Lorsqu'ils arrivèrent à la tour d'astronomie, ils furent surpris de trouver leur ami Neuville dans l'escalier, juste sous la trappe qui menait à leur salle de classe. - Salut Neuville! lança Harry. Ne me dit pas que Trelawney t'a mis à la porte ! - Bien sûr que non, répondit le jeune homme, c'est bien le dernier prof à faire une chose pareil ! Non, en fait elle a eu un malaise et elle ne saurait pas donner cours. -Un malaise ! s'inquiéta Hermione. Que s'est-il passé exactement ? - Ben, on sait pas vraiment. Mais y en a qui raconte qu'elle aurait annoncé une prophétie. Mais, c'est Malefoy qui a lâché ça, alors je suis pas sûr que ce soit vrai. Je ne sais rien de plus, Macgonagall m'a dit de rester ici et de prévenir tous les élèves de l'annulation du cours. - Venant de Malefoy, ça doit encore être un des ses sales petits tour de vipère ! gronda Ron. Quoi qu'il en soit, j'ai pas envie de redescendre toutes ces marches. Vous avez qu'à y aller, moi je vais tenir compagnie à Neuville. - Comme tu voudras, répondirent en chœur Harry, Ginny et Hermione avant de redescendre l'escalier. *** - On fait quoi maintenant ? demanda Ginny. - Je pensais qu'on pourrait retourner dans le parc, qu'en dis-tu Hermione ? - Allez-y sans moi, j'ai pris du retard ce matin et je préfère aller réviser à la bibliothèque. - Ok ! Tu viens Harry ? - Oui ! A plus tard Hermione - A plus tard ! Hermione les regarda s'éloigner et lorsqu'ils eurent finalement disparu, elle se précipita dans l'escalier. Mais au lieu de remonter vers la bibliothèque, elle descendit dans les ténèbres des cachots. Si une nouvelle prophétie à propos d'Harry avait vu le jour, il fallait qu'elle le sache ! Arrivée devant la sombre porte, elle prononça le mot de passe et pénétra dans l'immense salle commune. Comme elle s'y attendait, il n'y avait personne. Tout le monde était dans le parc à profiter du beau temps. Seul un Drago Malefoy, nonchalamment installé dans le canapé, la transperçait de son regard d'acier. - Je t'attendais Granger. Assieds-toi ! Son ton cinglant glaça le sang de la jeune fille, qui s'assit aussitôt. Elle avait l'impression d'être comme tous ces Serpentards qui n'osaient pas broncher devant lui et qui exauçaient chacun de ses caprices. Elle attendit simplement qu'il prenne la parole. Puis après un long moment d'indifférence de la part de son interlocuteur muet, elle se décida enfin : - Drago ? Il leva les yeux sur elle et se redressa. - Drago, sais-tu ce qui est arrivé à Trelawney ? On raconte qu'elle a annoncé une prophétie. - Comment veux-tu que je le sache Granger ? Je ne suis pas médium ! - Pourtant, il paraît que c'est toi qui as lancé cette rumeur. C'est un mensonge, n'est-ce-pas ? Il esquissa un sourire tout en la fixant du regard. - Pourquoi poses-tu la question, si tu connais déjà la réponse, fillette ? - Ne m'appelle pas comme ça, Malefoy ! - Tu préfères sans doute sang-de-bourbe ! - Ne joue pas à ce jeu-là, ou tu risquerais de le regretter ! Elle s'énervait de nouveau, serrant les poings à s'en faire saigner les paumes. - Calme-toi Granger. En fait, je voulais juste m'assurer que tu n'avais pas oublié ma proposition. Ca lui était en effet sorti de la tête. Et à vrai dire, elle n'avait pas vraiment envie de penser à ça en ce moment. Elle se remémora sa dispute avec ses deux meilleurs amis, elle était un peu confuse. Ses amis s'éloignaient d'elle, et ça, ça lui faisait perdre toute confiance en elle. - Granger. Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas vu le grand blond s'approcher et se pencher au-dessus d'elle. - Quoi ? - Ma proposition, c'est oui ou c'est non ? - Malefoy, rentre-toi dans le crâne que je ne coucherai jamais avec toi ! - Alors c'est non ? - Définitivement non ! - tant pis pour toi, tu ne sais pas ce que tu perds. - Pas grave, je ferais avec ce que j'ai. - Tu ne parle pas de Weasmoche j'espère. - Ron est quelqu'un de bien ! - Oui, bien sûr, j'avais oublié qu'il s'était précipité pour te sauver quand tu étais en train de te changer en glaçon. Elle ne répondit pas, sachant pertinemment qu'il avait raison. Elle avait une irrépressible envie de pleurer. - Hé ! Granger ! - Quoi ? Le ton était plus tranchant qu'elle ne l'aurait voulu. - Rien, laisse tomber, dit-il en s'éloignant. Ca ne sert à rien d'en parler si tu refuse de voir la vérité en face. - Drago ! Attend ! Elle se précipita sur lui, encerclant la taille du jeune homme de ses bras tremblants. - Qu'est-ce tu attends, pensa-t-elle. Serre-moi dans tes bras. Et, comme en réponse à cette pensée, il passa ses bras autour des épaules de la jeune fille qui fondit en larmes. - Tu exagères, ce n'est quand même pas si dramatique que ça. - Tais-toi. Je te préfère quand tu la ferme. - Comme tu veux. Ils restèrent dans les bras l'un de l'autre un long moment, puis il l'éloigna légèrement de lui, prit son visage dans ses mains et l'embrassa tendrement. C'est une Hermione pas vraiment surprise qui répondit à ce doux baiser. Elle avait à présent les mains posées sur la taille de son compagnon imprévu et ses pieds se décollaient légèrement du sol pour pouvoir atteindre la bouche tant désirée. Mais contre toute attente, il desserra son étreinte et s'éloigna de la jeune fille. - Il vaut mieux arrêter ça tout de suite, Hermione. Ca ne nous mènera nulle part. - Comment ça ? C'est toi qui m'embrasse, et maintenant tu me repousse ! Faudrait savoir ce que tu veux ! - Je pourrais te dire la même chose ! Quand je t'embrasse, tu aime ça, mais si j'en demande plus, tu me repousse ! - Ah non ! On ne va pas revenir là-dessus ! Elle voulu partir, mais il l'attrapa par le poignet et la plaqua contre le mur. - Où crois-tu aller comme ça ! Tu ne pourras pas m'éviter éternellement ! - Oublie-moi un peu, Malefoy, murmura-t-elle. - Jamais ! lança-t-il, puis plus calmement : Je sais ce que tu pense de moi. Et tu as raison. Je suis un monstre, prétentieux et arrogant, un enfant gâté doublé d'un assassin. - Je n'ai jamais p… - La ferme ! Il avait crié, une étincelle de fureur dans le regard. - C'est ce que vous pensez tous, même si c'est Rogue qui a tué Dumbledore, c'est de ma faute et, à vos yeux, ça fait de moi un assassin ! Mais tu sais quoi ? Le monstre que je suis a aussi des sentiments ! Je souffre autant que vous quand on m'insulte ou qu'on se moque de moi, et quand la fille que j'aime me repousse, tu n'imagine même pas à quel point ça fait mal ! Tu crois peut-être que j'ai demandé à être le fils d'un mangemort et à en devenir un, tu crois que j'ai voulu tout ce qui m'arrive ! Hermione ne savait plus quoi dire ! La petite miss je-sais-tout de Poudlard venait, pour la première fois, de se faire rabattre le caquet. Jamais elle n'aurait pensé que cet être vil et méprisable, pouvait ressentir des sentiments humains. - Je ne suis pas celui que tu crois. Je regrette tout le mal que j'ai pu faire autour de moi, mais quand on est le fils de Lucius Malefoy, on n'a pas vraiment le choix, c'est souffrir ou faire souffrir. Elle en avait le souffle coupé : Drago Malefoy se confessait à elle, une sang-de-bourbe, comme il disait. Elle avait du mal à y croire. D'autant plus qu'il ne quittait pas son masque d'indifférence pour la cause. Il continuait à la regarder silencieusement de ses yeux froids et insensibles. - Drago, je suis désolée. Je ne savais pas que tu souffrais autant, sinon je… - Tu n'aurais rien fait. Tu aurais continué à vivre ta petite vie avec tes amis sans te soucié de moi. Mais la roue tourne Granger, et à présent que tu es sur mon territoire, tu as besoin de moi ! - Je ne vois pas pourquoi j'aurais besoin de toi, mes amis… - Tes amis t'abandonnent ma belle ! Et c'est pas prêt de s'arranger, pas tant qu'ils seront à Serpentard en tout cas. - Comment ça ? Explique-toi ! - Non, répondit-il en se détournant d'elle. - S'il-te-plait Drago. - Non. Il alla s'asseoir dans le canapé et elle le suivit. - Drago ? - On a rien sans rien Granger, et toi tu sais ce que je veux. - Je ne le ferais pas. Et si tu m'aimais vraiment, tu arrêterais tes chantages stupides et respecterais mon choix ! - Qui a dit que je t'aimais ? - Toi, tout à l'heure ! - Oh ! Quand je t'ai parlé de la fille que j'aimais, tu as cru que c'était toi ? Désolé de te décevoir mais tu n'es pas mon genre. A la limite pour une nuit. Mais pour la vie, non merci ! - Cette fois, c'en est trop Malefoy ! De toute façon, la fille que tu aime ne risque pas de vouloir de toi tant que tu te conduiras comme le dernier des crétins ! Elle s'enfuit en courant, à la fois triste et en colère. Elle y avait cru, sans vraiment savoir pourquoi. Dans le canapé, Malefoy sourit tristement. - De toute façon, la fille que j'aime ne veut pas de moi, tout simplement. |