manyfics
     
 
Introduction Les news
Les règles Flux RSS
La Faq Concours
Résultats ManyChat
Plume & Crayon BetaLecture
Nous aider Les crédits
 
     

     
 
Par date
 
Par auteurs
 
Par catégories
Animés/Manga Comics
Crossover Dessins-Animés
Films Jeux
Livres Musiques
Originales Pèle-Mèle
Série ~ Concours ~
~Défis~ ~Manyfics~
 
Par genres
Action/Aventure Amitié
Angoisse Bisounours
Conte Drame
Erotique Fantaisie
Fantastique Général
Horreur Humour
Mystère Parodie
Poésie Romance
S-F Surnaturel
Suspense Tragédie
 
Au hasard
 
     

     
 
au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Petite soeur
Par Padidu
Originales  -  Romance/Général  -  fr
15 chapitres - Complète - Rating : K+ (10ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 2     Les chapitres     29 Reviews    
Partager sur : Facebook | Twitter | Reddit | Tumblr | Blogger
Lundi 5 Novembre

Héhéhéhé voici la suite de Petite soeur. Si pour l'instant les chapitres ne semblent pas vraiment avoir de rapport sinon les personnages, ça viendra !

Encore une fois, désolée pour les fautes... 

 

Lundi 5 novembre

 9h30

            J’ouvre un œil, puis l’autre. Il est trop tôt pour me lever à mon goût, Je le sais sans avoir eu besoin de regarder mon réveil. Du bruit venant de la cuisine se fait déjà entendre.  D’habitude, je suis seule dans l’appartement pendant les vacances, l’arrivée de Joshua va sans doute modifier beaucoup de choses. Et la première, c’est que je ne peux plus sortir de ma chambre dans n’importe quelle tenue : fini le pyjama short un peu court et le débardeur montrant tout mon bas-ventre !  Je sors paresseusement de mon lit, enfile une robe de chambre et me dirige en titubant vers la cuisine d’où vient une bonne odeur de café.

- Bonjour petite sœur ! m’accueille Joshua avec un sourire alors que je m’installe sur un des tabourets hauts qui entourent le comptoir qui sépare la cuisine du salon. Je dois avoir l’air d’un ours car il me sert rapidement une tasse de café dont je respire le parfum avant d’y tremper les lèvres. Juste assez sucré : la journée commence bien, je lui souris et répond :

- Bonjour…,

- Tu as toujours autant de mal à te réveiller, hier déjà c’était pareil… constate-t-il en s’asseyant près de moi avec sa tasse. Je m’aperçois dans mon demi-sommeil, qu’il mange léger encore une fois : une clémentine et une tasse de café ce matin mais aussi et surtout qu’il s’est contenté d’enfiler un t-shirt noir par-dessus son caleçon.  Sa silhouette est plutôt fine, presque maigre, et pour lui rendre la monnaie de sa pièce, je décide de me moquer moi aussi : 

- Et toi tu comptes faire un régime ?

- Non, mais je n’ai aucune envie de finir aux urgences.

Je lève le yeux de ma tasse et le regarde. Une connexion devrait se faire dans mon cerveau mais la caféine n’a pas encore fait son effet et je me contente de faire des yeux ronds. Et puis là, je réalise : dans le train, il avait refusé une part de gâteau à cause de ses allergies !

- J’avais complètement oublié ! Mais tu aurais dû nous en parler ! Au moins pour les repas, nous aurions pu nous arranger !

- Pas envie de déranger…

- Tu vis ici maintenant ! Et puis ton père c’est vraiment un idiot de pas y avoir pensé lui aussi ! Tu es allergique à quoi exactement ?

- Aux arachides…

- Et donc ?

- Les céréales, gâteaux, frites industrielles … en fait il faut vérifier toutes les étiquettes des produits…

Il a l’air un peu ennuyé, mais à vrai dire je le comprends. En résumant la situation : tout ce qui est bon, il ne peut pas le manger…

- Bon, ta première sortie de parisien, ça sera pour aller faire des courses pour te nourrir correctement !

