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Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 8     Les chapitres     29 Reviews    
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Lundi 3 Décembre
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Pour ceux qui la voulait, voici enfin la suite de Petite soeur ! 

Un groupe de fan de Joshua s'est formé, n'hésitez pas à demander votre carte de membre ! 

Bonne lecture, bises à tous 

Lundi 3 Décembre

06h32

            Un café, une clémentine et des yeux verts encore ensommeillés. Voila ce qui m’accueille tous les matins quand je sors de ma douche pour aller prendre mon petit-déjeuner. Parfois même, Joshua et moi passons la nuit dans le même lit, attendant que nos parents se soient endormis pour nous rejoindre. Il est doux avec moi, et bien que je sache qu’il ait envie d’aller plus loin que les simples caresses que nous échangeons, il ne me pousse à rien. En fait, j’ai l’impression de vivre sur un petit nuage.

- Je passe te prendre à la gare ce soir… me dit-il avec sa voix rauque du matin qui me plait tant.

- Je ne t’oblige pas mon cœur.

Nous sommes seuls dans la cuisine, alors j’en profite pour venir me coller à lui et profiter de sa chaleur.

- Tu sens bon… me dit-il.

Sa bouche se pose sur la peau de mon cou encore un peu humide à cause de mes cheveux mouillés. J’adore ces moments où nous sommes seuls au monde. Ils sont rares et courts, tellement que je dois déjà me séparer de lui en entendant la porte de la chambre de nos parents s’ouvrir pour laisser sortir ma mère. En chemise de nuit tout comme moi, elle ne nous adresse pas la parole avant d’avoir trempé ses lèvres dans une tasse de café.

- Bonjour les enfants. Joshua, ta mère a appelé hier soir, tu dormais déjà.

- Il fallait me réveiller !

- Vois ça avec ton père, lui répond-t-elle avant de servir une deuxième tasse de café et de la poser sur un plateau qu’elle emmène dans la chambre parentale.

Mes yeux se portent sur les mains de celui que j’aime : il a fermé les poings.

 

08h20

            J’arrive devant mon lycée, jusque là tout va bien, mon esprit est toujours à quelques mètres du sol. Et puis j’aperçois mon père qui sort et cherche quelqu’un, il s’arrête en croisant mon regard et je comprends que rien ne va.

- Bonjour mon ange, tu vas bien ? me demande-t-il alors que je m’approche.

- Jusqu’à maintenant oui, et toi papa ? Qu’est ce qui me vaut l’honneur de voir le directeur du lycée sortir de son bureau pour venir accueillir une élève ?

- En fait, notre rencontre se place plutôt sur un registre privé. J’ai décidé d’appeler ta mère pour qu’elle m’accorde de t’avoir une semaine sur deux à la maison.

- Je ne veux pas.

La réponse est catégorique. Je n’ai aucune envie de vivre avec lui et Lucie. Même si celle-ci m’apparaît moins stupide depuis notre discussion le jour de mon malaise, elle n’en reste pas moins celle qui m’a volé mon bonheur familial.

- La question ne se pose pas. Ce qui s’est passé dernièrement est bien la preuve que tout ne vas pas bien chez ta mère.

- Maman n’a rien à voir avec ça !

- Si tu vivais ici, je ne t’aurais jamais laissé partir en cours dans cet état ! Et puis maintenant, tu vas avoir un petit frère, tu ne penses pas qu’il aurait besoin de sa sœur près de lui ?

Je suis tellement stupéfaite par l’absurdité de ces arguments que je ne trouve rien à dire. Alors je lui tourne le dos et me dirige vers l’entrée du bâtiment de cours. J’entends ses pas qui me suivent.

- Au fait, Julien devait m’aider à mettre la dernière couche de peinture de la chambre et il a annulé au dernier moment, tu pourrais m’expliquer ?

Là c’est trop, il va beaucoup trop loin dans ses investigations. Je m’arrête, me retourne vers lui et crie sans faire attention aux autres élèves autour de moi :

- Cela ne te regarde pas ! Ma vie n’a rien à voir avec toi c’est clair !

- Je suis ton père !

- Et alors ? Ce n’est pas toi qui m’as laissé avec maman alors que tu prenais du bon temps ? Ce n’est pas aujourd’hui que tu vas venir exercer ta soi-disant autorité sur moi !

