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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Pain melon
Par Ein
Originales  -  Romance  -  fr
11 chapitres - Rating : T+ (16ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 10     Les chapitres     9 Reviews    
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Chapitre 10 : Vegeance

Oh-oh-oh ! On dirait qu’il y a du nouveau sous le sapin !!!

Oui, Mère Noël est un peu en retard, cette année, elle le sait et elle est désolée >_< Mais (il y a un mais) Mère Noël a de bonnes excuses (notez le pluriel, parce qu’il y en a plusieurs !), tout d’abord, elle a été très prise par ses fêtes de Noël (les courses folles pour trouver les derniers cadeaux manquants, les crises de nerfs parce qu’elle ne sait pas quoi offrir… bref tout le monde connait ça), ensuite parce qu’en ce moment, c’est les deux semaines de révision avant ses examens (elle stresse, Mère Noël, elle stresse !) et enfin parce que Mère Noël, elle est malade… depuis 3 semaines ! Et que ça ne s’arrange pas >_< (au secours !)

Mais Mère Noël, elle a quand même pensé à vous ! Elle a sué corps et âme pour vous concocter de superbes cadeaux (notez encore le pluriel, ça vous fait plaisir, hein, hein ?! (Répondez « oui » ou je vous tue è_é) Pour cette année donc, Mère Noël (inclinez-vous devant moi parce que je sens que vous allez m’adorer) a décidé de vous combler avec la suite de TOUTES ses fics sans exception !

Elle est pas belle, la vie ?

Pour ce nouveau chapitre de Pain Melon, je suis au regret de vous annoncer qu’on ne voit pas beaucoup Lucas (alors qu’il est le personnage principal !!) ni Rei (pas taper sinon j’écris plus >_<) J’espère que vous l’aimerez quand même, désolée du temps que j’ai mis pour l’écrire…   

 

Chapitre 10 : Vengeance

Kyo 

Il était presque 22 heures, Lucas avait quitté l’entrepôt depuis trois bonnes heures maintenant, le temps nécessaire pour mettre au point les derniers préparatifs du plan que Kyo et Jin avaient concocté ensemble.

- Bon, je récapitule encore une fois : Dai, tu feras l’appât, Aoki tu couvres ses arrières au cas où, mais si tout va bien, tu ne te fais en aucun cas remarquer ! Jin, tu t’occupes du matériel, il faut que tout soit en place à l’heure… Tout le monde a bien compris ?Les trois têtes acquiescèrent en silence dans le vieil entrepôt.

- Alors c’est parti ! Ce plan, Kyo avait commencé à l’imaginer le jour-même où il avait appris la vérité sur le professeur pervers de Lucas. Il s’était alors renseigné, avait placé quelques membres de sa bande pour espionner les moindres faits et gestes de Nanahara et connaissait désormais ses moindres petites habitudes… et son plus gros défaut. La sonnerie de son portable le tira de ses pensées. Un sourire étira ses lèvres lorsqu’il vit le prénom de Lucas s’afficher sur l’écran.

- Hey, salut toi, dit-il en décrochant, j’t’manque déjà ?

- Très drôle, répliqua la voix au téléphone, même si c’est peut-être pas entièrement faux… J’avais envie de parler à quelqu’un.

- Quel honneur, j’suis donc le numéro un sur ta liste ?

- Pas vraiment non, j’ai essayé cinq autres numéros avant toi, mais visiblement seul les leaders de bandes ont assez de temps libre pour bavarder inutilement, contra la tête blonde sur un ton de plaisanterie.

- Figure-toi qu’en réalité, j’suis assez occupé en c’moment, mais vu qu’toi, t’es le numéro un de ma liste, tu passes avant tout le monde, estime-toi chanceux, répliqua Kyo avec un sourire mi-figue, mi-raisin.

La voix au bout du fil se tût, pour digérer cette réponse qui ressemblait fortement à une déclaration d’amour.

- Alors, comment s’est passé ton r’tour à la maison ? poursuivit Kyo pour combler le silence.

- Bien, Shizuka n'a rien dit sur le fait que je rentre si tard mais elle m'a paru inquiète.

- Normal, elle t’considère sur’ment comme son fils… Et en parlant d’fils, comment va l’autre ?

Lucas poussa un grognement mécontent.

