Hanlalalalala la honte ! ça fait vraiment trop longtemps que j'ai pas mis a jour petite soeur ! Pour la peine je mets deux chapitres ! 

Bonne lecture ! 

Jeudi 27 Décembre

10h57

            Difficilement, j’ouvre un œil. La lumière m’éblouie, me forçant à enfoncer ma tête sous la couette. Avec une certaines déception, je constate que je suis seule dans le lit mais vu l’heure cela ne m’étonne pas vraiment. Joshua a du rejoindre son lit tôt ce matin avant que nos parents ne se lèvent. Savoir qu’ils n’ignorent rien de notre relation n’a pas vraiment changé nos habitudes, peut-être est-ce une forme de pudeur, mais aucun de nous deux ne veut être tendre devant eux. Si parfois nous nous effleurons ou nous prenons dans les bras, ce n’est que furtivement, parce que c’est dur de ne pouvoir se toucher toute la journée. Comme un chat paresseux, je m’étire avec une grimace, des courbatures me rappellent sagement mes activités de la nuit. Comme s’il avait deviné que je viens de me réveiller, mon petit ami ouvre la porte de la chambre, puis d’un pas léger que je reconnaitrais entre mille, il s’approche de mon lit et une délicieuse odeur de café m’atteint dans mon brouillard matinal.

            Je me décide enfin à ouvrir les yeux, découvrant sa silhouette debout près de ma table de chevet sur laquelle il pose une tasse fumante. Ce fourbe est déjà habillé alors que j’aurais voulu qu’il me rejoigne sous la couette. Avec un sourire, il s’assied par terre et pose sa tête sur ses mains juste en face de mon visage.

- Bonjour… murmure-t-il, pas sûr que je sois bien réveillé. Me regardant, il attend que je lui adresse la parole avant d’aller plus loin, sachant que mon humeur du matin n’est pas forcément au beau fixe.

- Bonjour mon cœur…

Ma voix enrouée le fait sourire. Pendant que je me redresse en remontant une des bretelles de mon débardeur, il me tend ma tasse que je finis par attraper en lui lançant un regard de reconnaissance.

- Bien dormi ? me demande-t-il avec douceur.

- Pas trop mal, mais j’aurais aimé un câlin pour me réveiller …

- Quand tu seras habillée peut-être, sinon j’ai bien peur qu’on finisse par être en retard.

- Quelle heure il est ?  

Je me redresse pour regarder mon réveil et sursaute avant de finir ma tasse de café trop vite en me brulant la langue ce qui le fait éclater de rire.

- Joshua ! Ne te moque pas de moi ! Tu aurais du me réveiller ! Je ne serais jamais prête à temps ! Marie-Line a réservé pour midi au restaurant…

- Et moi, j’ai choisis tes vêtements qui sont posés dans la salle de bain, ce qui nous économisera au moins vingt longues minutes et j’ai emprunté la voiture pour aujourd’hui ce qui devrait raccourcir notre temps de trajet en bus d’un quart d’heure à cinq petite minutes. Donc si je compte bien, tu as encore 54 minutes pour te préparer… non 53 maintenant.

- Merci mon cœur ! je crie en me dirigeant déjà vers la porte de ma chambre.

12h03

            Nous sommes à peine en retard, et ce coup-ci, c’est ma faute. Machinalement, je porte la main à mon bracelet, celui qu’il m’a offert à Noel payé avec l’argent obtenu à son petit travail pour lequel il m’a menti. Au début, je n’ai pas voulu l’accepter y voyant un symbole de notre dispute mais comment lui refuser quoi que ce soit quand il me lance ce regard vert si déstabilisant ? Je dois dire qu’il a bien choisis : au bout d’une chaine en argent se balance trois breloques en forme de ticket de métro, de gâteau et de nuage. Trop personnel pour appartenir à quelqu’un d’autre que moi, m’avait-il expliqué quand j’ai demandé à le ramener à la bijouterie. Et ce matin, je me suis rendu compte que j’y était attaché quand j’ai paniqué, ne le trouvant plus sur ma table de chevet en voulant le mettre. Je pense ne plus l’enlever par mesure de sécurité.

            Pendant qu’il stationne la voiture, j’ouvre le pare-soleil pour vérifier ma coiffure et mon maquillage.

