L'heure de la pause était arrivée lorsqu'elle sortit enfin de sa chambre.

A son grand soulagement, elle constata que Drago n'était plus là et décida de rejoindre Ron, Harry et Ginny dans le parc où ils avaient l'habitude de se rendre tous ensemble lors des pauses.

Elle se sentait plutôt bien malgré sa mésaventure et le fait qu'elle doive porter l'uniforme des Serpentards.

A son passage les regards se tournaient vers elle.
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Elle avait tant changé en six ans à Poudlard : la petite sauvageonne d'autrefois était devenue une superbe jeune femme.
Ses longues jambes fuselées en faisaient soupirer plus d'un, et ses longs cheveux châtains, à présent lisses, sentaient bon la vanille.

Elle s'approcha sans un mot de son groupe d'amis et s'assit à coté de Ginny.
Le silence commençait à se faire long, si bien que Ron finit par prendre la parole :

- M'enfin Hermy! T'étais où?

A ces mots, le sang d'Hermione ne fit qu'un tour. Il avait le culot de lui demander ça!

- Où j'étais? cria-t-elle en se levant d'un bond. Et toi Weasley? Et toi aussi Potter! Vous étiez où pendant que j'étais en train de mourir de froid?

- Je… je… je ne suis pas sûr de comprendre, balbutia Ron.

- Oh que si ! Tu as très bien compris! J'ai failli mourir ce matin, et aucun d'entre vous n'est venu me secourir! C'est à Drago que je dois d'être encore en vie! Lui, au moins, il était là! Ce n'est pas comme certains!

Elle se rassit et tenta de reprendre son souffle. Jamais de sa vie elle n'avait parlé aussi vite, et d'une seule traite. Ses amis, quant à eux, la regardais de biais, n'osant plus ouvrir la bouche. Seule Ginny osa adresser la parole à Hermione:

- Hermy, je suis désolée, si j'avais su…

- Ne t'en fais pas, la coupa son amie, Ce n'est pas à toi que j'en veux, mais bien à ces deux abrutis

- Hermy, se défendit Ron, on pensait qu'après ce qu'il s'était passé hier soir, tu avais besoin d'être un peu seule. C'est pour ça qu'on est pas venu te voir.

Hermione se remit alors à crier de plus belle:

- Pour être seule, j'étais seule! Quand je pleurais sous mon arbre et quand je me suis endormie devant la porte de la salle commune parce que je n'ai pas le mot de passe, et encore quand j'ai manqué de mourir dans la seule de bain!
Si Drago n'avait pas été là… C'est lui qui m'a consolée, et qui m'a donné le mot de passe. C'est lui qui m'a sauvée ce matin!

Folle de rage, elle se leva brusquement et s'éloigna du petit groupe, suivie de près par Ginny.
Arrivées à l'abri d'éventuelles oreilles indiscrètes, elle s'arrêtèrent et la rouquine prit la parole en premier :

- Hermy! Pourquoi tu leur as menti? Malefoy ne t'a pas consolée et pour le mot de passe, ce n'était qu'un ignoble chantage!

- Je sais, mais je n'ai rien trouvé de mieux pour qu'ils comprennent leur erreur.

- Si tu veux mon avis, le message est bien passé. Un peu trop bien même! Cette fois, Malefoy ne t'embêtera plus? Ils ne tolèreront même pas qu'il te regarde.

- Ginny, je l'ai embrassé.

- Je sais, tu me l'as dit ce matin.

- Non, je l'ai embrassé une deuxième fois.

- Hein! Mais quand ça?

Et Hermione lui raconta alors tout ce qui était arrivé dans la matinée.

- Tu as perdu la tête ou quoi? On embrasse pas quelqu'un comme ça, juste pour le remercier!

- Je ne sais pas trop ce qui m'a pris. Je devais encore être sous le choc.

- Hermione, ne m'en veux pas, mais il faut que je te pose une question.

- Vas-y.

- Es-tu amoureuse de Malefoy?

- Quoi! Moi, amoureuse de cette sale fouine, ce serpent venimeux, ce pervers! Jamais de la vie!

- Tant mieux! Tu me rassure! Oublions cette histoire et allons rejoindre les garçons. Tu ne peux pas leur faire la tête éternellement, et en plus, tu t'es plutôt bien vengée!

- Tu as raison, allons-y.

***

- On aurait du être là, dit Harry d'une voix honteuse, pardonne-nous Hermione.

- Mais bien sûr que je vous pardonne. Oublions donc tout ça. L'important est que je m'en soit sortie indemne.

- Mouais, grogna Ron, grâce à Malefoy.

- Ronald! gronda sa sœur.

- D'ailleurs, reprit-il, quand on parle du loup.

- Alors, les minus, toujours fourrés ensemble.

- Et toi la fouine, répliqua Ron en se postant face à son rival, tes chiens de garde t'ont abandonné, on dirait. Ca va ? T'as pas trop peur tout seul?

- De toi? Aucun risque, vermine.

- T'as pas l'air plus convaincu que ça, serpent!

- Sssssss! siffla le Serpentard. Le jour où j'aurais peur de toi, ta mère sera un canon de beauté.

- Tu peux parler avec la mère que tu te paye, fils de taulard!

- C'est toujours mieux que d'être le fils d'un clochard!

Le ton commençait à monter et Hermione décida de mettre fin à la querelle avant qu'une catastrophe ne se produisent:

- Ca suffit maintenant! On dirait vraiment deux gamins prépubères!

Piqué au vif dans son amour-propre Drago recula d'un pas:

- Je vais t'épargner pour cette fois Weasmoche? Mais ne t'avise plus de te retrouver sur ma route. Quand à toi Granger, on va bientôt avoir une petite conversation tout les deux.

Et il s'en alla sans se retourner.

- Pour qui il se prend celui-là!

- Arrête Ron! Ca ne sers à rien!

- Je sais bien, Gin, mais c'est plus fort que moi! Il m'énerve!

- Dites, intervint Hermione, Je vous rappelle qu'on a cours! On devrait y aller!

- Oh oui! Ironisa Ron. Allons donc en cours avec nos amis les vipères!

Et ils mirent en route pour la tour d'astronomie.