Chapitre 13 : Souffrance abrégée

Emily restait à l’écart, décidant de sembler sage et neutre devant sescopainspar rapport à la dure situation à laquelle avait affaire Sarah. Elle savait que celle-ci s’avérait être une très bonne amie pour sa grande sœur, et que d’un côté, elle se sentait d’humeur follement euphorique et sadique en scrutant la souffrance de la brune, puis dans le futur, celle à la chevelure ténébreuse lorsqu’elle apprendrait cette triste nouvelle… Mais d’un autre, de la compassion la hantait, la faisait excessivement frissonner, et, malgré qu’elle essaye de se débarrasser de ces tremblements intempestifs, elle n’était en mesure de lutter contre ces derniers. Elle tenta de se camoufler afin d’éviter d’être interpelée par les délinquants et ainsi de devenir mêlée à cette scène. Elle s’assit sur le parquet poussiéreux contre un mur pratiquement délabré, puis se recroquevilla en toute discrétion. Emily leva ensuite la tête au plafond, obtenant alors dans son champ de vision un nombre assez faramineux de toiles d’araignées ainsi que quelques-unes de ces bêtes qui recouvraient cette partie. A présent, elle attendait impatiemment que l’acte se produise, dissimulant son expression apeurée entre ses genoux…

Un des adolescents s’étant retrouvé à terre suite à un coup brutal et acerbe de la part de celle qui était sensée représenter leur proie, leur victime, n’avait plus l’air de vouloir plaisanter. Un regard très sérieux, accompagné d’un froncement de sourcils qui renforçait son caractère ingrat, se manifesta. Sarah hoqueta de surprise à la vue de cette réaction peu rassurante.  Inconsciemment, Emily avait également laissé échapper un petit hoquet, cachant néanmoins une grande crainte… Un peu de sueur froide commença à s’écouler à partir de son front jusqu’au bout de son cou.

[…]

Pendant ce temps, à la pause du midi au lycée où étudiaient Ellen et les autres, Jonathan était toujours terriblement anxieux par rapport à l’absence de sa petite-amie. Il se gratta vivement, à l’aide de ses mains moites, ses mèches blondes, ceci prouvant parfaitement qu’il paniquait non seulement intérieurement. La jeune fille à la chevelure ténébreuse, distraite lors d’une conversation avec Yann dont elle avait oublié le sujet, observa l’attitude étrange et inhabituelle de celui dont elle était auparavant tombée amoureuse. Lui qui s’avérait souvent très sûr de lui et qui agissait toujours de manière assez dynamique, cela n’était pas réellement son genre d’effectuer ce type de mouvements incompréhensibles ainsi que d’afficher ces expressions tellement crispées qu’elles en devenaient dénué de sens… Néanmoins, Ellen avait pris l’initiative de ne plus jamais s’occuper de ses affaires à l’avenir. Et puis, elle ne désirait pas gaspiller tout le précieux temps qu’elle passait en compagnie du garçon roux cuivré à cause d’un individu tel que Jonathan. Elle ne prêta donc aucune attention au blond et à son inquiétude par rapport à sa bien-aimée.

« T’as l’air d’avoir un peu la tête dans les nuages ! Ce que je te dis est si ennuyeux que ça ?,demanda Yann à l’adolescente au regard ambré de façon quelque peu ironique.

      - Non non, t’en fais pas, ça m’arrive souvent, tu sais. Et puis, tes sujets de conversation ont toujours été intéressants, je dois t’avouer !,répondit la concernée tout en concluant sur un rire léger. Elle vit alors automatiquement le soulagement du garçon roux cuivré, qui se mit lui aussi à exposer sa bonne humeur.

