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Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 15     Les chapitres     29 Reviews    
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Lundi 14 Janvier

 Coucou tout le monde ! J'arrive à la fin de cette histoire ! Le jojo power va prendre fin :(

Je vous invite à me laisser vos impressions. 

C'est toujours avec un peu d'émotion qu'on finit une fics, mais promis je ne pleurerais pas ! 

Bonne lecture ! 

Lundi 14 Janvier

9h34

- Alors ce week-end ? me demande Rose. Le cours a commencé depuis une trentaine de minutes mais elle a réussi à se retenir, voulant peut-être que j’entame moi-même la conversation. Dommage pour elle, tout est encore trop récent dans ma tête pour que je puisse aborder le sujet. En l’espace de vingt-quatre heures, j’ai officiellement changé de domicile, découvert la mort d’une petite chose que j’appréciais, mis fin à toute relation avec mon ancien petit-ami et découvert que nous étions les victimes d’un complot monté de toute pièce par sa mère.

- Rien de particulier… je murmure pour que le professeur d’anglais ne nous entende pas.

- Même avec Joshua ?

Comment fait-elle pour tirer exactement sur la corde la plus douloureuse ? C’est une plaie encore à vif dans laquelle elle met le doigt, pourtant, je me sens bien mieux qu’avant ce week-end. Comme apaisée. Avant, tout n’était qu’angoisse à l’idée de le revoir, de comprendre ce qui s’était passé. Aujourd’hui, j’ai de la peine, une tristesse qui est devenu comme une constante a laquelle on est habitué, parce que la situation ne changera plus, que tout est fini. Et la personne qui a pris cette décision, c’est moi. Je sais qu’elle le protégera d’une nouvelle désillusion concernant sa mère, tout en m’évitant de lui faire subir la culpabilité d’une rupture qui n’est en aucun cas sa faute. Pourtant, c’est toujours aussi difficile d’avouer :

- C’est fini avec Joshua, faut que je passe à autre chose.

Elle doit sentir dans mon intonation que je ne souhaite pas en dire plus et décide de changer de discussion.

- Au fait, j’aimerais savoir si c’est Julien qui a donné mon numéro de portable à Benjamin

- Il t’a appelé ?

- Toute la soirée de vendredi, j’ai cru devenir folle, alors pour finir j’ai accepté de sortir avec lui mercredi après les cours.

Je n’ai pas l’impression que la situation la dérange autant qu’elle le prétend, alors avec un sourire je lui demande :

- Vous allez où ?

- J’en sais rien, j’ai pas vraiment écouté.

- Tu sais, il est adorable comme garçon. Mais peut-être un peu maladroit.

- Peut-être ?

Elle me lance un regard qui me fait exploser de rire.

 

12h43

            Les yeux plongés dans le rayon, je cherche désespérément un manuel dans la grande bibliothèque du lycée. Rose est rentrée chez elle, nous avons deux heures pour manger aujourd’hui. Elle m’a proposé d’aller avec elle, mais j’ai choisi de rester : j’ai des exercices de mathématiques à rendre cet après-midi que je n’ai pas fait. Et pourtant, j’ai essayé, seulement les chiffres, les signes et les lignes de mes feuilles ne m’ont pas vraiment inspiré. Avec espoir, j’étais convaincue de pouvoir trouver une quelconque aide à la bibliothèque. J’aurais au moins pu récupérer les résultats de Rose…

- Je vais jamais avoir le temps… je marmonne avec mauvaise humeur.

- Tu cherches quelque chose ? me demande une voix masculine près de moi.

Grand, brun, et mate pour un mois de décembre, Julien me sourit de toute ses dents.

- Un livre de mathématique un peu plus simple que celui que nous avons en cours. J’ai rien compris aux exercices qu’on avait à faire ce week-end.

- Joshua ne t’a pas aidé ?

Ou comment me demander si tout s’est bien passé sans en avoir l’air. Il fixe du regard l’étagère à sa hauteur, bien au-dessus des livres concernant ma recherche.

- Il était occupé à encourager son club de tennis avec sa petite amie…

- Je suis désolé Sandrine.

- Tu n’as pas à t’excuser, tu n’y es pour rien si j’ai fais une erreur.

Il fronce les sourcils et tourne le visage vers moi, ne comprenant pas ce que je raconte. Je n’ai pas encore eu l’occasion de lui expliquer tout ce qu’il s’est passé ce week-end, ce que j’ai appris.

- Un erreur?

- Trop long à expliquer.

- Les exercices de mathématiques aussi.

