Juste parce qu'il fallait bien que je la publie un jour, la voici, la suite de Petite soeur, bonne lecture ! ( désolée, c'est un peu lourd comme chapitre, mais bon promis, il finit bien ! ) Mercredi 21 Novembre 6h23 Je ne veux pas sortir du lit. Pas ce matin… plus jamais en fait. J’étais réveillée bien avant que la musique de mon radioréveil ne se déclenche ce matin. Cela fait quatre jours que je ne dors plus, la scène avec Julien puis celle avec Joshua se rejouant sans cesse dans ma tête. Et surtout, je ne supporte plus ce que je vis depuis dimanche matin : c’est comme si le frère qui est entré dans ma vie il y a quelques semaines venait de disparaitre. Ne sortant de sa chambre que pour les repas, ne m’adressant la parole que si cela est nécessaire, Joshua semble vouloir faire comme si je n’existais pas. Un effort surhumain m’amène à sortir de mon lit, posant les pieds sur la moquette épaisse. Je crois que je me passerais de petit déjeuner ce matin, j’ai l’impression que mon estomac ne supporterait pas, en fait, il semblerait que les lèvres de mon voisin de chambre ait extirpé de mon corps toute envie d’absorber une autre nourriture que son souffle. Amèrement, je me dis que le matin est sans doute la meilleure partie de la journée pour lui : je me lève bien avant tout le monde à la maison pour pouvoir prendre mon train pour Paris, aussi il ne doit pas se dépêcher pour avaler son café et sa clémentine habituelle… Je prends à peine le temps de choisir un pull blanc aux rayures bleues marine et un jean, mon train est à 7h04 et je ne suis pas en avance. Même si je n’ai aucune envie de retourner au lycée, là ou le regard de Julien ne cesse ramener mes remords à la surface, rester à la maison serait encore pire. Et puis, si je suis absente et que mon père téléphone à la maison pour avoir de mes nouvelles, j’aurais encore plus d’ennuis… non autant continuer à vivre comme d’habitude, enfin presque. J’ouvre la porte de ma chambre et tombe nez à nez avec l’objet de mes pensées. Surprise, j’en laisse tomber les affaires que j’avais dans les mains. Tout aussi étonné que moi, ses mèches blondes en bataille encadrant son visage ensommeillé et son torse nu portant la marque des draps liés à son habitude de dormir sur le ventre, Joshua semble vouloir se cacher, non pire, s’enfuir. Alors d’un geste qu’il croit nonchalant, il passe sa main dans ses cheveux puis déclare : - Je pensais que tu avais oublié de débrancher ton réveil avant d’aller prendre ta douche… Et là, il tourne les talons, entre dans sa chambre et fait claquer sa porte. 8h22 Les cours commencent dans moins de 10 minutes et je dois être bien la seule lycéenne à être pressée d’y assister. Simplement pour faire taire ma bande de copine qui ne comprend pas la brusque froideur de Julien à mon égard, l’air peu engageant de notre professeur d’anglais, une femme d’une cinquantaine d’année aussi maigre qu’acariâtre portant du gris toute l’année, est la meilleure des solutions. Seulement si les questions vont se taire, la sensation du regard de mon ancien ami dans mon dos sera encore pire. Elle remue mes angoisses et ma culpabilité, tout en exacerbant la douleur que je ressens pour ce qui s’est passé avec Joshua. J’avais crains que nous puissions dépasser les limites ce soir-là mais je me rends compte que nous sommes déjà allé trop loin : j’ai blessé quelqu’un qui m’est cher et ma nouvelle famille semble corrompue. Ma mère a senti le malaise entre les deux adolescents qui vivent avec elle, combien de temps lui sera-t-il encore nécessaire pour qu’elle comprenne que je suis amoureuse de mon nouveau frère et vois ses illusions s’effacer ? Assez j’espère pour me laisser le temps d’ériger des défenses d’apparence entre lui et moi. Mais pour cela encore faut-il que je puisse approcher Joshua. La tache ne me semble pas aisée, pas plus que celle de m’excuser auprès de Julien. Parce que bientôt mes nerfs ne pourront plus supporter cette tension qu’il y