Jonathan s’isola dans un coin de l’établissement peu fréquenté par les autres élèves. Il saisit sans réfléchir son portable, puis vérifia s’il avait bien noté le numéro de Sarah dans celui-ci. S’apercevant que cela était le cas, il s’empressa d’essayer de la joindre, ayant beaucoup de mal à escamoter son manque excessif de patience à partir de ce moment précis…

[…]

« Emily ! Qu’est-ce que tu fous là-bas ? Viens nous aider à dresser cette fille ! Quoique… seuls les vrais mâles peuvent le faire, non ? Qu’est-ce que t’en penses ? »

La petite sœur à Ellen venait à présent d’être découverte. Elle regretta alors amèrement d’être aussi stupide et de ne pas avoir pensé au moins à une seule reprise de prendre subrepticement la fuite… Elle fit échapper un long soupir, avant de se mettre à la recherche d’une réponse suffisamment intelligente pour convenir à une posture aussi gênante que celle-ci. Elle remarqua entre-temps que la torturée avait fini par la reconnaitre, étant donné qu’il lui arrivait autrefois de se rendre dans la demeure d’Ellen avec pour unique prétexte les devoirs. La collégienne en cracha de haine, ayant une opinion d’elle-même sur le coup de plus en plus mauvaise. Elle vilipendait intérieurement la situation embarrassante dans laquelle elle avait de son plein gré intégré. Suite à un difficile avalement de salive, la seule réplique qu’elle eut réussie à détecter s’avérait complètement décevante selon elle, même si elle s’en rendit réellement compte seulement après l’avoir dite…

« Nan mais en fait, je comptais aller me payer une canette de soda ! Ca vous dit ? »

Un silence assurément pesant s’installa immédiatement et laissa alors donner une impression de tension. Emily gesticula la tête dans tous les sens, signe de son inconscience totale vis-à-vis de ses paroles irréfléchies. Son effroi se confirma tout de suite lorsqu’une réponse lui fut enfin apportée…

« Tu peux aller nous en chercher plus tard, non ? Disons qu’on s’en prendra une plus tard pour fêter la capture d’une très jolie proie ! T’es pas du même avis ? »,proposa machiavéliquement un des membres du groupe de délinquants, provoquant l’écarquillement maximal des yeux de l’intéressée, qui ne savait plus du tout où se mettre à cet instant.

« …D’accord... »,réagit mélancoliquement la jeune fille.

Sarah, contente d’avoir un tantinet retardé le sort qui allait lui être infligé grâce à la petite sœur d’Ellen, mais néanmoins peureuse à l’idée que son heure n’allait pas tarder à poindre, usa de plusieurs tentatives, même vaines, afin de se libérer de la corde à laquelle elle se révélait solidement attachée. Elle la mordit à pleines dents, cependant elle s’avérait bien trop tenace pour oser s’arracher aussi simplement. La brune à la queue de cheval n’abandonna pas, elle prit l’initiative de s’informer à l’aide du regard si un quelconque caillou assez robuste et pointu se situait dans les parages. Suite à quelques secondes, par chance, elle parvint à en repérer un, parmi les débris de la maison. Pieds et mains liés, la tâche de récupérer cette chose s’avérait purement complexe. Mais pour elle, cettemissionn’était pas impossible à accomplir pour autant. Il suffisait d’y croire, selon elle. Pendant que les adolescents qu’elle considérait comme des lâches au comportement violent et puéril n’accordaient pas beaucoup d’attention à sa personne, Sarah rampa tout en évitant de se faire remarquer et d’en subir rapidement les conséquences… Une coïncidence que la jeune fille traita avec mépris, s’annonça alors. La sonnerie de son portable retentit. Et cela ne s’avérait pas vraiment discret. Cependant, elle était incapable de la stopper dans sa position actuelle. Des larmes se formèrent. Tout était fini, elle en était certaine… Les larmes n’interrompaient pas leur chute. Elle était sur le point de devenir folle…

Le garçon qui avait précédemment reçu un coup à une puissance plutôt surprenante de la part de Sarah, marcha à une vitesse atrocement fulgurante vers cette dernière, qui recula de toutes ses forces jusqu’à se retrouver finalement bloquée contre un mur. L’irrité prit brusquement la brune à la queue de cheval par le cou et serra celui-ci tellement que la visée était facilement en mesure de succomber à l’étouffement… Il ne lui laissa pas le temps de respirer une seconde en lui donnant une dizaine de gifles frénétiques, sous le regard diverti du reste de la bande, qui appréciait ce spectacle et n’hésitait pas à le prouver à l’aide de sourires reflétant une foule d’intentions malsaines.