Sa façon de répliquer me fait sourire : j’adore cette manie qu’il a prise de me traiter comme sa petite sœur. Finalement, j’aurais sans doute gagné un vrai frère dans toute cette histoire. Je reconnais sur ses lèvres le petit sourire qu’il a quand une idée lui traverse l’esprit.

- Aller vient, on part en expédition dans l’internat des garçons !

 

13h02

            Je claque la porte derrière moi avant de m’y adosser pour exploser franchement de rire. Julien s’affale sur son lit, le souffle court. Cela fait tellement de bien de rire à en avoir mal au ventre !

- Et tu te prétends sportif ? Même pas capable de courir dans le couloir sans cracher tes poumons…

- Au lieu… de te… moquer, rends-moi… mon pull.

Allongé, il essaie de reprendre son souffle, une main posée sur son ventre qui se soulève rapidement et l’autre sur ses yeux. Je me décale pour enlever le pull à capuche qu’il m’a prêté pour passer inaperçu dans les couloirs de l’internat : on aurait dit deux gamins jouant à cache-cache. Pour l’embêter, je lui lance le vêtement à la figure avant de venir me camper devant lui, les mains sur les hanches :

- Et mes exercices de math ? Tu comptes les faire dans ton lit ?

Sans prévenir, il se redresse pour m’attraper avant de m’attirer pour m’allonger sur la couette avant de me chatouiller copieusement, me forçant à déclarer forfait par étouffement.

- Alors c’est moi qui manque de souffle ? se moque-t-il en se rallongeant près de moi.

- Drôle de façon de faire des math…

Tout les deux allongés en vrac sur le lit, nous formons une paire de gamins sans aucune ambigüité. Julien est mon ami, et c’est si bon d’avoir confiance en lui comme ça !

- Franchement, ça fait du bien de t’entendre rire, me confie-t-il.

- Tu t’inquiètes encore ?

- Avec Marie-Line, nous n’étions pas tranquilles de te savoir chez ta mère ce week-end. Elle avait peur que tu ne craques, que tu reviennes de ce séjour près de Joshua complètement effondrée et paradoxalement, j’ai l’impression que c’est tout le contraire.

- Je suis apaisée c’est vrai. J’ai mal et je suis encore plus triste qu’avant, pourtant, j’accepte. C’est la grande différence je pense. Avant, je ne comprenais pas, aujourd’hui je ne cherche plus.

- Qu’est ce qu’il s’est passé ?

- L’histoire est longue tu sais, et puis j’ai mes exercices de mathématique à faire…

- Je te donnerais les résultats en échange du résumé de ce que tu as appris ce week-end.

Il doit percevoir la grande inspiration que je prends pour me donner le courage de raconter ce que j’ai appris, et pose sa main sur la mienne, juste pour me signifier qu’il est aussi là pour me réconforter.

 

15h34

            - Sandrine, veuillez passer au tableau pour résoudre la troisième équation s’il vous plait.

Non, cela ne me plait pas, parce que je vais être incapable de le faire devant tout le  monde comme d’habitude. A croire que le professeur de mathématique adore me ridiculiser. C’est pour ça que je voulais à tout pris comprendre mes exercices, parce qu’une fois sur deux, je suis interrogée en cours. Je me lève pour venir prendre la craie, essayant d’appliquer une des formules que m’a montrées Julien juste avant de revenir en cours. Une heure et demi. Pendant quatre-vingt dix minutes, il m’a écouté lui raconter mon week-end, sans rien dire, ses expressions seules m’ont indiqué par quel sentiments son esprit est passé. D’abord, il a été en colère en apprenant l’absence de Joshua dans la journée, et son arrivée au restaurant avec sa nouvelle petite amie. Puis j’ai vu de la tristesse dans ces yeux quand je lui ai expliqué notre dispute et que finalement, la responsable de notre histoire malheureuse n’est autre que la mère de Joshua.

« - Pourquoi ne pas lui en parler ? Sandrine, je suis sure qu’il comprendrait !

- Il comprendrait c’est certain, Joshua est trop généreux… Julien, comment te sentirais-tu si tu apprenais que ta mère t’a menti ?

- Assez mal je suppose.

- Et puis, il a trouvé quelqu’un avec qui il s’entend bien, je n’ai pas envie qu’il ait pitié de moi en apprenant que je n’ai jamais cessé de l’aimer.

- Alors tu préfères garder tout pour toi ? Ce n’est pas juste ! »

Le résultat que j’écris au tableau lui semble l’être par contre. D’ailleurs, le professeur me regarde d’un air surpris. Ses cheveux noirs semblent moins parfaits maintenant qu’il ne peut plus se moquer de moi avec son air un peu supérieur. D’un geste, il remonte ses lunettes noires sur son nez, avant de me faire signe de retourner à ma place. En passant, je vois Julien qui m’adresse un clin d’œil auquel je réponds par un sourire.