Il reste muet, j’en profite pour enfin rentrer dans le bâtiment oubliant les regards qui me suivent sans aucune discrétion : tant d’efforts pour passer inaperçue qui s’envolent en fumée !

            Je fulmine encore alors que je m’assois dans la salle de cours. Pour me calmer, je pose ma tête entre mes bras croisés sur la table. L’odeur de Joshua me baigne, j’ai bien fait de lui emprunter son sweat blanc ce matin. A côté de moi, j’entends la chaise que l’on repousse.

- Ton père est d’une humeur exécrable, m’informe Rose.

C’est à peu près la seule de mon ancienne bande d’amie qui m’adresse encore la parole depuis que j’ai repoussé Julien. C’est un peu douloureux de voir à quel point certaines relations sont superficielles mais avec Joshua près de moi, je peux tout affronter.

Je me redresse pour planter mes yeux dans les prunelles grises de mon amie :

- Il est passé par l’internat des filles ?

- Encore heureux que je n’étais pas en train de me boucler les cheveux, m’expliqua-t-elle en entortillant une mèche brune autour de son doigt, sinon j’aurais défrisé tellement il hurlait !

J’explose de rire, et ça soulage !

 

12h52

            La pause midi va bientôt s’achever. Avec Rose, nous rejoignons les casiers pour récupérer les livres nécessaires au cours de mathématiques de cet après-midi. Sur le mien, des annotations minutieuses sont la preuve des explications que m’a données Joshua. Avec lui, cela devient presque intéressant, pas totalement, parce qu’il faut bien avouer qu’entre une équation et ses lèvres, je choisis vite…

- Salut Sandrine.

Julien ouvre son casier près du mien. C’est comme-ci rien n’avait changé chez lui : son polo blanc lui va toujours aussi bien, ses yeux sont toujours aussi beaux, mais c’est moi qui ne suis plus la même.

- Bonjour ! Tu vas bien ?

- Assez…

Je le regarde, peut-être avec trop d’insistance car il m’explique :

- Tu sais, je vais bien. Pas besoin de me regarder comme ci je vais exploser à tout instant.

- Je suis désolée…

- Je sais que tu es triste pour moi, et crois-moi, ça me fais plus de mal que de bien. Efface de ta mémoire ce qui te fais mal, je prendrais mon temps pour oublier.

Sur ces quelques mots, il s’éloigne, un sourire trop douloureux sur les lèvres. Rose à côté de moi me console :

- Tu sais, c’est un grand garçon. Il trouvera une autre fille à aimer.

- Plus tôt que tard j’espère. C’est dommage qu’un garçon comme lui soit tombé amoureux de moi…

- Et Joshua alors ?

- Il ne connaît que moi à Paris…

Et c’est vrai, à part moi, il ne voit personne. D’ailleurs, il ne fait qu’aller en cours et en revenir, jamais de soirée avec les autres… Peut-être que c’est trop tôt, qu’il n’a pas eu le temps de nouer de relation dans son nouveau lycée, mais avec son caractère ça m’étonne un peu. En tout cas, plus tard il aura des copines, mieux je me porterais je pense. Jalousie quand tu nous tiens !

16h42

            Je suis dans le train pour rentrer chez moi. Encore vingt minutes et je serais sur le quai de la gare dans les bras de celui qui me manque alors que nous nous sommes séparés seulement ce matin. Dans la poche ventrale du sweat, mon téléphone portable vibre. C’est un appel de Joshua, aussi je décroche précipitamment :

- Salut mon cœur.

- Coucou mon ange, ta journée s’est bien passée ?

- Très bien, mais pourquoi tu m’appelles ? J’arrive dans vingt minutes…

- Et si j’avais envie d’entendre ta voix ? Peut-être que Lex avait envie de te parler !

J’explose de rire, mes voisins dans le train n’y prête pas attention.

- Je vois que tu n’as aucune pitié pour ton fils adoptif, continue-t-il. Ses grands-parents du métro nous ont envoyé une carte postale.

- Gustave et Louise ?

- Oui, et ils sont au Panama pour finir. La carte a été envoyée il y a une semaine par contre, peut-être sont-ils déjà rentrés.

- Tu crois que nous pourrons les appeler pour les remercier ?

- Ils disent même qu’ils veulent nous avoir à dîner… De toute façon je t’apporte la carte en venant te chercher à la gare d’accord ?

