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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Jusqu'à ce que la mort nous sépare
Par GleekArdeche
Originales  -  Romance/Drame  -  fr
12 chapitres - Complète - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 12     Les chapitres     6 Reviews     Illustration    
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L'AMOUR POURRA-T-IL NOUS SAUVER?

Alors que Jason enfile un préservatif, je me mets dos à lui pour qu'il puisse m'en enfiler un à son tour. Le moment est encore plus intense que pendant les préliminaires. D'un seul coup, la porte s'ouvre et nous fait sursauter. Devant nous se trouve la même silhouette que lors de notre premier baiser. Paniqué, Jason me hurle de m'enfuir, mais cette fois je refuse. Je reste là, je n'ai pas envie qu'il lui refasse du mal. Il s'approche et parait de plus en plus impressionnant au fur et à mesure. Je l'attaque :
« Dégage ! Ne touche pas à Jason ! Il ne t'appartient plus !
-      Comment est-ce que tu me parles, petit morveux ? Tu me connais ?
-      Peu m'importe, dégage ! Tu n'as rien à faire ici.
-      Toi tu va morfler !
 
Il me prend par les cheveux et me traîne alors que Jason lui crie d'arrêter. Il me soulève brutalement, me colle contre un mur et commence à me frapper de toute ses forces. J'ai trop mal, j'ai l'impression de sentir toutes mes côtes se briser. Une fois qu'il a terminé, il me lâche et je m'écroule par terre. Mais il semble que ça ne lui suffise pas. Il continue de me tabasser en me foutant des coups de pieds dans le dos. Puis il me retourne et me balance un énorme coup de poing sur le visage. Je perds connaissance...
 
 
[2 heures plus tard]
Je me réveille doucement. J'aperçois ma mère et Jason au-dessus de moi accompagné d'un médecin. Il se penche vers moi :
« Vous allez bien, jeune homme ?
-      Je... Je me sens faible... Et j'ai mal partout. »
J'entends à peine ma voix et ne vois quasiment pas ce qu'il y a autour de moi.
« Qu'est ce qu'il s'est passé ?
-      Vous avez été frappé très violemment, me répond le docteur. On va vous garder en observation à l'hôpital pour quelques jours. »
 
 
Quelques jours plus tard, je vais beaucoup mieux. Je pense que je vais pouvoir sortir de l'hôpital dans peu de temps. Jason me rend visite tout les jours pendant au moins une heure, que l'on passe généralement à se regarder amoureusement. L'autre fois, il m'a expliqué comment s'était vraiment passé l'incident. Ça m'a fait peur. Il a réussi à appeler la police avant que son ancien petit ami ne finisse par me tuer, et les policiers l'ont embarqué. Maintenant, il attend son procès en prison.
 
 *    *
 *

 
[Point de vu omniscient]
A la nuit tombée, Smith est seul dans sa chambre. Les couloirs sont éteints et vides. Tout est noir. À l'étage du dessous, un homme entre dans l'ascenseur...
 
Pendant ce temps, à la prison où se trouve l'ancien petit ami de Jason, le garde fait le tour des cellules. Tout va bien, tout le monde est là... Mais quand il arrive à celle du jeune homme, il n'y a personne. Des menottes sont brisées traînent par terre. Au fond de la prison, un long cri de douleur retentit. Le surveillant court en direction du hurlement. Il trouve son collègue mort, étalé sur le sol. La porte est grand ouverte. Il s'est enfui...
 
À l'hôpital, l'homme arrive à l'étage toujours vide. Il s'avance dangereusement vers la porte de Smith. Il pénètre dans la chambre, s'approche du lit et le regarde avec un air de dégoût. Il sort une seringue remplie et l'injecte dans la perfusion du jeune homme. La tension de ce dernier devient de plus en plus faible jusqu'à l'arrêt complet. Pendant ce temps, l'homme s'en va laissant Smith dans son lit d'hôpital, sans vie
Au petit matin, Jason va à l'hôpital dans la chambre de Smith mais il n'y a personne.
« Où est-il ?
–                    Il est mort cette nuit. Un homme l'a empoisonné. »
Tout s'écroule autour de lui.
 

 
[Enterrement de Smith, deux jours plus tard]
Peu de monde est présent, mais tout le monde est triste. Les minutes passent longuement pour Jason.
« Jason, dernier grand ami du défunt, aimerais-tu dire quelques mots ?
- Il y a quelques mois, je t'ai connu. Tu m'as tout de suite bien accueilli. Tu es devenu mon meilleur ami et tu m'as tellement apporté que je ne peux pas le compter. Mais il y a deux jours, un homme t'a empoisonné. Tu me manques déjà Smith. Tu n'imagines même pas. On me répond souvent que je vivais bien sans toi auparavant. Comment est-ce que je faisais ? Je ne te connaissais pas avant. Je ne peux pas savoir comment je faisais, et je ne sais pas comment je vais faire dans les minutes, dans les jours, dans les années à venir. Comment agir comme si de rien n'était alors que ça ne l'est pas. Après ma mère, tu étais celui qui comptait le plus pour moi. A peine commencé il faut déjà que je me dise que c'est fini. Il me semble impossible de prononcer ces mots alors que je n'y crois pas. Tu resteras à jamais dans mon cœur. Tu me manques tellement que ça me ronge. Je donnerais tout ce que je possède pour te serrer dans mes bras comme avant, sentir ton odeur, passer la main dans tes cheveux, pleurer sur ton épaule, te regarder droit dans les yeux et te déballer tout ce que j'ai sur le cœur, tout ce qui me fait mal depuis que t'es parti et combien je t'aime encore malgré tout. Le manque ça s'infiltre partout, et ça ne laisse plus de place pour autre chose. Partout où je vais, je te cherche désespérément, j'espère te croiser dans un bus, au détour d'une rue, dans un rayon de supermarché. Tout de toi me manque, même ton sale caractère, même tes manies, même tes plats trop cuits, même tes reproches, tout me manque chez toi. Ce n'est pas une personne à aimer et qui m'aimerait en retour dont j'ai besoin, non, les autres je m'en fou, ils ne comptent pas, c'est toi que je veux. Toi en entier, toi quand tu es de mauvaise humeur, toi après le sport, toi qui pleure, toi qui parle d'amour, toi qui boit trop, toi quand tu ris, toi qui te réveille, toi qui t'endort... Parler de nous me manque. Nos deux prénoms ensemble me manquent. La personne que j'étais avec toi me manque. Je ne sais pas comment on peut accepter que quelqu'un nous manque à ce point, comment on peut se résigner à vivre avec. Ou plutôt, à vivre sans. C'est le pire sentiment qui puisse exister, ça peut tuer, cette connerie, ça dévaste. » 
 