            Je m’assoie à ma table près de Rose qui me félicite :

- Tu t’es bien débrouillée en fait !

Un peu mal à l’aise face à son compliment, je tourne distraitement les pages de mon livre de mathématiques et tombe sur une page remplie de petite annotation au crayon de papier. Du doigt, je viens retracer quelques lettres que Joshua avait écrites à la va-vite pour m’expliquer un exercice : quoi que je fasse, il est là…

                                                                                                                                        

17h13

            Assise dans un café avec Rose, Benjamin et Julien, je bois un chocolat chaud en discutant avec eux. Alors que je porte la tasse fumante au doux arome à mes lèvres, mon portable vibre dans la poche de mon manteau noir posé sur le dossier de la chaise. Je l’attrape et sourie en voyant le prénom de ma meilleure amie :

- Marie-Line !

- Coucou ma belle, me répond-t-elle. Dis-moi, mon petit ami serait-il avec toi en ce moment ? Je n’arrive pas à le joindre sur son portable.

Surprise par sa précipitation, je passe le téléphone à Julien qui se lève pour parler avec ma meilleure amie. Etonnant, elle ne m’a demandé aucune nouvelle de mon week-end. Est-ce qu’elle m’en voudrait de ne pas lui avoir téléphoné hier soir pour lui en parler ? Après tout, elle a du s’inquiéter la pauvre…

            J’essaie de lire dans les attitudes de Julien ce qu’ils peuvent se dire. Il a l’air stupéfait, comme si elle lui annonçait qu’elle avait adopté un éléphant violet qui dormait avec elle. Puis d’un coup, je le vois s’agiter, trop pressé de raconter quelque chose qui semble vouloir lui bruler les lèvres. Acquiesçant de la tête à des questions que je ne peux entendre, il me regarde fixement, croisant mon regard. Dans ses yeux, je lis l’inquiétude. Ses gestes sont lents, comme calculés quand il revient vers nous. Il me tend mon portable et attrape son manteau qu’il avait laissé sur sa chaise :

- Je dois y aller.

- Qu’est ce qu’il se passe ? je lui demande. Marie-Line a un problème ? Si elle a besoin de quelque chose je suis là. Et puis non, ça va trop m’inquiéter, je viens avec toi.

- T’en fais pas Sandrine, c’est rien de grave… elle va bien.

- Julien, je sais quand tu me mens.

Penaud devant mon reproche, il baisse la tête puis la redresse pour déclarer :

- Ce n’est rien, t’en fais pas.

Je ne pense pas vraiment avoir le choix, pourtant, je choisis de me lever pour l’accompagner.

- Non, j’y vais seul.

- C’est ma meilleure amie !

- Marie-Line va bien, je dois la voir pour autre chose… Ne m’en demande pas plus.

Avant même que je puisse ajouter quoi que ce soit, Julien sors du café en courant. Aussitôt, Rose me lance un regard entendu, et nous laissons de quoi payer nos consommations avant de nous lever. A peine sortie de l’établissement, elle se dirige vers sa voiture et moi vers l’entrée du métro : dans une heure, je serais chez Marie-Line.

 

18h04

            Assise dans le train, je regarde par la fenêtre pour tromper mon angoisse. J’évite de regarder les personnes qui montent et qui descendent, je ne compte pas le nombre de gare qui me sépare de ma destination et j’essaie de ne pas me poser des questions sur les raisons de l’inquiétude de Julien. Pourtant, je ne peux m’empêcher de voir son air angoissé alors qu’il répondait à sa petite amie. Et si finalement, Marie-Line et lui rompaient ? Peut-être que j’aurais du suivre les conseils de Julien, lui faire confiance, pourtant quelque chose me pousse à le suivre. Evidemment, s’il prends sa voiture, mon ami sera sans doute là-bas avant moi, j’arriverais bien après une éventuelle dispute…

            J’attrape mon portable au fond de mon sac pour appeler ma meilleure amie pour la quatrième fois depuis que je suis assise dans le train. Trois tonalités plus tard, je tombe sur sa messagerie m’incitant à laisser un message, j’en ai déjà enregistré deux alors je raccroche avec un long soupir. Ma voisine, une adolescente de mon âge qui jusque là avait le nez plongé dans son livre, me lance un regard de sympathie. J’ai l’air aussi désespérée que ça ? Presque sans m’en rendre compte, je me ronge les ongles. En fait oui, je dois avoir l’air particulièrement nerveuse. C’était une manie qui agaçait Joshua, à chaque fois il attrapait mes mains, y déposaient un baiser puis entremêlait nos doigts pour m’empêcher de recommencer. 

