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Qu'est-il arrivé à la baguette de Draco Malfoy ?
Par KyuuTea
Harry Potter  -  Romance/Humour  -  fr
8 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     3 Reviews     Illustration    
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Hypothèse 3

Voici l'hypothèse 3 - celle qui m'a donnée le plus de fil à retordre ! Mais également celle que je préfère. J'espère qu'elle vous plaira aussi :)

Bonne lecture.

 

Qu'est-il arrivé à la baguette de Draco Malfoy ?

Hypothèse III

Le bruit du verre se brisant résonna si fort qu'on eut l'impression que tout un immeuble venait de s'effondrer. Tout du moins, c'était l'impression qu'il avait eu, lui.

En des gestes peu précis, il cassa les derniers morceaux de verre encore fixés au cadre en bois de la porte-fenêtre et entra enfin après avoir jeté un rapide coup d'œil derrière lui : il s'y était pris à trois fois avant que le verre – du simple vitrage, de la mauvaise qualité – ne cède sous ses coups de pieds, alors il voulait s'assurer que personne n'avait été témoin de sa pathétique prestation. Et, accessoirement, vérifier que personne n'avait entendu son vacarme ; l'aube allait bientôt poindre et certains lèves-tôt n'allaient pas tarder à commencer leur journée, ce qui n'était pas une bonne nouvelle pour lui…

Il enjamba finalement les restes de la porte-fenêtre et pénétra dans la maison.

« Bordel de… ! »

Il trébucha sur les bris de verre répandus au sol et utilisa ses bras pour se stabiliser. Il parvint enfin à retrouver son équilibre – plus ou moins – puis tenta un nouveau pas en avant, avant de s'apercevoir qu'il lui était impossible d'avancer. Il se retourna en pestant, se rendant alors compte que sa robe de sorcier s'était agrippée à un morceau de verre encore fixé au cadre en bois de la porte-fenêtre, et l'empêchait de progresser et de réussir sa mission.

« Mais c'est pas vrai, ça ! Saleté de… Porte ! »

Il ne voyait rien, ne connaissait pas la pièce où il se trouvait et ses sens légèrement altérés par l'alcool qu'il avait passé la soirée à ingurgiter ne lui étaient d'aucune utilité : il n'arrivait pas à prendre ses repères.

Il poussa un soupir à fendre l'âme, comme résigné par la poisse qui lui tombait dessus depuis des mois – le karma disait-on.

Il tendit alors les bras devant lui, essayant de trouver quelque chose auquel s'accrocher pour ne pas tomber. Mais plus il gigotait, plus ses chaussures en cuir glissaient sur le verre. Et, évidemment, le tissu de sa robe – de qualité supérieure – refusait de se déchirer et s'obstinait à rester accroché à ce morceau de verre. Pire ! Il avait même l'impression qu'on le tirait en arrière, comme pour l'empêcher d'entrer dans cette foutue maison. Au moins, et heureusement pour lui, l'habitation n'était pourvue d'aucun système d'alarme – sorcier ou moldu.

Finalement, ses doigts entrèrent en contact avec une surface plane à sa gauche, immobile et rassurante au possible. Il s'y appuya d'une main et de l'autre, il agrippa sa robe et tira dessus d'un coup sec. Un malheureux son de tissu se déchirant retentit un instant, comme une supplique agonisante qui lui écorcha le cœur.

« Il faut ce qu'il faut » grogna-t-il en posant sa seconde main contre la surface plane, s'y soutenant le temps qu'il se dégage de cette partie de sol recouverte de verre brisé. Mais, à nouveau, ses chaussures – couplé à son équilibre rendu incertain depuis à peu près 1h du matin, lorsqu'il avait entamé sa deuxième bouteille de Whisky PurFeu – le firent glisser et il tomba sur le côté, s'écrasant contre la surface plane. Et atrocement dure.

« Merci » grommela-t-il, le visage aplatit contre le mur. Il resta dans cette position de longues minutes, sans bouger, attendant que sa tête arrête de tourner. Il pressa son front contre la tapisserie et respira profondément.

