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Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
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    Chapitre 10     Les chapitres     29 Reviews    
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Dimanche 16 Décembre

Une petite suite pour ceux qui lisent encore :) 

 

Dimanche 16 Décembre

09h52

            J’avais à peine les yeux ouverts ce matin que l’on m’a poussé à venir prendre un petit déjeuner en famille. A la même table que moi, juste en face, mon père en peignoir et ma belle-mère en nuisette semblent vivre sur un petit nuage. Le couple est plutôt mal assorti : Lucie est magnifique, même le matin au réveil, surtout comparée à mon père dont les cheveux bruns commencent à se parsemer. Dans son costume de Proviseur de lycée, il parait quand même plus sérieux que ce matin, en bas de pyjama et peignoir.

- Et si tu mangeais autre chose que des céréales ? Ce n’est pas assez nourrissant, souligne mon paternel alors que je suis encore un peu endormie au-dessus de mon bol. Il ne m’en faut pas plus pour m’énerver :

- Occupe-toi de ton café…

- Jeune fille, ne me manque pas de respect, une fois suffit, je n’ai toujours pas pardonné ton esclandre dans la cour la semaine passée…

- Si tu évitais d’essayer de t’introduire dans ma vie, ça ne serait pas arrivé, je déclare sur un ton docte.

- Je suis ton père ! crie-t-il en se levant, sa chaise repoussée de quelques dizaines de centimètres. Je me redresse moi aussi sur mes pieds pour cracher :

- Ah bon ? Tu t’en souviens maintenant ?

- Tu me passes le pain s’il te plait mon cœur ? demande innocemment Lucie tout en continuant à manger du fromage blanc comme si rien ne se passait. Vous êtes drôlement bruyant ce matin… Et après on dit que ce sont les femmes enceintes qui ont des soucis avec leurs hormones.

            Instantanément, je constate un changement dans l’attitude de mon père. Il se rassoit près de sa femme et lui donne ce qu’elle avait demandé.

- Excuse-moi Lucie, je ne devrais pas m’énerver comme ça…

Je n’avais encore jamais entendu mon père demander pardon : ni quand il a quitté ma mère après avoir été accusé d’adultère, ni quand il a claqué la porte de la maison juste sous mon nez en partant et encore moins le jour de leur divorce où j’avais pleuré si fort…

            Je n’ai pas fini mon bol, mais n’ayant plus faim, je me lève de table et les laissent en couple.

 

10h13

            Mon père et ma mère n’ont vraiment pas le même train de vie. Depuis le divorce, le niveau de vie chez nous a baissé, avant le divorce, nous vivions dans une grande maison non loin de mon appartement. Aujourd’hui, mon père habite dans son lycée, ayant réaménagé d’anciennes combles au-dessus de l’internat pour en faire un énorme appartement. Cinq chambres, six salles de bain, un salon salle-à-manger faisant presque la même taille que le réfectoire du lycée, l’espace ne manque pas.

            Dans la salle de bain attenante à ma chambre, même ma respiration fait écho. J’ai quand même l’envie de brancher la radio avant d’entrer dans une grande cabine de douche avec jet d’eau et petit siège pour s’asseoir. Si le lieu où je dors est dans les tons orangés criards qui m’indisposent, la salle de bain allie le noir et l’argent assez subtilement pour que l’ensemble ne soit pas trop sombre.

            L’eau qui glisse sur ma peau me fait un bien fou, nettoyant en même temps la colère que j’ai contre mon père. Mais maintenant que la fureur est apaisée, je me souviens que Joshua est parti depuis vendredi soir à Valencienne et qu’il ne m’a pas encore appelé ce matin… Je m’inquiète de le savoir si loin, encore plus maintenant que je sais ce que sa mère a pu faire par le passé. L’angoisse est encore pire quand je suis loin de chez moi, où ses affaires sont là pour me rassurer. Même le fait de m’occuper de Lex aurait pu m’apaiser.

            Une serviette enroulée autour de la poitrine pour cacher ma nudité, je retourne dans ma chambre pour m’habiller quand je me rends compte que mon portable vibre sur le lit. Allongée d’un saut, je le récupère :

- Joshua ? je réponds.