- Figure-toi que l’autre est entré dans la salle de bain pendant que je me séchais après avoir ma douche et qu’en voyant la marque des dents de Nanahara sur mon cou, il s’est mis dans l’idée que toi et moi, on… euh… enfin tu vois quoi, termina le jeune homme dans un gémissement plaintif.

Kyo éclata de rire.

- Quel crétin ! J’imagine bien c’qu’il doit avoir dans la tête : toi et moi, seuls dans ma maison pendant tout un week-end… il doit être furieux, fit le Nippon hilare.

- Il l’est ! Heureusement que Shizuka est intervenue, j’ai vraiment eu peur qu’il se jette sur moi pour de bon, cette fois, répondit Lucas d’un ton plaintif.

- Bah, j’peux pas lui donner tord, ça m’aurait fait un choc aussi. Si j’avais été à sa place, j’aurais certainement pété un câble…

- Enfin maintenant, je vais avoir un mal fou à lui retirer cette idée de crâne, et il ne va certainement pas me lâcher avec ça !

- Laisse-le penser c’qu’il veut, maint’nant qu’il croit que t’es casé, il t’laissera p’t-être tranquille… et puis c’pas comme si c’t’ idée m’dérangeait, ajouta Kyo avec un sourire aux lèvres après quelques secondes.

Un silence gêné s’installa à l’autre bout du fil mais cette fois, le Nippon ne le brisa pas et attendit patiemment que Lucas prenne la parole.

- Hum… je vais te laisser, il se fait tard, je dois aller dormir, déclara finalement le Français.

- Ok, répondis Kyo, quelque peu déçu par cette réponse. Bonne nuit dans c’cas.

- Merci. Bonne soirée à toi…

- À d’main ?

- Oui, surement. À demain.

Lucas raccrocha tandis que Kyo garda son portable à l’oreille encore quelques secondes, écoutant la tonalité monotone du téléphone. La voix de Jin le ramena à la réalité.

- Les préparatifs sont prêts ! Le Nippon glissa son portable dans sa poche.

- Allons-y ! 

Nanahara-sensei 

Kensuke Nanahara poussa la porte du bar Rakuen (paradis) d’un mouvement brusque. Il fit un signe de tête au patron comme tout client fidèle du bar gay, puis se dirigea vers une table du fond sans même un regard à la pièce. Grande comme huit fois une salle de classe, le Rakuen était l’un des bars les plus cotés de Ni-Chōme, le quartier gay de Tokyo. Ambiance feutrée, intime et calme, on y rencontrait pourtant toute sorte d’individus, du plus vulgaire au plus sophistiqué, en passant par des lycéens débauchés et des vieux croulants en manque de sexe… Le patron ouvrait ses portes à tout le monde tant qu’on respectait la quiétude du lieu et que l’on ne perturbait pas les autres clients. 

L’horloge placée au-dessus du comptoir indiquait vingt-trois heures passées de quelques minutes lorsque le patron en personne se déplaça pour prendre la commande de Kensuke. Il revint peu de temps après avec l’habituel cocktail maison qu’il plaça devant son client avant de partir après un bref sourire. Kensuke avala la mixture cul sec et fit signe à un serveur pour en recevoir un deuxième. Le professeur de mathématiques était de mauvaise humeur et comptait bien engloutir encore quelques verres pour faire passer sa récente frustration, une frustration exotique aux yeux bleus océans et aux cheveux comme les blés qui venait de lui filer entre les doigts. 

Le serveur arriva avec sa deuxième boisson. Kensuke se l’enfila cul sec une seconde fois et fit la grimace sous la brûlure de l’alcool. Pourquoi n’arrivait-il pas à mettre la main sur ce garçon ? Son désir de possession le rongeait, pire, il l’obnubilait, le hantait… Le Français ressemblait à un chat sauvage qu’il lui faudrait apprivoiser mais Kensuke n’avait pas cette patience, il le voulait maintenant, tout de suite, quitte à l’attacher pour qu’il ne s’échappe pas encore une fois…

- Seul ? demanda soudain une voix veloutée.

Kensuke leva la tête et observa l’individu. 1m65, cheveux mi-longs, visage agréable et silhouette joliment dessinée… Le professeur n’était pas venu dans ce bar pour se faire draguer mais comme l’occasion se présentait, il n’allait pas refuser. Cette nouvelle victime allait lui faire oublier le petit Français le temps d’une nuit…

- Seul, lui répondit Kensuke avec un demi-sourire. Tu prends quoi ?

