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Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 3     Les chapitres     29 Reviews    
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Jeudi 8 Novembre

Nouvelle journée, nouvelle aventure? J'espère que cette suite vous plaira... 

Idem que les autres fois pour les fautes...

 

Jeudi 8 Novembre

 12h36

            Assise à la table, encore en pyjama, je profite d’un délicieux poulet cuit au four avec des petites pommes de terre préparées par Joshua ce matin. Il faut dire que je la mérite ma grasse matinée, après ce qu’il m’a fait subir depuis trois jours. Estimant que nous  pouvions reprendre les transports en commun sans plus rien risquer, le beau blond assis en face de moi à voulu tout voir de Paris… Ne ménageant pas son guide, c'est-à-dire moi, ce dernier a voulu aller partout : La tour Eiffel, Notre-Dame et ses catacombes, les champs Elysées, Versailles, le cimetière du père Lachaise… Tout ce que moi j’ai mis 17 ans à connaitre, monsieur s’est mis en tête de le faire en deux semaines. Mon air fatigué d’hier soir l’a néanmoins dissuadé de me faire me lever tôt un jour de plus. Mais je pense que ma tête le matin n’y est pas non plus pour rien : un mélange d’ours et d’adolescente assez surprenant.

            Il était 11h30 quand j’ai ouvert les yeux. Réveillée par un bruit discret, ma première vision avait été une silhouette masculine entrebâillant ma porte.

- Petite sœur ?

Un grognement plus tard, et la tête enfouie sous la couette, j’entendis ses pas se rapprocher pour venir s’arrêter près du lit sur lequel il finit par s’asseoir.

- J’ai jamais vu quelqu’un dormir autant, s’amuse-t-il en tirant sur ma couverture. J’ai du aller à la superette tout seul ce matin parce que Mademoiselle ne s’est même pas réveillé quand j’ai frappé à sa porte ce matin… Allez sors du lit, j’aime bien discuter avec toi quand je cuisine, m’a-t-il confié en passant la main dans une de mes mèches de cheveux courts venu se perdre sur mon oreiller.

Ce contact pourtant simple m’avait électrifié et cinq minutes plus tard, j’étais assise sur un tabouret de la cuisine, une tasse de café à la main, en train de le regarder préparer le déjeuner.  Je dois dire qu’il se débrouille plutôt bien dans la cuisine, mieux que moi en fait, et depuis que ma mère a découvert ses allergies et son talent culinaire, Joshua passe beaucoup de temps derrière les fourneaux.

            D’ailleurs, je ne peux m’empêcher de le complimenter :

- C’est très bon !

- Assez pour que tu m’emmènes dans une librairie cet après-midi ? J’ai besoin de livres…

- Pour la fac ?

- Je suis encore au lycée.

- Je pensais que tu étais étudiant…

-J’ai 19ans et je suis en terminale S si tu veux tout savoir. D’ailleurs ta mère m’a déjà demandé de t’aider pour tes math…

- La traitresse ! Mais je ne comprends pas, tu aurais pu continuer dans ton lycée au lieu de venir à Paris…

Ses yeux me fixent un instant, j’ai encore dit quelque chose qu’il ne fallait pas. Mais c’est avec un sourire qu’il me répond simplement :

- J’aurais pu oui… Tu veux bien débarrasser ? Je prépare le dessert.

Bien sur, je me rends compte qu’il change de sujet, et ne voulant pas me disputer avec lui comme a chaque fois qu’il évite une discussion, je saisis l’opportunité.

- Qu’est ce que tu as prévu ?

Il n’a pas le temps de répondre que mon portable se met à sonner dans la chambre. Il a un sourire quand il me voit détaler comme un lapin, courant jusque dans ma chambre pour répondre essoufflée :

- Oui allo ?

- Sandrine ? C’est Julien… Tu ne m’as pas rappelé cette semaine, mais j’espère que tu es toujours d’accord pour cet après-midi ?

Le cinéma, avec Julien, cet après-midi… et je suis encore en pyjama !

