Cambridge, 13 décembre. Salut Harry, Qu’est ce que cela fait bizarre d’écrire ton prénom. Après des années à s’être balancé nos noms de famille, on en vient à s’appeler par nos prénoms. J’ai reçu toutes les lettres que tu m’as envoyé ces deux derniers mois et figure-toi que je les ai toutes lues. Même tes paquets avec un cd de musique, ceux avec un livre ou encore ton premier avec un « ipod ». Qu’est-ce que tu me veux ? Dans chaque lettre, tu me dis que ce que je suis en train de traverser est dur, que tu me comprends. Je sais que tu me comprends. Toi aussi tu as perdu tes deux parents. Mais je vais te dire, j’en ai rien à faire. De quel droit oses-tu m’écrire des choses pareilles ? Parce que mes parents sont morts, que je ne me nourris plus, que j’ai fait une tentative de suicide et que je manque soi-disant à mes amis, tu oses m’écrire ? Je m’en fous de leur mort à mes parents. Je n’ai pas encore ouvert la boîte à larmes. Ou à chagrin comme tu préfères. Oubliez-moi. S’il te plaît, oublie-moi. Si je suis parti, c’était pour être seul. Faire le point sur ma vie. Pas pour recevoir tes cadeaux et autres petites attentions. Je vois que même après ta victoire, tu gardes toujours ce côté du brave petit Gryffondor. Cependant, sache que le Draco Malfoy que vous avez tous connu n’existe plus. Ou du moins, il est en train de se reconstruire. J’ai appris par les journaux que la guerre a fait beaucoup de morts. Certains que je connaissais, d’autres non… Je ne veux plus rien avoir à faire avec ce monde. L’univers que nous a laissé Voldemort est mort. Tout comme mes parents, tout comme moi. Pour en revenir à tes colis, tu ne t’es pas trompé sur certains de tes présents. J’ai adoré la photo des deux maisons Gryffondor et Serpentard réunies. Septembre… Une période de ma vie qui me semble si loin à présent. A cette époque, nous ne connaissions pas la vraie vie et ses épreuves. Nous étions jeunes et inconscients. Nous la croquions à pleine dent et ne pensions pas au lendemain. A présent, je ne fais qu’y penser au lendemain. Ce qu’il adviendra de moi demain. Et un autre cadeau que j’ai aimé est ton cd de musique de Snow Patrol. Je t’en remercie mais pour les autres c’était raté. D’ailleurs je m’énerve beaucoup avec cet « ipod », je ne comprends décidément pas le fonctionnement. Excuse-moi si tu trouves cette lettre agressive, mais je ne le suis pas, enfin, j’essaye de ne pas l’être. Pour moi, ce n’est vraiment pas facile de t’écrire, tu t’en doutes. Tes lettres ont été très pesantes. Elles m’ont d’ailleurs beaucoup énervé. Que fais-tu ces vacances de Noël ? Est-ce qu’il fait aussi froid que là où je suis ? Bonne journée. Draco ___________________________________________ A suivre. ___________________________________________ |