- Un bourbon.Les sourcils de l’homme s’arquèrent légèrement sous la surprise – rares étaient les jeunes à commander ce genre d’alcool – mais ne fit aucun commentaire et héla le serveur.

- Je m’appelle Dai, fit le jeune Nippon après avoir reçu son verre.

- Kensuke.

- Tu viens souvent ici ?

- Régulièrement. Et toi ?

- Première fois, répondit le garçon avec un sourire sincère et naïf.

L’appétit masculin et pervers du professeur se réveilla subitement. Oui, aucun doute, il allait s’amuser cette nuit… 

Dai 

Le jeune homme tenta de réprimer un frisson en sentant le regard pervers et vicieux de l’homme. Physiquement, l’adulte était plutôt canon, un peu trop vieux, pas vraiment son genre mais tout à fait acceptable… si l’on en oubliait ces yeux de prédateur malsain qui ne le quittaient plus depuis qu’ils étaient sortis du bar quelques minutes auparavant. Pour le moment, le plan se déroulait comme prévu. Le professeur avait mordu à l’hameçon très rapidement, « trop peut-être », se dit le jeune homme avec une boule d’angoisse dans l’estomac. La scène principale n’était qu’à trois rues d’ici, dans une chambre d’hôtel déjà réservée par les soins de Kyo. Tout serait bientôt terminé, dans quelques minutes, une dizaine tout au plus… bientôt…

L’homme attrapa soudain Dai par le bras et l’attira dans une ruelle étroite et mal éclairée sur leur droite avant de plaquer le jeune homme contre le mur. La grimace de douleur de l’adolescent disparut entre les lèvres avides de Kensuke. Dai dut se retenir pour ne pas repousser l’assaut de l’homme et lui mettre son poing dans la figure. Au lieu de ça, il se contenta de tourner la tête pour rompre le baiser…

- Ne sois pas si pressé, fit l’adolescent en dissimulant son malaise, on a tout le t…

- J’en ai marre d’attendre, l’interrompit l’homme en plongeant ses lèvres dans le cou du jeune homme.

Dai sentit la langue râpeuse du professeur remonter le long de sa nuque jusqu’au lobe de son oreille gauche. Son envie de battre à mort ce pervers reprit de plus belle mais il se contint. Il ne voulait pas risquer de tout faire rater. Au point où il en était, autant aller jusqu’au bout des choses.  

Il avait accepté ce rôle non seulement parce que Kyo le lui avait demandé mais aussi parce qu’il détestait les types comme Nanahara-sensei qui profitaient de leur situation sociale pour jouer avec la vie – et le corps – des autres.

Le professeur se fit de plus en plus entreprenant et profita de l’absence de réaction de Dai pour glisser une main froide sous le t-shirt moulant de l’adolescent. Une sonnette d’alarme retentit dans le cerveau du jeune homme. Il fallait qu’il mette fin à tout ça immédiatement avant qu’il ne soit trop tard…

- Kensuke… souffla Dai d’une voix terriblement sexy en glissant une main dans la chevelure de l’homme.Le professeur tressaillit.

- Kensuke, répéta l’adolescent sur le même ton, s’il-te-plait, pas ici…

Nanahara fit la sourde oreille et glissa son autre main sous le t-shirt du jeune homme. Le cœur de Dai s’affola. Mince ! Il fallait qu’il l’arrête, ça devenait urgent ! Si la méthode douce ne marchait pas avec lui, alors il allait essayer la méthode forte. La main de Dai abandonna la chevelure légèrement grasse du professeur et descendit au niveau de l’entrejambe de l’homme qu’elle saisit brusquement. Etouffant un cri de douleur, Kensuke cessa ses activités lubriques pour accorder toute son attention à l’étau douloureux qui risquait méchamment de détruire ses capacités masculines de procréation.

- J’ai dit : « pas – ici », fit le jeune homme d’une voix autoritaire en articulant chaque mot.

- Ok ok, lâche-moi ! capitula l’adulte dans un couinement ridicule.

Dai plongea son regard dans les yeux emprunts de douleur de sa victime attendit encore quelques secondes – juste pour savourer ce sentiment de puissance qui lui était décidément très plaisant – puis relâcha sa poigne. Il posa ensuite ses lèvres sur celles de Kensuke en lui offrant un petit sourire contrit comme pour se faire pardonner de sa soudaine violence (il ne fallait tout de même que le petit professeur prenne peur et fasse foirer le plan).