Ses paupières se fermaient d'elles-mêmes et ses mains serpentèrent sur le mur. Soudain, ses doigts entrèrent en contact avec un petit boîtier carré accroché au mur. Instinctivement, il appuya sur le petit boîtier qui s'enfonça légèrement en émettant un petit « clic ».

Il sursauta violemment, se retrouvant assis par terre, dos au mur, alors que la pièce où il se trouvait venait de s'illuminer. Paniqué à l'idée qu'on le surprenne, il regarda de tous les côtés comme un mouton apeuré.

« Il y a quelqu'un ? », demanda-t-il, se mordant immédiatement la langue pour sa stupidité évidente : il était vraiment nul pour les missions furtives.

Cependant, il plissa les paupières, les yeux fixés sur une masse noire au fond de la pièce, tout près de l'ouverture qui menait à ce qui ressemblait au hall d'entrée d'une maison modeste. Suspicieux, il n'arrivait pas à déterminer s'il s'agissait d'une silhouette humaine ou d'un rideau. Tout à coup, il empoigna un bris de verre et le jeta de toutes ses forces de l'autre côté de la pièce. Le verre percuta la masse inconnue en un bruit étouffé avant de tomber au sol et de se casser en deux.

« Pas humain » marmonna-t-il.

Difficilement, il se releva, titubant jusqu'à s'appuyer de tout son poids contre un large meuble sur sa gauche.

« Bon allez ! Il faut bien commencer quelque part ! »

Cela ressemblait à un encouragement. Il jeta un regard mauvais au meuble. Il soupira avant de se mettre à ouvrir tous les tiroirs et les portes du meuble, les vidant et jetant leur contenu au sol.

« Mais chut-euh ! », s'énerva-t-il contre une pile de livre qui venaient de lourdement s'écraser à ses pieds.

Il se concentrait sur sa tâche, ignorant délibérément les premières lueurs de l'aube qui teintaient le ciel, éloignant la nuit et rapprochant l'inévitable heure du lever. Mais quelle idée avait-il eu, franchement ? S'il n'avait pas passé la nuit à boire pour se donner un courage qu'il n'avait jamais possédé, il serait peut-être déjà rentré chez lui avec ce qu'il était venu chercher.

« Bordel, pourquoi cette maison est si grande ?! »

Il traversa le salon, enjambant difficilement la table basse qui lui barrait le chemin puis s'approcha d'une grande étagère dont il vida également le contenu au sol, regardant à peine ce qui passait entre ses mains. Il savait ce qu'il cherchait, et ce n'était visiblement pas ici.

« Mais qu'est-ce que… »

Il s'immobilisa soudainement, presque certain de ne pas avoir prononcé cette phrase.

« Malfoy ? Mais bordel, qu'est-ce que tu fiches chez moi ? »

Il tourna lentement la tête vers la source de la voix et poussa un soupir de désespoir qui se mua en un sanglot de frustration : même l'esprit embué d'alcool, il n'eut aucun mal à reconnaître Ronald Weasley qui se tenant dans le salon, baguette au poing. Il était vêtu de sa tenue d'Auror et s'apprêtait sans doute à embaucher.

« Tu pouvais pas faire une grasse matinée ou je ne sais quoi » se plaignit l'intrus.

« T'es gonflé toi ! Je peux savoir ce que tu fous dans ma maison ?! »

Draco Malfoy s'immobilisa à nouveau, une expression de profonde incompréhension plaquée sur son visage.

« Comment ça "ma maison" ?

- Non Malfoy. Ma maison, à moi. C'est chez moi ici. Chez Hermione et moi. Qu'est-ce que tu fous ? »

Draco dévisageait l'homme en face de lui, se retenant de rire devant son air stupide alors que Weasley attendait qu'il lui réponde. Mais, à ce moment précis, l'un d'eux avait l'air plus idiot que l'autre et ce n'était pas celui que Draco croyait.