 

13H03

            Je suis douchée, habillée et je tente difficilement de discipliner les mèches folles de mes cheveux. Tout est allé très vite depuis que j’ai eu Julien au téléphone : je me suis précipitée dans la salle de bain en criant à Joshua que je devais sortir et que j’étais horriblement en retard. Il n’avait posé aucune question et en passant dans le couloir pour rejoindre ma chambre, j’ai constaté qu’il avait débarrassé et fait la vaisselle.

            Le miroir de mon armoire me renvoi une image presque acceptable pour une fille qui n’a eu que trente minutes pour se préparer, une touche de maquillage ne serait pas vraiment en trop et une de mes mains vient attraper mon mascara. Alors que je fais la grimace devant la glace (parce qu’il faut bien être honnête, personne ne peut mettre du mascara sans faire une drôle de tête), Joshua frappe à la porte de ma chambre.

- Je peux entrer ?

- Je ne suis pas présentable si c’est que tu veux savoir, mais entre…

- Donc, on annule les courses pour cet après-midi, me dit-il en venant s’asseoir sur mon lit sur lequel j’ai tiré la couette. Je peux savoir en quoi tu n’es pas présentable ?

- Désolée Joshua, j’avais complètement oublié que j’avais promis d’aller au cinéma. Mais regarde moi cette tignasse… j’ai encore l’air d’une furie. Je n’aurais jamais du les couper aussi court.

Je me plains en essayant encore du bout des doigts de replacer des mèches qui n’en font de toute façon qu’a leur tête.

- Tu es magnifique… et si le garçon avec qui tu as rendez-vous ne s’en rends pas compte, c’est un idiot.

Mes yeux croisent le reflet des siens dans le miroir. Deux émeraudes qui brillent d’une lueur chaude, affectueuse et protectrice. Pas un mot n’est échangé, mais le silence loin d’être embarrassant, semble emprunt d’une signification que j’ai du mal à saisir. J’ai accepté l’entrée de Joshua dans ma vie sans me poser de question, cette confiance et la complicité qui nous a lié dès le début me surprends encore, mais je ne regrette pas un instant d’avoir faire sa connaissance. Et pourtant, je sais tellement peu de chose sur lui ! Je m’apprête à lui poser une question quand la sonnette de la porte retentit dans tout l’appartement.

- Fini de te préparer, je vais ouvrir, m’indique Joshua.

Je prends à peine le temps de passer un petit peu de rouge sur mes lèvre et un gilet noir pour accompagnée mon t-shirt noir a col en v et mon jean avant de rejoindre les garçons dans le salon. Dans la petite pièce ou s’entasse une robuste table en chêne, un canapé en cuir crème et un home cinéma accompagné des étagères de dvd-d nécessaire, Julien parait presque trop grand. Brun, un mètre quatre-vingt tout en muscle, une peau bronzé digne des sauveteurs des plages de la côté d’Azur,  des yeux divinement bleus, ce garçon ne passe pas inaperçu et pourtant c’est moi qu’il a invité à aller au cinéma !  Un silence presque tendu m’accueille : quelque chose s’est passé pendant mon absence, mais Julien m’empêche de poser une seule question en venant me faire la bise avant de me serrer dans ses bras. C’est la première fois qu’il fait ça, et la sensation est plutôt agréable, en tout cas, bien plus que de savoir Joshua assis sur le canapé, faisant semblant de ne pas nous voir.

 

13h17

            Il y a une chose qui m’étonnera toujours chez Julien, c’est son amour inconsidéré pour sa voiture : une vieille coccinelle qu’il a retapé entièrement. Une vraie voiture de collection, bleu nuit, qui ne semble pas avoir une trentaine d’années tant elle est choyée. Les sièges ont été entièrement refait avec du cuir beige, preuve que mon ami n’est pas sans le sous. Si j’avais choisie de vivre avec mon père, j’aurais peut être pu avoir le même un train de vie que lui, mais même tout l’or du monde en pourrait me convaincre d’habiter avec mon paternel et celle qui a provoqué la séparation de mes parents.

             La conduite de mon ami est prudente, et je n’ai aucune peur à être assise à côté de lui dans la vieille auto. Nous discutons de tout et rien depuis que nous sommes ensemble, l’ambiance est bonne enfant : comme d’habitude, c’est un garçon charmant. Mais, dans mon esprit demeure ce silence pesant entre lui et Joshua. Que s’est-il passé avant mon arrivée ? C’est mon voisin qui amène le sujet en passant une vitesse.

