Chapitre 4 : Haine colossale
Quelques petites étoiles à la faible luminosité annoncèrent la venue imminente de la nuit. Les rues de la ville, généralement d’ambiance calme le jour, devinrent tout à coup enflammées par les bruyantes facondes des passants, comme si un grand évènement n’allait tarder à se produire en cette soirée si ordinaire. Le vent réfrigérant projetait toujours à son rythme ses souffles, néanmoins la plupart des personnes se promenant dans ces environs éclairés n’y prêtaient guère attention. Seule la joie de faire de nouvelles rencontres et de s’amuser les envahissait pleinement à cet instant. Un des uniques problèmes de cet enthousiasme particulier, s’avérait que certains énergumènes logeant dans les immeubles se situant à proximité de ce brouhaha, cherchaient à plonger tranquillement dans leur sommeil, en vain.
Mais peu importait pour elle. Elle marchait, sans remarquer une quelconque présence dans cette fanfare. Elle marchait, sans savoir où elle se rendait. Elle marchait, sans but… Elle errait, seule. Elle ne souhaitait pas rentrer chez elle. Une impression de claudication se dégageait à travers ses pas. Une foule d’individus s’interrogèrent sur l’état d’esprit de la jeune fille. Cette dernière ne s’était pas malencontreusement blessée. C’était juste qu’elle ne parvenait pas à trouver la force. Elle n’y parvenait plus…
De lourds maux de tête ne manquèrent pas de la faire vaciller. Son cœur émettait un enchaînement de signaux d’alarme. Elle trébucha maladroitement sur une canette de soda, perdue dans ses pensées pessimistes. Elle se retrouva, affalée sur le sol souillé par les nombreux déchets, devant un étrange bonhomme, qui devait sûrement être en train de mendier, au vu de ses habits déchirés et usés, et de sa mine envieuse du sourire des personnes ne prenant jamais la peine de le distinguer. Emily, craintive, s’enfuit…
[…]
« Est-ce que ça va ? »
La collégienne, d’abord s’étant longuement évertuée à trouver un endroit où se réfugier, avait fini par se recroqueviller sur elle-même, assise sur une des marches d’une maison détruite il y avait des années de cela. Elle pensait que quiconque la découvrirait dans un tel lieu s’avérerait être un humain doté d’une personnalitérare, selon elle. Et on l’avait découverte. Sans doute, miraculeusement…
« Hé ! J’te cause ! C’est pas possible qu’il existe des gens aussi désagréables qui nous ignorent quand on leur adresse la parole !! »
Même après cette réflexion peu seyante par rapport à cette situation, Emily restait de marbre, luttant désespérément contre l’arrivée intempestive de ses larmes. Le jeune homme qui la critiquait regretta amèrement ses propos, se rendant compte que ceci n’était pas réellement la bonne chose à dire à une adolescente mélancolique. Il soupira, comme pour tenter de dénicher le plus vite possible un moyen afin de la réconforter, et, surtout, afin de s’éclipser comme s’il ne l’avait jamais croisée.
« Bon euh, écoute…je sais pas pourquoi t’es triste, mais…tes parents vont peut-être s’inquiéter si tu rentres pas chez toi et que tu restes ici. Et puis, c’est dangereux la nuit, tu sais… »
Le cœur de la collégienne se mit de nouveau à hurler et à donner de manière effrénée de brusques coups dans sa poitrine. La jeune fille s’apprêta à rire au point de s’étouffer, comme si elle avait une opinion d’elle-même affreuse, et qu’elle désirait plus que tout se moquer de sa propre personne. La pitié d’autrui envers elle ? Elle ne le supportait pas, elle ne pouvait l’accepter. Elle aurait l’impression de devenir encore plus lamentable qu’elle ne l’était déjà.
« Va-t-en. J’ai besoin de personne.
- Tu crois sérieusement que je vais te laisser comme ça, à t’apitoyer sur ton sort ? ( même si je sais pas du tout qu’est-ce qui en est venu à te mettre dans cet état… ) Ah, et, j’me suis pas présenté. Moi, c’est Dimitri.