- Je connais un endroit où nous serons plus tranquille, souffla l’adolescent à l’oreille de l’homme. Tu viens ?

Et sans attendre la réponse de son partenaire, il lui saisit la main et l’entraîna vers sa perte… La souris était prise au piège, les festivités allaient pouvoir commencer.  

Aoki

Aoki bouillait d’impatience derrière le miroir sans tain de la chambre du love hôtel – un peu particulier, il fallait l’avouer – que Kyo avait louée. Il se mordit la lèvre tout en rongeant son frein devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Dai avait entamé un strip-tease improvisé et ondulait son corps avec une grâce sensuelle – bon sang, avait-il toujours été aussi torride ? – qui semblait au goût du professeur pervers. Aoki fit la grimace en voyant les mains de l’homme attraper les hanches – si fines ! – et caresser le torse glabre et dénudé de l’adolescent. Lorsque la langue du vieux – enfin pas si vieux en fait, mais merde ! – chatouilla les tétons de Dai et que le jeune homme émit un râle – so sexy ! – Aoki se précipita vers la porte. Il fallait qu’il les arrête ! Ce salaud n’avait pas le droit de poser ses sales pattes sur son ami et Dai ne pouvait pas, ne devait pas y prendre plaisir ! D’un geste, il attrapa la poignée de la porte mais c’était sans compter Jin qui lui attrapa le bras et le tira en arrière d’un coup sec.

- Pas encore.

- Putain lâche moi ! cria le faux blond en tentant de se dégager.

- Tu as de la chance que ces murs soient insonorisés, réplica Jin d’une voix glaciale sans relâcher le bras d’Aoki. Kyo t’aurait fait la peau si son plan avait foiré à cause de toi.

- Lâche-moi ou je te casse la gueule ! poursuivit l’adolescent, je vais lui régler son compte à ma façon à ce connard pervers, Dai n’a pas besoin de jouer les putes !

- Si je ne te connaissais pas, je pourrais penser que tu es jaloux… fit Jin d’un ton placide où perçait un brin d’ironie.

Aoki ouvrit la bouche, la referma. Cette dernière remarque l’avait complètement refroidit. Lui, jaloux ? De ce pervers de prof ? Et puis quoi encore ?! Dai était son ami, son meilleur ami et il ne l’avait jamais envisagé autrement ! vraiment ? fit une petite voix au fond de lui, qu’il chassa à la seconde même où elle se forma dans son esprit.

- La ferme ! finit-il par lâcher en décochant un regard meurtrier vers Jin.

Ce dernier haussa les épaules et, voyant qu’Aoki s’était un peu calmé, le relâcha pour reporter son attention vers la caméra qui filmait la scène.

Aoki jeta un œil vers la vitre et eut juste le temps d’apercevoir l’homme se jeter voracement sur Dai alors que le jeune homme s’apprêtait à descendre son boxer, unique vêtement qui lui restait. Une rage sourde s’empara de lui. Il se mordit la lèvre jusqu’au sang tout en ruminant malgré lui les paroles de Jin. Le blond avait la réputation de sauter sur tout ce qui bougeait : hommes, femmes, quelle importance ? Certes, il aimait particulièrement les gros seins, les tenir entre ses mains, les malaxer jusqu’à faire gémir de plaisir ses partenaires d’une nuit, quel bonheur ! Avec les hommes, ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était cette bestialité unique qui transformait leurs étreintes en une lutte torride incroyablement bandante. Dai n’était pas une femme, ni un homme avec lequel il aurait pu avoir ce genre de rapports musclés. Sa beauté androgyne et son corps frêle et svelte faisait de lui un être à part, complètement différent de tout ce qu’il avait jamais connu. Avait-il envie de coucher avec lui ? La veille, cette pensée ne lui aurait même pas effleuré l’esprit, mais aujourd’hui, en voyant ce corps sensuel à souhait, cette expression en plein extase et la flamme de désir qui brûlait dans ces yeux, il avait bien du mal à cacher son érection.

L’arrivée de Kyo dans la pièce interrompit ses pensées.

- Comment ça s’passe ? demanda-t-il à peine entré.

