Poudlard, 3 février. Mon Draco, Je ne quitte pas ta dernière lettre. Tes mots s'inscrivent dans le silence de ma chambre. Depuis hier, un fils s'est tendu à nouveau. Tendu vers l'extérieur, vers la vie, vers toi. Il en profite d'ailleurs pour fermer la porte me reliant au silence qui était comme un cauchemar sans fin. Tout à l'heure nos amis sont venus. Et je me suis senti à nouveau Harry. Je suis Harry grâce à Draco. Le passé s'éloigne peu à peu de moi. Il me fait moins peur et ce goût de nausée qui m'envahissait chaque fois que j'y pensais s'affaiblit. Je ne veux plus repenser à comme j'étais avant. Mais tu me manques. Ton soutien me manque. C'est toi qui redressait mon dos douloureux et qui le soulageait. Toi seul qui passait sur mon visage une serviette humide pour mouiller mes lèvres trop sèches. C'est toi qui parlais pour moi quand j'étais sans force ou qui m'écoutais lorsque j'essayais de parler avec des mots déformés par ma mâchoire abîmée. Maintenant je suis moins faible. Tu m'as rattaché à la vie, à l'existence. Cependant, je t'ai fait mal, très mal. Tu as eu beaucoup de courage pour me sourire, m'encourager, avoir l'air de rien. Comme quoi, les Serpentards sont plus courageux qu'on ne le pense. Tu m'accompagnes de loin à présent. Depuis tellement longtemps. Je t'ai vu plongé en premier. Je n'ai fait que te suivre. Il est cinq heures moins vingt. Pomfresh vient de m'amener un verre de lait et une glace à la menthe (ta préférée). Tiens bon toi. Pour moi et pour toi. Cours pour moi, rigole pour moi, respire pour moi. Je t'embrasse, Harry ___________________________________________ |