Et oui, depuis vendredi, nous avons choisis de rester à la maison : l’expérience du métro nous a plus ou moins refroidit quant à l’idée de reprendre les transports en commun.

- Non, ça va aller, me dit-il en se levant. Je n’ai pas envie de changer les habitudes de tout le monde avec mes allergies. T’en fais pas pour moi, je vais me débrouiller.

C’est sans un mot de plus qu’il met sa tasse dans l’évier et part s’enfermer dans sa chambre. 

            J’ai l’impression d’avoir fait quelque chose de mal sans vraiment savoir quoi.

 

10h23

            Je suis toujours en robe de chambre, pas coiffée et pas lavée mais, bonne excuse, l’ordinateur m’a passionné : je ne connaissais pas grand-chose des allergies et me voilà avec une multitude d’informations et de questions à poser. Je vais devoir en parler avec Joshua, en particulier de ce que je dois faire s’il fait un choc anaphylactique. Mais avant tout, je voudrais me faire pardonner. Je ne sais pas pourquoi il s’est vexé, en fait je suppose que j’ai du dire quelque chose de mal sans le vouloir.  Peut-être qu’en faisant le gâteau dont je viens de trouver la recette sur Internet j’arriverais à me rattraper.

            Mais la première des choses, c’est de me rendre présentable : une douche ne me ferait aucun mal, cela me donnerait peut-être un peu de l’énergie qu’il me manque. Je passe par ma chambre, où j’ouvre les volets et la fenêtre pour aérer un peu.  Il y a encore une légère odeur de peinture : récemment j’ai décidé de refaire un peu la décoration en peignant les murs en vert anis et en violet, l’ensemble rend assez bien avec mes meubles blancs.  J’ouvre ma penderie, coincée entre le mur et mon bureau, juste en face de la fenêtre et à gauche de mon lit défait, pour en sortir un jean et un t-shirt rouge. En prévision du froid, un pull assorti vient rejoindre le reste de mes vêtements. La pile de mes effets dans mes mains, je me dirige vers la salle de bain dont j’ouvre la porte avant de rester bloquée comme une idiote.

Là, devant moi, se tiens l’un des spécimens masculins les plus beaux que j’ai jamais vu, vêtu en tout et pour tout d’un simple pantalon en toile noire. Ses cheveux blonds sont encore humides me laissant présager que si j’étais arrivé plus tôt, rien de l’anatomie de mon grand frère ne m’aurait échappé. Mes yeux s’attardent un instant de trop sur son dos juste assez musclé mais avec des hanches fines alors qu’il tourne la tête vers moi.  La brosse à dent dans ses mains m’indique que je l’ai dérangé alors qu’il allait se laver les dents, mais pas un seul de mes muscles ne veut m’aider à sortir de la pièce. Il m’en voulait déjà avant, la il va me détester.  Enfin ma bouche se décide à m’obéir :

- Excuse-moi mais tu n’as pas fermé la porte…

- C’est rien, j’ai pratiquement fini, dit-il.  Je t’avais dit que tu allais me détester d’occuper la salle de bain, rajoute-t-il avant de se rincer la bouche et de sortir de  la salle de bain toujours torse nu avec un grand sourire m’indiquant qu’il ne l’a pas mal pris.

Est-ce que je dois lui avouer que là, je ne peux pas le détester ? Sinon je peux toujours envisager une vengeance et me promener à moitié nue dans l’appartement moi aussi… Je croise mon reflet dans le miroir au-dessus de l’évier : mes courts cheveux bruns sont en bataille et mes yeux verts portant encore la marque du sommeil. Mieux vaut prendre une douche avant de tenter une quelconque virée en sous-vêtement dans le salon.