- Impec’, lui répondit Jin. J’ai pris quelques photos en plus du film, histoire d’enfoncer le bouchon.

- Super, ‘l’est bientôt minuit, ç’va êtr’l’heure…

L’heure du règlement de compte.  

Dai 

Les énormes chiffres rouges du réveil indiquèrent 23:50. L’appréhension nouait déjà l’estomac de Dai mais il s’efforça de ne rien en laisser paraître. Ce serait idiot de tout gâcher à la dernière minute.  Comme il avait hâte de voir la tête de ce pervers de prof lorsqu’il comprendrait qu’il s’était fait piégé ! En attendant, la langue râpeuse de ce dernier lui mouillait le cou – pour la dernière fois, se dit Dai, plein d’espoir et pressé que cette mise en scène se termine enfin –, puis remontant la mâchoire du jeune homme, elle força le barrage de ses lèvres et s’engouffra à l’intérieur. Le goût de l’alcool chatouilla désagréablement les papilles de Dai lorsque la langue étrangère vint ravager sa bouche.

L’adolescent enserra de ses bras le dos légèrement musclé de l’homme, le caressa… mieux valait occuper ses mains plutôt que de les libres, libres de frapper ce pervers vicieux. Il fallait qu’il joue le jeu, jusqu’au bout, se répétait sans cesse mentalement l’adolescent. Il en aurait pleuré de rage si la situation le lui avait permis, mais la caméra tournait, Kyo et Jin les regardait… Aoki aussi sans doute. Dai ravala ses larmes de frustration et continua son jeu d’acteur, il ne voulait pas montrer la moindre faiblesse, surtout pas devant lui.

Le sexe de l’homme dénudé se pressa contre le sien tout aussi peu vêtu. Dai alla même jusqu’à pousser un gémissement sensuel tandis qu’il réprimait une grimace de dégoût. La pression du membre de l’homme sur le sien se fit de plus en plus prononcée et Dai comprit avec horreur l’intention de son « partenaire » du jour. Oh non, pitié, pas ça ! Pas avec ce type ! supplia mentalement l’adolescent. Il jeta un œil désespéré au réveil, 23h56. Pourquoi le temps passait-il si lentement ? Il fallait qu’il gagne du temps, encore quatre minutes, non, même pas, trois minutes et quelques secondes…

- Kensuke, attends…

Mais l’homme poursuivit en faisant la sourde oreille.

- Kensuke, insista l’adolescent tandis que l’angoisse s’emparait de lui.

- La ferme ! réplica cette fois le professeur en attrapant les mains du jeune homme pour l’empêcher de se débattre.

Le cœur de Dai s’affola, 23h57 lui indiqua paresseusement le réveil, il était fichu. Il sentit le gland humide du sexe de l’homme contre son anus. Il fallait qu’il se détende, pense à autre chose, ça finirait par passer, ce n’était pas comme si c’était sa première fois, il l’avait déjà fait…

Lorsque le sexe gonflé commença s’introduire dans son intimité, Dai ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure jusqu’au sang.

Lorsque d’un brusque coup de rein, le membre entier de l’homme s’enfonça en lui, il ne put retenir un cri tandis qu’une unique larme mouillait l’oreiller.    

Aoki 

- Attends.

Aoki stoppa net son mouvement en entendant claquer la voix impérieuse de Kyo à travers le silence quasi religieux de la petite pièce. Le faux blond se retourna vers son leader, partagé entre l’envie d’aider son meilleur ami et l’obéissance qu’il devait à son chef. Il jeta un coup œil alarmé vers la chambre et vit l’homme emprisonner les poignets de Dai. Aoki fit un pas de plus vers la porte.

- Non.

Une fois encore, la voix autoritaire de Kyo l’empêcha d’aller plus loin.

- Mais il va le… le…

Les mots restèrent coincés dans sa gorge tandis que l’image de la future scène s’imposait dans son esprit. Il se tourna vers Kyo et plongea ses yeux plein de détresse dans ceux de son leader. Le regard froid et cruel qu’il lui rendit fit frissonner le faux blond et il sut qu’il n’y avait plus aucune chance de faire céder son chef ou plutôt qu’il n’y en avait jamais eu, depuis le début. Qu’avait-il espéré bon sang ? se demanda-t-il amèrement. Un peu de compassion ? Une seconde de faiblesse de la part de son chef ? Kyo n’était pas comme ça. Il était impitoyable et prêt à tout pour assouvir sa vengeance si l’on osait s’en prendre à une personne qu’il aimait… et il aimait beaucoup Lucas, tellement qu’il allait laisser un de ses amis se faire violer pour punir l’homme qui avait osé harceler le petit Français.