Le silence s'étendait alors que les paroles de Ronald faisaient leur chemin jusqu'au cerveau de Draco. Autour d'eux, la pièce ressemblait à un véritable champ de bataille, mais quelque chose était évident lorsque l'on observait les objets étalés sur le sol : ce n'était presque que des livres.

« Ce n'est pas la maison de Potter » constata Draco, dépité.

« Harry ? Bien sûr que non ! Il habite en face ! Mais… Mais on s'en fout de ça ! Qu'est-ce que tu fais ici, hein ? Ecoutes-moi bien Malfoy, tu… »

Mais il fut soudain interrompu par le craquement significatif d'un transplanage et une brigade de deux Aurors, un jeune homme et une petite femme au nez aquilin, passèrent avec aisance à travers la fenêtre brisée. Alors que le verre crissait sous leurs pieds, un cri étranglé retentit :

« T'as pété ma porte » s'étouffa Ron, remarquant à peine ses collègues Aurors investir son salon et se diriger immédiatement vers Malfoy, toujours face au mur.

« Justice magique ! Ne bougez pas, Mr Malfoy.

- Pas la peine d'exhiber vos badges devant moi, bandes de couillons » marmonna Draco alors que l'homme le plaqua durement contre le mur avant de commencer à fouiller ses poches à la recherche d'un quelconque objet suspect. Draco leva les yeux au ciel avant de poser son regard sur la femme. Un sourire niais étira ses lorsqu'il reconnu Lisa Turpin, une jolie Serdaigle qui avait été admise à Poudlard la même année qu'eux.

« T'as pété ma porte » répéta Weasley, visiblement encore sous le choc.

« Tu vas t'en remettre Ron, je suis presque certaine que tes capacités de sorcier pourront remédier à ce problème, hm ? » déclara l'Auror Turpin en sortant de sa poche un petit calepin et une plume bleue.

« Rien à signaler. Il n'a pas de baguette », déclara finalement le jeune Auror.

Bien sûr que non il n'avait pas de baguette, sinon il n'aurait pas fait un tel vacarme.

Lisa leva les yeux vers son binôme.

« Ah, très bien, hm… Euh… » hésita-t-elle, les lèvres pincées.

« Denis Clark.

- C'est ça ! », s'exclama Lisa, pointant sa plume bleue sous le nez du jeune Auror, un air victorieux sur le visage comme si elle avait trouvé la réponse toute seule.

« Ron ? Qu'est-ce qu'il se passe ici ? J'ai entendu du bruit…

- Harry » soupira Ron, un étrange mélange de soulagement et de surprise faisant trembler sa voix. « Il a pété ma porte, Harry… » pleurnicha Ronald en s'agrippant au bras de son ami. « Hermione va me tuer si elle l'apprend.

- Ron, ce n'est qu'une fenêtre » déclara Harry, les sourcils froncés par l'incompréhension.

« Auror Potter » saluèrent en cœur les deux autres Aurors.

Draco, le visage toujours pressé contre le mur, ne put se retenir de rouler des yeux.

« Merlin soit loué, voilà le Sauveur ! », s'exclama-t-il théâtralement.

« Malfoy ? » appela le nouveau venu, surpris.

« J'aime bien comment tu prononces mon nom…

- C'est quoi ce délire ? »

Harry, ses cheveux noirs ébouriffés rebiquant en épis sur sa tête, affichait un air de confusion totale. Il dévisagea Ron à ses côtés, puis Malfoy immobilisé contre le mur, puis les Aurors, puis il parcourut la pièce désordonnée du regard.

« Figures-toi qu'il est entré ici par effraction ! », s'égosilla Ron en pointant Malfoy du doigt.

« Bon. Ça risque d'être long » soupira Auror Turpin.

Elle repoussa sans délicatesse le jeune Auror, ce Denis Clark, qui jusque là maintenait Draco contre le mur, et attrapa Malfoy par le bras. Elle le guida jusqu'au canapé et le fit s'asseoir d'un geste autoritaire.