 *     *
 *



 [Quinze ans plus tard, point de vue de Jason]
Aujourd'hui j'ai 30 ans. Il parait que tout va bien dans ma vie. Je suis marié à London, celle qui faisait chier Smith avant. Ensemble nous avons eu deux petites filles. Elles m'aiment mais moi je crois que je fais semblant. Je vais mal au fond de moi mais je m'accroche et je respire. Les gens me voient comme le parfait mari qui à un bon travail, un bon salaire, une femme et des enfants qu'il aime. Le stéréotype de l'hétéro quoi... Mais je suis gay et mon petit ami d'enfance est mort à cause d'une attaque à laquelle j'ai survécu. C'était il y a quinze ans. Quinze ans depuis ce jour là, mais trente années de larmes versées dans le noir quand le silence blessait mon âme. Seul dans ma chambre, je souffre. J'ai le mal de l'homme en manque à bout de souffle. Cette vie n'a que le goût d'un somnifère mais je me dois de rester droit pour ne pas faire voir mon chagrin. Le cœur balafré de rage. Depuis lui je suis aveugle. Je fais partis de ces gens perdu, souriant par politesse, entouré mais si solitaire. Eux ils sont forts, moi je ne suis rien. leurs mots prononcés me pousseront un jour à mettre un terme à ma vie. Je veux juste partir pour devenir quelqu'un de bien, car je reviens et repart de rien. Pourquoi nous faire croire que la vie n'est qu'une suite de bon temps ? Il y a quelques temps, j'étais en train d'agoniser à l'hôpital d'Orsay. Je n'avais pas osé le flingue. Tout en douceur, j'ai pris ces cachets et je suis parti me cacher tout là-haut. J'ai tenté de fuir la vie, un goût de somnifère sur les lèvres. Peut être qu'un jour je pourrais regarder ma mère et lui dire « pardon de ne pas avoir su te rendre fière. »
 



Comme tous les matins, je me lève et me prépare en avance pour partir au cimetière où repose mon amour. J'arrive, nettoie la pierre et dépose les roses blanche, il les aimait tant... Je m'allonge à côté de la pierre tombale et ferme les yeux pendants cinq minutes en ne pensant plus à rien. Soudain j'entends mon prénom au loin. J'ouvre les yeux et regarde au loin la silhouette qui crie « JASON ! » en courant. Plus elle se rapproche, plus je commence à reconnaître mon bien aimé. Je me mets à courir vers lui en essayant de dire son prénom mais aucun son ne sort de ma bouche. Nous arrivons face à face et nous commençons à nous embrasser très amoureusement. Nous nous regardons en nous tenant les mains. Je n'arrive pas à y croire.
« Je te croyais mort ! Tu m'as tellement manqué !
- J'ai toujours été là. Dans ton cœur. Seulement je suis parti pendant quelques années sans rien dire. C'est tout.
- Tu n'aurais pas pu me faire signe de vie, juste une fois, pour me refaire vivre !
- Ça aurait été trop risqué. Je suis désolé. J'ai bien failli être empoisonné, mais j'ai pu m'échapper à temps. J'ai pensé à toi, l'amour m'a sauvé. L'amour nous sauvera. »
Nous commençons à nous embrasser. Finalement, tout va bien ! Je suis de nouveau avec lui, je suis à nouveau heureux.
C'est alors que je sens qu'on me tape sur l'épaule
«  Monsieur ? Monsieur ? me dit une voix que je ne connais pas
- Qu'est ce qu
'il se passe ?
- Vous vous êtes endormi, j'ai cru que vous étiez mort.
- Mais... »
J'ouvre les yeux, une seconde fois, et je me retrouve allongé sur la tombe de Smith. Ce n'était qu'un rêve. Je suis condamné à rêver de lui sans le toucher, sans le prendre dans mes bras, sans l'embrasser. Ma vie est foutue. Je suis un imposteur.
Je voudrais juste dire merci à Smith de m'avoir fait vivre pendant quelques mois. Merci pour m'avoir fait rire, merci pour m'avoir fait aimer, merci pour tout. Je t'aime, je t'aimerai toujours, même si tu n'es plus là, même si tu ne m'entends pas là où tu es, je t'aime. J'espère juste te retrouver un jour, là-haut même si tu es au paradis et que moi j'irais en enfers pour mes mensonges. Je souffrirai de ton départ même après ma mort. Telle est ma punition.
Tout ce que j'ai à te dire c'est « Je t'aime. »

 
 
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