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La Foi des Réprouvés
Par Natalea
Originales  -  Mystère/Angoisse  -  fr
16 chapitres - Complète - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 4     Les chapitres     10 Reviews     Illustration    
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Chapitre 4

On attaque bientôt les choses sérieuses...à moins que ce ne soit déjà fait ?

Bonne lecture !

Nat'

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Le contact d’un linge humide et froid me réveilla en sursaut. Je me redressai brusquement, rabattant les couvertures sur mon corps, prête à me défendre si nécessaire.

- Théodora ! C’est moi !

Ma vision était floue, la lumière du Soleil au dehors m’aveuglait. Je pressai une main contre mon visage et reconnus enfin sœur Constance :

- Ah, c’est toi… Tu m’as fait une de ces peurs…

Je ne devais pas être belle à voir car elle me regardait avec inquiétude.

- Tu as eu de la fièvre toute la nuit. Tu n’as pas arrêté de te retourner dans ton lit.

- Quelle heure est-il ?

- Presque midi. J’ai dit à la mère supérieure que tu n’étais pas bien et elle a ordonné qu’on te laisse dormir.

Constance plongea le linge dans une bassine au chevet du lit et l’appliqua sur mon front. A nouveau ce liquide froid, aussi tranchant qu’une lame sur ma peau, ses multiples gouttes se décomposant pour glisser le long de mon cou, s’insinuer sous le tissu de ma robe jusque dans mon dos.

- Qu’est-ce que c’est ? je murmurai, la voix rauque, tandis que mes yeux s’habituaient à la lumière du jour.

- Juste de l’eau du torrent. Le père Maximilien l’a bénie ce matin.

Je me raidis tandis qu’un courant d’air aiguisait le tracé de l’eau sur ma peau.  

Constance cessa de me torturer et posa doucement la main sur mon front :

- Apparemment le mal a cessé. Comment tu te sens ?

Je pris quelques secondes pour répondre à cette question. Elle avait raison, je ne souffrais plus. Le malaise qui m’avait prise la veille au soir s’en était allé. J’avais les idées claires, mes rêves se noyaient dans l’oubli.

- Je crois que je me sens bien, déclarai-je en m’autorisant un sourire.

- Bien. Tu vas pouvoir te lever ? C’est l’heure du déjeuner, il faut que tu manges.

Sans répondre, je pris appui sur le lit pour me relever. Mes jambes étaient un peu faibles, mais c’était plus dû au manque de nourriture qu’à la fièvre. Constance m’aida néanmoins à passer mes vêtements et nous descendîmes au réfectoire.

Je balayai l’assemblée des yeux et une nouvelle fois, constatai qu’Angélique de Bretagne n’était pas là. Le plus discrètement possible, je glissai à ma compagne :

- Si notre invitée ne se montre pas plus que ça, ce sera comme si elle n’était même pas là.

Constance me dévisagea d’un air surpris :

- Tu n’es pas au courant ? Angélique a refusé de passer l’habit des novices. La mère supérieure et cinq autres sœurs n’y ont rien fait, elle a même blessé sœur Suzanne.

- Comment ?

- Sœur Anna dit qu’elle a repoussé l’un des lits du dortoir pour empêcher sœur Suzanne de l’approcher. Le cadre du lit l’a frappée tellement fort qu’il lui a entaillé la jambe.

- Et alors, où est-elle à présent ?

- Dans une des cellules de moine au sous-sol. Celles qui sont condamnées. La mère supérieure l’a faite enfermer là-dedans et elle ne la laissera pas sortir tant qu’elle n’aura pas changé de vêtement.

- Constance ! Théodora ! Silence.

Je retournai à mon assiette sans même ressentir le goût de ce que je mangeais, préoccupée par les paroles de Constance. J’avais hâte que le repas se termine, mon esprit me menait vers un raisonnement que j’avais peur de voir aboutir. Le dortoir des sœurs était construit juste au-dessus des cellules de moine abandonnées.

Je me levai dès que le clocher sonnait 13h, profitant que ma tablée n’était pas de corvée de vaisselle ce jour-là. J’avalai plusieurs volées de marches, m’engloutissant dans les entrailles du monstre de pierre.

J’arrivai devant les anciennes cellules essoufflée et en sueur. Un vent d’origine inconnue remontait le corridor en même temps que moi, soulevant mon voile et les mèches de cheveux qui dépassaient sur ma nuque.

Le bruit de mes pas sur la pierre brute résonnait comme une intrusion dans un univers hors du temps. Pourquoi étais-je descendue là ? Mais qu’est-ce qui m’avait pris ? La moindre parcelle de mon être me criait que ce que je faisais était mal, que je n’avais pas le droit d’être là, mais je ne pouvais m’empêcher d’avancer.

J’arrivai à hauteur de l’une des cellules, la seule à être fermée. Là, sans un bruit, j’appliquai ma main sur le battant, comme si j’attendais que la porte coulisse d’elle-même sur ses gonds. Je restai ainsi sans bouger pendant de longues secondes, sans comprendre mon geste, jusqu’à ce que je perçoive le goût amer de la peur envahir ma gorge.

J’avais l’impression de sentir le bois vivre sous ma paume, comme si un cœur battant en abreuvait les fibres. Elle était derrière cette porte, je le savais. La créature.

Comment je le savais, ça n’avait pas d’importance. Une seule certitude s’imposait à mon esprit. J’étais sûre que sa cellule se trouvait juste en-dessous de mon lit.

Il y avait quelque chose de dérangeant à songer que seuls quelques centimètres de bois me séparait de cette chose sans nom. Une simple porte, un élément purement matériel, qui marquait le seuil entre le monde et l’Enfer.

Elle était là, à quelques mètres de moi. Je ne la voyais pas mais elle exerçait son emprise, cette même aura qui avait pesé sur moi toute la nuit, celle-là même qui m’avait poussée à venir m’enterrer dans les profondeurs du couvent pour me plaquer contre la porte de sa cellule. La créature et moi étions liées par un lien psychique, ma raison refusait de l’admettre mais je le sentais tout au fond de moi, j’étais comme un insecte subjugué par la flamme qui allait bientôt le dévorer.

Il y avait de la lumière sous le chambranle de la porte. Je me rappelai que les habitations des moines donnaient sur la grotte en contrebas du couvent, tout près de là où coulait le torrent.

Je vis soudain deux larges bandes d’ombre altérer l’éclat du jour sur les dalles. Mon souffle se bloqua dans ma poitrine. Elle était juste derrière la porte. Elle savait.

L’abdomen déchiré par la peur, je reculai en sursaut et me heurtai à la paroi derrière moi.

- Théodora… C’est toi ?

J’étais incapable de faire le moindre geste. Je fixai la porte en m’attendant à la voir céder d’un instant à l’autre sous l’effet d’une force démoniaque, la silhouette d’Angélique de Bretagne jaillissant devant moi, auréolée de lumière ou de flammes.

- Je vais mourir, Théodora. Dis-leur que je ne la mettrai jamais leur fichue robe, jamais, et que s’ils me laissent ici sans nourriture et sans eau, je vais mourir comme un chien ! Dis-leur, Théodora ! Dis-leur !

Ses cris rendirent vie à mes jambes, et je remontai l’escalier aussi vite que je le pouvais, mon cœur cognant à m’en briser les os contre ma cage thoracique, sa voix résonnant encore dans ma tête longtemps après que j’ai quitté les sous-sols.   

 
 
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