- Et si ce n’était pas moi ?

- Mais comme c’est toi…

Je le taquine, soulagée de sentir sa voix détendue. Me redressant sur le lit, je l’entends me demander :

- Alors chez ton père ?

- Comme d’habitude… et toi avec ta mère ?

- Pas de soucis, je suis chez elle en ce moment. Le week-end se passe comme d’habitude : surprotection et crise de larme quand je lui dis que je suis assez grand pour m’occuper de moi tout seul.

- Vivement que tu rentres…

- Ce soir, 19h44 à Gare du Nord mon cœur.

- J’y serais, promis.

 

11h33

            Faire ses mathématiques sans Joshua, c’est comme verser un liquide dans une bouteille sans entonnoir : ça déborde de partout, prends trop de temps et fini par agacer. Mon crayon de papier mâchouillé avec beaucoup d’application peut en témoigner, il est la victime innocente d’une équation. Bon, avec le directeur du lycée à côté, normalement je ne devrais pas manquer de ressources, seulement un froid intersidéral semble souffler entre nous. Quand je suis allé récupérer un verre de jus tout à l’heure, j’ai cru mourir geler par un regard glacial. Et puis honnêtement, je ne lui aurais jamais fais le plaisir de lui demander un service. Alors que je suis allongée sur le ventre, mon livre et mes feuilles étalées devant moi au milieu du lit, les écouteurs de mon mp3 dans les oreilles, je n’entends pas Lucie frappée à la porte et entrée.

            En posant sa main sur mon épaule, elle me fait sursauter et la musique s’échappe de mes oreilles  en même temps que mes écouteurs.

- Tu as un visiteur… m’annonce-t-elle.

Je la regarde sans comprendre : qui peut bien venir me voir chez mon père ? Puis je remarque derrière elle, sur le pas de la porte, une silhouette que je connais bien : Julien me regarde l’air un peu surpris de me trouver là.

- Bonjour ! me salue-t-il en entrant alors que ma belle-mère retourne à ses occupations.

- Salut ! Tu n’es pas rentré ce week-end ?

Je me redresse sur mon lit, remontant les bretelles de mon débardeur noir tout en essayant de cacher mon nombril dévoilé par le jean taille baisse.

- Si mais je dois déjeuner avec Marie-Line… C’est elle qui m’a dit que tu passais le week-end chez ton père, et comme je sais que tu détestes ça, je me suis demandé si tu voulais venir avec nous.

J’hésite, jouer la duègne ne m’intéresse pas vraiment. Surtout maintenant que je sais qu’ils sont allés assez loin pour se fixer un rendez-vous. Prête à répondre, il me devance en m’assurant :

- Marie-Line m’a dit que tu voudrais peut-être nous emmener dans le restaurant de fondue dont tu lui as parlé. J’ai cru comprendre que tu lui manquais.

Cela veut sans doute dire qu’elle a donné son accord pour que je vienne.

- Je me change et j’arrive.

 

12h52

            Mes yeux croisent ceux de ma meilleure amie, assise en face de moi à la table. Nous venons de finir le repas, succulent comme d’habitude dans ce restaurant. Julien assis à côté d’elle ne semble pas encore avoir remarqué que Marie-Line et moi avons la faculté de discuter sans échanger un seul mot. Quand elle se lève pour aller aux toilettes, c’est presque naturel de la suivre.

            Une fois dans la petite pièce réservée aux femmes, nous soupirons toutes les deux. Nos regards se croisent et nous explosons de rire.

- Je suis vraiment contente que tu sois venue, me déclare-t-elle.

Les joues rouges, l’air heureux, elle est magnifique. Et puis la robe noire qu’elle a mise pour l’occasion lui va vraiment bien. J’en viens à regretter sérieusement d’être venue.

- Je sais à quoi tu penses, devine mon amie. C’est moi qui ai insisté pour que Julien vienne te chercher. En fait, j’étais très nerveuse à l’idée de sortir déjeuner avec lui.

- Ce n’est pas la première fois que tu sors avec un garçon !

- Non, mais je n’en ai jamais invité moi-même.