- Il a l’air de tenir son rôle très à cœur ton nouveau frère…

- Joshua ? Pourquoi tu dis ça ?

- Et bien, j’avais à peine passé la porte quand il m’a prévenu : si jamais je te faisais du mal, que tu versais une seule larme à cause de moi, il s’occupait de moi. Plutôt drôle quand on voit la crevette que s’est. D’ailleurs je lui ai fait comprendre que je n’avais pas peur de lui, et que, ne lui en déplaise, j’avais l’accord de ton vrai père…

Je ne sais pas ce qui me surprend le plus : que Joshua se soit montré protecteur, ou que mon père se soit mêlé de ma vie privée sans que cela semble gêner Julien. L’énervement que provoque la deuxième hypothèse prend le pas sur le sentiment un peu confus venant de la première, et c’est avec une voix voilé de colère que je déclare :

- Comment se fait-il que mon père soit au courant ?

- Les informations circulent vite à l’internat, je ferais peut-être bien de prendre un appartement, mais les logements fournis par ton père son spacieux et l’enceinte de l’établissement nous permet d’être un peu protégés…

N’écoutant pas ces derniers mots, je reprends, de plus en plus énervée :

- Et comment ces informations sont-elles parvenues à l’internat ?

- C’est un peu de ma faute… seulement quand Benjamin m’a demandé pourquoi on se parlait si souvent toi et moi en ce moment, je n’ai pas jugé utile de lui cacher que je te voyais pendant les vacances. Et de bouche à oreille je suppose que ton père a apprit la nouvelle, et il n’a pas hésité à venir me dire de faire attention mais qu’il savait que j’étais un bon garçon.

- De toute façon, je n’ai pas besoin de son avis !

J’ai conscience de parler comme une gamine boudeuse,  mais que mon père, celui là même qui m’a présenter sa maitresse alors qu’il était encore marié avec ma mère se mette maintenant à jouer au papa protecteur bon chic bon genre a tendance à  me rendre furieuse.

 

13h36

            Nous  voilà assis, mon grand ami blond et moi, dans une salle de cinéma aux sièges tendus du velours rouge habituel. Il y a très peu de personnes dans la salle, malgré que se soit les vacances scolaires, je m’en étonne auprès de Julien, alors qu’il revient avec du pop corn et des sodas pour nous deux.

- Tu sais, je n’ai pas choisi le jeudi pour rien…

Un sourire charmeur sur les lèvres, mon compagnon s’assoit près de moi et prends ma main dans la sienne. Je ne résiste pas, après tout, cela fait quelques mois que je n’attends que ça. Mais finalement, est-ce si bien que ce que je pensais ? Je m’en veux, mais l’image qui me vient à l’esprit, c’est celle de Joshua, me prenant par la main dans les longs couloirs obscurs du métro, Mon cœur n’avait-il pas battu un peu plus fort qu’actuellement ?

Le film commence, mais j’ai l’esprit ailleurs : j’imagine que Joshua est devant la télévision, ou dans sa chambre à jouer avec Lex, ou encore en train de lire un de ses nombreux livres, allongé sur le ventre, en plein milieu de son lit… Peut-être est-il toujours en colère après ce que lui a dit Julien, d’autre le serait pour moins je pense. J’espère que cela ne fragilisera pas notre relation. Pourtant, ce matin, je l’ai sentit si proche de moi avant que mon nouveau frère ne choisisse de changer de sujet, sans doute cache-t-il un secret. Quelle pourrait être la raison l’ayant poussé à venir à Paris, si il pouvait poursuivre ses études en vivant chez sa mère ? Son allergie y serait-elle pour quelque chose ? Il ne parle que très peu de sa mère, de son passé, j’avoue ne pas lui poser beaucoup de questions non plus.

- Tu t’ennuie ? murmure Julien dans le noir, me faisant sursauter.