Le portable sonnait toujours. Celui qui prenait du plaisir à martyriser la concernée hésitait longuement entre répondre à la personne en question ou alors casser l’engin afin de pouvoir se précipiter en toute tranquillité vers un unique objectif, en compagnie de ses amis tous aussi enthousiastes que lui par rapport à ce sujet. Puis, souhaitant au final suivre les conseils de ses copains qui ne cherchaient que l’amusement, tout comme lui, il décida de coller l’objet à son oreille afin d’effrayer l’énergumène qui se donnait le droit de les déranger à un moment pareil…

« Allô, Sarah ? T’en mets du temps à répondre ! Je m’inquiétais pour toi, m…

      - Oh mais…c’est notre bon vieil ami Jo ! Alors, tu rigoles bien depuis ta trahison par rapport au groupe ? Tu passes du bon temps ?

      - …VOUS ! Je pensais que…c’est pas vrai, qu’est-ce que vous avez fait à Sarah ? Et d’abord, où est-elle ?

      - Attends mon vieux, sois pas aussi pressé ! Depuis le temps qu’on s’est pas parlés, je suis sûr qu’on a plein de choses à se dire, tu ne crois pas ?

      - J’ai rien à vous dire, bande d’enfoirés ! Mais quand je verrai votre visage à tous, mes poings sauront très bien vous faire part du fond de mes pensées !

      - Mais c’est que tu es un beau parleur ! Tu sais très bien où on est. Ramène-toi vite et montre-nous de quoi t’es capable, loser. La dernière fois, c’était la même chose, ta voix nous agressait, mais par contre, tes gestes…Si un de tes amis ne s’était pas incrusté, on peut dire que t’étais foutu, haha !

      -LA FERME ! En même temps, à plusieurs contre un, c’était pas difficile de désigner le vainqueur, mais là c’est différent…Je vais vous défoncer tous, un par un ! Ne lui faites rien jusqu’à ce que j’arrive, sinon je ne sais pas comment je réagirais… »

Jonathan raccrocha sur ces derniers propos. Une volonté sans faille de ramener sa petite-amie auprès de lui et de la serrer puissamment contre lui l’envahit immédiatement. Il se blâma infiniment de ne pas l’avoir laissée l’accompagner la veille lorsqu’il s’était rendu compte qu’une partie de ses affaires personnelles étaient restée en classe… Peut-être que s’il était à ses côtés, il aurait pu être en mesure de la protéger, même s’il devait franchir des montagnes d’épreuves afin d’obtenir ce résultat vaillant. Néanmoins, il ne s’agissait pas du moment idéal pour remuer le passé de cette façon. Il ne pouvait se permettre de perpétrer une énième erreur, surtout une aussi grotesque que celle-ci. Si jamais il surprenait Sarah couverte d’égratignures, ou même de blessures plus qu’alarmantes, le blond ne se retiendrait certainement pas dans ses coups. Il en était absolument convaincu…

Pendant qu’il accourait sans se retourner vers sa destination, Ellen, le remarquant dans sa course et le voyant sortir du lycée, se demanda définitivement si un sérieux souci venait véritablement l’embrouiller dans sa vie de tous les jours. Yann ne manqua pas d’extérioriser alors une mine quelque peu boudeuse en s’apercevant que celle dont il était amoureux ne l’écoutait strictement pas lors d’une discussion qu’il jugeait assez passionnante. Cependant, en reluquant le blond, lui aussi se posa d’éventuelles questions sur l’état d’esprit de celui-ci… Le couple s’échangea un regard franc. Tous deux se comprirent tout de suite. Ce fut ainsi que débuta la séance d’espionnage, néanmoins pas très discrète. Peu importait, ils ne se préoccupaient en ce moment que de ce que comptait faire Jonathan. Même si ce dernier s’était révélé particulièrement affreux au niveau de son attitude et de ses paroles la soirée d’avant, leur curiosité s’avérait bien plus dominante par rapport à leur raison. Impossible de se révolter contre ce défaut très populaire dans leurs esprits…