Elle ressemble presque à une petite fille, attendrie, je la prends dans mes bras :

- Il te plait vraiment ce garçon hein ?

- Pourquoi faut-il que je tombe sur un mec merveilleux amoureux de toi…

Sa voix tremble, ça me fait mal. Parce que c’est un peu de ma faute si elle ne peut obtenir le cœur de Julien. Alors, je me sépare d’elle puis lui prends les mains dans les mienne pour la rassurer :

- Un jour il se rendra compte que  tu es bien mieux que moi je t’assure ! Et puis s’il a accepté de venir aujourd’hui, c’est bien qu’il a décidé de faire une croix sur tout ça non ?

- J’espère que tu as raison, sinon je pourrais toujours devenir une vieille fille aigrie jalouse de sa meilleure amie.

 

14h34

            Nous sommes dans la voiture de Julien. Ils nous ramènent tous les deux au lycée. Marie-Line a insisté pour qu’il ne la ramène pas jusqu’à chez elle. Sans doute avait-elle peur qu’il me dépose d’abord puis qu’ils restent seuls tous les deux. Franchement, pour faire évoluer leur relation, être effrayé par le face à face n’était pas un atout

- Elle n’est pas à l’aise avec moi n’est ce pas ? s’amuse mon voisin.

- Ne te moque pas…

- Je trouve ça mignon. Elle est vraiment adorable.

- Mais ?

- Tu sais, on ne t’oublie pas si facilement. J’essaie pourtant. Parfois quand je discute avec elle, c’est moins douloureux de penser à toi. Pourtant, ça me donnerait une mauvaise image de moi-même si je me servais de Marie-Line pour tirer un trait sur toi. Elle a dit qu’elle attendrait.

- Tu peux lui faire confiance. Peut-être vaudrait-il mieux la prochaine fois que je refuse de venir non ?

- Cela m’arrangerait un peu oui. Sinon, avec Joshua ?

S’il croit pouvoir me cacher qu’il s’est crispé sur son volant, il me connait bien mal. En même temps, je ne lui en veux pas, il prend la situation avec une grande philosophie quand on considère la douleur que j’ai du lui infliger.

- Quelques soucis avec sa mère, mais sinon ça va. Je pense que son père sait pour nous, et si c’est le cas, ma mère aussi…

En effet, même si nous sommes restés sobre quand toute la famille l’a accompagnée à la gare pour son départ, nous voir nous tenir par la main et nous prendre dans les bras, surtout après la scène dans la cuisine a dû éveiller plus que les soupçons de mon beau-père.

- Cela ne serait pas plus simple de leur annoncer pour de vrai ?

- Je préfère encore que l’on continue comme maintenant, pour vivre heureux, vivons cachés.

- De toute façon, il faudra bien un jour que vous leur en parliez, conclut-il.

            Le pire dans tout ça, c’est qu’il a raison. J’espère seulement que ce jour-là ne coïncidera pas avec celui où je déprimerais après notre séparation.

 

 15h32

            Assise dans le salon de mon père, je bois un thé en compagnie de ma belle-mère qui se contente d’un verre de lait. Elle évite scrupuleusement les excitants depuis qu’elle sait qu’elle est enceinte. Nous ne connaitrons le sexe du bébé que dans un mois, ce qui l’horripile au plus haut point : malgré des heures passées dans les rayons layette de divers magasin, elle ne peut toujours pas acheter la plus grande partie de la garde de robe du futur bout de choux. Même ainsi, j’ai bien l’impression que celui-ci a déjà plus de vêtement que moi !

            Concentrée sur  un dictionnaire de prénom, elle me demande mon avis de temps en temps sur une de ses trouvailles :

- Mandarine ?

J’ouvre grand les yeux et manque de m’étouffer avec le liquide chaud que je venais de porter à mes lèvres, spontanément je me moque d’elle :

- T’as vraiment envie qu’on prenne ta fille pour un agrume ?

- Hum, tu crois qu’à l’école maternelle ils en feraient du jus ?          

Je m’esclaffe avec elle, dans un moment de complicité inespérée. Sans doute que la grossesse la rend plus amical, enfin c’est ce que j’essaie de me faire croire.