- Non…

Comme pour le rassurer, j’attrape une poignée de pop corn, en picore la moitié sous son regard avant que mon voisin ne tourne de nouveau son attention vers le film. Enfin, c’est ce que je crois, jusqu’à ce que son bras vienne se positionner derrière ma nuque. Cela fait cliché, mais sa chaleur et son parfum m’envahissent presque aussitôt. Pourquoi penser à Joshua, alors que j’ai Julien près de moi ? Je suppose que c’est seulement parce que j’ai passé énormément de temps avec lui dernièrement, c’est normal de s’inquiéter pour quelqu’un qu’on apprécie. Ma décision : oublier le beau blond qui vit avec moi pour me concentrer sur celui que j’ai envie d’embrasser depuis plusieurs mois. 

 

17h43

            La petite coccinelle est stationnée devant chez moi. Julien et moi continuons à discuter, peut être voudrait-il monter à la maison, mais je n’ose pas l’inviter : mieux vaut éviter une nouvelle rencontre entre lui et Joshua.

- Tu ne m’avais pas dit que Marie-Line voulait m’inviter à son anniversaire ? me demande mon interlocuteur, comme si il avait une révélation.

- Oh si ! C’est samedi 17 novembre. Elle m’a demandé si je pouvais te transmettre son numéro de téléphone.

- Bien sur, tu viendras toi aussi ?

- Sans aucun doute ! C’est ma meilleure amie !

- Alors nous pourrons y aller ensemble… Enfin, si tu veux bien. En fait, j’aimerais que l’on soit plus souvent ensemble.

J’ai conscience que ces paroles cachent une autre signification, celle que j’attendais depuis un petit moment. Mais pourquoi je parle au passé ? Je l’attends toujours. Pourtant, j’hésite sur la réponse, sans vraiment savoir pourquoi.

- Oui, allons-y ensemble.

Pas de réponse à sa question implicite, et c’est peut être la déception qui le pousse à se pencher vers moi. Son visage est si près du mien maintenant, que je parviens à distinguer les nuances de bleus dans ses deux iris.

- Et pour le reste ? me murmure-t-il sa bouche tout près de la mienne.

Je ne parviens même pas à répondre, mon esprit s’embrouille. L’espace entre notre lèvres se réduits lentement, trop à mon gout et alors qu’elles vont se rejoindre, un petit coup à la fenêtre de mon côté nous fais sursauter. Me retournant précipitant, je tombe nez à nez avec le regard vert de Joshua. Une lueur amusée y brille, comme-ci il avait fait une bonne blague. M’éloignant de Julien, j’en profite pour ouvrir la portière et lui demander :

- C’était vraiment nécessaire ?

- Ta mère va bientôt rentrer, je ne pense pas qu’elle apprécie de voir sa fille se donner en spectacle devant tous les voisins…

Et il a raison. Seulement, je ne veux pas lui accorder le dernier mot. Sans qu’aucun des deux garçons ne comprennent ce qu’il se passe, je dépose un baiser sur la joue de celui avec qui j’ai passé l’après-midi et sors de l’automobile.

 

 

 

 

18h03

            Je me suis installé devant la télévision pendant que Joshua est allé ranger ses livres dans sa chambre. Sans que je ne demande rien, il vient me rejoindre, une tasse de café dans chaque main.

- J’ai pensé que cela ne pouvait pas nous faire de mal.

- Tu as passé un après-midi mouvementé ?

- Je n’imaginais pas que l’on pouvait mettre autant de personnes dans un magasin. Et toi ? L’après-midi s’est bien passé avec ton apollon ?

Je fais mine de ne pas faire attention à son ton ironique, ni au fait que j’ai pensé à lui pendant mon rendez-vous et lui réponds :

- Plutôt bien. Le film était intéressant.

Un bruit de porte nous indique que ma mère vient de rentrer. Ses clefs font un bruit d’enfer quand elle les lance sur le meuble de l’entrée, puis nous l’entendons pester contre ses talons et enfin elle entre dans le salon.

- Mais quelle journée ! s’exclame-t-elle en ouvrant la veste de son tailleur. Son chignon brun impeccable d’habitude laisse s’échapper quelques mèches.

- Un café ? propose Joshua.

- Avec plaisir, répond-t-elle, ses yeux noisettes brillants de reconnaissance.

