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Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
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Mardi 13 Novembre

La suite ? euh la suite??? ba oui la suite enfin !

Bonne lecture !

 

Mardi 13 Novembre

10h22

Je suis à moitié allongée sur le canapé, laissant juste assez de place à Joshua pour être assis, les pieds sur la table basse. L’un comme l’autre, nous sommes en survêtement, tombant d’accord pour dire que c’est la meilleure tenue pour passer une journée tranquille enfermée dans l’appartement. Seulement son pantalon de jogging noir et son t-shirt blanc le rendent infiniment plus beau que moi dans mon ensemble bleu ciel. Mes cheveux en bataille témoignent de mon envie de ne rien faire de la journée. Lui, comme d’habitude, on a l’impression que ses mèches blondes se coiffent seules avec un petit air rebelle.

Mon voisin a les yeux rivés sur l’écran de télévision, qui en cette période de vacances, diffuse encore des dessins animés si tard dans la matinée. Ni lui, ni moi n’avons eu le courage d’entrainer l’autre à l’extérieur. Il faut dire que nos parents nous ont baladé dans les magasins tout le week-end. Selon ma chère maman, Joshua avait besoin de décorer sa chambre et moi de nouveaux vêtements pour la rentrée. Mais je sais bien qu’elle essaie de me montrer que nous sommes une grande famille. Peut-être pour compenser l’arrivée du bout de choux dans celle de mon père… Seulement, même si j’aime bien Joshua, j’ai encore du mal à accepter cette vie à quatre. Daniel n’est pas repoussant, je dois même dire qu’il est plutôt mignon pour un homme à la quarantaine passée, mais j’ai du mal à faire de nouveau confiance à quelqu’un qui pourrait faire si mal à ma mère.

L’année passée à la consoler, à la voir faire comme si tout allait bien avait été un calvaire et même si Daniel n’était pas totalement étranger à son bien être actuel, je ne pouvais que songer avec angoisse au futur et aux mauvaises surprises qu’il pouvait nous réserver.

Mes jambes me font mal à force d’être à demi-pliées et sans que je ne dise rien, Joshua les attrape avec ses grandes mains fines et les poses sur ses genoux. Depuis cet après-midi au cinéma, j’ai remarqué cette tendance qu’il a de me protéger. Curieusement, je n’ai pas voulu lui raconter ma journée de Samedi, pas pour protéger mon intimité, car il en sait déjà beaucoup sur moi, mais simplement parce que j’ai peur de lui faire de la peine. Je sais qu’il n’aime pas Julien. D’ailleurs, je ne sais toujours pas comment nous allons nous débrouiller pour aller à la fête de Marie-Line…

 

11h46

Un bruit me sort de ma somnolence, j’ai du m’endormir devant la télévision tout à l’heure. Seulement, je n’avais pas de couverture sur les épaules et je n’étais pas seule. Je me redresse pour voir d’où vient le bruit et aperçoit Joshua dans l’entrée en train de murmurer à son père en costume noir et cravate. Ils ne se ressemblent pas vraiment tous les deux : le père est brun et sa silhouette imposante rend presque féminine celle de son fils qui a pourtant hérité de la couleur des yeux de Daniel.

- Chut, elle dort dans le salon. Mais pourquoi tu rentres à cette heure-ci ?

- J’ai posé une journée de congés en fait, mais Eve ne doit rien savoir…alors je suis parti comme d’habitude.

- Pas la peine de murmurer, je suis réveillée.

Je me lève du canapé, me drapant dans la couverture pour venir vers eux et me diriger vers la cuisine d’où provient l’odeur du repas que mon frère a sans doute commencé à préparer. Effectivement, quand il entre avec son père alors que je suis déjà assise sur un des tabourets, je constate qu’il porte un tablier blanc et qu’il a noué ses mèches blondes en arrière. Je détourne le regard pour éviter de m’avouer que j’aime bien ce que je vois : en fait, il est super mignon comme ça ! Je croise le regard de Daniel qui brille d’une lueur amusée alors qu’il s’assied devant moi. Une envie de le mordre me prend pour effacer son air enchanté.

- Bon je repose la question, qu’est-ce que tu fais là ? Redemande Joshua en remuant quelque chose que j’identifierais comme une sauce bolognaise dans une casserole.

- En fait, ce n’est pas plus mal que tu sois réveillée Sandrine, parce que c’est ton aide qu’il me faut. Mais ta mère ne doit rien savoir.