 

11h04

            J’ai rassemblé sur le plan de travail le nécessaire pour faire le gâteau dont j’ai trouvé la recette. D’autres produits sont venus se rajouter afin de faire un vrai repas complet en évitant les allergènes. Même si il semble, après notre rencontre dans la salle de bain, que Joshua ne m’en veut plus, j’ai décidé de préparer quelque chose à manger pour lui qui n’a quasiment rien avalé depuis son arrivée. Cependant, j’ai quand même peur de faire une bêtise malgré le tri que j’ai effectué grâce aux informations que j’ai tirées d’internet.

            Comme je n’ai aucune envie qu’il ne mange rien malgré mes efforts, ou pire encore, qu’il fasse une réaction allergique, je vais jusqu’à sa chambre et frappe à la porte. Après plusieurs tentatives infructueuses, entrer sans y avoir été invitée me semble être la seule solution ; car soit il ne m’entend pas, soit il n’est pas dans sa chambre et dans les deux cas, je peux encore attendre longtemps. Je jette un coup d’œil dans la pièce et aperçoit mon nouveau frère qui semble ne pas avoir remarqué le regard curieux qui l’observe.  Allongé sur le ventre dans son lit, des mèches de cheveux blonds devant les yeux, il écoute de la musique avec ses écouteurs tout en jouant du bout des doigts avec son furet qui semble se passionner pour les plis de la couette. Les meubles en bois sombre n’ont pas encore subi la patine de l’utilisation et cette pièce ressemble presque à une chambre d’ami : seul un poster de film sur un mur au papier peint bleu, un ordinateur portable et une cage pour furet semblent avoir été rajoutés. Cependant, j’ai bien vu que des livres se sont ajouté dans la bibliothèque mais ceux-ci sont rangés parfaitement, comme dans les magasines de décoration.

            Je m’approche du lit doucement mais Lex a remarqué ma présence et la signale à son maitre qui se retourne en enlevant ses écouteurs.

- Je suis désolée, tu ne m’as pas répondu quand j’ai frappé.

- Pas de soucis, m’assure-t-il. Tu as besoin de quelque chose ? rajoute mon hôte en se levant pour placer son animal de compagnie dans sa cage. Cette dernière est arrivée peu après Joshua à l’appartement avec le reste de ses affaires envoyées par sa mère.

- En fait, j’aimerais que tu viennes m’aider pour le menu de ce midi.

- Je croyais que tu faisais la cuisine aujourd’hui et moi demain, plaisante-t-il. C’est un arrangement que nous avons pris pour éviter à la fois de manger tout seul et de salir la cuisine deux fois de suite ce qui ne servirait pas à grand-chose.

- Oh, bien sur c’est moi qui m’arrange, mais c’est par rapport à tes allergies, j’aimerais que tu regardes ce que je vais faire pour que tu puisses manger un minimum…

Je m’interromps dans mon explication, son visage s’est figé et je crois comprendre son attitude de tout à l’heure : le vrai souci, c’est ses allergies.

- Je t’ai déjà dit de ne pas t’en mêler ! Laisse-moi tranquille avec ça à la fin ! 

C’est la première fois que le blond crie et ne sachant pas quoi faire d’autre, je sors de la chambre précipitamment. Attrapant mon sac  et un manteau, je fui hors de l’appartement. J’entends le bruit de pied nu descendant l’escalier derrière moi, mais à peine Joshua a-t-il le temps de m’appeler que je suis déjà sorti à l’air libre.