Elle vient s’affaler près de moi dans le canapé avant de poser ses pieds sur la table basse, geste qu’elle m’a longtemps interdit jusqu’au jour où elle a découvert à quel point c’est agréable. Nous avons le même caractère : têtues mais nous savons accepter d’avoir tord. Trop curieuse aussi, mais ça, ma chère maman en a déjà payé le prix en ouvrant écoutant les messages destinés à mon père sur son téléphone portable. D’ailleurs quand on parle du loup :

- Sandrine, ton père m’a appelé aujourd’hui.

- Qu’est ce qu’il veut ?

- «  Eve, j’aimerais bien voir ma fille, tu sais qu’elle vienne passer la fin de semaine à la maison. Tu sais bien que normalement, je devrais l’avoir un week-end sur deux… »

Ma mère imite à la perfection mon père, ils ont vécu assez de temps ensemble pour qu’elle connaisse chacune de ses manières. Intérieurement, je me félicite de ressembler à ma mère, j’aurais détesté avoir la gestuelle et le physique de son ex-mari. J’ai pourtant hérité de ses yeux verts, ce qui n’est pas une si mauvaise chose en soi.

- Hors de question que j’aille chez lui. Je ne veux pas voir sa maitresse.

- Sa femme ma chérie, ils sont mariés…  Tu sais qu’il a de très bons avocats et nous risquerions d’avoir des soucis…

- Je n’ai pas le choix alors.

- Voir ton père ne te fera pas de mal.

- Je le vois tous les jours au lycée !  Il arrive même à se mêler de ma vie privée ! Il m’énerve !

J’ai haussé le ton, je suis en colère, j’ai besoin d’être seule. Sans m’excuser je me réfugie dans ma chambre. Ma mère ne me retient pas, elle sait que j’ai toujours mal vécu leur séparation.

 

18h26

            Assise dans mon lit, rien ne pourrait me surprendre plus que le bruit de coup à ma porte. D’habitude, ma mère attend mon premier pas avant d’agir, alors sans attendre, je me lève de mon lit pour ouvrir la porte. Sauf que ce n’est pas une silhouette féminine que j’aperçois mais celle de Joshua.

- Je peux te parler ? me demande-t-il doucement. Instinctivement, il sait comment réagir avec moi. Prenant ma main dans la sienne, il m’amène m’asseoir sur mon lit.

- Tu sais, je comprends que tu sois en colère contre lui. Moi aussi je n’ai pas beaucoup apprécié quand mon père m’a annoncé qu’il avait une nouvelle petite amie. Et pourtant, maintenant, j’adore ta mère.

- Mais il ne l’a pas trompé !

Des larmes coulent sur mes joues, mais je n’ai pas honte, pas devant lui, qui semble me comprendre alors qu’on se connait depuis si peu de temps.

- Ce ne sont que des humains Sandrine, ils ont leurs défauts. Tu dois accepter que personne n’est parfait, même pas toi. Chacun fait des faux pas, vas-tu lui en vouloir toute ta vie, au risque peut-être de ne jamais vraiment le connaitre ?

Du bout des doigts, il essuie mes larmes. J’ai l’impression qu’il parle en connaissance de cause, et peut-être est-ce le cas. Jamais je n’ai discuté avec lui de ce qu’il avait ressentit après la séparation de ses parents.

- Alors tu penses que je devrais lui parler ?

- Je pense que tu devrais te faire ton opinion après avoir pris le temps de comprendre.

Me sentant plus calme, je hoche la tête en signe d’acquiescement et remarque pour la première fois qu’il a posé quelque chose derrière lui.

- Qu’est ce que c’est ?

- J’ai trouvé ça à la librairie, m’indique-t-il en me tendant un album-photo dont la couverture évoque un ciel bleu rempli de beaux nuages blancs.

- Mais pourquoi tu me le montres ?

- Parce que nous formons une nouvelle famille, et qu’on devrait commencer un nouvel album à nous tu ne penses pas ? J’ai imprimé les photographies que nous avons faites cette semaine…

Une nouvelle famille, des nouveaux liens, comment pourrais-je me passer de son contact rassurant maintenant ?

 
 
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