- Merci ! Au fait, j’ai parlé à Julien aujourd’hui…

Sujet épineux, je préfère en parler au téléphone qu’en face de lui, je suis moins intimidé. Mais depuis que nous sommes ensembles, j’ai l’impression que l’aversion de mon petit ami pour mon camarade de classe s’est mué en autre chose qui ressemble plus à de la pitié.

- Il se sent mieux ?

- Je ne sais pas trop… Il faut du temps je suppose.

- Sans doute… attends je crois que j’ai un double appel. Je te rejoins à la gare, je t’aime.

- Moi aussi je t’aime.

La tonalité comble le silence. Une fois que j’ai raccroché, je me demande à quoi peu ressembler le Panama. En fait, j’imagine surtout qu’il serait plaisant de faire un voyage en amoureux. Peut-être un jour, quand nous avoueront à nos parents que nous sommes ensembles. Je ne veux pas penser à leur réaction, le temps de m’inquiéter viendra bien assez tôt.

 

17h04

            Je descends enfin du train, mes jambes semblent n’obéir qu’à mon impatience. Il doit m’attendre juste après le sous-terrain comme d’habitude. D’un pas pressé, je parcours les mètres qui me séparent de l’extérieur de la gare. A cette époque de l’année, il fait presque nuit mais les lampadaires diffusent une lueur jaunâtre. Mais, malgré la luminosité, je ne le vois pas, après l’avoir cherché quelques secondes, je dois me rendre à l’évidence qu’il n’est pas venu. Inquiète, je prends mon téléphone pour l’appeler mais tombe directement sur son répondeur sur lequel je laisse un message. Et s’il lui était arrivé quelque chose alors qu’il venait me chercher ? J’appelle à la maison tout en courant sur le chemin qui me mène chez moi. La tonalité résonne dans le vide : personne pour y répondre. Mais où est passé Joshua ? Mon souffle devient court mais mon quartier m’entoure enfin. Mon immeuble se dessine quand enfin je sens le vibreur dans ma poche, soulagée, je réponds à bout de souffle :

- Joshua ?

- Mon ange, j’ai reçu ton message, je suis désolé, j’ai un truc urgent à faire là…

- T’es où ? Je me suis inquiétée !

- Pourquoi tu respires fort comme ça ? Il n’y a rien de grave ne t’en fais pas… j’ai prévenu les parents.

- Oui mais tu vas où ?

- Rien d’important, mais j’ai besoin d’y aller.

- Joshua !

- Ne t’en fais pas, je t’aime.

Pour m’empêcher de lui poser d’autre question, il coupe la communication. Furieuse, je pousse un cri en plein milieu de la rue.

 

19h54

            Sa chambre est vide sans lui. Lex tourne en rond dans sa cage, certainement conscient de mon anxiété : Daniel et ma mère n’ont rien voulu me dire de la raison de l’absence de mon petit ami. Selon eux, c’est à lui de m’en parler. Je lance l’ours en peluche blanc qui trône sur le lit contre le mur. C’est celui que Joshua m’a emprunté il y a quelques jours, sous prétexte que cela me fournira une excuse pour être dans sa chambre si nos parents se posent des questions. En attendant, ces derniers semblent s’en poser moins que moi ! Je ne sais rien de ce qu’il fait à l’extérieur, ni ce qu’il peut penser. En tout cas, j’espère qu’il a une bonne raison à me fournir pour l’inquiétude qu’il me procure.

            Je m’allonge sur son lit, le nez dans l’oreiller pour respirer son odeur, ce geste m’apaise un peu mais je ressens encore plus douloureusement son absence. Pourtant je l’ai vu ce matin. Est-il possible d’être aussi dépendante de quelqu’un et d’y survivre quand il n’est pas là ? Nous ne sommes ensemble que depuis quelques jours, mais sentir ses bras autour de moi et ses lèvres sur les miennes ont réveillés des besoins que je n’avais pas avant. Bien sur, je me rends compte avec le recul, que c’est depuis qu’il est arrivé, que je me suis habitué à sa présence, à ses regards, ses attentions.

- Sandrine, tu viens manger de la tarte avec nous ? me demande ma mère installée dans le salon avec Daniel.