- J’aimerais quand même que tu choisisses avec moi, tu seras sa grande sœur après tout, m’explique-t-elle en posant une main caressante sur son ventre. Tu n’as pas des prénoms préférés ?

- Pour les garçons, j’aime bien Yoann, ou Ruben.

- Ruben ! C’est original, j’aime bien. Je le note et je le proposerais à ton père. En tout cas, si c’est une fille, son deuxième prénom sera Sandrine, le même que sa marraine…

Elle a prononcé ces derniers mots comme ci de rien n’était mais je sens qu’elle surveille ma réaction. J’avoue que cette idée me fait très plaisir : qu’il ait pensé à moi en tant que marraine est un cadeau que j’apprécie vraiment.

- Merci… je murmure dans un souffle.

Avec un sourire, elle tend les bras vers moi et pour la première fois, je serre contre moi ma belle-mère.

 

18h02

            Mon sac sur l’épaule, je sors de chez mon père pour me diriger vers l’entrée du métro la plus proche. Ce dernier a insisté pour me conduire en voiture à la gare où je dois rejoindre Joshua mais  j’ai refusé. Honnêtement, je n’ai pu m’empêcher de  penser qu’il voulait simplement tenter de voir le fils de l’homme qui vit avec son ex-femme.

            Daniel viendra nous chercher là-bas, ma mère ayant jugé qu’il serait trop tard par la suite pour nous laisser prendre le train pour rentrer. J’imagine déjà les soucis que l’on va avoir pour rentrer en voiture dans la circulation parisienne chaotique. Mais je sais déjà que j’irais m’asseoir à l’arrière avec Joshua, pour sentir sa présence qui me manque tant. Ce soir, c’est moi qui irait dans sa chambre, parce qu’elle a été trop vide sans lui.

            Je descends les premières marches qui m’entrainent sous terre quand mon portable vibre dans la poche de mon jean. Précipitamment, je soulève un coin du sweater blanc de mon petit ami que je porte et attrape l’appareil. Le numéro est masqué, aussi je ne peux savoir à qui je réponds.

- Allo ?

Aucune réponse. Juste un souffle que je perçois difficilement avec le bruit de la rue et du métro.

- Il y a quelqu’un ?

Toujours pas de réponse. Agacée, je m’apprête à raccrocher quand j’entends une voix que je reconnais tout de suite :

- Je dois y aller sinon je vais rater mon train…

- Joshua ?

La tonalité me répond. Inquiète, j’essaie d’appeler mon petit ami et tombe directement sur sa messagerie. Je prends une grande inspiration, me rassurant comme je peux : il a dit qu’il partait pour la gare, il semblait aller très bien, pas nerveux… De toute façon je le vois dans une heure et demie, rien ne peut arriver d’ici là !

            En fait si, il peut tout arriver, alors ne faisant pas attention aux gens que je bouscule, je descends en courant les marches et entre dans la rame juste avant que les portes ne se referment.

 

19h45

            Son train vient d’entrer en gare, cela fait déjà dix minutes que j’attends sur le quai, et plus de 45 minutes que je suis arrivée. Daniel m’a rejoint il y a quelque temps, me voyant pâle et stressée, il s’est inquiété et j’ai dû lui raconter le coup de fil que j’ai reçu. Se voulant rassurant, mon beau-père a trouvé des explications : peut-être que Joshua a masqué son numéro, qu’il avait le téléphone dans sa poche et a appelé sans faire attention. Cependant, j’ai l’impression que l’homme cherche aussi à se convaincre lui-même.

            Les portes s’ouvrent, laissant sortir des passagers, mais pas l’adolescent aux cheveux blonds que j’attends. Mon cœur s’emballe, j’ai la gorge sèche : et s’il n’était pas revenu ? Et puis, je l’aperçois avec sa démarche nonchalante, une main accrochée à son gros sac de voyage, l’autre glissée dans la poche de son sweater bleu. Quand je me jette dans ses bras, il a peine le temps de poser ses bagages par terre pour m’attraper.