 

11h47

            Ce n’est pas très original, je le sais bien, mais je n’ai rien trouvé de mieux que de me réfugier dans le centre commercial non loin de chez moi.  En fait, ne sachant pas trop où aller, ce sont mes pieds qui m’ont guidé jusqu’ici et qui, pour le moment, me trainent dans les galeries sans me faire entrer dans aucun magasin. Pourtant, en temps normal, j’adore visiter les boutiques et essayer des vêtements, et ça me rends souvent le sourire quand je n’ai envie de rien. Mais aujourd’hui, c’est différent : je n’arrête pas de revoir son visage quand il s’est mis en colère, d’entendre sa voix s’élever. Dire que cela m’a choqué est un euphémisme : je pensais, après ces quelques jours, que nous aurions pu bien nous entendre mais j’ai l’impression qu’après ce qu’il s’est passé les relations vont être plus que tendues…  Est-ce bien raisonnable d’errer comme ça à me lamenter ? Après tout, si il veut mourir de faim c’est lui que cela regarde ! Mais personnellement, je n’en serais pas affectée !

            Fière de ma nouvelle résolution, je prends mon portable dans ma poche et appelle la première personne a qui j’ai envie de parler en ce moment : Marie-Line. Je la connais depuis ma première année de maternelle, nous avons été dans les mêmes classes, sommes sortis avec quasiment les mêmes garçons et bien que je ne sois plus dans le même lycée qu’elle, nous conservons des liens très forts. Il y a deux choses qui sont capables de la rendre folle : les boutiques et les bonnes histoires. Avec ce que j’ai vécu depuis vendredi ainsi que ma présence dans ce sanctuaire de la consommation,  je n’attendrais pas longtemps avant qu’elle vienne, j’en suis certaine.

- Oui, Sandrine ? Qu’est ce qu’il y a ? me répond-t-elle après quelques tonalités.

- Je suis au centre commercial là, tu ne voudrais pas venir me rejoindre ?

Là, je pose mon premier pion, Je sais bien qu’elle fera avancer le second toute seule sans incitation.

- Surtout que tu ne m’as toujours pas parlé depuis que le fils de ton beau-père est arrivé !

Et voilà, je la connais trop bien je crois.

- J’arrive dans dix minutes. Et tu as intérêt à tout m’expliquer dans les moindres détails !

 

12h32

            Installées toutes les deux devant des pizzas énormes dans notre restaurant préféré, j’essaie tant bien que mal de manger alors que je suis interrompue toutes les deux minutes par une question.

- Mais en fait, quand vous étiez coincé dans le métro, il savait depuis le début qui tu étais ? me demande l’amie blonde aux yeux marrons qui m’a rejoint, il y a une trentaine de minutes.

- Pas tout à fait, mais en tout cas, il l’a deviné avant moi.

- Bon, en gros, tu as un joli brin de mec qui s’installe chez toi, qui ne connait rien de la ville et toi tu viens manger une pizza avec une fille ? Mais t’es née sur quelle planète explique-moi…

- Je me suis plus ou moins disputée avec lui. Non en fait, il m’a purement et simplement crié dessus parce que je m’inquiétais…

J’ai conscience d’être un peu évasive mais entrer plus dans les détails ne m’intéresse pas, ma sortie a pour seul but de me changer les idées. D’ailleurs, mon téléphone portable décide de m’aider dans ce sens en m’annonçant un message de Julien.

            Je n’ai eu aucune nouvelle de lui de tout le week-end, « sortie familiale en Suisse avec des cousins trop curieux », m’a-t-il expliqué Vendredi. Mais maintenant qu’il se manifeste de nouveau, je me rends compte que je n’y ai même pas pensé pendant plus de trois jours. Pourtant, une fille normale, qui voit l’un des garçons les plus populaires et les plus riches de son lycée privé s’intéresser à elle, ne devrait-elle pas avoir les pensées entièrement tournées vers lui ? Seulement, avec cette histoire de métro, l’arrivée de Joshua, son existence en fait, je dois avouer que mon esprit a complètement occulté Julien. Lui par contre ne semble par m’avoir oublié puisqu’il me demande comment s’est passé ma rencontre avec mon nouveau beau-frère et si une sortie prochaine m’intéresserait.

- C’est Julien ? tente Marie-Line en me souriant.

- Oui, c’est lui.

- On parle bien du beau blond qui vit dans l’internat de l’école de ton père ?