« Surveilles-le » ordonna-t-elle à son binôme. L'Auror Clark trottina jusqu'au canapé et se posta devant Malfoy, baguette au poing et le regard fixé sur le sourire moqueur de Draco.

« Pour quoi faire entrer par effraction ? » s'étonna Harry.

« Pour rien ! », s'écria Draco, agacé par le fiasco anthologique qu'était en train de devenir le plan qu'il avait qualifié de « génial » quelques heures plus tôt. « Je me suis planté de maison ! T'es content ?! Ah ! Saint Potty, toujours meilleur que tout le monde ! Mais bordel-euh ! »

Draco offrait un spectacle pitoyable : par deux fois il avait tenté de se relever du canapé, ses bras incapables de l'aider à s'extirper des coussins moelleux ne faisaient que trembloter, et finalement il retombait lourdement sur ses fesses.

De l'autre côté de la pièce, Harry, déconcerté, observait son manège.

« Attends, tu es ivre ? »

Draco lui jeta un regard noir avant de se détourner, visiblement vexé, et de croiser les bras sur son torse.

« Evidemment qu'il est ivre ! » s'exclama Ron. « M'enfin regarde la pagaille qu'il a foutu ! Mais merde, il a pété la porte-fenêtre ! Hermione ne va pas apprécier… Et puis les livres ! Elle va le tuer, c'est certain. Elle va tous nous tuer ! »

Soudain, Ron se figea sous le regard circonspect des trois autres Aurors et une lueur d'intelligence sembla éclairer son visage. Il fusilla Malfoy du regard.

« Espèce de sale fouine ! Tu étais en train de nous voler ?! »

Les autres Aurors se jetèrent un regard entendu. Harry cacha son sourire en baissant la tête et Lisa se mordait la lèvre pour contenir son rire.

Finalement, Harry soupira et se pinça l'arrête du nez, sidéré par le comique de la situation. C'était connu au Département des Aurors : Ron n'était pas du matin.

Un gloussement attira leur attention.

« Je suis peut-être lent et à côté de la plaque, mais moi au moins, c'est temporaire » hoqueta Draco alors que son rire s'intensifia. « Oh bon sang, c'est ça la nouvelle génération des Aurors ? Ah ! Pas de doute, la population sorcière peut dormir sur ses deux oreilles sans aucunes craintes !

- La ferme, Malfoy. Vu ta situation actuelle, tu ferais mieux d'éviter la condescendance » rétorqua Harry. « Pourquoi t'es là ?

- Hé, vu ma situation actuelle, je ne dirai rien sans la présence de mon avocat…

- Réponds juste à la question, nous ne sommes pas dans une salle d'interrogatoire. »

A nouveau, Draco lui jeta une œillade noire, gardant volontairement le silence avant de lamentablement céder sous le lourd regard de Harry.

« Très bien ! », soupira Malfoy en roulant des yeux. « Mais c'est ta faute si ça devient un problème, Potty ! Moi je voulais régler ça discrètement… (Harry haussa un sourcil moqueur. Il devait se l'avouer : niveau discrétion, Malfoy les avait habitués à mieux.) Je voulais juste récupérer ce que tu m'as toi-même volé il y a trois ans !

- Quoi » souffla Ron, estomaqué. « Tu es venu saccager mon salon pour voler un truc que Harry t'as pris à l'époque de Poudlard ? Putain Malfoy, tu as mis tout ce temps à comploter ce vol pour au final tout faire foirer en te plantant de maison ? ».

Draco leva fièrement le nez, pas le moins du monde vexé par le sarcasme de Weasley.

Son silence fit sourire le rouquin.

« Ah ah ! Comme quoi, l'alcool est bien dangereux pour la santé ! »

Ron ne fit même pas l'effort de retenir son rire moqueur.

« Ok. Euh, Auror Weasley ? » l'appela Lisa, attirant son attention malgré son fou rire qui redouble en entendant son amie s'adresser à lui aussi formellement.

Lisa jeta un coup d'œil agacé à Harry qui leva innocemment les mains. Techniquement, ni Ron ni lui n'étaient en service.