[…]

« NON ! Lâchez-moi, espèces de brutes ! Et vous prétendez être humains ?! »

Le cri de terreur de Sarah retentit. Mais malgré cette résonnance, ce cri n’atteignait en aucun cas ses impitoyables agresseurs, qui n’avaient en tête que des idées vicieuses, obscènes. L’un d’eux la tenait fermement par les épaules, un autre la libérait de ses liens, encore un autre se donna le privilège de déboutonner, tout en profitant pleinement de cet instant, sa petite chemise frivole. Malgré sa détermination à se délivrer de leur emprise pondéreuse, la force d’une jeune fille faible comme elle ne possédait malheureusement pas assez de pouvoir pour maitriser six adolescents aussi égoïstes et sauvages tels que ces garçons au comportement inhumain, exactement comme l’affirmait récemment haut et fort la brune à la queue de cheval. N’ayant guère le choix, elle subit innocemment cette féroce perversité… Pour Emily, cette scène dépassait largement les limites du raisonnable. Pour la première fois de toute son existence, elle a senti le besoin de se rassurer auprès de quelqu’un, quelqu’un qui serait tout de suite capable d’apaiser sa détresse, de la réconforter rien qu’en l’enlaçant. Ce spectacle ne la séduisait en aucun point. Elle gardait ses yeux grands ouverts, ne parvenant pas à trouver la force qu’il lui fallait pour les clore, afin de ne plus avoir à faire face à ce scandale. Son corps se raidissait. Ses mains se posaient intensément sur ses coudes, et n’arrivaient plus à se détacher de ceux-ci, comme s’ils étaient fortement collés. Ses jambes tremblaient incessamment. La collégienne se révélait comme prisonnière dans un dédale dont le chemin vers la sortie semblait mystérieusement inconnu. Elle avait peur. Horriblement peur. Cette peur la rongeait de tout son être, la dévorait avec acharnement. Et si la future victime des caprices graveleux de ceux qui étaient sensés représenter ses amis, ne s’avérait autre qu’elle-même ? Une foule d’interrogations concentrées sur ce thème terrifiant s’enchaîna promptement dans son esprit. Elle ne pouvait rester dans cet endroit une minute de plus… Emily se hâta vers l’extérieur, les larmes ayant finalement fait leur apparition dans son regard, sous l’effet de l’émotion…

Néanmoins, un choc brutal l’empêcha d’aller plus loin.

« AIE ! Mais sérieusement, vous pouvez pas faire attention !,s’énerva-t-elle.

      - Mais…tu es…qu’est-ce que tu fais ici ? »

Au premier coup d’œil, la petite sœur de celle au regard ambré eut du mal à discerner l’identité de l’individu qu’elle venait accidentellement de bousculer. Puis, suite à une temporaire réflexion, des souvenirs refirent subitement surface…Même s’ils s’avéraient plutôt courts, il était impossible pour elle d’oublier un adolescent aussi inepte que Dimitri… Ce dernier avait particulièrement picoté ses nerfs, même si en réalité, il n’avait pas effectué grand-chose pour que cet état d’esprit se manifeste.

« Ici, c’est mon lieu fétiche, qu’est-ce que vous fabriquez dedans, toi et tes potes ?

      - Ecoute, c’est vraiment, mais vraiment pas le moment, laisse-moi passer !