- Et de celui qui est venu à notre dernière soirée bowling, oui…

Mon interlocutrice a les yeux qui brillent : donc elle apprécie Julien, par conséquent j’ai son approbation totale. J’irais même jusqu’à dire que si un jour, je compte le quitter en le laissant seul et éploré, je pourrais toujours lui donner le numéro de téléphone de ma meilleure amie. «  Tu sais, elle est très douée pour écouter… Et puis comme elle me connait bien, vous pourrez déblatérer sur moi à plaisir ! »

 

13h24

            Je ne sais pas si j’ai bien fais, mais Marie-Line a tenu a ce que j’invite mon nouveau frère à sa fête d’anniversaire de la semaine prochaine. « Quand il arrêtera de bouder parce que tu joues la maman, demande-lui si il veut venir. » Mais le plus embarrassant, c’est qu’elle tient aussi à ce que j’amène Julien. Je fais comment pour lancer une invitation double ? «  Ecoutez les garçons, c’est juste au cas où l’un des deux décide de me laisser en plan… sinon au pire un à chaque bras, je suis sure de faire un effet bœuf ! »

            En tout cas, le plus urgent, c’est de contacter Julien pour savoir comment c’est passé son week-end et lui assurer que de mon côté aussi, cela a été dur de rester sans nouvelles. Bon, c’est un mensonge. Seulement, je doute que lui ai vraiment pensé à moi dans son chalet en Suisse, avec ses cousins qui sont, si je ne me trompe pas, le duo le plus «  fun et décapant » qu’il connaisse. Sans compter les jolies filles qu’il a du fréquenter… Je suis pathétique, nous ne sommes même pas en couple que je suis déjà jalouse !

             Alors que je marche en direction de mon immeuble, une de mes mains chargée d’un sac où se balance une nouvelle paire de chaussures (qui selon ma meilleure amie seront géniales avec ma robe bleue pour son anniversaire), je branche mon kit main libre et compose le numéro de Julien.

- Allo Sandrine ? me repond-t-il. J’entends son sourire à travers sa voix.

- Julien ! Tu vas bien ? Je t’appelle à propos de ton message…

- Oui, je suis très content de t’entendre ! A vrai dire j’aimerais savoir si tu voudrais sortir au cinéma, j’ai des places  que m’a obtenu mon père par son travail.

En fait, il est le fils d’un responsable de la communication d’une grande entreprise qui produit des films dans plusieurs pays. Alors même que ses parents vivent à Genève, il a choisit lui-même de venir faire ses études à Paris dans lycée de mon père. Cette décision n’est pas sans rapport avec le fait qu’un des professeurs de l’option cinéma de mon établissement n’est autre que le réalisateur préféré de Julien.

- J’en serais ravie !

- Je passerais te prendre alors, jeudi prochain, ça te convient au moins ?

- Bien sur. Au fait, Marie-line aimerait que tu viennes à son anniversaire…

- Pas de problème !

- On en rediscute Jeudi alors. Je dois te laisser…

En fait, je viens d’arriver devant l’escalier qui mène à mon appartement, donc je n’ai ni envie d’être essoufflée en parlant avec Julien, ni de ne pouvoir répondre à Joshua si besoin est.

 

13h32

            Tout est calme dans l’appartement mais j’entends les couinements de Lex ainsi que les petits rires moqueurs de Joshua. Je ne sais pas s’il a mangé et je m’en moque. Arrivant dans le salon, je le découvre allongé sur le sol devant la télévision dont le son est au minimum. Il s’est quand même décidé à enfiler un t-shirt blanc. Sans rien dire, je me dirige dans ma chambre sans lui laisser le temps de m’adresser la parole. Alors que je m’allonge dans mon lit, j’entends ses pas qui viennent jusqu’à ma porte puis s’arrêtent.

