NdA : Voilà J De retour avec un tout autre registre ! Et de l’original (dans le sens ou ce n’est pas une traduction).
Je vous propose ce que j’appelle un « recueil de drabbles », parce que ce ne sont ni des OS, ce n’est pas une fanfic à proprement parler… Bref, c’est plein de petits textes (plus ou moins longs) sur un même thème : la baguette de Draco Malfoy. Donc. Un recueil de drabbles.
En ce qui concerne la publication : elle ne sera pas régulière. Mes chapitres sont des « hypothèses » et je posterai selon sa longueur : vous pourrez très bien en avoir deux petits dans la journée (deux chapitres, donc deux « hypothèses »), et un grand tous les deux jours ou tous les jours. Il y aura 8 chapitres en tout.
Bref. Je vous souhaite une bonne lecture à toutes et à tous !
Love et Marshmallow.
Merci à ma bêta-lectrice (Lucie.A-K-H-D), toujours présente en cas de besoin, et qui fait un travail formidable ! :3
Warning : mention de relations – sentimentale et physique – entre hommes. Je ne tolérerai aucun commentaire désagréable à ce sujet. Si ce n’est pas votre tasse de thé, ne lisez pas, et bonne continuation. Merci.
Disclaimer : Les personages et l’univers de Harry Potter sont la propriété de J.K.Rowling. I do not own Harry Potter.
EWE (Epilogue, what epilogue ?)
Humour, Romance, Amitié.
Slash ; pairing principal : DM x HP.
Rating : de K+ à M.
* * *
Qu’est-il arrivé à la baguette de Draco Malfoy ?
* * *
Hypothèse I
Chic.
Harry se mordit la lèvre. « C’est un euphémisme » aurait savamment déclaré Hermione – parce que lui-même était suffisamment civilisé pour éviter d’utiliser des mots aussi ennuyants en public.
Non, ce n’était pas seulement chic. Le restaurant où il se trouvait était si luxueux que c’en était étouffant. Harry se sentait écrasé par toute cette opulence : les candélabres en argent au centre de chaque table, les verres en cristal, les nappes et les serviettes de tables en soie blanches, immaculées et impeccablement repassées, les assiettes aussi brillantes que le sol en marbre noir… Mais bon sang, pourquoi ses couverts étaient-ils en double exemplaires ? Avait-il vraiment besoin de deux fourchettes ?
Harry se laissa aller contre le dossier de sa chaise si insupportablement confortable – il se sentait coupable de l’apprécier autant alors qu’il vomissait cet endroit – et observa les autres clients du restaurant avec plus ou moins de discrétion. Il y avait quelques couples, de tous les âges mais pas plus jeunes que la quarantaine d’années. Évidemment, quel genre de jeune couple voudrait venir dans un endroit aussi étouffant ? Il ne savait même pas ou poser ses mains tellement il avait peur de toucher à la table impeccablement dressée et de casser quelques chose – ou de simplement froisser la nappe. Harry n’osait même pas prendre une gorgée de l’eau plate que le serveur lui avait servie dès son arrivée ; le verre à pied le narguait à seulement quelques centimètres de lui.
Un endroit comme celui-ci au début d’une relation était une plaie. Sauf que Harry n’en était pas à son premier rendez-vous et ce qu’il entendait par « début de relation » ne le concernait plus depuis plusieurs mois. S’il se retrouvait ici, dans ce restaurant aux toilettes tapissés de papier peint plaqué or, c’était parce qu’il avait perdu à un pari stupide avec son compagnon et que le gagnant choisissait un restaurant où ils passeraient tous les deux une agréable soirée. Harry retint son rire nerveux, ne voulant pas davantage attirer l’attention sur lui. Enfin, il fallait être sérieux deux minutes : comment Blaise et lui étaient censés passer une agréable soirée dans un endroit aussi pédant qu’ici, hm ? Aucune chance que ça arrive – principalement parce que son compagnon avait déjà trente minutes de retard et que les autres clients commençaient à le regarder de travers. Harry croisa les bras sur son torse, mécontent. Non, on ne lui posait pas de lapin ! Blaise Zabini n’avait tout simplement aucun sens de la ponctualité. Et ce depuis le premier jour.
Un serveur engoncé dans son costume de pingouin s’approcha de sa table pour la seconde fois de la soirée.
« Monsieur, un autre verre d’eau ? »
Harry se retint de le regarder de travers : il n’avait même pas touché au premier verre qu’on lui avait servi.
« Non, ça ira, je vous remercie.
- Très bien. N’hésitez pas à me demander si vous désirez quoi que ce soit. »
Harry le remercia d’un sourire forcé mais l’homme avait déjà fait demi-tour. C’était bien la peine d’être venu l’emmerder.
Harry haussa les épaules. Au moins, il était plus ou moins tranquille ici: Blaise avait eu la bonne idée de choisir un restaurant moldu.