- Tu es magnifique, comme d’habitude, m’indique-t-il tout en faisant sa manœuvre.

En même temps, c’est lui qui a choisit mon pull beige et mon jean, je sais qu’il adore me voir avec. L’entendre me dire des compliments me rassurent, il peut-être si beau parfois que j’en ai le souffle coupé, comme en ce moment avec son jean un peu moulant et son sweat noir. En fait, quoi qu’il porte, ou ne porte pas d’ailleurs, il est magnifique. Assez pour que je sois horripilée par les filles qui lui sourient alors que nous marchons main dans la main pour rejoindre le restaurant où nous avons rendez-vous. A peine entrés, j’aperçois mes amis : Marie-Line me tourne le dos, assise près de Julien qui penché vers elle semble lui raconter quelques chose de la plus haute importance. La première à nous apercevoir, c’est Rose, elle me lance un regard de suppliciée avant de m’indiquer discrètement son voisin qui n’est autre que Benjamin. Je lui adresse un sourire d’excuse : elle est venue parce pour rencontrer Joshua, pas pour se faire draguer par un adolescent qui bien qu’adorable, n’a que peu de charme.

- Bonjour ! je lance avant de venir faire la bise a mes amis. Joshua me suit, embrasse Rose et Marie-Line avant de venir serrer la main de Benjamin qui ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil à Julien qui impassiblement prend une gorgée d’eau avant de prendre la main tendue par mon petit ami pour le saluer.

            Sans me rendre compte que j’avais retenu ma respiration pendant quelques secondes, je relâche l’air contenu dans mes poumons : peut-être que la journée va bien se passer.

13h16

            J’ai tellement mangé que mon estomac semble être rempli de plomb. La lasagne de saumon vient d’être ajoutée à la liste de mes plats préférés… Je sais que cette  sortie au restaurant est une torture pour Joshua qui surveille la composition de tous les plats : son allergie n’est pas connue de mes amis et il est sans doute passer pour un fou à demander au serveur les ingrédients des propositions du menu qui lui plaisait.

            Avec envie, je lorgne sur la carte des desserts que Marie-Line consulte avec Rose. Ces deux-là s’entendent à merveille, discutant gaiement ensemble depuis le début du repas alors que Benjamin, qui ne parvient pas à masquer sa déception, s’évertue à répondre laconiquement à nos questions.

- Tu veux un dessert ? demande Julien en remarquant la salivation que m’inspire l’idée d’une bonne glace.

- J’ai trop mangé…

- Partage avec quelqu’un, je me laisserais bien tenter par un banana split si tu veux…

- Non, je vais prendre un dessert avec elle, l’interrompt brusquement Joshua avant de resserrer la prise de sa main sur la mienne cachée sous la table.

- Te force pas mon cœur…

- Mais non, me dit-il avec autorité avant de me tendre la carte des desserts que j’ouvre. Sans même réfléchir, je me dirige vers les desserts que lui peut manger et j’opte pour un granité à la pomme que je lui montre du doigt.  Sa réponse : une négation de la tête avant de déclarer :

- Pourquoi pas un brownie avec de la glace à la vanille, tu adores ça mon ange…

Je ne sais pas ce qui m’agace le plus : le fait qu’il ait choisit quelque chose qu’il ne pourra pas manger, où le fait qu’il regarde Julien comme pour le narguer. Enervée, je referme la carte avant de déclarer :

- Désolée, j’ai perdu l’appétit je crois, excusez-moi, je vais prendre un peu l’air dehors.

Celui qui partage mes nuits veut me suivre mais d’un geste, je l’arrête avant de me diriger seule vers la sortie : une dispute ne m’intéresse pas, je veux qu’il comprenne seul ce que je lui reproche.