« Ron ! » s'agaça Auror Turpin, le faisant immédiatement taire. « Bien. J'ai besoin de prendre votre déposition, Auror Weasley. Ensuite, nous déterminerons s'il y a matière à porter plainte ou si…

- Evidemment qu'il y a matière ! Regarde ce qu'il a fait à mon salon et aux affaires de Hermione ?!

- La déposition d'abord Weasley » trancha Lisa, calepin et plume en main.

Harry tourna la tête vers Draco, le voyant lutter pour que ses paupières ne se ferment pas. Cachant son sourire moqueur, il décida que Lisa et Clark avaient la situation bien en main et commença a discrètement rebrousser chemin.

« Oh, Monsieur Auror Harry Potter » s'exclama le jeune Auror Clark pour attirer son attention.

Monsieur Auror Harry Potter ? Harry leva les yeux au ciel : on ne la lui avait jamais faite, celle-là. Il était quoi ce gamin, un elfe de maison ?

Harry qui s'apprêtait à quitter le salon se tourna vers Clark qui était toujours posté face au canapé, où Malfoy sombrait inéluctablement dans le sommeil, sa tête penchant dangereusement en avant.

« Oui ?

- Euh… Nous aurions aussi besoin de votre collaboration et de cet objet qui est apparemment le motif du délit.

- Vous en avez besoin maintenant ? » s'étonna Harry.

Auror Clark rentra sa tête dans ses épaules.

« Hé bien, euh… Oui. En fait.

- Parlez clairement, Auror Clark » soupira Harry en se massant le front. « Bon, je reviens. »

Il quitta rapidement le salon, prenant le temps d'ouvrir la porte fenêtre – au lieu de passer par l'ouverture qu'avait fait Malfoy – et sourit en constatant qu'elle n'était même pas verrouillée.

Quelques minutes plus tard, Harry était de retour. L'Auror Turpin était occupée à griffonner sur son calepin ce que Ron lui racontait, et l'Auror Clark était toujours à sa place, surveillant un Malfoy endormi.

Harry s'éclaircit la gorge pour attirer l'attention des deux Aurors en service.

« Ah, Auror Potter » s'exclama Lisa en s'apercevant de son retour.

Harry s'approcha d'elle et lui tendit un vieil étui à baguette.

« Tout ça pour ça ?

- Apparemment » répondit Harry en ouvrant l'étui.

A l'intérieur, sur le velours rouge bordeaux, reposait une baguette en bois sombre – qui ne correspondait pas à l'étui car celui-ci était bien plus grand que l'objet magique. Harry laissa tomber le couvercle de l'étui sur la table, produisant un bruit sourd.

Draco sursauta, bondissant entre les coussins alors qu'un vacarme assourdissant venait de le réveiller brusquement. Bon sang, il avait l'impression d'avoir un pic-vert dans la tête.

Il se tourna vers la droite et fusilla du regard Potter qui le toisait d'un œil amusé. Draco serra les mâchoires ; il était peut-être dans une situation qui – admettons-le – n'était pas à son avantage, mais ce n'était pas une raison valable pour le réveiller aussi brutalement.

Malfoy ouvrit la bouche pour leur dire le fond de sa pensée mais toute réplique acerbe s'évapora lorsqu'il aperçut sa baguette – SA baguette ! – dans les mains de l'Auror Turpin. Draco déglutit péniblement. Sa tête avait enfin arrêté de tourner et sa vue le faisait moins douter, mais il était certain qu'il saurait reconnaître cette baguette dans n'importe quel état – qu'il soit sobre ou éméché.

Malfoy se rassit confortablement sur le canapé, dévisageant au passage l'Auror Clark qui ne le quittait pas des yeux, les sourcils froncés et les doigts serrés autour du manche de sa baguette. Draco eut un sourire suffisant. Toutes ces simagrées pour une simple effraction et une tentative de cambriolage ? Ou alors était-ce parce que c'était lui, Draco Malfoy ? Ils pouvaient très bien l'immobiliser là et finir leur travail avant de finalement l'emmener au ministère pour l'interroger à son tour… Mais voilà : ils ne lui avaient pas dit ses droits, donc techniquement, il n'était pas en état d'arrestation.