Une dizaine de minutes plus tard, Harry attrapa rageusement son verre d’eau qui faillit glisser de ses doigts tellement le cristal était lisse – et ses mains moites – et le vida d’une traite avant de le reposer sans douceur sur la table. Il était ici depuis un peu plus de quarante minutes et son rendez-vous ne s’était toujours pas montré : on allait finir par lui demander de partir pour libérer la table, il en était certain.
Soudain mal à l’aise, Harry commença à se tortiller sur sa chaise. Les autres clients avaient cessé de lui adresser des œillades crieuses – sans doute s’étaient-ils accoutumés au fait qu’on lui avait posé un lapin et leurs moqueries s’étaient taries – mais les serveurs et le responsable de la salle de restaurant lui jetaient des regards soutenus. Harry essayait de les ignorer, regardant par la fenêtre pour essayer d’apercevoir la silhouette de son abruti de compagnon. Être en retard dans une brasserie, ça allait, mais pas dans un resto chic comme celui-là…
« Par ici je vous prie » déclara aimablement un des serveurs.
Harry tourna rapidement la tête vers lui, interpellé par la proximité de la voix de l’homme. Il aurait presque pu être surpris s’il n’avait pas été aussi agacé par le retard de Blaise. Mais cet homme, là, qui s’asseyait devant lui et qui charmait le serveur d’un large sourire, ce n’était certainement pas Blaise, car Blaise Zabini n’avait pas une peau si claire, il n’était pas aussi fin, il n’avait pas le nez en pointe, il n’avait pas les yeux gris métallique et ses cheveux n’étaient certainement pas blonds.
« Je vous apporte le menu ainsi que la carte des vins » ajouta le serveur-pingouin avant de rapidement s’éclipser, laissant Harry et son vis-à-vis seuls, occupés à se défier du regard, l’un beaucoup plus à l’aise que l’autre.
« Fiches le camp Malfoy, j’attends quelqu’un » marmonna Harry, agressif.
Le sourire de Draco Malfoy s’élargit.
« Du calme Potter, c’est pour ça que je suis ici. Blaise a eu un empêchement, il m’a demandé de venir à sa place. Il ne faudrait pas gâcher une réservation dans un tel endroit ».
Harry se mit brusquement à tousser. Saisissant son verre, il le porta à ses lèvres avant de se souvenir qu’il l’avait vidé quelques minutes plus tôt. Il jeta un regard noir au verre et le reposa sur la table, mécontent. Gentleman, Draco lui tendit son propre verre qui s’était miraculeusement rempli d’eau fraîche. Harry le regarda de travers mais il ne dit rien et accepta le verre, buvant une grande gorgée d’eau. Quand Draco esquissa un geste pour récupérer son verre, Harry l’éloigna de sa main, buvant une autre gorgée avant de finalement le vider entièrement, son regard planté dans celui de Malfoy. Harry reposa enfin le verre vide. Draco avait l’air amusé par la situation.
« Bon. Maintenant tu vas sans doute me dire pourquoi mon copain t’envoie toi à notre rendez-vous, hm ?
- Oh, ton copain Potter » se moqua l’homme blond.
Harry croisa les bras contre son torse, les sourcils froncés de contrariété. C’était vrai, Blaise et lui n’étaient pas à proprement parler « en couple », mais ce n’était pas une raison pour…
« Vous êtes des sex-friend qui s’entendent diablement bien, mais il n’est certainement pas ton petit-ami ».
Draco semblait faire tous les efforts du monde pour contenir son hilarité. Harry leva les yeux au ciel.
« Je le sais, ça » grogna-t-il, « et je t’emmerde ».
Malfoy sembla se calmer un peu, affichant toujours son sourire cependant. Puis tous deux levèrent les yeux vers le serveur qui venait de se planter devant leur table et leur tendait à chacun un menu. Harry attrapa le sien, bougon, sans même dire merci, et Draco remercia chaleureusement le serveur qui lui tendit également la carte des vins. Harry attendit que le serveur s’en aille avant de se plaindre :
« Pourquoi c’est à toi qu’il donne la carte des vins, hein ? »
Draco le dévisagea et leva un sourcil, comme si la réponse était évidente.
« Ne le prend pas mal, mais entre toi qui doit probablement sortir ce costume tous les ans pour dîner à Noël chez les Weasley, et moi… Personnellement, je pense plus à lui offrir un joli pourboire qu’à me poser ce genre de question idiote ».
Harry avait une profonde envie de lui tirer la langue. Il se retint, se forçant à se comporter correctement dans un lieu comme celui-ci même si personne ne le connaissait.
Harry regarda son menu d’un œil perplexe. Si Blaise ne venait pas – petit-ami ou pas – il ne voyait pas l’intérêt de rester ici, il n’aurait certainement même pas assez d’argent moldu sur lui pour payer la note.
« Naturellement, c’est Blaise qui invite » déclara alors Draco, le nez dans les pages de son menu. « Pour s’excuser, vois-tu… Vous ne vous enverrez en l’air que le week-end prochain désormais ».