- Il va le baiser, intervint Jin d’une voix neutre qui fit l’effet d’un coup de poignard dans la poitrine d’Aoki. C’était le but, non ?

- Dai n’a jamais donné son accord pour ça !

- Dai a accepté de jouer ce rôle, asséna Kyo d’un ton tranchant. Il n’est pas idiot, il savait très bien où ça le mènerait. Il a bien fait traîner les choses – la vidéo sera superbe – mais ce n’était que retarder l’inévitable.

- On peut encore l’éviter, fit Aoki d’une voix plaintive. Il suffit de…

- Arrête de gémir, on dirait une fille, le coupa Jin d’une voix agacée. La pénétration sera le moment clé du film et tu le sais très bien. C’est ce qui nous faut pour faire tomber ce salaud.

Le faux blond ne répondit pas, digérant avec peine cette information qu’il avait jusqu’alors essayé d’occulter.

- Minuit, finit-il par souffler au bout de quelques secondes de silence. À minuit pile, on arrête tout.

Il plongea ses yeux dans le regard froid de Kyo et poursuivit :

- Tu as promis.

Aoki vit Kyo acquiescer en silence, puis se concentra sur les chiffres rouges du réveil de la chambre d’hôtel. Deux minutes, Dai, encore deux minutes et tout sera fini.  

Dai 

Les violents coups de reins de Kensuke Nanahara faisaient trembler tout le lit tandis que Dai souffrait le martyr les yeux fermés. L’adolescent s’efforça de se détendre, d’accepter l’intrusion sauvage et ravageuse de l’homme mais son cerveau refusait de donner l’ordre de se laisser faire, ou était-ce ses muscles qui ne voulaient pas obéir ? Tout n’était plus qu’une question de minutes, de secondes peut-être maintenant. Mais le temps, comme un sadique pervers, semblait s’étirer à n’en plus finir pour le faire souffrir davantage. Pourquoi avait-il accepté ce rôle ? Pour venger Lucas ? Pour faire plaisir à Kyo ? Parce qu’il s’en fichait d’accueillir en lui un autre homme, un de plus ? Il ne savait plus, il ne voulait plus réfléchir à rien, ne plus rien ressentir, juste espérer que l’homme s’arrête, que la torture cesse…

Mais l’homme continua inlassablement son assaut brutal.

Son souffle chaud empestant l’alcool lui brulait le visage, ses cris rauques lui broyaient les oreilles, les mouvements de son membre lui arrachaient les entrailles…. Pourvu que ça cesse, pourvu que ça cesse, se répéta-t-il inlassablement, comme une prière à un Dieu auquel il n’avait jamais cru.

Le rythme de l’homme s’accéléra soudain et Dai comprit avec horreur et souffrance que l’homme allait atteindre le point culminant de son plaisir malsain. L’adolescent ouvrit les yeux, pris de panique, il ne voulait pas, ne pouvait pas accepter la substance de cet homme en lui, il ne voulait pas être souillé davantage qu’il ne l’était déjà. La cadence se fit frénétique, la respiration de l’adulte devint hachée, erratique… Dai essaya de repousser son agresseur une nouvelle fois avec la force du désespoir mais l’homme ne le laissa pas faire, continuant sa charge avec plus d’ardeur encore.

Le cœur battant dans les tempes, Dai sentit l’homme se rapprocher du summum de son plaisir. Quelle heure était-il, bon sang ?!

Aoki ! voulut-il crier, effrayé. 

- Aoki… s’entendit-il murmurer, désespéré.  

Puis le son strident d’un réveil, une porte qui s’ouvre brusquement, un cri de rage, le choc d’un corps que l’on arrache à un autre, le bruit sourd d’un homme projeté à terre, le son du déboitement d’une mâchoire, le craquement de l’arrête d’un nez...

et enfin la chaleur des bras protecteurs qui viennent m’enserrer. La chamade de mon cœur qui s’apaise, ma respiration qui devient plus régulière, les tremblements de mon corps qui disparaissent, lentement…

et le pouls tambourinant de mon sauveur contre mon oreille, l’odeur apaisante de son parfum dans mes narines, les murmures rassurants de sa voix dans mes cheveux qui me répète sans cesse que tout est fini, tout est fini…

et moi qui finis par le croire vraiment avant de m’effondrer en larmes dans ses bras.  