            Je me redresse en me sermonnant intérieurement : si elle était venue me chercher jusque dans la chambre, je ne sais pas quelles raisons j’aurais donné pour être dans cette pièce et allongée sur le lit de surcroit. Ayant déjà donné à manger à Lex et vérifié sa cage, je vais pour sortir de la chambre quand un détail attire mon attention. Sur son étagère, un livre et posé à l’horizontale, sans doute est-ce celui qu’il lit actuellement : c’est un ouvrage sur les mathématiques. C’est une matière qui le passionne et il arrive à la rendre intéressante et simple quand il me l’explique. J’ai cru comprendre qu’il souhaitait faire des études dans le même domaine, mais il reste encore très discret sur le sujet : cela me donne souvent l’impression qu’il a peur du futur…

            Curieuse, j’attrape le manuel à l’intérieur du quel est glissé un marque-page qui m’intrigue : c’est une photographie de Joshua et d’une grande femme blonde. Certainement sa mère. Elle est belle, magnifique même mais ses yeux bleus sont si anxieux que cela me sert le cœur. De quoi avait-elle peur lorsque ce cliché a été pris ? Connaissant la manie de celui que j’aime à noter sur chaque photographie une petite phrase, je retourne le cliché. «  Maman et moi, avant mon départ ». C’est loin des annotations amusantes qu’il écrit d’habitude. J’ai comme l’impression d’être aller beaucoup trop loin et précipitamment, je range le livre et son marque-page avant de sortir de sa chambre.

 

21h28

            Les parents sont dans la salle à manger en train de regarder un téléfilm, comme si de rien n’était. Ils m’énervent l’un comme l’autre à faire semblant de ne pas s’inquiéter. J’ai bien remarqué l’air anxieux de Daniel et les silences prolongés de ma mère. J’ai besoin de parler à quelqu’un, de préférence Marie-Line. Allongée sur le ventre dans mon lit, j’attrape mon téléphone portable sur ma table de chevet.

            Au bout de trois tonalités, elle répond au téléphone :

- Oui allo ?

- Salut ma chérie, tu vas bien ?

J’essaie d’avoir une voix qui pourrait paraitre décontractée, mais elle me connait trop bien :

- Moi ça ne va pas trop mal, toi par contre, il y a quelque chose qui te contrarie. Une dispute avec Joshua ?

- Non, pas vraiment. En fait, il est sorti et je n’ai aucune idée de ce qu’il fait…

- Et ça t’inquiète ? Tu sais c’est un grand garçon…

Elle a raison, et ça m’énerve :

- Oui, je sais. Mais je suis sa petite amie quand même ! Il pourrait me dire ce qu’il se passe !

- Tu devrais lui faire confiance, je suis sure qu’il va rentrer et tout t’expliquer. Tu le connais mieux que moi, et c’est toi qui m’a dit qu’il était du genre discret sur sa vie privé, laisse-lui le temps de te parler.

- De toute façon, je ne compte pas aller me coucher avant qu’il ne soit rentré.

- C’est ça, mère poule !

Je dois dire que sa blague me fait rire jaune…

- En tout cas, je ne pense pas que tu ais à te préoccuper, c’est un garçon de confiance. Par contre, Julien devrait t’inquiéter.

- De quoi tu parles ?

- Tu sais, je l’ai appelé, il avait oublié sa veste chez moi le jour de mon anniversaire. Et puis, je dois avouer que j’étais un peu anxieuse pour lui. Je sais qu’entre amies, on ne devrait pas faire ça, tu étais amoureuse de lui mais… En discutant avec lui, je me suis rendu compte qu’il n’était pas simplement un beau garçon un peu trop gentil. Sandrine, ce mec est vraiment adorable tu sais…

- Oui, je m’en rends compte, et si tu veux me dire qu’il te plait, sache que je n’ai absolument rien contre.

- Vraiment ? Enfin, même comme ça, il est amoureux de toi. Il faudra du temps je crois pour qu’il s’aperçoive de ma présence.

- Laisse lui le temps, je lui réponds, en écho à ses propres paroles.