      - Ben quoi, tu t’attendais pas à me revoir ? Ah oui c’est vrai, tu m’as dit ADIEU, comme ça, donc c’est sûr que ça doit te faire tout drôle…

      - Tais-toi, et libère la voie, imbécile ! Oh non, c’est trop tard, ils m’ont… ! »

En un rien de temps, toute la bande, sauf un membre qui semblait le leader de celle-ci et qui continuait de persécuter Sarah, eut encerclé Emily. La panique fit très vite sursauter cette dernière, qui se disait alors que son heure se rapprochait à grands pas... Le groupe de mâles aux intentions décalées la fixait d’un air que l’on pouvait qualifier de gourmand. Dimitri, après avoir balancé sa tête sur le côté afin de repositionner correctement sa frange brune foncée, se plaça à proximité de la collégienne pour lui confier qu’à présent, elle n’était plus toute seule. Elle ne dissimula pas son envie de le repousser et de lui répéter qu’elle n’avait pas besoin de lui, cependant elle se révélait dans le fond très heureuse de compter sur la protection d’un homme qui paraissait assez viril pour qu’elle lui accorde pratiquement la totalité de sa confiance.

« Vous êtes tellement faibles que vous vous y mettez à six contre une ? Enfin, non. Six contre deux, maintenant. Mais bon, ce n’est pas comme si ça allait changer votre destin…Y a pas à dire, vous êtes désespérants, les gars…Oser frapper les filles, à plusieurs, en plus…Je n’ai jamais pardonné ce genre de choses et c’est pas maintenant que ça va changer ! Je sens que ça ne va pas être du gâteau…Pour vous ! »

Après la prononciation de ces mots, Emily eut l’impression que le jeune homme provocateur s’avérait intouchable, une foule de petites étincelles exagérément éblouissantes apparaissant imaginairement autour du corps de celui-ci. Elle devint stupéfaite par cette soudaine illumination centrée sur lui. A ce moment, ce fut comme s’il était la principale cible des feux des projecteurs et que son charisme se révélait ainsi mis à découvert, mis en valeur… Les joues de l’adolescente augmentant peu à peu leur température confirmèrent cette pensée. Elle n’avait plus peur, il était là, maintenant. Elle ne connaissait Dimitri qu’à peine, et pourtant, elle savait qu’il s’avérait digne qu’on mise tous nos espoirs sur sa force physique et surtout, persuasive. Avant même qu’elle ne s’en rende compte, des poings s’étaient déjà éparpillés pour s’écraser sur la moitié des figures…

« Les mecs, mais qu’est-ce que vous foutez, mettez-le à terre, bordel ! Vous êtes nuls ! »,ragea le leader, qui avait entrepris de rester tout près de Sarah afin de continuer en toute intimité ce qu’il avait interrompu. La concernée se débattit courageusement, tant bien que mal, cependant elle se doutait bien qu’il n’y avait plus rien à faire…Elle se révélait piégée dans un profond fossé dont réussir à en ressortir était aussi impossible que de se libérer, sans s’imposer une douleur inextinguible, d’un piège à loups…

[…]

« Jonathan, est-ce que tu sais au moins où tu vas ? »,demanda exténuée de sa course Ellen, dont la présence avait finalement été détectée par le blond, avec celle de Yann. On leur avait expliqué la gravité de la situation tout en se précipitant vers le lieu probable d’héberger les impardonnables responsables de l’enlèvement de la brune à la queue de cheval.

      - Arrête de râler ! Déjà, est-ce que je t’ai déjà demandé de me suivre ? NON ! Alors retourne en cours avec ton chéri ! »

L’intéressé croyait être au courant de l’endroit où pourrait l’attendre Sarah… Néanmoins, tous arrivés à destination, il s’aperçut qu’il s’était lamentablement trompé. Désespéré, il laissa inconsciemment tomber son portable à même le sol, n’ayant pas pris le temps de le ranger convenablement dans la poche de sa veste une fois le contact avec les ravisseurs terminé… La jeune fille à la chevelure ténébreuse et le garçon roux cuivré adoptèrent la même réaction que lui en remarquant que leur ancienne amie, en ce moment, était capable de subir les pires choses pendant qu’eux, paraissaient figés, à chasser progressivement tout espérance de leur esprit… Soudain, le portable d’Ellen présenta excentriquement sa sonnerie.