- Je m’en fous de ton nom ! Dégage ! »
Dimitri fut abasourdi de ce qu’il ressentait à ce moment. Plus Emily lui ordonnait de la laisser en paix, plus il avait envie de s’éterniser ici, juste pour être à ses côtés. Il était têtu, il effectuait toujours le contraire de ce qu’on lui demandait de faire. Il n’en connaissait pas la raison, mais il agissait constamment comme tel. Et il n’était pas en mesure d’y changer quelque chose. Cependant, la concernée possédait le même caractère que lui. Elle persistait. Elle voulait le pousser à s’éloigner d’elle, et ce, par n’importe quel moyen. Elle était même capable d’aller jusqu’à adopter des expressions qui, en temps normal, inspireraient le dégoût chez l’individu visé. Néanmoins, lui, ne réagit pas véritablement comme elle l’aurait prédit. Il était conscient de ce qu’elle souhaitait obtenir, après tout.
« Pff…Tu m’énerves ! Tu veux m’aider ? Ben pars, imbécile !
- C’est une manie de traiter de tous les noms les gens que tu rencontres pour la première fois ?
- Ouais, surtout quand il s’agit de personnes comme toi !
- Aaaaah ouais ? Eh bien d’accord, j’vais m’en aller ! Mais si on te kidnappe et qu’on te fait subir je ne sais quels trucs, tu viendras pas te plaindre après !
- Même si ça m’arrive, de toute façon, je ne te reverrai plus, donc ça n’a aucune importance ! ADIEU ! »
Tels des enfants se chamaillant pour des détails d’une faible importance, les deux énergumènes ne dissimulèrent pas leur humeur exécrable. Emily détourna furieusement la tête en croisant les bras, tandis que Dimitri, lui, ruminait, marmonnait une série infinie de mots manifestant sa colère. Mais avant de disparaître complètement du champ de vision de la collégienne, il regarda une dernière fois en arrière. Il vit alors la concernée aborder la même réaction que lui. Leur regard se croisa accidentellement. Ils en rougirent instinctivement.
L’adolescente repassa donc au stade de la jeune fille solitaire. Tout allait bien, jusqu’à ce que quelques gouttes, de plus en plus innombrables, mirent inopinément leur grain de sel. Emily n’avait rien pour se protéger de ce temps imprévu peu affectionné. Sa petite tenue dévoilait son manque de prévention vis-à-vis de ce genre d’évènements inattendus. Pas de capuche, pas de parapluie. A force de vouloir perpétuellement être à la perfection à l’aide de son kit de maquillage et de ses accessoires, elle ne pouvait pas forcément penser à tout…
[…]
«…Bonjour tout le monde, et bienvenue sur SporTv ! Comme vous le voyez, nous sommes en direct et nous n’allons pas tarder à être au courant des différentes performances des coureurs au 100m de ces jeux olympiques ! »
Ellen était allongée sur le canapé, savourant discrètement un paquet de chips en écoutant un enregistrement du programme en question en bas volume. Ses parents ne devaient surtout pas la prendre en flagrant délit. Elle imaginerait très bien la scène, avec sa mère piquant une belle crise :« Oh mon dieu ! Ma fille ne dort pratiquement jamais de la nuit pour écouter des programmes inutiles, qui ont déjà été diffusés il y a des années ! »,et son père, pourenjoliverdavantage les choses, la priverait encore plus de sorties, mais non seulement cela… Il s’assurerait également qu’elle ne quitte sa chambre sous aucun prétexte, afin d’être persuadé qu’elle faisait correctement ses devoirs tous les soirs. A cette pensée, la jeune fille aux yeux ambrés soupira. Néanmoins, elle retrouva aussitôt le sourire, lorsqu’elle aperçut son moment préféré de la chaîne qu’elle suivait.