Aoki 

Les yeux obstinément fixés sur les gros chiffres rouges du réveil, Aoki comptait les secondes pour éviter de penser à la scène qui se déroulait dans l’autre pièce. Il n’attendait qu’une chose, que le temps passe, se presse…  

0:00 

Aoki n’attendit même pas le feu vert de Kyo. Après tout, il avait promis, promis qu’à minuit, tout serait fini. Le blond ouvrit violement la porte dissimulée à côté du miroir sans tain avec un cri furieux. Ce pervers allait le payer, ce connard qui avait osé toucher son meilleur ami, le faire pleurer… D’un mouvement brusque, il tira  l’homme du lit et le propulsa au sol. Aoki se campa à cheval sur l’homme et lui envoya son poing dans la mâchoire, puis sur le nez qui craqua affreusement sous le choc. La couleur pourpre du sang qui coulait à flot du visage de l’adulte intensifia son envie de meurtre à son égard. Il voulait que cette enflure crève, meure dans la souffrance et les coups, noyé dans son sang et baignant dans sa pisse avec, imprimée son visage, une expression de pure terreur quelque peu camouflée par les multiples boursoufflures des coups qu’Aoki comptait lui infliger. Levant une nouvelle fois son poing, le blond fut arrêté en plein mouvement par la voix autoritaire de Kyo :

- Aoki, ç’suffit.

L’adolescent se tourna vers son leader en lui lançant un regard meurtrier mais l’attitude faussement calme et impérieuse de ce dernier refroidit ses ardeurs. Kyo semblait vouloir tuer ce pervers autant que lui, pourtant il fit preuve d’un remarquable sang froid malgré ses yeux meurtriers lorsqu’il s’adressa à l’adulte d’une voix posée. 

- Merci beaucoup pour l’spectacle. Cet’nuit fut fort enr’chissante. J’suis certain qu’le directeur d’votre lycée, vot’ beau père, s’ra ravi d’apprend’à quel genr’d’activ’tés vous vous laissez aller en d’hors d’s heures d’classe…  

L’accent de Kyo se faisait davantage ressentir lorsqu’il était en colère et, si en temps normal, ses défauts de prononciation auraient pu en faire sourire quelques uns, dans le cas présent, personne n’osa émettre le moindre commentaire. 

Passée la surprise, le professeur de mathématiques reprit rapidement ses esprits. Il cracha à terre le sang qui lui imbibait la bouche et déclara avec fureur : 

- Vous êtes qui ?  

Kyo ignora la question et poursuivit sur sa lancée en montrant la caméra que Jin tenait en main. 

- C’s’rait regrettable pour vous qu’ce film tombe entr’d’mauvaises mains, n’est-c’-pas ? Et j’pense pas seul’ment à votr’beau père ventripotent… la police s’rait ravie d’accueillir dans ses cellules un pervers d’vot’genre. 

Il sortit ensuite l’appareil photo qu’il avait utilisé pour prendre quelques clichés de la scène et continua : 

- On p’rrait aussi aff’cher quelqu’photos sur les murs d’vot’lycée, tant qu’on y est. J’ai dans c’t appareil une bonne série d’clichés qui f’raient un beau scandal, hein ? Qu’est-ce qu’vous en pensez ? Imaginez les gros titres des journaux : un professeur qu’abuse sexuellement ses élèves !  

- Ok ! C’est bon, qu’est-ce que vous voulez ? fit Kensuke à cran. 

- C’que j’veux ? lui répondit Kyo d’un ton glacial en s’approchant du professeur. Simple : démissionne et n’t’approche plus jamais d’un lycée ou j’hésit’rai pas à envoyer ces preuves aux flics. J’veux ta démission sur l’bureau de ton directeur d’main matin au plus tard, c’clair ? 

Kensuke Nanahara déglutit péniblement et hocha lentement la tête.  

- Ah, aussi, j’te laisse aussi payer l’frais d’l’hôtel vu qu’t’en as quand même bien profité, fit Kyo d’un air mauvais. 