« Allô… »,répondit l’adolescente en question à l’aide d’une voix affaiblie par son affliction vis-à-vis de son extrême inquiétude par rapport à Sarah.

      - A L’AIDE, JE T’EN SUPPLIE, VIENS ! JE SUIS DESOLEE, JE SUIS DESOLEE POUR TOUT CE QUE JE T’AI DIT, MAIS S’IL TE PLAIT, VIENS !!!!! Grande s… »

Celle au regard ambré n’eut aucune hésitation. Il s’agissait bien de sa petite sœur, Emily, qui l’appelait au secours, la détresse ayant une forte influence sur le ton qu’elle employait… Son petit-ami ainsi que Jonathan réclamèrent des détails sur ce coup de fil subit et imprévu. Cependant, elle ne voulut absolument pas user de son temps pour satisfaire leurs attentes, et prit donc l’initiative de fouiller dans toute la ville afin d’obtenir un rôle important en planifiant le sauvetage de la collégienne, ainsi que celui de la bien-aimée du blond…

[…]

Dimitri fut rudement torturé par deux délinquants. Le chef de la bande admirait le spectacle en compagnie de sa victime, tandis que trois autres venaient d’être achevés par les vaillantes attaques comprenant les poings et les pieds du jeune homme, qui s’était battu seul, sous le regard émerveillé d’Emily. A présent, il était considéré comme un ver de terre sans défense, du au fait qu’il avait insouciamment baissé sa garde à un moment donné, croyant que la victoire lui était attribuée… Il roula par terre avec les différents coups brutaux des deuxsurvivants, souhaitant à tout prix venger leurs camarades. La petite sœur de la jeune fille à la chevelure ténébreuse regardait faire sans agir, néanmoins son cœur battait à une vitesse considérable, ceci symbolisant son envie de sortir Dimitri de ce pétrin…

Pendant ce temps, le leader, prenant toujours du plaisir à observer ses copains torturer l’adolescent, se mit ensuite à scruter Sarah, définitivement dégoûtée de la méchante et pathétique mesquinerie de ses kidnappeurs. Son dégoût la fit justement cracher de profonde aversion sur celui qui la touchait de façon ridiculement perverse.

« Tu cherches les emmerdes ? C’est ça, hein ? Ben t’en fais pas, sale p…tu vas voir, tu me cherches, tu vas vite me trouver ! »,cria le meneur du groupe d’un air plutôt sérieux. Ce ne fut qu’à l’instant où il sortit une arme de la poche de sa veste en faux cuir qu’une atmosphère plus dramatique que maussade s’installa.

« Hé mec, attends…tu vas pas faire ça…Les flics, ils vont nous choper si…

      - Ta gueule ! »

Sarah eut à peine le temps de témoigner son épouvante que…

PAN !

…

…

« Tu résistes, hein ? Traînée, va… »

PAN !

PAN !

…

…

« NOOOOOON !!! »,hurla à la mort Emily, qui ne fut capable de stopper ses battements de cœur. Elle s’agenouilla de terreur, ses tremblements l’empêchant par la suite d’effectuer le moindre mouvement de plus. Des larmes, telles des cascades dont on ne pouvait bloquer la chute, coulèrent inlassablement, pour atterrir sur les joues de Dimitri, inconscient.

Sarah se sentait partir, tel un avion s’apprêtant à décoller afin de rencontrer les nuages… Sa souffrance était abrégée et à présent, plus rien ne pouvait la perturber dans son sommeil…

OoO

Plus qu'un ou deux chapitres avant la fin, mais celui-ci ( ou ceux-ci ) est/sont en cours ! Merci de m'avoir lu jusqu'ici, et j'attends avec impatience vos avis, positifs ou négatifs !  :)