            Dans un moment d’inquiétude comme celui-ci, je me rends compte que sa présence était apaisante : je n’avais pas peur parce qu’il était avec moi, avec lui tous les problèmes avaient une solution. J’ai envie de le voir, de lui parler alors que c’est impossible. Aujourd’hui, c’est une autre fille qui se sent invulnérable près de lui, ma place n’est plus à ses côtés malgré tout l’amour que je lui porte encore. C’est ce sentiment qui sans doute m’empêchera à tout jamais de lui avouer les vrais raisons de notre rupture : je ne veux pas voir de la peine, de la pitié pour moi dans ses yeux qui avant me regardaient avec tant de chaleur…  

            J’arrive à destination, plus de place pour la mélancolie, je me précipite dehors et cour en direction de la maison de mon amie.

 

18h36

            - Papa ? Je mange chez maman ce soir si ça te gène pas…

- Tu aurais au moins pu me prévenir que tu sortais, m’indique mon père en sachant qu’il ne pourra pas me refuser ce dîner.

- Tu m’appelles quand tu veux rentrer, je viendrais te chercher.

- Je vais voir avec maman, je peux peut-être dormir ici ce soir, je rentrerais demain matin…

Je n’ai même pas appelé ma mère, mais honnêtement, je sais bien qu’elle ne refusera pas de m’avoir ce soir à table.  En plus, je suis déjà en bas de mon ancien immeuble, donc c’est un peu trop tard maintenant.

- D’accord, mais je veux que tu m’appelles ce soir pour me confirmer.

- Promis.

- A tout a l’heure alors.

- Euh papa ?

- Oui ?

- Lucie a mal au dos en ce moment, pense à elle.

- Merci ma chérie.

Nous raccrochons tous les deux. Nos relations se sont beaucoup apaisées depuis que je vis chez lui, il faut bien avouer que Lucie n’y est pas pour rien. Elle nous canalise dans nos disputes. J’ai un peu l’impression de trahir ma mère en disant ça, mais j’ai finis par l’apprécier, ce qui est une bonne chose quand on sait que Ruben sera bientôt là.

            J’essaie une nouvelle fois d’appeler Marie-Line sans succès. Elle n’était pas chez elle quand je suis arrivée, sans doute est-elle sortie avec Julien. Si c’est le cas, la situation n’est peut-être pas aussi catastrophique que je le pense. Enfin j’espère. Une nouvelle fois je constate que je me ronge les ongles avant de raccrocher parce que je suis tombée sur la messagerie. Vraiment, à quoi servent les téléphones portables si personne ne prend le temps d’y répondre ?

            Les marches qui mènent à l’appartement gravies, je frappe à la porte de mon ancien chez moi. Derrière le battant, j’entends les pas de ma mère camouflé par les chaussons qu’elle met toujours après le travail. Son expression quand elle ouvre la porte me fait éclater de rire. Et puis j’aperçois un visage derrière elle qui me fixe surpris.

- Sandrine ma chérie ! C’est génial que tu sois là ! Marie-Line et Julien sont là aussi ! m’annonce ma mère sans se rendre compte que quelque chose ne va pas.

            Mes amis apparaissent près de mon ancien petit copain me faisant comprendre que quelque chose s’est passé sans moi. Je croise le regard vert de Joshua, apeurée par ce que j’y vois : il sait. Ils lui ont dit que sa mère était à l’origine de ma fuite, que j’étais encore amoureuse de lui, que je n’ai jamais voulu me séparer de lui… Mes yeux se ferment : je ne veux rien voir, ni sa tristesse, ni sa pitié. Rester devant lui m’est insupportable, sans prévenir, je me retourne et descend l’escalier en courant.

 

 18h42

            Essoufflée, je ralenti ma course, de toute façon, il aurait fini par me rattraper. Au milieu de la rue, nous sommes anonymes parmi les passants mais pourtant, je sens sa présence derrière moi comme si nous étions seuls. Reprenant mon souffle, une boule d’angoisse coincée dans la gorge, je n’ose pas me retourner, je le laisse faire les pas qui nous séparent. Doucement, il enserre de ses doigts sur mon épaule gauche pour m’obliger à me tourner vers lui sans résultat : m’opposant à ce mouvement, nous restons sans nous voir.