fait peser par ses muets reproches. J’ai besoin qu’il me dise ce qu’il pense, parce que peut-être qu’ainsi, j’arriverais à accepter de l’avoir blessé si durement et surtout si maladroitement. Sans doute que je veux aussi faire taire le doute qui nait en moi quand je croise son regard : celui qu’il m’aime toujours et que c’est ça qui le fait souffrir vraiment… Après le cours sans doute, j’essaierais, mais pour l’instant j’ai besoin de repos. Ma tête me fait souffrir, mes yeux aussi et la terre semble avoir décidé de ne plus tourner autour du soleil mais autour de moi, tant le couloir se met à tanguer. Je fais encore quelques pas en direction de la salle mais les voix autour de moi se font de plus en plus distantes. Une langueur agréable et cotonneuse m’enveloppe. Mes yeux se ferment et ne s’ouvrent plus. 8h43 Orange. Tout est de cette couleur autour de moi. Je reconnais enfin l’horrible chambre que l’on m’a assignée chez mon père. Mais qu’est ce que je peux bien faire là ? Il y a à peine quelques secondes j’étais dans le couloir pour aller en cours, et maintenant je suis allongée. Entre les deux rien, le trou noir. - Réveillée ? Je sursaute en me redressant avant de remarquer Julien, debout près de la fenêtre, me tournant le dos. Son pull noir et son jean font ressortir sa carrure athlétique mais sans même que je vois son visage, je le trouve tellement fragile à cet instant. - Qu’est ce qui s’est passé ? J’ai la gorge sèche et alors que j’essaie de m’assoir sur le bord du lit, l’univers se met une fois de plus à tourner, me forçant à me rallonger. - Ne va pas trop vite, me conseille le jeune homme en venant jusqu’au lit. Le médecin est venu tout à l’heure, il semblerait que tu sois épuisé. On dirait un automate qui me parle, sans aucune émotion, sans chaleur dans la voix. Mais ce qu’il me dit là n’est qu’une partie de ce qui m’intéresse. - Et dans le couloir ? - Tu t’es évanoui… Je t’ai porté jusqu’ici, je pensais que tu y serais mieux qu’à l’infirmerie. Tu étais si pâle ce matin, et moi qui n’arrivais à a venir vers toi de peur d’être repoussé. J’aurais su, jamais je ne t’aurais laissé rentrer avec lui ce soir là ! Bon sang Sandrine ! Ne te rends pas malade pour lui ! Il s’est assis près de moi pour me dire ses mots, plus que de la colère, j’y sens une culpabilité qui me brise une fois pour toute. Les larmes coulent sans que je puisse les retenir, les sanglots m’étouffant jusqu’à ce qu’il me soulève pour me prendre contre son torse. - Tu l’aimes tant que ça ? - Comment le sais-tu ? parviens-je à demander. - Si tu avais vu tes yeux quand il est arrivé samedi, j’ai cru que j’allais crier de désespoir. Mais j’ai accepté, parce que tu semblais heureuse avec lui mais lundi tu avais l’air si déprimé… Si j’étais venue te parler, peut-être que j’aurais empêché ce qui s’est passé aujourd’hui. - Tu n’y es pour rien si je suis assez idiote pour tomber amoureuse du mauvais garçon. Tu sais, de tout mon cœur j’aurais voulu pouvoir te répondre que je ressens les mêmes sentiments pour toi. - Je ne veux pas d’un mensonge, je prendrais ce que tu me donneras. Même si ce n’est qu’une amitié. Seulement, laisse-moi du temps, la plaie risque encore à tout moment de saigner. - J’attendrais qu’elle cicatrise. 09h03 Après le départ de Julien de la chambre, je crois m’être assoupi un peu. Celui-là même qui attisait ma douleur a réussit à calmer mon esprit juste assez pour le laisser récupérer quelques minutes de sommeil qui m’ont tellement manqué dernièrement. Un bruit à la porte m’indique que quelqu’un veut entrer, sans doute que c’est cela qui m’a réveillé. - Entrez ! Ma voix parait avoir retrouvé toute sa capacité et je me redresse sans vertige. La porte s’entrouvre sur ma belle-mère. Lucie semble différente aujourd’hui, peut-être parce que son jean et son pull rose a col rond l’a font paraitre moins sophistiqué que d’habitude. Entre ses mains se trouvent un petit plateau avec un verre de jus et des tartines