Un complot contre ma chère maman ? Pour qui me prend-t-il ?

- J’aurais besoin de toi pour lui acheter un cadeau en fait. Demain, cela fera un an que je la connais…

- Mon avis compte beaucoup ?

Je lui demande parce que sincèrement, je ne veux rien avoir à faire avec leur relation que je n’approuve pas totalement depuis le début.

- Tu es celle qui connait le mieux Eve. Et je veux vraiment faire plaisir à ta maman… En fait, j’aimerais que tu m’accompagnes cet après-midi.

- Tu ferais bien d’accepter, me conseille Joshua. Sinon cet après-midi je te réquisitionne pour monter ma nouvelle armoire dans ma chambre…

En fait, je lui ai déjà proposé de l’aider, donc je me doute bien qu’il veut me faire passer un message. Il me demande d’accepter, et je décide de lui faire confiance. Cet après-midi, je passerais du temps avec mon beau-père.

 

13h02

Avant de sortir avec Daniel, il me reste plusieurs choses à faire. L’estomac plein du repas que Joshua a divinement bien mijoté, je me dirige vers ma chambre pour me changer et ranger un peu. L’obscurité y règne encore car je n’ai pas pensé à ouvrir les volets. Me dirigeant à tâtons vers la fenêtre, mon pied vient cogner contre le lit et je grogne de douleur : la journée promet d’être agréable… Partir avec des a priori n’est pas la solution je sais, mais avec toutes les surprises que j’ai eu dernièrement, j’ai l’impression que ma vie prends sans cesse des virages à quatre-vingt dix degrés. Avec résolution, je respire a fond et décide de faire mon possible pour que tout se passe bien : après tout Daniel est un homme adorable et si ma mère l’aime et que je dois vivre avec lui, mes efforts ne pourront être que récompensé. Mais quand même, après avoir apporter la lumière du jour à ma chambre, je décide d’enfiler mon pull porte bonheur. Vert avec un col en V, je l’ai acheté avec ma mère il y a quelques années, et je dois dire qu’il a bien résisté. En fait, les quelques accrocs que j’y ai fais on été raccommodé par ma maman, qui a cousu des étoiles blanches pour cachée les dégâts. Je suis en train de compléter ma tenue avec un jean quand quelqu’un frappe à ma porte. Convaincu que c’est mon beau père qui me presse d’aller plus vite, je répond :

- Je suis bientôt prête !

- Sandrine, j’ai besoin de rentrer !

C’est la voix de Joshua, il parait très inquiet alors je boutonne rapidement mon pantalon et lui réponds :

- Entre ! Qu’est ce qu’il y a ?

- J’ai mal fermé la cage de Lex, m’annonce-t-il en faisant claquer la porte de ma chambre contre le mur.

Il fait le tour de la pièce, se baissant la plupart du temps pour regarder sous les meubles, puis mue par une inspiration subite, il se dirige vers mon lit pas encore fait et soulève la couette. Son visage passe de l’inquiétude au soulagement et prenant l’animal dans ses mains, il éclate de rire.

- Bon sang, tu m’as fais peur juste pour venir regarder Sandrine se changer espèce de petit vicieux ! Désolé d’avoir débarqué dans ta chambre comme ça petite sœur, mais s’il s’amuse à croquer des fils électriques, on pourra t’en faire un portefeuille.

Je ne réagis pas à sa plaisanterie. Pour la première fois, je l’ai vu inquiet, et bizarrement j’ai comme l’impression de rencontrer une nouvelle personne. Joshua dans mes pensées, avait toujours été le garçon serein, un peu trop secret et difficile à cerner mais jamais celui qui paniquait. En fait, qu’est ce que je connais de lui ? Il est beau, vit chez moi, a des allergies et des yeux à damner. Mais ensuite ?

En fait j’ai beaucoup de questions à lui poser mais rien ne vient. Alors c’est lui qui prend la parole en ayant remarqué mon air un peu perdue :

- Tu sais, je l’aurais retrouvé avant que tu te mettes au lit ce soir…

C’est fou ce qu’il peut être clairvoyant parfois et pas du tout à d’autres moments !

- Ce n’est pas vraiment ça …

- Sandrine ! Crie Daniel du salon. J’aimerais y aller assez tôt pour éviter de rentrer en même temps que ta mère !

