Cambridge, température : -3°C, 18 décembre. Harry, es-tu là Harry? J'ai vraiment du mal à t'écrire. Je ne te comprends pas. Pourquoi t'obstines-tu à « t'occuper » de moi? Excuse-moi pour ma lettre. Je n'ai pas voulu être déplaisant. Je ne te réponds que maintenant car j'ai enfin trouvé le courage de te répondre. Pourquoi maintenant? Je ne sais pas moi-même. Je me plais vraiment beaucoup dans cette ville. Tant d'universités, tant d'étudiants. Tout ce que je n'ai pas envie d'être et de faire. Hier soir il a neigé. J'étais dans mon lit lorsque j'ai vu les premiers flocons à travers ma fenêtre. J'adore la neige. J'ai donc mis un manteau et suis sorti à 3 heures du matin dehors. Ca me rappelle Poudlard. Lorsqu'il neigeait je sortais. Je m'asseyais à côté d'un arbre et attendais. J'aime cette sensation de froid. Ce froid qui nous glace petit à petit, qui devient de plus en plus grand. Mais en même temps ce froid invisible. Qui dès que l'on touche un flocon, s'évapore. C'est ça de la magie. De la vraie. L'air de rien, Poudlard me manque. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'étais attaché à cet endroit. Ce grand château, plein de vie, mais en même temps si distant, si inaccessible. Cependant, je sais que je n'aurais pas supporté une année de plus. Je ne me comprends pas. Je t'ai dit que je changeais, mais je ne suis plus sûr de rien. Je me sens changer. Je ne sais pas ce que je suis devenu. Ai-je vraiment changé? J'aime toujours les glaces à la menthe, la nuit, écouter la pluie et le crépitement du feu dans l'âtre. J'aime toujours les mêmes couleurs (et j'aime le rouge! Cela se voit que tu ne m'as pas vu affublé d'un gros pull en laine rouge vif!). Peut-être est-ce ma vision du monde qui a changé? Voir des gens souffrir, mourir, vivre, s'aimer. Est-ce que cela fait mûrir? Tu vois, je commence petit à petit à me confier à toi. Je trouve que t'écrire me libère d'un poids. Tu penseras sûrement que c'est ridicule. Sais-tu que je t'ai envié durant notre scolarité? Certes, j'avais des parents, très -trop- présents dans ma vie, mais je ne me basais que sur eux. Toi, tu avais tes amis. Ta seconde famille en quelque sorte? Quant à moi, je n'avais que deux seuls véritables amis. Le reste n'était qu'une cour. Seuls Blaise et Pansy me comprenaient. Après avoir joué son rôle d'amoureuse, Pansy s'est enfin résignée à voir la vérité en face. Blaise était mon meilleur ami. Sous ses airs de Serpentard, se cachait un garçon hors du commun. Mon coeur s'est brisé lorsqu'il est mort. Comme quoi, toutes les personnes que j'aime semblent vouloir me fuir. Me fuiras-tu un jour Harry? Même si cela me fait bizarre de te demander ça, est-ce que dans ta prochaine lettre, tu pourras me donner des nouvelles de Pansy? Qu'est-ce qu'elle devient, que fait-elle maintenant que nous ne sommes plus là, maintenant que je l'ai lâchement abandonné... Harry, tu pourras te confier autant que tu veux. Cette correspondance sera comme notre journal intime. Sauf que l'on se répondra. C'est comme si nous crions au bord d'une falaise et que l'écho nous revenait avec des réponses à nos questions les plus intimes. Sache Harry, que toi aussi tu me manques. Je suis assez contradictoire comme garçon. Tu me manques, et cela m'agace. Le fait que tu m'aies dit que je te manquais m'a fait réalisé que toi aussi tu me manques. Comment puis-je manquer à des personnes? Dis-moi, comment vont tes amis? Est-ce qu'ils sortent enfin ensemble? Et toi? As-tu une petite amie, Ginny Weasley par exemple? Je me permets de te faire une bise glacée Harry, Draco P.-S. : J'ai adoré ton cd! Tu commences à connaître mes goûts faible Harry. Je te joins à ma lettre une carte postale de Cambridge enneigé. J'espère qu'elle te rendra plus fort. P.-S. : Comment va Rogue? Toujours aussi méchant avec toi? P.-S. : Je me suis acheté un ordinatour. Un vendeur m'a expliqué que pour que l'ipod marche, il me fallait cet engin. Les moldus ont vraiment de drôles d'invetion! ___________________________________________ A suivre. ___________________________________________ |