Harry ne prit pas la peine de le contredire et ouvrit son menu pour choisir son plat. Si c’était Blaise qui invitait, il pouvait même manger en face de Rusard, ça ne lui ferait ni chaud ni froid.
*
Harry avala une nouvelle gorgée du succulent Bordeaux que Draco avait commandé. Il en était déjà à son troisième verre mais il essayait de boire tranquillement, prenant le temps de déguster le vin. Mais boire doucement ne limitait pas les effets de l’alcool et l’ivresse, le repas excellent, l’ambiance bonne-enfant qui s’était progressivement installée entre les deux anciens élèves de Poudlard, rendaient la soirée agréable. Harry s’était rendu compte que la présence de Draco Malfoy était supportable. Non, sa présence est agréable, se corrigea Harry. Il but une autre gorgée de vin pour cacher son sourire derrière son verre, mais cela n’échappa pas à Draco.
« Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? »
Harry secoua la tête et se pencha en avant pour reposer son verre près de son assiette.
« La situation me fait sourire. Franchement Draco, ça fait combien de temps que nous ne nous sommes pas vu, hm ? Trois ans ? Quatre ? Je ne sais même plus… »
Le visage de Draco redevint sérieux et il resta silencieux un moment avant de finalement répondre à voix basse :
« Depuis la fin de la guerre ».
Le sourire de Harry se crispa lorsque l’image des Malfoy se tassant dans un coin de la Grande Salle s’imposa à son esprit. Évidemment, c’était la dernière fois qu’il avait vu Draco avant aujourd’hui. Il se souvint brusquement de tout, comme si son cerveau avait délibérément mis un voile sur tous les souvenirs mentionnant la guerre et Draco Malfoy. Il se souvint de Draco regardant, horrifié, Dumbledore tomber de la Tour d’Astronomie, il se souvint de sa détention au Manoir Malfoy, Draco qui prétendait ne pas le reconnaître et Draco qui essayait à peine de le repousser alors que Harry venait de lui voler sa baguette.
Sa baguette. Harry se sentit brusquement rougir. Il attrapa son verre de vin et le but entièrement, décidant qu’il ne le remplirait plus après cette gorgée. De toute façon, il avait terminé son fromage et attendait son dessert. Le vin rouge, ça n’allait pas bien avec les profiteroles, si ? Il n’en savait rien. Il n’avait vraiment aucune connaissance de ces cho…
« Je l’ai gardée tu sais » s’entendit dire Harry, regrettant presque immédiatement d’avoir soudainement parlé sans réfléchir. Gryffondor un jour…
Draco le dévisageait, intéressé. Harry soupira et reposa son verre vide sur la table.
« Ta baguette » précisa-t-il.
Draco ne bougea pas, ne dit rien, comme s’il savait déjà de quoi il était question avant que Harry ne pense même à le mentionner.
« Elle est chez moi, dans un tiroir, dans ma chambre… Je crois que je l’ai enveloppé dans un vieux pull de Poudlard ou je ne sais quoi… Enfin, elle est rangée dans mes affaires quoi.
- Pourquoi l’avoir gardée ? », demanda finalement Draco, la voix rauque.
Harry haussa distraitement les épaules, ses yeux fixant le sol en marbre.
Le serveur arriva à ce moment précis et déposa leur dessert devant eux : des profiteroles pour Harry et une mini tarte tatin pour Draco. Harry se surprit à lorgner sur le dessert de Draco, puis sur l’assiette contre laquelle il venait juste de poser ses doigts. Ses doigts longs et fins, aux ongles manucurés, brillants sous la lumière vacillante des bougies du candélabre de leur table, sa peau claire à l’aspect soyeux, la manche de sa chemise noir qui laissait apparaître son poignet aux os saillant et aux muscles dessinés… Il avait envie de glisser ses doigts sous cette manche de chemise et de la remonter le long de son bras musclé, puis caresser son épaule, son dos, son…
« Finis ton dessert Potter » ordonna soudain Draco d’une voix grave, chaude, sexy.
Une dizaine de minutes plus tard, Malfoy les faisait transplaner depuis la rue jusque chez lui, son bras enroulé autour de la taille de Harry et ses lèvres encore brillantes du caramel de son dessert caressant sa nuque, son nez enfoui parmi les cheveux noir.
Blaise avait eu raison : la baguette qu’il avait vue chez Harry la semaine passée était bien son ancienne baguette et elle était soigneusement emmitouflée dans une écharpe aux couleurs de Gryffondor. Une chance que Harry était nul pour prédire le score des matchs de Quidditch. Blaise avait donc gagné ce pari et avait réservé une table pour deux dans le restaurant moldu préféré de Draco. Malfoy sourit contre la nuque de Harry. Zabini était vraiment effrayant quand il avait raison à ce point.
Harry Potter l’a gardée. Parce que c’est celle de Draco Malfoy.
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Merci d'avoir lu :) J'espère que cette première hypothèse voux a plu. A bientôt pour la suite ! |