- A moi aussi tu m’as manqué, soupire-t-il, le visage dans mon cou. Puis il me relâche, un sourire attendrissant sur le visage.

- Content de te revoir fiston ! déclare Daniel en venant récupérer le sac de son fils. Sandrine était vraiment inquiète pour toi tu sais…

- Aucune raison pour ça franchement, réponds mon petit ami avant de venir me caresser la joue du bout des doigts. D’un regard, je lui indique son père, pour lui faire comprendre que je ne veux pas aller trop loin en sa présence.

- Ce n’est pas comme si ta mère et moi n’avions rien deviné, me fait-il remarquer. Vous ne pouvez pas vous baladez d’une chambre à l’autre en pleine nuit sans que nous le remarquions… Tu lui empruntes même ses vêtements.

- Et cela ne vous gêne pas ? l’interroge Joshua en attrapant ma main pour venir la placer avec la sienne dans la poche de son pull. La foule sur le quai nous oblige à avancer alors que l’homme nous répond :

- On ne peut pas faire vivre deux adolescents sous le même toit sans envisager qu’une relation amoureuse pourrait naitre entre eux. Bon nous ne pensions pas que cela irait aussi vite si cela devait avoir lieu. La seule chose qui nous fait peur, c’est une éventuelle séparation c’est aussi pour ça que nous avons choisi de ne pas intervenir dans votre couple… Tant que cela reste entre vous, nous ne nous mêlerons pas de vos histoires.

- Nous resterons discrets, déclare Joshua qui pourtant serre mes doigts entre les siens.

 

23h34

            Sa chambre est dans le noir, mais je n’ai pas besoin de lumière pour me diriger vers son lit. Joshua m’a entendu arriver, alors il m’accueille en soulevant la couette pour que je vienne m’allonger près de lui. Ses pieds cherchent les miens, nos jambes se croisent :

- Un vrai petit glaçon, se moque-t-il de moi. Viens que je te réchauffe.

Un de ses bras vient se placer sous ma tête alors que l’autre entoure mes hanches et me rapproche de lui. Comme d’habitude il dort torse nu et j’adore sentir sa peau contre celle que dévoile mon débardeur. Je sais que ce soir, nous n’irons pas plus loin que nous tenir dans les bras l’un de l’autre, il est fatigué, et moi je suis déjà bien assez contente de le sentir près de moi. Cette constatation fait remonter à la surface mes angoisses de cet après-midi :

- Tu as pensé à mettre ton portable à charger ?

- Pourquoi faire ? J’ai du le laisser dans la poche de mon pantalon…

- Bah, tout à l’heure je t’ai appelé et je suis tombée sur ton répondeur. J’avais reçu un appel en inconnu, j’ai pensé que ça venait de toi parce que j’avais entendu ta voix.

D’un coup, il se redresse et quitte le lit. La lumière de la lampe de chevet m’irrite les yeux quand il l’allume pour se précipiter sur son jean.

- Qu’est ce qui ne va pas ?

- La dernière à avoir touché mon portable, c’était elle… Quand elle me l’a tendue avant de partir, pourquoi je n’y ai pas pensé ?

Joshua, agenouillé par terre, semble nerveux, ses mains tremblent en cherchant désespérément dans son pantalon.

- Ta mère ?

Enfin, l’appareil apparait entre ses mains, effectivement il est éteint. Pour l’allumer, je le vois inscrire en code ma date d’anniversaire.

- J’ai préféré ne pas lui dire que j’avais une petite amie, le fait que mon père se mette en couple était déjà une trahison pour elle.

Après quelques minutes, il déclare :

- Elle a même effacé ton numéro de mon répertoire…

Sa façon de prononcer cette phrase provoque un frisson en moi. Je me lève du lit et vient le rejoindre par terre. Je passe mes bras autour de son cou et colle ma poitrine contre son dos. Sa peau est hérissée par la chair de poule et oubliant mon appréhension, je ne cherche plus qu’à le rassurer lui :

- De toute façon, elle ne peut pas faire grand-chose avec mon numéro, et puis je n’ai pas peur d’elle…

- Oui, bien sur, ça va aller… Allons-nous recoucher.

 

 
 
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