« …Et…. C’est Larry Wilson, l’américain, qui remporte brillamment cette course acharnée ! EN 10 SECONDES ! Un nouveau recordman est né ! Il peut être très fier de lui, et de sa magnifique prestation ! Cette performance va marquer notre esprit sportif ! Maintenant, nous allons savoir ce qu’il ressent vis-à-vis de cette victoire bien méritée !
… »
Le regard d’Ellen pullula d’étincelles admiratrices. Cet athlète s’avérait être son idole, son modèle. Elle rêvait de devenir aussi douée que lui, et surtout, de le surpasser un jour. Influencée par une courte folie due à cette certaine vénération envers le sportif, l’adolescente à la chevelure ténébreuse s’empara d’un coussin, qui était posé sur le fauteuil comme élément de décoration, puis le serra contre elle, comme s’il s’agissait de la personne adorée. Elle se trouvait enfantine de réagir comme tel juste en l’ayant aperçu brièvement à la télévision, cependant c’était plus fort qu’elle, et même en tentant de s’efforcer à acquérir la maturité à ce sujet, elle n’y arriverait pas, elle en était consciente.
Mais ce sentiment euphorique s’évapora presque immédiatement lorsqu’un vulgaire claquement de porte se fit tapageusement ouïr. Ellen sursauta, se demandant d’un air irrité qui était le fou furieux qui se donnait sans problème le droit de s’incruster ici tout en dispersant un remue-ménage inopportun. L’étonnement se propagea alors sur son visage, quand elle fut au courant de qui s’avérait la cause de ce tintamarre. La personne visée inonda l’entrée de la maison avec des pondéreuses gouttes d’eau, provenant de ses vêtements et de ses cheveux, ne cessant d’atteindre le sol. Elle tremblait, elle suffoquait. Elle croisait les bras fortement afin de recevoir le plus de chaleur possible. Elle était restée bien trop longtemps à l’extérieur, exposée à ce vent et à cette pluie diluvienne qui se démarquait par rapport aux autres soirs. Elle chancela. Ellen la rattrapa par réflexe, toujours abasourdie. Qu’est-ce qu’Emily fabriquait dehors à une heure pareille ? La grande sœur la croyait rentrée depuis un bon moment. Une multiplication incessante d’interrogations galopa sauvagement dans son esprit.
« Pourquoi as-tu traîné dehors, la nuit, et qui plus est, sous la pluie ? T’es vraiment folle ! J’espère aussi que tu n’as pas réveillé papa et maman…
- D’où tu me causes ? Juste, laisse-moi. Rien que te voir, ça m’donne envie de gerber.
- Même si tu me détestes, ça ne m’empêche pas de me faire du souci pour toi ! Mais toi, tu t’en rends pas compte, et tu continues à jouer ta gamine prétentieuse !
- De quoi tu te plains ? Désolée d’être une gamine prétentieuse qui envie ta situation de jeune fille pourrie gâtée !
- Pourrie gâtée ? Je n’ai jamais voulu ça, j’te signale ! C’est vrai que nos parents n’accordent pas beaucoup d’attention pour toi, je voudrais tellement qu’on soit traité de la même manière ! Mais…
- Mais ce n’est pas le cas, voilà ! Ces abrutis d’adultes, qui se considèrent comme mes parents, n’ont souhaité qu’un seul enfant, alors ils t’ont choisi et ils m’ont rejeté ! Ma naissance était soi-disant un « accident » pour eux ! Rien qu’un accident ! Ne me contredis pas, car je l’ai entendu de mes propres oreilles, et j’ai vu leur expression de mes propres yeux, ils n’avaient PAS DU TOUT l’air de se préoccuper de mes propres sentiments ! »
La jeune fille au regard ambré était prête à enlacer sa sœur pour la réconforter, mais elle savait très bien que cette dernière la repousserait naturellement si jamais elle le faisait pour de vrai. Suite aux derniers propos d’Emily, elle ne dénichait plus les mots qui étaient en mesure de convenir à cette dérangeante situation. Celle-ci s’avérait totalement frigorifiée, elle essayait de mouvementer ses membres, mais elle n’y parvenait pas. Elle bisqua. Ellen, souhaitant répondre à son inconscient appel au secours, prit l’initiative de lui rapporter une serviette.