- On en reparlera, me rassure Joshua quand je l’interroge du regard. Cela suffit à me rassurer et je sors de la chambre pour rejoindre son père.

 

16h23

- Tu pense qu’il lui plaira ? me demande Daniel pour la quatrième fois depuis que nous sommes assis dans le café du centre commercial. Après avoir passé une heure et demi à choisir un bracelet, il doute encore. Même moi, et pourtant j’adore faire du shopping et faire des heures d’essayages, il m’a fatigué. Son plus gros défaut, c’est de ne pas savoir se taire, surtout quand il est nerveux, et je dois être une personne extrêmement anxiogène vu son état cet après-midi.

- Il est parfait ! C’est bien pour ça que tu m’as demandé de venir non ?

J’allège un peu mon ton sec en prenant une gorgée de mon cappuccino. Le café, à l’ambiance des années 70, est plein mais malgré tout, nous sommes un peu isolés dans un box au fond de la salle au mur peint en vert et rose.

- Désolé de t’ennuyer avec ça, mais je n’ai plus d’idée de cadeau pour ta mère, et je n’ai pas envie de la décevoir. Même si je pense lui faire une surprise ce soir. D’ailleurs Joshua et toi serez seuls à la maison, parce que je l’emmène au restaurant.

Là, j’ai l’impression de parler avec un adolescent amoureux et c’est touchant. En fait, même si je le savais avant, je me rends compte qu’il tient à ma mère. Vraiment. Qu’il l’aime en fait. Et même si j’ai peur pour l’avenir de leur couple, je ne me sens pas le droit de les empêcher de vivre leur romance. J’ai beau lui trouver tout les défauts du monde quand je cherche, il a un atout qui ballai mes oppositions : il aime ma mère. Alors je me penche vers lui au dessus de la table et prends un air de conspiratrice :

- J’ai entendu dire qu’elle adore le petit restaurant italien où son petit ami l’a amené la première fois qu’ils sont sortis ensemble.

- Alors peut-être qu’il va l’y emmener ce soir aussi ! Tu es vraiment une adolescente adorable Sandrine, je suis content qu’Eve ait une fille comme toi, dont elle est si proche. Et puis, tu as été très accueillante avec Joshua…

Je ne cherche pas de deuxième sens à cette phrase, parce que je n’en ai pas envie. Si je suis gênée, Daniel va le remarquer et en vivant avec son fils dans la maison, la moindre allusion par la suite pourrait être dérangeante.

- C’est normal après tout. Il arrive dans une ville qu’il ne connait pas, vit avec des personnes qu’il n’a jamais vu…

- En tout cas, je sais qu’il s’est vite attaché à toi. Mon fils est quelqu’un qui ne donne pas son amitié qu’à moitié. Si je te dis ça Sandrine, ce n’est pas pour te faire peur, seulement Joshua même si il ne le montre pas, est très émotif. Ne te force pas à être agréable avec lui, tu lui ferais du mal…

Ses paroles, associées à ses iris verts déclenche un frisson chez moi. Je veux le rassurer. Je ne sais plus à qui je m’adresse à Joshua ou à lui :

- Je ne veux faire de mal à personne. Et surtout pas à ceux que j’aime.

- Moi non plus. C’est pour cela que je veux te faire part d’un de mes projets. Pour que tu ne te sentes pas trahie. En fait, je compte prochainement demander à ta mère si elle veut m’épouser.

Encore un changement, mais bizarrement celui-ci ne me parait pas si énorme : après tout, Daniel et Joshua vivent déjà avec nous, alors cela ne changera pas la situation.

- Tant que je suis demoiselle d’honneur et que le champagne est prévu…

 

18H12

Daniel déambule dans le salon depuis que nous sommes rentrés alors, pour éviter d’accumuler une impatience qui ne m’appartient pas, je suis allé aider Joshua à monter ses meubles. Ou plutôt je l’ai regardé faire. Maintenant, assise sur le lit et lui debout devant l’étagère, et toujours en jogging, je lui passe ses affaires à ranger. A vrai dire c’est assez intéressant parce que comme ça, je peux lui poser des questions. Plusieurs livres m’ont permis d’apprendre qu’il voulait faire des études de biologie, et d’autre que sa passion des furets datent depuis plus de 5ans et que Lex est un cadeau de son père.

- Mais ta mère n’était pas d’accord ?