Draco détourna les yeux du jeune Auror et remarqua que Weasley avait commencé à ranger tout ce qui avait été jeté par terre, réparant d'abord les vases et les cadres photos d'un coup de baguette. L'Auror Turpin parlait encore avec Potter. La pièce était beaucoup plus lumineuse maintenant que le soleil s'était levé.

« Hé, Weasmoche » ricana Draco, la voix rauque d'avoir trop bu la veille. « Ta femme ne devrait pas tarder à rentrer… Elle va avoir une jolie surprise ! J'avoue que j'ai fait du bon travail…

- Ta gueule Malfoy » grogna Ron avant de jeter un regard furieux à l'Auror Clark qui se mordait la lèvre pour s'empêcher de rire. « Denis ! Viens m'aider, crétin !

« Dur le premier jour, hm » se moqua Draco.

L'Auror Clark se figea et le dévisagea, confus.

« Laisse cette sale fouine dans son coin et vient me filer un coup de main » s'énerva Weasley.

Le jeune Auror tourna le dos à Draco et se précipita aux côtés de Ron pour l'aider à ramasser les babioles éparpillées au sol.

Malfoy ne retint pas son sourire victorieux, s'accordant quelques secondes de gloire. Finalement, il tourna brusquement la tête vers Potter, encore occupé à discuter calmement avec l'Auror Turpin. Draco n'essaya même pas d'écouter leur conversation : il venait de remarquer sa baguette.

L'objet magique avait été abandonné près du vieil étui qu'avait ramené Potter, sur la table basse. Sa baguette était juste là, à quelques mètres de lui et personne ne le surveillait. Il pouvait le faire, il en était convaincu. Et le fait que les quatre autres personnes présentes dans la pièce soient des Aurors entraînés – et sobres – ne le faisait pas douter un seul instant. Il allait réussir sa mission, c'était évident.

Il devait agir rapidement.

Sans plus de tergiversions, Draco bondit du canapé. Aussi agile qu'un félin, il se jeta contre la table basse, s'empara de sa baguette magique et s'élança à travers la porte fenêtre cassée. Il surgit hors de la maison et se précipita vers la rue sans s'arrêter de courir. Sa baguette émettait de petites étincelles bleues et le bois sombre vibrait agréablement contre sa paume. Il avait réussi.

Un incroyable sentiment de fierté gonfla en lui et un sourire heureux illumina son visage. Même attraper le vif d'or sous le nez de Potter ne l'aurait pas rendu aussi euphorique.

Près de la maison, Lisa et Harry observaient la silhouette de Draco Malfoy s'éloigner ; il courait en plein milieu de la rue en émettant de petits cris de joie.

« J'ai presque des remords à l'idée de lui jeter un Stupefix » soupira Lisa.

« Attends avant de l'arrêter. Laisse-le savourer sa victoire encore un peu.

- Quel sadique tu fais, Auror Potter ! »

Harry lui adressa un sourire conspirateur.

Soudain, une plainte étouffée leur parvint, suivie d'une flopée d'injure alors que Malfoy venait de trébucher sur le bitume, ses bras battant l'air pour l'aider à retrouver son équilibre. Il se rattrapa plusieurs mètres plus loin et reprit sa course avec la même dextérité, s'écriant fièrement :

« Dans ton cul, Potty ! »

Lisa fut prise d'un fou rire incontrôlable alors que l'écho de la voix de Malfoy résonnait encore.

Harry, dépité par un tel spectacle, laissa sa tête tomber en avant et commença à se masser le front d'un geste las. Même ivre, Draco Malfoy ne perdait pas de sa superbe.

Draco Malfoy a cambriolé la maison de Harry Potter et l'a volé.

Merci d'avoir lu !
P.S. : je vais beaucoup poster ce soir car j'ai comme qui dirait... oublié de poster sur ce site ^^' vraiment désolée !

 
 
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