de confiture. Sur son visage se dessine l’inquiétude. Non feinte, parfaitement crédible : a-t-elle vraiment eu peur pour moi ? - Je t’ai réveillée, excuse-moi, mais je voulais voir comment tu allais… je t’ai ramené de quoi grignoter si tu as faim… - Merci, il ne fallait pas tu sais. Est-il nécessaire de préciser que je suis honnête quand je dis ça ? Lucie n’est pas la dernière personne que j’aurais envie de voir, mais elle ne fait pas non plus partie des premières. Cependant, je ne peux oublier que maintenant elle porte l’enfant de mon père, mon frère ou ma sœur alors en je prends sur moi pour ne pas l’envoyer balader. - En fait si, il le fallait. Ton père n’ose pas venir lui-même. - Depuis quand il a des scrupules ? - Tu te trompes… Elle vient s’asseoir près de moi sur le lit, comme pour me confier des secrets. - Sandrine, je me rends bien compte que tu as une mauvaise opinion de moi, et à vrai dire, j’espère que ça ira en s’améliorant mais ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus. J’ai accepté d’avoir le mauvais rôle, être la maitresse d’un homme marié ce n’est pas reluisant, surtout quand l’on doit affronter le regard d’une adolescente comme toi… Mais j’aime ton père, et lui il ne jure que par toi. C’est très dur pour lui, de ne pas être près de sa fille, surtout quand cette dernière tombe par terre de fatigue. Je dois avoir l’air particulièrement surprise, mais pour la première fois, Lucie m’apparait autrement que comme une cruche sans cervelle. - Quoi qu’il t’arrive en ce moment, ton papa et moi, nous sommes là. Tu sais, un jour où l’autre, ce que tu vis maintenant ne sera qu’un vieux souvenir qui te fera peut-être même sourire… 09h24 Adossée à des oreillers, je suis assise dans le lit, attendant que ma mère vienne me chercher. Lucie avant de partir m’a informé que mon père l’a appelé pour dire que je ne me sentais pas bien. J’imagine bien la discussion que mes parents ont pu avoir : l’un reprochant à l’autre de ne pas s’occuper de moi, et vice versa. Cette lutte pour ma garde ne cessera qu’à ma majorité et encore à ce moment-là, mes études me pousseront à dépendre de l’un ou de l’autre. Mon père y avait sans doute déjà pensé quand il a demandé à ce que je fasse mes études dans son école privée, celle-ci ouvrant les portes des meilleures universités et formations. J’entends des bruits de pas dans le couloir, puis sans même que l’on frappe ma porte s’ouvre à la volée pour céder le passage à Joshua. Ses mèches blondes forment des épis ci et là, montrant qu’il s’est précipité jusque ici. D’ailleurs son sweat noir est enfilé à l’ envers… - Sandrine ? Ta mère m’a demandé de venir, elle m’a dit que tu t’étais évanoui ! Je n’ai pas pu faire plus vite avec les embouteillages… Son débit est rapide, presque trop. Pourquoi veut-il se justifier ? Je n’ai pas envie de l’entendre une fois de plus essayer de trouver des excuses alors je me relève du lit assez rapidement déclenchant des vertiges que je tente de masquer. - On y va ? Je demande cela en essayant d’y mettre un ton neutre, seulement mon interlocuteur n’est pas dupe une seconde et il vient passer un bras autour de mes hanches. Ce geste déclenche chez moi une réaction de rejet, assez violente pour le projeter au sol et moi sur le lit. Surprise par mon acte je lui lance un regard qu’il me rend. Ses yeux verts ne reflètent qu’une tristesse trop forte pour que je puisse la soutenir et je baisse mon visage. - Ecoute, je te ramène à la maison et c’est tout, dit-il en se remettant sur pied. C’est ta mère qui aurait du venir mais comme papa l’a amené au travail aujourd’hui elle n’avait pas pris sa voiture… Maintenant je t’aide à sortir d’ici, je te dépose chez nous et je pars au lycée… - Et la routine reprend… Je pourrais presque sentir le gout de l’amertume sur mes lèvres quand je prononce ces mots qui scellent le silence entre nous. 13h34 Si je n’étais pas déjà affreusement déprimée, je crois bien que les programmes télé de