« Pff ! Je n’ai besoin de rien ! Tu peux aller te la mettre ailleurs ! »,grogna sans relâche la concernée.
L’adolescente aux cheveux ténébreux vitupéra, cependant tenta de rapidement se ressaisir, étant au courant que la colère ne résoudrait rien au problème. La collégienne, comme si cette dernière avait pour unique objectif d’attiser la rage de celle qui se trouvait en face d’elle, exagérément, en rajouta une bonne couche.
« Ce n’est pas parce que tu joues à la gentille aînée avec moi que tu vas réussir à me faire changer d’avis à ton sujet ! T’es qu’une nulle, qui dépend et dépendra toujours des autres ! Sale profiteuse !
- Je dépends peut-être souvent des autres, mais il n’empêche que tu m’envies, donc ça veut dire que tu es encore plus nulle que moi. J’ai pas envie de me disputer pour la énième fois avec toi, moi, je me fais du souci pour toi, j’essaie de te venir en aide quand tu en as le plus besoin…Qu’est-ce qu’il te faut de plus pour te prouver que je tiens franchement à toi ?
- Mmh…C’est moi ou on se croirait dans une scène sérieuse de série télévisée ?
- Ce n’est pas le moment de faire des comparaisons stupides ! Tu te rends compte de ce que je ressens, moi aussi ? Je ne supporte pas quand papa et maman t’engueulent à tout bout de champ alors que tu ne fais rien pour mériter ça ! J’ai envie de leur crier d’arrêter, mais le problème, c’est que je sais très bien ce qui peut m’arriver si je le fais…Enfin, quoiqu’il en soit, faut pas que tu crois que j’aime cette situation, loin de là… »
Ellen, mélancolique, ne sachant plus de quelle manière procéder afin de persuader Emily que ses paroles étaient véritablement sincères, accourut jusqu’à sa chambre, oubliant sur le coup d’éteindre la télévision. La petite sœur, se fichant éperdument de son état d’esprit à ce moment, ne la poursuivit pas, et manqua ainsi l’occasion de faire le point avec elle, de discuter de leurs dramatiques conditions de vie, pour espérer les rendre plus joyeuses, à l’avenir. Néanmoins, cela ne la perturba pas plus que cela. Sans précipitation, elle attrapa la douce serviette, celle-ci étant précédemment tombée à terre, puis s’en servit à bon escient. Après s’être un peu séchée, elle s’accroupit devant le bon feu de bois qui, en cette obscure ambiance, montrait avec fierté ses flammes. Emily fut aux anges. Elle avait une forte envie de se relaxer, voire de s’endormir ici. Cependant, si la mère et le père la retrouvaient à cet endroit spécifique le lendemain matin, le scepticisme serait sûrement leur première impression. Pour éviter d’attirer ce malentendu, la collégienne se hâta, non pas sans faillir de trébucher au moins une fois, à se réfugier dans la chaleureuse couverture de son lit, et y détecta son bonheur.
[…]
Pendant ce temps là, un nombre impensable de canailles laissaient à leur façon leur propre trace dans les rues, à présent, vides de monde. Des fumées étouffantes de cigarettes se dispersaient et de ce fait, polluaient l’atmosphère calme et nocturne de la ville. Les grosses baskets tambourinaient les trottoirs par des pas rythmés, dévoilant l’enchantement machiavélique des gredins ayant en tête une foule d’intentions malsaines. On ne devait croiser leur regard. Sous aucun prétexte. De peine de s’orienter inconsciemment vers une spirale infiniment profonde, signification d’un univers satanique. Par un seul regard, la vie d’autrui pouvait être incidemment changée… Des rires sournois, perfides, se firent scandaleusement entendre. Une petite famille, sortant tardivement d’un restaurant, aperçurent par pure coïncidence, de dos, les concernés. Prenant peur, elle prit la fuite, ne désirant aucunement faire face à de graves problèmes… L’angoissante déambulation perdura…
[…]
Ce fut en ressentant la perturbante présence d’une mouche sur son nez qu’Ellen se réveilla de manière mouvementée, c’est-à-dire en lâchant de sa bouche des cris inintelligibles, abstrus, et en remuant dans tous les sens ses membres, de la tête au pied. Les rideaux ne camouflant pas la lumière éblouissante du soleil, qui lui, décida soudainement de poindre, la jeune fille au regard ambré frotta sèchement ses yeux, puis positionna une de ses mains en visière, parvenant difficilement à se remettre de l’ouverture inattendue de ses paupières.