13h32

            Tous ensembles, nous nous dirigeons vers la patinoire à pied. Marie-line essaie tant bien que mal de m’extirper quelques mots mais depuis notre départ du restaurant, je reste maussade. Joshua marche tout près de moi, tout aussi perdu dans le silence que je le suis. Il veut me parler, mais tant que ma meilleure amie sera près de nous, il s’interdira de parler où de me mettre mal à l’aise. Nous marchons encore quelques mètres, le temps de me sentir beaucoup plus calme, avant que je demande à ma voisine :

- Marie, je crois que Rose va finir par frapper Benjamin, tu ne veux pas aller l’aider s’il te plait ? Julien semble ne pas suffire…

Elle me lance un regard interrogatif mais comprends vite que j’aimerais être seule avec le jeune homme qui marche près de nous. Après m’avoir envoyé un clin d’œil d’encouragement, je la voie venir se  placer entre  Julien et Rose, monopolisant l’attention du premier et la discussion de la seconde qui a alors une bonne raison d’ignorer l’adolescent qui devient presque pitoyable dans ses tentatives pour nouer un lien avec elle.

- Je suis désolé… murmure une voix qui d’habitude me fait frissonner mais qui aujourd’hui ravive ma colère.

- Désolé pour avoir été odieux ou pour avoir fait comme si mon avis ne t’importait pas ?

Sans m’en rendre compte, j’ai accéléré le pas ce qui le force à m’attraper par le coude pour m’obliger à m’arrêter et le regarder.

- Je sais que tu m’en veux, murmure-t-il, mais ne rends pas les choses plus difficile je t’en prie… C’est douloureux de voir qu’il te connait mieux que moi, que tu discutes avec lui avec une complicité que je n’ai pas encore avec toi. Je suis jaloux, bêtement jaloux de quelqu’un qui ne peux même pas te prendre dans ses bras.

- C’est idiot.

Il me prend contre son torse, sans aucune résistance je me laisse faire, juste parce que c’est trop angoissant d’être en colère contre lui et déstabilisant de voir la souffrance dans ses yeux verts.

16h02

Un chocolat chaud,  Joshua près de moi et mes amis tout autour, il ne m’en faut pas plus pour me sentir bien. Je commence même à sentir à nouveau mes doigts de pieds dans les patins à glace que j’ai desserré. N’étant pas une très bonne patineuse, j’ai passé la majorité du temps accroché à celui que j’aime ou les fesses par terre, laissant présager des nombreux hématomes que j’aurais.

- Bon, j’y retourne, annonce Benjamin qui a finalement compris que rien n’arrivera s’il continue à insister trop maladroitement auprès de Rose. Cette dernière le fixe du regard jusqu’à la patinoire, avant de se décider à le suivre : peut-être que finalement, elle l’aime bien… Comme une idiote, je souris avant de plonger une nouvelle fois mes lèvres dans mon gobelet avec délectation. Julien et Marie-Line glissent ensemble sur la glace main dans la main, les choses évoluent entre eux, comme entre Joshua et moi. Peut-être avait-il raison et sommes-nous allé trop vite : l’incompréhension et les disputes règnent en maitre de notre relation depuis quelques temps. Pourtant, quand il est là, son corps près du mien, je ne peux m’empêcher de penser  que rien ne pourra nous séparer. Je le fixe des yeux sans doute un peu trop longtemps pour être discrète, alors il m’envoie un sourire, le même que celui qu’il m’a  adressé la première fois dans le train.

- On y retourne ? propose-t-il.

J’acquiesce de la tête avant de finir mon breuvage trop rapidement en me brulant la langue ce qui le fait exploser de rire. Puis, il me prend la main et m’entraine sur le bord de la glace. Trop gentil, il m’aide à refermer mes patins avant de venir fermer mon long manteau rouge et faire un nœud dans mon écharpe.

- Et enfile tes gants ! m’ordonne-t-il. Tu étais frigorifié tout à l’heure, et je n’ai vraiment pas envie que tu tombes malade.

- Oui papa… Et puis même si je tombe malade, c’est pas une calamité.

- Si, parce que je ne serais pas là pour te soigner.

Avec un équilibre parfait, celui que j’aime entre sur la piste. Est-ce pour éviter une conversation qui nous rendra mal à l’aise lui comme moi ? Sachant pertinemment que je n’aime pas qu’il parte chez sa mère, et qu’il ne peut faire autrement, en parler nous laisse souvent avec un arrière gout d’amertume : nous prévoyons déjà nos futures angoisses. Quand  il sera loin de moi, j’aurais toujours peur qu’il ne revienne pas, et lui s’inquiétera de me savoir si mal sans pouvoir me consoler… Bien qu’il m’ait promis de toujours rester à mes côtés, je ne peux m’empêcher de penser qu’un jour, sa mère parviendra à le retenir encore une fois. Les appels d’inconnus sur mon téléphone ne cessent de raviver cette crainte, à tel point que j’ai choisi de le maintenir éteint la plupart du temps, surtout quand je suis avec mon amoureux. Je me rappelle trop bien sa réaction quand il a découvert que mon numéro avait été effacé de son téléphone pour songer à réitérer l’expérience.