- Sandrine…

D’un geste de rejet, je repousse sa main et entoure mon corps de mes bras pour essayer de contrôler les tremblements qui semblent vouloir me mettre à genoux.

- Laisse-moi. Oublie tout ça, c’est préférable.

Il est si difficile de prononcer ces mots que ma gorge se noue de plus en plus, m’empêchant peu à peu de parler sous peine d’éclater en sanglot. C’est alors que je sens ses bras venir se nouer autour de mes hanches pour venir plaquer mon dos contre son torse dans une étreinte solide. Je cherche à me libérer ce qui n’a pour effet de le forcer à resserrer sa prise pour me maintenir contre lui.

- Pourquoi faut-il que tu compliques toujours tout ? me murmure-t-il. Si tu étais venu me voir, tu aurais su que c’était faux, que je ne voulais que ta présence auprès de moi dans cette chambre d’hôpital…

Les larmes ont débordées de mes yeux, coulant le long de mes joues. Il pose son front sur mon épaule et ses mèches maintenant courtes viennent caresser mon cou.

- A quoi bon maintenant ? Nos vies se sont séparées…

- C’est vraiment ce que tu ressens ? crie-t-il. Surprise, je sens ses larmes coulées contre ma peau. Des spasmes le secouent, des sanglots lui échappent et aussitôt je me retourne pour le prendre dans mes bras. La respiration saccadée, Joshua m’avoue tout bas :

- Je t’aime Sandrine, de plus en plus chaque jour… Jusqu’à ce week-end, j’ai cru que c’était ton choix de partir, sans comprendre pourquoi ! C’était si douloureux de passer chaque jour devant la porte de ta chambre en sachant que tu n’étais plus là. Et puis quand je t’ai entendu pleurer, que je t’ai vu désemparée,  j’ai compris qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Bon sang, et si je n’avais pas appelé Marie-Line ? Tu m’aurais caché ça toute ta vie ?

Nous nous détachons l’un de l’autre et je ne peux m’empêcher de crier, indifférente aux passants qui nous regarde avec curiosité avant de reprendre leur chemin.

- Es-tu plus heureux en sachant tout ça ? Est-ce que ça va changer quelque chose à notre situation ? Tu me dis que tu m’aimes mais tu as quelqu’un d’autre ! Qu’est ce que je dois…

Il m’interrompt en m’embrassant, ses deux mains chaudes se placent de part et d’autre de mon visage. Parce que ça m’a manqué, je ne le repousse pas pourtant lorsque ses lèvres se séparent des miennes, je réclame une explication sans même prononcer un mot. Entre nous, il n’y en a pas besoin.  

- Je n’ai jamais eu personne d’autre que toi…

- Eva ?

- Une amie, rien de plus malgré ses aspirations, je voulais te montrer que j’allais bien même sans toi, je suis désolé… Je t’aime tellement que c’est douloureux de vivre sans toi à mes côtés, dis-moi qu’entre nous c’est encore possible.

Du bout des doigts, il vient essuyer les larmes sur mon visage. Puis il approche ses lèvres des miennes pour tenter de m’embrasser à nouveau, je pose mes doigts sur sa bouche pour murmurer avant :

- Je t’aime.

 

23h43

            Sa respiration est calme, apaisante. Il y a combien de temps que je n’ai pas dormi près de lui ? J’ai l’impression que cela se compte en année. La chaleur de son corps, la douceur de sa peau, son visage d’enfant quand il dort, je ne peux plus me souvenir combien toutes ces choses m’ont manquées. Du doigt, je viens caresser la cicatrice qui court entre sa tempe et sa mâchoire. Il bouge un peu dans son sommeil, ne voulant pas le réveiller je m’éloigne un peu.

            Nous nous sommes couchés tôt, mais certaines questions qui tournent dans ma tête me rendent insomniaques. Comment revenir chez ma mère ? Et si nous avions encore un conflit similaire avec Joshua ? Quelles seront les punitions que j’infligerais à Julien et Marie-Line pour m’avoir donné une chance de récupérer mon amour ?

- Mon ange ?

J’adore cette voix enrouée pleine de sommeil.

- Tu ne dors pas ? Il y a quelque chose qui te tracasse ?

Redressé sur un coude, il me regarde. Je regrette ses cheveux un peu longs qui tombaient en mèches désordonnées pourtant cette coupe de cheveux lui donne un air plus adulte. Je me penche en avant pour déposer un baiser sur ses lèvres.

- Tout va bien.

Ensemble nous nous allongeons, ses bras passés sous ma tête et sur ma hanche. Avec lui, peu importe le futur, parce que je peux tout affronter.

 
 
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