l’après-midi en semaine auraient suffit à me donner envie de me pendre. Mais un épisode de derrick de plus ou de moins ne me poussera pas à me lever de mon canapé moelleux pour attraper la télécommande qui se trouve être stupidement posée sur la télévision. En même temps, il est utile et normal qu’un objet servant justement à ne pas se lever se trouve autre part que près du canapé… Daniel et sa manie de tout ranger ! Et puis depuis qu’il est revenu, lui et ma mère n’arrêtent pas de s’embrasser, de se câliner et ça devant Joshua ou moi. Des vrais adolescents. En parlant de jeune en crise, celui qui occupe la chambre près de la mienne a disparu dès que j’ai passé la porte d’entrée de l’appartement. Trop pressé d’aller au lycée ? Non, plus vraisemblablement de s’éloigner de moi. En fait, après m’être trop laisser aller à la dépression, c’est la colère qui prend le dessus maintenant. Fini les remords, ce n’est quand même pas de ma faute si il ne comprend pas mes sentiments, tout comme je ne suis pas coupable de le rendre nerveux ! Cette histoire me rend chèvre, j’en viens même à me mordiller les ongles, allongée dans mon canapé, devant une vieille série télé… Heureusement pour moi, le téléphone de la maison se décide à sonner à ce moment là. J’étends le bras pour attraper le combiné : - Oui ? - Allo ma chérie ? C’est maman… Tu te sens mieux ? - Je suis juste fatiguée, un peu de repos et je serais sur pied ! - J’ai peur que tu n’ais attrapé un petit virus, j’ai eu Joshua au téléphone après qu’il t’ait déposé et il ne semblait pas vraiment dans son assiette. Déjà quand je lui ai demandé de passer te prendre… En fait ça fait quelques jours que je vous sens mal tous les deux… Et voilà, on y vient, mais au téléphone ma mère est moins perspicace qu’en face à face alors je n’hésite pas un instant : je lui mens. - Peut-être oui, mais tu sais avec la reprise des cours, la fatigue revient. Et puis pour Joshua c’est sans doute le contrecoup de son inquiétude pour sa mère et la rentrée dans un nouveau lycée… - Bon, en tout cas repose-toi bien. Va te coucher, ça te fera du bien. A toute à l’heure. - A ce soir. Je raccroche, peu fière de moi, je dois bien l’avouer. La colère refait surface : mentir à ma mère ne m’était pas arrivé depuis des années. Jusqu’où vais-je fragiliser la confiance qu’elle a en moi pour Daniel et Joshua ? 16h22 Tiens, maintenant c’est un générique de dessin animé à la télévision alors que j’ai à peine fermé les yeux deux secondes sur un téléfilm étranger. L’heure du lecteur DVD-D me confirme ce que je devinais déjà, je me suis endormie trois heures. Je me redresse, courbaturée d’avoir dormi dans le canapé et surtout l’estomac criant famine. La cuisine m’accueille à placards ouverts, m’offrant bien vite une brioche, seulement manger seule à la table ne me plait pas, cela laisse trop de temps pour réfléchir. Alors, ma brioche dans une main, je me dirige vers ma chambre m’arrêtant en plein milieu du couloir quand j’entends un petit couinement m’appeler. Pour m’être occupé de lui pendant que Joshua était parti, j’ai maintenant assez confiance en moi et en Lex pour ouvrir la cage du petit rongeur. Je prends le parti de faire semblant de ne pas être gêner d’entrer dans la chambre de mon frère même si mon cœur bat la chamade. Le furet m’accueille avec une recrudescence de couinement, m’indiquant qu’il m’a reconnu. Je me dirige vers sa cage quand quelque chose attire mon regard sur le bureau : c’est l’album que Joshua m’a donné. Mais que fait-il dans sa chambre ? Curieuse, et certaine que je vais sans doute le regretter, je l’ouvre quand même pour découvrir que le blond a eu la patience de coller tous les clichés. Joshua a été jusqu'à prendre la peine de les classer par ordre chronologique et d’inscrire une annotation sous chacune d’elle. Celle de nos parents s’intitule : « A votre âge, on est sage normalement », la mienne sobrement : « Un sourire », plus loin Lex sur le canapé jouant