            J’espère, je crois, qu’il entre et que l’on puisse discuter. Des regrets de ne pas m’être arrêté dans le salon commencent même à jouer avec mon esprit. Allez, entre dans cette chambre ! Seulement, je pense qu’il n’a jamais appris à lire dans les pensées des filles car je perçois un bruit de marche qui se dirige vers la cuisine. Peut-être a-t-il pris la bonne résolution de se nourrir.

En tout cas, notre dispute n’a pas l’air de l’affecter au point de lui couper l’appétit, moi non plus d’ailleurs. Mais j’ai une bonne raison : personne ne peut rester sans avoir faim devant une bonne pizza. Tout de même, cette histoire me travaille... Jouer au roi du silence avec quelqu’un qui vit sous le même toit que moi ne m’inspire pas vraiment, surtout si il s’agit de Joshua. Nous nous entendions bien, devons-nous couper toute relation à cause d’une dispute aussi bête ?  Et si moi je faisais le premier pas ? Que j’allais m’excuser pour m’être immiscé dans sa vie ?

            Quand même, je ne faisais que m’inquiéter pour lui ! Je ne mérite pas d’être désolée pour quelque chose qui n’est pas en temps normal quelque chose de mauvais ! Que serait les amis s’ils n’avaient pas le droit de s’inquiéter ? Parce que je pensais que nous avions, si ce n’est des liens d’amitié, au moins une certaine sympathie l’un pour l’autre… Bon, il y a trois choses que je déteste maintenant : le pamplemousse, les rongeurs (sauf Lex ) et me sentir coupable sans savoir pourquoi. D’un geste rageur, je lance un oreiller contre la porte de ma chambre.

 

13h57

            Une odeur de sucre vient chatouiller mes narines alors que je suis toujours enfermée dans ma chambre. Comme si quelqu’un faisait cuire un gâteau ! D’un bon,  je me lève et me précipite dans la cuisine. Là, un tablier à carreau blanc et rouge autour des hanches, de la farine sur le front et sur la mèche blonde qui se balade devant ses yeux, Joshua semble satisfait de ce qui cuit dans le four devant lequel il est accroupit.

- Je n’aime pas les disputes… et je pense que celle-ci est entièrement de ma faute, me murmure-t-il en se relevant.

- Je n’aurais pas dû insister…

Je sais, c’est stupide, mais j’ai un peu pitié de lui, surtout devant des excuses aussi sincères. Sur le plan de travail se trouve la recette que j’ai imprimé, d’une main je l’attrape et y trouve des annotations au stylo.

- Je me suis permis quelques modifications, explique-t-il. Je suis allergique depuis que je suis tout petit, donc j’ai appris quelques petits trucs en cuisine avec ma mère. Tu avais raison… c’est assez idiot de ma part de ne pas vous avoir informé… si jamais quelque chose m’arrivait, vous ne sauriez pas quoi faire.

- Je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas voulu nous en parler.

Comme ce matin, nous nous réinstallons dans les tabourets en face du comptoir de la cuisine.

- Tu sais, j’ai toujours dû, depuis tout petit, surveiller tout ce que j’avalais, la moindre miette de nourriture. A l’école, pendant les sorties avec les amis, les anniversaires… mon médecin ne voulait même pas envisager que je puisse avoir Lex. J’avais juste envie pour une fois, qu’on ne me considère pas seulement comme un allergique, mais comme un adolescent normal.

Ses yeux verts cherchent les miens, comme pour leur demander une réponse que je ne saurais formuler. Avec un sourire, je lui fais remarquer en saisissant une de ses mèches de cheveux :

- En attendant, t’es tout enfariné, tu comptes te mettre à cuir toi aussi ?

- Pourquoi ? Tu penses que je suis à croquer ?

Je rougis sous son regard amusé, heureuse de notre complicité retrouvée.

 
 
Chapitre précédent
 
 
Chapitre suivant
 
 
 
     
     
 
Pseudo :
Mot de Passe :
Se souvenir de moi?
Se connecter >>
S'enregistrer >>