Kyo tendit l’appareil photo à Jin qui s’en saisit et le rangea dans un sac à côté de la caméra. Aoki quant à lui observait la scène sans rien dire, serrant toujours Dai dans ses bras. L’adolescent s’était calmé entre temps et n’attendait qu’une chose, partir loin d’ici et faire oublier cette nuit à son meilleur ami. 

- Oh, et just’une dernière chose…  

Le ton menaçant que venait d’emprunter Kyo fit frissonner Aoki. Le leader de Mikazuki s’approcha du professeur toujours à terre et d’un violent coup de pied, écrasa l’entrejambe de l’homme qui cria de douleur. Aoki grimaça, ça avait dû faire mal, mais c’était bien fait pour ce pervers. 

- Pour’qu’t’y r’pense à deux fois avant d’utiliser ton engin la prochaine fois… 

Kyo se détourna de la scène et, d’un signe de tête, fit comprendre à sa petite bande qu’il était temps de partir. Aoki se leva du lit, soutenant Dai qui avait un peu de mal à marcher. Jin sortit de la pièce à leur suite. Sur le pas de la porte, Kyo s’arrêta et tourna la tête une dernière fois en direction de l’homme agonisant sur le sol de la chambre d’hôtel. 

- S’y a prochaine fois, bien sûr… dit-il avec un sourire cruel aux lèvres : avec le coup qu’il venait de recevoir, impossible de savoir si son engin fonctionnerait encore correctement. 

Sur ces mots, il ferma la porte derrière lui. Cette affaire était terminée.  

Nanahara-sensei 

Kensuke Nanahara rentrait chez lui. Son entrejambe lui faisait atrocement souffrir, l’obligeant à boitiller tout au long du trajet. Un sentiment amer et désagréable lui restait entre la gorge. Il s’était fait baiser par des gamins qui avaient l’âge d’être ses élèves ! Quelle humiliation ! Il ne l’oublierait pas de si tôt. Et il ne pouvait rien faire pour se venger, il ne connaissait même pas ces petits enfoirés. Ce n’était pas ses élèves… alors comment avaient-il su ? Lucas Chevalier aurait craché le morceau ? Mais comment le petit Français aurait pu connaître ce genre d’individus dangereux ? Impossible de retrouver ces petits merdeux, ils l’avaient bien eu. Film et photos, Kensuke n’avait pas d’autre choix qu’obéir à ces gamins s’il voulait garder un peu la face. Que personne ne sache ce qu’il avait fait, surtout pas sa mère. 

Le premier coup arriva par derrière. Une batte de baseball ? Le choc à la tête avait été rude et l’avait projeté à terre. Saignait-il ? Sans doute, le liquide poisseux qui lui coula sur la nuque quelques secondes plus le confirma. Un bras puissant le tira vers une petite ruelle sombre non loin de là. Sous le choc, Kensuke n’eut pas le réflexe de dégager, de s’enfuir… et même s’il l’avait fait, il n’avait probablement pas une seule chance de s’échapper. Une pluie de coups de pieds s’abattit ensuite sur lui, maltraitant son estomac et son dos tandis que le professeur tentait au mieux de se protéger le visage. L’agresseur était seul. Que voulait-il ? Son portefeuille ? Les clés de sa voiture ? Son téléphone ? Kensuke était prêt à tout lui donné, pourvu que la torture s’arrête. Il n’en pouvait plus. D’abord les petits merdeux de l’hôtel, puis ça, ce n’était vraiment pas son jour… sa nuit. 

- Ne t’approche plus jamais de Lucas, enfoiré de pervers ! 

La ruelle était trop sombre, il n’arrivait pas à distinguer l’individu qui le brutalisait. L’un des gamins de l’hôtel ? Non. Pourtant il connaissait cette voix. Il l’avait déjà entendue…   

- Un conseil : quitte la ville, ne remet plus jamais les pieds ici. Si je te revois trainer dans le coin, je ne me contenterai plus de quelques coups, je te ferai la peau. 

Une image s’imposa soudain à son esprit, celle d’un adolescent de 17 ans, aux yeux sombres, aux cheveux mi-longs et désordonnés, aux oreilles percées d’anneaux et de clous en argent, qui écoutait peu aux cours mais parvenait toujours à se hisser bien au-dessus de la moyenne... Oui, il le connaissait… ce fut la dernière pensée cohérente qu’il eut avant de sombrer dans l’inconscience.

 

 
 
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