-Elle disait amen à tout ce que décrétait le médecin. J’ai fais plusieurs crises avec mes allergies quand j’étais petit, je crois que ça l’a beaucoup inquiété.

Il prononce cette phrase rapidement, comme pour la noyer dans la conversation.

- Tu vivais où avec elle ?

- Du côté de Valencienne. Mais à la base, maman et papa sont parisiens. Elle était enceinte quand mon père a obtenu un poste dans le Nord. Pour eux, c’était un espoir d’avoir une vie un peu plus calme. Pour finir, il est revenu ici, elle est restée là-bas.

Mes questions sur sa mère le dérange, je le vois car il fixe les objets qu’il vient de ranger, et les aligne scrupuleusement. Puis, je le vois prendre une grande inspiration :

- Tu te demandes pourquoi ils se sont séparés ?

- Effectivement. Seulement, si tu ne veux pas en parler, je comprends. J’ai l’impression que c’est difficile pour toi.

Mes doigts jouent avec une petite peluche en forme de chaton. En fait, je suis aussi mal à l’aise que lui. Cependant, Joshua a plus de courage que moi, car il vient s’asseoir sur lit, me faisant face.

- C’est ma faute, déclare-t-il d’une voix trop sèche pour ces paroles chargées de tristesse. A tel point, que je ne sais pas quoi répondre.

- Mes allergies ont détruit ma famille, maman était trop obnubilée par ma santé pour voir que mon père allait mal…

Tout prend un sens d’un coup : sa colère lors de notre dispute sur ses allergies, la gêne à parler de son passé… Les mots rassurants me manquent, alors les gestes prennent le pas sur la parole et je le prends dans mes bras. Son odeur est chaude, j’espère que la mienne l’est tout autant, pour être rassurante, pour qu’il comprenne. Ses mains viennent enserrer mes hanches, resserrant notre étreinte. Ainsi, je parviens à lui murmurer à l’oreille :

- Tu n’es responsable de rien.

 

21h34

Mon jeu est très mauvais. Ou alors Joshua est très chanceux. En tout cas, il me reste une carte en main et peu de chance de gagner la partie de bataille que nous sommes en train de faire sur la table basse du salon, devant un dessin animé que je voulais voir mais qu’aucun de nous deux ne regarde.

- Tu es perdue ! s’exclame-t-il en posant un as.

- C’est pas possible…

Je lui donne ma reine et perd avec une moue boudeuse soigneusement travaillée.

- Maintenant, le gage !

Le blond se lève, me prend la main pour m’aider et m’emmène dans la cuisine où trône encore la vaisselle de notre repas.

- Ah non ! C’est moi qui ai cuisiné !

Seulement, il ne sert à rien de protester car déjà, monsieur s’assoit sur l’un des tabourets du comptoir pour me regarder faire. Alors, de mauvaise grâce, j’obtempère.

- J’y pense, tu t’es arrangé avec Julien pour la fête de Marie-Line ? Me demande-t-il l’air de rien, soudainement très concentré par l’action de mes mains savonneuses sur une assiette.

Je dois dire que peu à peu, je commence à connaître les expressions de son visage, et celle qu’il tente de maintenir en ce moment n’est pas aussi sereine que mon interlocuteur le pense.

- Il va passer me prendre, je pense. Mais tu viendras avec nous, à quoi ça servirait d’y aller séparément ?

- A m’éviter d’avoir à supporter vos mamours…

- Nous ne sommes pas ensemble.

- Vraiment ? Vous vous embrassez souvent sur la bouche entre ami à Paris ?

Ironique et méchant. C’est la première fois qu’il me parle comme ça. J’ai presque envie de lui lancer la première chose que je peux attraper, et en ayant les mains dans l’évier, j’ai le choix entre une assiette sale et une fourchette. Seulement, m’énerver reviendrait à lui donner raison, comme quand il nous a surpris dans la voiture avec Julien. Alors, doucement, sans rien dire, je passe de l’eau sur mes mains, ferme le robinet et me retourne vers lui.

- Bien sur, c’est une coutume. J’aurais oublié de t’en parler ?

Si ses yeux pouvaient tuer, peut-être qu’à l’instant même, je serais morte. Seulement, rien ne se passe et une tension naît entre nous deux. Alors, sans même que je puisse réagir, il se lève et vient poser ses mains sur le bord de levier, de part et d’autre de ma taille.