avec la main de son propriétaire : « Déjà acclimaté » et finalement je m’arrête sur un cliché de Joshua et moi. Sa belle écriture n’y a rien ajouté, comme-ci notre duo était vide de sens à présent. Combien de temps nous faudra-t-il pour réapprendre à nous sourire comme ça ? Où tout simplement à rester dans la même pièce sans se sentir mal ? Voilà que mes yeux me brulent, que ma gorge se serre, je suis au bord des larmes. Le bruit de la porte d’entrée me surprend. Précipitamment, je referme l’album mais la rapidité est souvent synonyme de maladresse chez moi ce qui entraine sa chute. J’entends déjà des pas dans le couloir, accélérés par le bruit que j’ai provoqué. Je me retourne pour lui faire face. Ses yeux verts se posent à peine sur moi que j’explose en sanglot. Mes limites sont dépassées, celle de ma patience, de mon courage… Baissant la tête, je me cache le visage avec les mains, puis je cherche à quitter la chambre à l’aveuglette, seulement ses bras viennent m’entourer. - Pourquoi tu pleures maintenant ? Je ne te comprends plus Sandrine… Tu m’embrasses pour me repousser, tu te rends malade quand je te laisse seule et là... ton but c’est de me briser le cœur ? Sais-tu seulement à quel point je t’aime ? Mes jambes cèdent sous mon poids, l’obligeant à me soutenir jusqu’à ce qu’il réussisse à nous faire asseoir tout deux par terre. - Sandrine ? Tu as encore des vertiges ? Viens je vais t’aider à t’allonger. - C’est vrai ? - Mais oui je vais t’aider… - Non, pas ça ! Tu m’aimes vraiment ? Son visage, juste en face du mien, passe par l’incrédulité puis par une tendresse amusée : - Parce que tu en doutes encore ? Tu pensais que je ne t’aimais pas l’autre jour ? C’est pour ça que tu m’as repoussé ? - Nos parents… - Ne sont pas obligés de le savoir. - Et si ça ne marchait pas entre nous ? Nous nous connaissons depuis deux semaines Joshua c’est trop tôt. - Et si ça marchait ? Le temps n’est pas un indicateur très fiable en matière d’amour je crois. Ses doigts sont venus replacer naturellement une mèche de cheveux derrière mon oreille. J’ai envie de l’embrasser, alors je m’avance vers lui cependant il éloigne son visage. - J’aimerais t’entendre le dire avant, pour être sur que le cauchemar de ces derniers jours ne se reproduise plus. - Je… Je t’aime. Ses lèvres viennent rencontrer les miennes et je perds pied. 18h13 Allongée sur le ventre, je regarde mon petit ami s’occuper de son petit rongeur. J’ai du mal à réaliser ce qu’il s’est passé entre nous pourtant quand je le regarde me sourire, il faut bien que je me rende à l’évidence : nous sommes un couple. Le plus agréable à part ses baisers, c’est encore de pouvoir lui parler de nouveau comme avant. Savoir comment se sont passés ses premiers jours au lycée, apprendre son emploi du temps, connaitre ses projets pour le week-end… mais aussi sa douleur d’avoir été repoussé, ses difficultés à m’éviter, sa peur de me voir malade. Tellement de chose à se dire que le temps passe trop rapidement. J’aimerais pouvoir profiter de chaque seconde en sa compagnie. Plongés dans notre discussion, ce n’est que lorsque ma mère vient frapper à la porte de la chambre ouverte que nous nous rendons compte que nous ne sommes plus seuls dans l’appartement. - Ma puce, ça va mieux ? - Très bien maman, je vais me coucher tôt ce soir et ça ira mieux demain pour aller en cours. - Non, me contredit Joshua en refermant la cage. Tu reste à la maison demain et tu te reposes. - Je crois savoir que c’est moi sa mère ! Mais je suis d’accord, prends du temps. Bon, vu que mon aide cuisinier n’a pas pris le temps de commencer à faire à manger, j’y file. - Désolé Eve, s’excuse Jo. - Tu m’as déjà rendu un grand service en allant la chercher ce matin. Puis je dois dire que je suis contente de vous voir tous les deux ensembles, Daniel et moi avions l’impression que vous vous étiez disputé... - N’essayez pas de vous mêler de nos histoires, je lui conseille. - Bien reçu jeune fille… |