 

22h43

            La seule chose que je parviens à faire, c’est les cents pas. J’ai essayé de lire, de revoir mes cours, de regarder la télévision, de jouer sur mon ordinateur, mais rien n’y fait, mes pensées n’arrivent pas à se poser un seul instant. Même la douche ne m’a rien fait. Il est tard, Joshua n’est pas encore rentré, je suis inquiète. Daniel aussi, car il n’est pas encore allé se coucher alors que d’habitude c’est le premier à dormir. Je me dis que peut-être, attendre à deux sera moins angoissant alors je vais prendre deux tasses dans la cuisine que je remplis d’eau chaude avant d’y ajouter des sachets de thé : Earl Grey pour moi, Darjeeling pour lui comme d’habitude. A force de vivre ensemble, nous commençons doucement à nous connaitre, aussi je ne suis plus gênée d’être en chemise de nuit courte à fleur devant lui et de le voir en caleçon et t-shirt. Avec un sourire, il accepte la tasse et je m’assois près de lui, mes pieds rejoignant les siens sur la table basse. A la télévision, c’est une rediffusion d’un épisode d’une série que nous avons déjà vu plusieurs fois, mais ça nous occupe alors on regarde sans rien dire. Jusqu’à ce que la pause publicitaire ne nous laisse sans rien pour fixer notre attention.

- Tu t’inquiètes n’est ce pas ? me demande-t-il.

- Bien sur, c’est mon frère… Même s’il m’a dit de ne pas m’en faire, je ne sais pas ce qu’il fait, encore moins où il est. J’attendrais tant qu’il ne sera pas revenu.

- Ne lui en veut pas de garder certains secrets, notre vie à lui comme à moi n’a pas toujours été de tout repos.

- Pourquoi maman et toi ne voulez pas me dire ce qu’il se passe ? C’est injuste que je ne sois pas au courant !

- Je n’ai rien dit à ta mère Sandrine, Eve ne sait que ce qu’elle a deviné.

- Comment former une famille si des secrets pèsent entre nous tous ?

- En respectant la vie privée de chacun, me calma ma mère en sortant de sa chambre les yeux bouffies de ne pas réussir à dormir. Chacun doit avoir des secrets ma chérie, je suis sure que tu ne nous dis pas tout toi non plus…

Et là, je me rends compte qu’effectivement, je leur cache des choses, dont la plus importante est ma relation amoureuse avec celui qu’ils considèrent comme mon frère. Sans doute vaut-il mieux ne pas tout savoir.

 

23h38

            Daniel a fini par s’endormir sur le canapé : sa journée a été longue, et d’après ma mère, il ne dort pas toujours très bien. Alors, elle a préféré le laisser dans le salon  plutôt que de le réveillé : il aurait tourné en rond pendant quelques heures encore avec l’inquiétude pour son fils.

            Dans ma chambre, je l’entends ronfler légèrement. En même temps, j’ai laissé la porte ouverte, cela me permettra même de percevoir les pas de Joshua dans la cage d’escalier si je fais assez attention. En fait, je ne fais que ça, attendre, l’oreille tendue, allongée dans mon lit alors que l’obscurité m’entoure, la couverture rabattue sur mes jambes nues. Et là, alors que je tourne le regard une nouvelle fois vers mon réveil j’entends enfin ce que j’attends depuis que je suis rentrée à la maison : les pas feutrés de mon petit ami, le tintement de ses clefs dans la serrure et le bruit de la porte qui s’ouvre. Discrètement, je sors de mon lit et viens l’attendre dans le couloir. Il passe dans la salle à manger, vérifiant que son père dort encore et tirant un peu la couverture sur lui. Puis, ses yeux se posent enfin sur moi : il a l’air fatigué mais content de me voir. D’ailleurs, sans un mot, Joshua vient vers moi puis me prends dans ses bras en posant sa tête sur mon épaule. Nous restons ainsi quelques secondes ce qui me fait frissonner : il a apporté avec lui la fraicheur de l’extérieur. Cela me ramène sur terre, me rappelle la question qui m’a obsédé durant son absence :

- Ou tu étais ?

Pour toute réponse, je sens son souffle dans mon cou qui s’accélère. Visiblement, il n’est pas prêt à m’en parler. Je dois avouer que maintenant qu’il me sert entre ses bras, je n’ai pas non plus envie d’une dispute :

- Ce n’est pas grave…

Je sais qu’il a des secrets, quelques semaines ne suffisent pas à s’ouvrir à quelqu’un, peut-être qu’un jour il voudra m’en parler…

Je le sens me soulever du sol, puis il me porte jusque dans ma chambre et me couche dans mon lit avant de m’embrasser et de sortir de la pièce. Dix minutes plus tard, il est de nouveau près de moi, ses bras autour de mes hanches, profondément endormi.

 

 
 
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