Après une poignée de minutes passées à réfléchir sur la méthode la plus judicieuse et la plus efficiente afin de sortir du lit sans avoir l’automatisme de s’abriter à nouveau dans ses draps propres et parfumés, Ellen finit par se lever, non sans mal. Une fois debout, elle se mit à faire quelques étirements réparateurs. Puis, elle descendit à un rythme peu motivé les escaliers, pour se diriger vers la cuisine. Elle pensait au petit déjeuner de luxe qu’elle allait se préparer. Salivant déjà, elle siffla, oubliant de ce fait sa fatigue perpétuelle. A part elle, tout le monde dormait encore à poings fermés, ce qui ravit l’adolescente à la chevelure ténébreuse, qui s’empressa alors de représenter sa bonne humeur subite avec un sourire.
Ecouter le croustillant clapotis de ses céréales dans le lait subjuguait la jeune fille. Elle n’osait pratiquement pas user de sa cuillère pour les amener au moins vers ses lèvres, juste pour poursuivre sa fascination vis-à-vis de ces sons agréables à l’oreille. Elle chantonna. Etre seule lui plaisait, cela lui permettait d’agir comme elle le souhaitait, et non comme on le lui ordonnait. Elle était prête à effectuer une sorte de valse afin de démontrer son enthousiasme au monde, telle une fillette comblée d’avoir enfin reçu la poupée de ses rêves.
[…]
Un peu plus tard, toujours seulette, Ellen, complexée par le fait de ne trouver aucune occupation convenable, s’empara alors d’une bande dessinée romantique qu’elle avait déjà parcourue une dizaine de fois lors de son enfance, séduite par l’intrigue et les dessins à cette époque de son existence. Elle s’allongea délicatement sur le canapé pour savourer, avec comme bruit de fond un silence monumental, toutes les pages de cette œuvre. Cependant, à l’instant où elle se préparait à commencer sa lecture, son portable sonna. Irritée par le fait qu’on se mette à tenter de la joindre à un moment pareil, elle se demanda sans cesse qui cela pouvait bien être. Sans doute Sarah, ou…Jonathan ? La température de ses joues grimpa à une vitesse explosive rien qu’à cette idée. Elle toussota, ne désirant pas agir honteusement et se plonger lamentablement dans l’embarras en bégayant involontairement. Elle plaça son téléphone devant une de ses oreilles, n’étant plus en mesure d’attendre d’ouïr la voix de la personne en question.
«… »
Pour l’instant, la déception était au rendez-vous dans l’esprit d’Ellen. Celle-ci ne pouvait entendre que la respiration de l’individu qui se permettait sans gêne de l’appeler. Néanmoins, il ne tarda pas à prendre la parole…
« Ellen…C’est toi ? »
L’adolescente au regard ambré, possédée par le choc, fit brutalement tomber son portable au sol, sur le parquet, puis s’effondra à genoux. Ses yeux ne savaient pas quelle réaction adopter, son cœur ne savait plus arrêter ses violents battements… Tout supposait qu’elle s’avérait complètement déstabilisée par cet appel inopiné.
Elle ne pensait finalement plus àlui…Elle croyaitl’avoir enfin effacé de ses souvenirs…Mais apparemment,ilne se résolvait pas à la laisserl’enterrer de cette manière… |