordel c'est la même chose ! », s'écria soudain Draco.

Harry roula des yeux. Voilà, la situation virait au drame. Draco Malfoy avait toujours besoin de faire sa diva, n'est-ce pas ? Harry était dépité en sentant son érection se faner. Oubliée, la nuit de rêve.

« Mais pourquoi bon sang ? Tu ne pouvais pas juste me la rendre, non ? La faire disparaître… Potter, des fois je me demande vraiment ce que tu as dans la tête. »

Harry haussa des épaules, semblant vraiment réfléchir à la question. Draco le fusilla du regard.

« Pourquoi tu t'en es débarrassée ?! », s'agaça Draco alors que Harry refusait visiblement de lui répondre. « Potter !

- Parce que c'était la tienne ! »

Draco s'immobilisa sous la surprise. Harry venait de crier, à bout de nerf. L'homme aux cheveux blonds se sentit pris au dépourvu. Il prit le temps d'observer Harry et se rendit enfin compte de l'état dans lequel il se trouvait : les lèvres encore rougies par leurs précédents baisers, les sourcils froncés par la frustration et les mâchoires contractées par l'agacement. Draco baissa les yeux, se sentant soudain idiot de s'être énervé contre Harry sans avoir écouté ce qu'il avait à dire. Mais c'était sa faute à lui si l'autre homme n'avait pas été assez clair ? Tout ce que Draco voulait savoir c'était la raison qui avait poussé Harry à détruire sa baguette. Mais, alors qu'il le dévisageait, Draco se dit qu'il n'allait pas forcément aimer la réponse.

« J'ai détruit ta baguette parce que c'était celle avec laquelle j'avais tué Voldemort ! Parce que c'est cette baguette qui m'a suivi pendant plusieurs mois avant la Bataille Finale, parce que c'est avec elle que je… » Harry se mordit la lèvre pour se calmer et reprit, plus doucement : « Je te l'ai arrachée des mains alors que tu venais tout juste de mentir à ton père pour me protéger… Pour nous protéger tous. Tu venais de me sauver la vie et tu t'es à peine agrippé à ta baguette lorsque je te l'ai volée. Draco, je l'ai faite disparaître parce que ta baguette représentait tout ça. Elle représentait beaucoup trop de choses, et surtout toi. Ce n'est pas… par égoïsme ou même par méchanceté, mais je ne pouvais tout simplement pas la garder et après ce que j'avais accompli avec, je craignais que tu n'en veuilles plus ou pire, qu'elle ne te convienne plus. Elle s'accordait parfaitement à ma magie tu sais, alors j'ai pensé que m'en débarrasser était la meilleure solution car je ne pouvais décemment pas la garder et il était inconcevable que je te la rende après la guerre. »

Draco baissa la tête, ne comprenant que trop bien le point de vue de Harry. En y réfléchissant, toutes ces raison étaient très bonnes et justifiaient le geste de celui qu'on appelait alors « le Survivant ». Draco lui-même ne savait pas s'il aurait vraiment voulu récupérer sa baguette. Non. Il n'aurait pas voulu la récupérer, c'était pour cela qu'il en avait acheté une autre au lieu de demander au fameux Harry Potter de lui rendre celle qu'il lui avait volée. Et puis ça aurait ressemblé à quoi comme demande, hein ? Il lui aurait lâchement envoyé une lettre du style : « Cher Potty. Rends-moi juste ma baguette. S'il te plaît. Draco L. Malfoy. ». Certainement pas. Ridicule.

Draco haussa les épaules.

« Oui, ça se tient ».

Harry soupira de soulagement.

« Maintenant que c'est réglé, on peut peut-être…

- Mais tu ne t'emmerdes pas quand même ! La faire disparaître ! C'est tout de même une baguette. C'est quelque chose d'important quoi, c'est un objet magique, c'est… Je ne comprends pas comment on peut en venir à la faire disparaître ! Tu as franchement de drôles d'idées toi ! Je ne sais pas, ça doit être une caractéristique de Gryffondor de faire des trucs stupides, même si ton raisonnement est plus ou moins raisonnable et pas totalement dénué de sens… Mais ta solution est affligeante ! Tu aurais pu, je sais pas moi, me demander ce que je comptais en faire ! Bon sang Potter, des fois je… »

Harry poussa un soupir à fendre l'âme. Draco continuait de se plaindre, déblatérant un filet discontinu de paroles, radotant la plupart du temps.

« Tu m'énerves » souffla Harry, désemparé.

Cette soirée virait au fiasco : il était attaché à un lit, dans une position plus qu'aguichante, et l'homme tout à fait désirable qui était sur lui – aussi nu que lui – ne faisait que grogner à propos d'une baguette dont il n'avait même plus besoin. Mais bon sang, est-ce que Draco Malfoy lui-même écoutait ce qu'il disait ?

Harry poussa un nouveau soupir. Désireux de s'installer plus confortablement entre ses draps, il gigota un instant entre les jambes de Draco, qui ne fit même pas attention à son geste, puis ferma les yeux, tournant la tête de côté. Avec un peu de chance, il trouverait le sommeil avant même que Draco ait finit de se plaindre.

A suivre.

Harry Potter l'a détruite. Parce que c'est aussi celle de Draco Malfoy. Mais…

[Suite, Hypothèse 5]

A tout de suite pour l'hypothèse 3, ma préférée ! ;)