Cambridge,

 31 décembre.

Harry mon ami,

Je réponds à ta lettre avant de sortir faire la fête. Et oui, je sors ce soir. Je vais à une fête organisée par le couple dont je t'ai parlé! Cependant, je pense ne pas toucher une goutte d'alcool.

A propos de ta lettre, je t'en ai voulu tu sais. Je t'en ai voulu énormément. C'est une des raisons pour lesquelles je suis parti. Je n'aurais pas supporté de te voir. Toi qui m'avait enlevé ma mère.

C'est aussi pour cela que je ne répondais pas à tes lettres. Le manque de courage de t'écrire n'était qu'une excuse. C'est pour cela que je ne t'ai répondu qu'en décembre. Il m'a fallu tout ce temps pour accepter que ce n'était pas ta faute.

Ma mère savait ce qu'elle faisait. Sa vie ne lui plaisait pas je le savais. Si tu gagnais, elle était sûre qu'au moins mon père irait en prison. Tandis que si tu mourrais, les Ténèbres se seraient emparées de notre univers. Et elle ne voulait pas ça.

Et puis, autant mourir en protégeant notre Sauveur plutôt que de mourir du côté des traîtres.

Ma mère me manque. C'était une personne très douce, attentive à tous mes besoins. Elle était la seule personne à part Blaise et Pansy à qui je pouvais me confier. Tu imagines bien que je ne parlais que très rarement à mon père.

Ce n'est pas une mauvaise chose qu'il soit mort. Il a préféré mourir avant son jugement. C'est un lâche. Il l'a toujours été. Je l'ai détesté pour ça.

Je n'ai fait que le détester. Ce n'est pas normal de ne ressentir que de la haine pour son père hein? Pourtant c'est mon cas. Depuis mes 14 ans je le hais profondément.

Depuis que je l'ai vu frapper ma mère, depuis qu'il voulait m'entraîner du côté de Voldemort, depuis qu'il était aux pieds de cet être infâme. Lui qui se disait si fier de sa personne, il n'était capable que de lécher les bottes d'un monstre.

Je ne le regrette pas. Il n'a fait que nous faire souffrir.

Tu sais, j'ai surmonté la mort de ma mère à présent. C'est vrai que je t'accusais de l'avoir tué. Toi le Potter si parfait, le garçon que tout le monde aime. Je te jugeais que sur des apparences et des rumeurs. Je ne te connaissais pas.

J'étais furieux que tu oses m'écrire aussi. Tu as dû le comprendre dans ma première lettre.

Je ne t'ai répondu la première fois que pour évacuer ma colère un minimum. Puis, l'un comme l'autre nous avons aimé nous écrire. Ce qui est agréable avec toi c'est que je peux parler de tout et n'importe quoi. Je te parle de sujets graves qui nous touche, nous ont blessé, nous font souffrir mais en même temps je te parle de banalités.

Pour ma sortie de ce soir, je n'ai fait qu'accepter l'invitation. Je n'ai aucunes envies de m'amuser.

J'en ai marre Harry. De tout. Des gens. De moi. De toi. De Cambridge et toutes ses universités. De l'Angleterre. Je ne te parle même pas de ce monde. Je n'ai qu'une envie : partir loin d'ici et aller sur une île déserte afin arrêter le temps.

Tu pourrais venir toi. Même si c'est pour des visites. On se baignerait, on pêcherait, on ferait du feu sur une plage de sable fin, on discuterait tranquilement en regardant l'horizon infini. J'AI ENVIE QUE TU SOIS LA, MERDE ! J'ai envie de t'embrasser.

T'as intérêt à me répondre Harry. Et pas par un mini-message de bonne année. Je veux les deux. La grande lettre où tu me parles et me bouleverses, et le mini-message pour la nouvelle année.

Je t'embrasse les mains,

Draco

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A suivre.

Je poste une lettre ce soir,

Car demain je pourrais pas :(

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