            Mais aujourd’hui n’est pas demain, il est encore avec moi, mon téléphone est éteint et nous ne sommes pas fâchés l’un contre l’autre. J’essaie comme je peux d’effacer l’air soucieux que je dois avoir sur le visage pour le rejoindre et m’accrocher à lui. Si quelque chose devait nous arriver, je sais que je regretterais de ne pas avoir profité intensément de ces moments que nous partageons.

 16h34

            - Essaie toute seule…

- Joshua n’y pense même pas, je suis déjà trempée à force de tomber !

- Je reste à côté et je te rattrape si besoin.

- Tu promets ?

- Mais oui…

Dix minutes, voir quinze que ce grand blond tétu tente de me convaincre de le lâcher pour patiner toute seule. Seulement, même si j’ai cédé, je sais bien comment ça va finir : les fesses par terre et l’orgueil déjà mis à mal en miette. Doucement, il détache sa main de la mienne.

- Redresse toi, ne te penche pas en avant, me conseille-t-il. J’applique ce qu’il me dit avec plus ou moins de succès, corrigeant sans cesse mon équilibre pour le suivre. Comment fait-il pour y arriver si facilement, et même en arrière ?

- Tu vois que t’y arrive, me félicite mon professeur improvisé.

- J’ai l’impression que je vais me casser la figure à chaque instant.

- Le temps de t’habituer…

Alors que je vais lui répondre qu’il est impensable de prendre l’habitude  d’être en équilibre sur deux lames aussi épaisse d’un couteau pour moi, je sens quelqu’un passer tout près de moi à une allure rapide. Surprise, je fais un mouvement vif pour l’éviter ce qui entraine ma chute.

- Espèce de crétin ! crie Joshua avant de m’aider à venir me relever. Tout va bien mon ange ?

- Je crois que oui.

Un bruit de glissement nous indique que quelqu’un s’approche.

- Je suis désolé Sandrine, je ne t’ai pas fais mal au moins ? me demande Julien en venant se placer à côté de moi.

- Non, non ça va c’est rien… je murmure.

- T’aurais pu faire attention ! s’énerve Joshua. 

- C’est bon, je ne l’ai pas fais exprès ! s’indigne Julien.

En m’oubliant complètement, les deux garçons se font face, les yeux brillants de colère. Sans doute était-ce trop tôt pour les réunir tous les deux. Sandrine arrive à ce moment-là et attrape le bras du brun.

- Qu’est ce qu’il se passe ? demande-t-elle.

- Cet abruti a fait tomber Sandrine, elle aurait pu se faire mal, répond Joshua. Mais t’es vraiment stupide ma parole !

- Considère qu’on est à égalité alors ! crie Julien.

- Qu’est ce que tu veux dire ?

Mon petit ami est devenu menaçant, s’approchant de son adversaire avec un regard que je ne lui ai jamais vu.

- Je veux dire que moi je ne l’ai encore jamais fais pleurer… ce qui n’est pas ton cas, le provoque le brun.

Sans parvenir à réagir, je les vois se jeter l’un sur l’autre et tomber sur la glace. C’est Benjamin et Marie-Line qui se chargent de les séparer alors que déjà je me dirige vers le comptoir pour rendre mes patins.

17h43

            -Maxime, on rentre !

Elle est aussi blonde que son fils qu’elle appelle. Ce dernier lui lance un regard noir, avant de continuer à monter l’échelle du toboggan. Il est déjà tard, la nuit est tombée depuis un petit moment, mais l’enfant et la mère sont restés dans le parc sans doute à cause du caractère très affirmé du petit. Et moi, je les observe, déconnectée de ma propre vie pour ne pas penser à la dispute qui ne manquera pas d’éclater entre celui que j’aime et moi. Assise sur un banc, j’ai froid et je tremble pourtant, rien ne semble pouvoir me décider à partir d’ici.

