Hermione se recoucha sans pour autant arriver à s'endormir. En effet, trop d'interrogations se bousculaient dans sa tête. Elle pensait à Drago bien sûr, mais également à ses amis de toujours. Elle aurait tant voulu leur raconter l'incroyable histoire qu'elle était en train de vivre avec le Serpentard, malheureusement ils ne l'accepteraient pas. Elle se sentait désespérément seule.

Ce matin-là, elle se leva les traits tirés et contrariée d'avoir passé une si mauvaise nuit.
Elle descendit dans la salle commune où elle croisa Neuville qu'elle salua :

- Salut Neuville.

- Salut, répondit l'intéressé d'un glacial.

Hermione n'y prêta pas attention. Après tout, les effets de la potion des Serpentards ne s'étaient peut-être pas encore dissipés.
Elle se rendit ensuite à la grande salle où l'attendaient Ron et Harry.

- Salut Hermione ! lança Harry.

- Salut Mione, imita Ron.

Hermione les gratifia d'un signe de tête avant de s'asseoir à leurs côtés.
Elle déjeuna sans dire un mot, si bien que le rouquin demanda :

- Ca va Mione ? Bien dormi ?

- Oui, pourquoi ?

- Ben t'as une mine de déterrée et tu n'as pas dit un mot de tout le petit-déjeuner, continua-t-il.

- Non ça va, je vais bien.

- T'es sûre ? Si quelque chose…

- Ron ! lança-t-elle exaspérée. Je vais bien, d'accord !

- Ok, c'est bon. Pas la peine de t'énerver !

- Au fait, demanda Harry à Hermione, il ne se trame plus rien du côté des Serpentards ?

- Comment veux-tu que je le sache ? répliqua-t-elle.

- T'étais au courant pour la potion, non ?

- Oui, et alors ?

- Ben, ton ami mystérieux t'a peut-être donné d'autres infos, ironisa Ron. Au fait tu ne veux toujours pas nous dire de qui il s'agit ?

- Non ! Pour la simple et bonne raison que ça ne vous regarde pas.

Elle se leva et quitta la table. Toute ces questions l'énervaient. D'un autre côté, elle aurait tellement aimé pouvoir tout leur dire.

Elle quitta la grande salle d'un pas vif, bousculant au passage quelques Serdaigles.
Dans le couloir, elle rencontra Ginny et lui empoigna le bras, l'entraînant malgré ses cris d'indignation vers la bibliothèque.

Comme Hermione l'avait prévu, les lieux étaient déserts et les deux jeunes filles s'installèrent.

- Hermione ! Est-ce que tu peux me dire ce qu'il te prend ? Tu es devenue dingue ou quoi ?

- Non, pas encore, mais ça ne saurait tardé.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je ne t'avais jamais vue dans un tel état !

- Tu peux garder un secret ? Il ne faut surtout pas qu'Harry et Ron soient au courant !

- Tu sais bien que tu peux tout me dire. C'est si grave que ça ?

- Tu te souviens de notre conversation dans le parc ?

- Le jour où tu t'es énervée contre Harry et mon frère ?

- Oui. Tu te souviens de ce que je t'ai dit au sujet de Malefoy ?

- Que tu l'avais embrassé ?

- Non pas ça, je t'ai dit que je n'étais pas amoureuse de lui.

- Je sens que je ne vais pas aimer ce que tu vas me dire.

- Je me suis trompée Ginny. Je l'aime !

- Hermione, c'est de Drago Malefoy qu'il s'agit ! Tu t'en rends compte, j'espère ?

- Evidemment ! J'ai peur qu'il se serve de moi et pourtant je l'aime plus que je ne saurais le dire. Et puis il y a aussi Harry et Ron. Ce sont mes amis et je ne veux pas les perdre.

- Je ne sais pas quoi te dire. C'est si compliqué tout ça. Mais si tu veux un bon conseil, ne dis rien aux garçons tant que tu ne seras pas certaine des intentions de Malefoy. Quant à moi, je ne leur dirais rien.

- Merci Ginny. Je sais que je t'en demande beaucoup.

- On est amies, non ?

- Oui. Mais tu devras mentir à Harry !

- Ce n'est rien, tu en ferais autant pour moi.

- Merci encore.

- Pas de quoi.

Elles quittèrent la bibliothèque pour rejoindre leur salle de cours respective. Hermione avait retrouvé sa bonne humeur : elle avait enfin pu partager son lourd secret.