- Et si tu m’en parlais maintenant ?

Mon cœur s’est mis à battre frénétiquement, trop vite même pour que je puisse me concentrer. Et si Joshua m’embrassait vraiment ? Je sais que j’apprécierais mais après ? Et puis ce n’est pas ce que je veux, pas comme ça. Son corps est tendu, nerveux contre le mien. Un rien pourrait le faire exploser. Et là, j’ai peur. Mes mains se plaquent sur son torse et je le repousse de toutes mes forces avant de courir m’enfermer dans ma chambre.

 

22h02

Tout est calme dans l’appartement. Il y a une dizaine de minutes que Joshua est retourné dans sa chambre, j’ai entendu ses pas passés près de ma porte, s’arrêter quelques instants avant de repartir. Peut-être que c’était le mieux à faire, après ce qu’il s’est passé dans la cuisine, je ne sais pas comment réagir. La colère nous a mené bien plus loin que nos discussions amicales et j’ai peur de ce qui aurait pu arriver, des conséquences que cela va avoir. Je n’ose déjà plus sortir de ma chambre de peur de le croiser. Et je me sens coupable. Affreusement. Parce que j’ai laissé les choses aller si loin, alors que je sais que cela l’ennuie, parce que j’ai eu envie de l’embrasser et que cela change nos relations alors que l’on vit sous le même toit. La culpabilité me ronge, surtout quand mes pensées viennent à me ramener à la mémoire Julien, celui qui quelques jours plus tôt, m’a dit qu’il ne me demandait rien… Allongée sur mon lit, la tête dans l’oreiller, j’essaie de réfléchir à ce que je peux faire, à ce qui me ramènera l’image que j’avais, celle d’un garçon calme et serein, et qui remplacera cette tension sourde.

J’entends la clé que l’on introduit précipitamment dans la serrure de la porte. Le bruit dans l’entrée puis dans le couloir. Quelque chose ne va pas, aussi je me lève et passe la tête dans le couloir. La porte de la chambre de Joshua est ouverte et j’entends Daniel qui parle à son fils :

- J’ai reçu un coup de fil de Vanessa, il y a eu un accident…

- Maman ? demande le blond avec une angoisse dans la voix.

- Elle est à l’hôpital…

Un bruit de cavalcade et déjà, l’adolescent est dans le couloir et se dirige vers la porte d’entrée.

- Joshua qu’est ce que tu fais ? demande ma mère en sortant de sa chambre, un sac de sport dans les mains.

- Je vais rejoindre ma mère ! Maintenant ! Je n’aurais jamais du venir ici ! Je n’aurais pas du la laisser !

- Jo, nous allons y aller tous les deux, lui explique son père en le rattrapant dans l’entrée. On prend la route ce soir, va faire un sac avec des vêtements. Et surtout respire. Tu sais bien que Vanessa exagère toujours un peu.

- Et si maman n’allait vraiment pas bien ?

- Alors prépare-toi vite, je vais démarrer la voiture, lui accorde Daniel.

Dans un coup de vent, Joshua passe près de moi et je le suis jusqu’à sa chambre, bouleversée moi aussi. Peut-être ne s’est-il pas rendu compte que ses mots pouvaient être blessants. Sans rien dire, je l’aide à remplir son sac des vêtements qu’il sort de son armoire. Puis n’y tenant plus, je pose la question qui me brûle les lèvres :

- Tu regrettes vraiment d’être venu ?

S’interrompant dans son geste, il tourne vers moi son visage torturé par l’angoisse. A quoi je pense en lui demandant ça alors que sa mère est peut-être entre la vie et la mort ? Mes yeux se baissent sur mes mains, qui tiennent encore un t-shirt qui lui appartient. Et là, je vois ses doigts s’approcher des miens et venir les entourer.

- Je t’expliquerais tout quand je reviendrais, ne me juge pas d’ici là. Sandrine, je tiens à toi et je suis désolé pour ce qu’il s’est passé… S’il te plait, prends soin de Lex, je sais que tu connais les gestes à faire. Attends-moi, je reviendrais…

Encore une fois, quelques mots suffisent à apaiser mes craintes, comme s’il avait deviné mes pensées. Il dépose un baiser sur mon front et sort, laissant derrière lui l’odeur de sa présence chaude et rassurante. Loin derrière moi, j’entends l’écho de la porte d’entrée qui claque.

 

 
 
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