            Le petit Maxime se décide enfin à obtempérer après la promesse de sa mère d’un bon chocolat chaud en rentrant. Quand ils sortent du parc, je suis seule, le vent faisant danser les balançoires dans un son grinçant. Aussi agaçant que la sonnerie de mon téléphone dans la poche de mon manteau. Peut-être que j’aurais mieux fait de l’éteindre, d’ailleurs, c’est ce que je compte faire en le sortant du fond de ma poche, convaincue que c’est Joshua qui tente de m’appeler. Surprise, je constate que c’est le prénom de ma meilleure amie qui s’affiche. Je décroche :

- Sandrine ! crie Marie-Line. Bon sang on te cherche partout, t’es où ? On est inquiet !

- Je vais bien…

- C’est ça. Prends-moi pour une idiote. Dit-moi où tu es et je passe te prendre.

- Dans le parc près de la rue où nous allions chercher de la glace à la rhubarbe.

- J’arrive dans cinq minutes. Tu ne bouges pas.

            Elle raccroche avant que j’ai eu le temps de répondre. Sans doute parce qu’elle sait que je préférerais rester seule et rentrer par mes propres moyens. Ou tout simplement pour éviter d’avoir à m’expliquer au téléphone dans quels états sont celui que j’aime et mon ami. J’aurais du les séparer. Je m’en veux, j’ai été incapable de prendre les devants, de les séparer l’un et l’autre. Les premières larmes commencent à couler : il a fallu de quelques secondes pour que je réintègre ma vie et mes problèmes. La tête entre les mains, je laisse l’eau s’échapper de mes yeux, mouiller mon visage pour finir en tache foncée sur le sol près de mes pieds. Qu’est ce que j’aurais du faire ? Rejoindre mon petit ami qui avait tord où défendre Julien contre celui que j’aime ? Quelles auraient été les conséquences ? Un sanglot se bloque dans ma gorge m’étouffant de culpabilité et de doute.

18h04

            Des pas sur le gravier m’indiquent que je ne suis plus seule. Ne relevant même pas la tête, je commence :

- Ne t’inquiète pas Marie-Line, je vais bien…

- Tu mens beaucoup trop mal pour qu’elle puisse te croire.

Je relève la tête, trop surprise par la voix que j’ai entendu pour y croire vraiment.

- Julien ?

Sur son visage, un sourire d’excuse se dessine, accentuant l’effet d’un œil au beurre noir de belle dimension. Sa lèvre fendue semble douloureuse quand il parle :

- Je voulais te voir avant que Joshua ne te retrouve. Marie-Line a cédé malgré elle quand je lui ai demandé où tu étais.

- Il ne sait pas où je suis ?

- Il devrait arriver d’ici peu, me précise-t-il en venant s’asseoir près de moi. Du bout des doigts, mon ami vient essuyer les traces de larmes sur mes joues.

- Tu ne devrais pas pleurer pour deux idiots comme nous.

- Ce n’est pas vous, c’est moi l’idiote d’avoir cru que ça pourrait bien se passer.

D’un geste qui se veut réconfortant, il me prends contre lui et murmure :

- Un jour où l’autre, cela devait arriver entre Joshua et moi. Il nous fallait remettre les scores à zero, nous dire en face ce que nous ressentions. Mais une chose est sure, on t’aime tous les deux. Il n’a pas hésité quand il s’est rendu compte que tu n’étais plus là, c’était comme ci je n’existais plus. Pourtant, je croyais l’avoir assommé...

- Il va bien hein ?

- Aussi bien que moi je suppose. Je voulais te dire que j’étais désolé Sandrine, parce que même si Joshua n’est pas innocent, je n’aurais pas dû réagir comme ça. Et je suis certain qu’il va arriver dans quelques minutes pour s’excuser lui aussi, alors je vais te laiss…

La sonnerie de mon téléphone portable l’interrompt, et voyant que c’est ma mère qui tente de me joindre, je décroche précipitamment :

- Maman ?

- Sandrine ! Ma chérie tu vas bien ?

Sa voix m’inquiète, aussitôt je demande :

- Qu’est ce qui se passe ?

- Daniel vient de recevoir un appel de l’hôpital, Joshua a eu un accident.

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Ne me tuez pas o/