« Dis-moi Tenessy t’as déjà pensé à la réduction mammaire ? Ils sont énooormes ! On dirait une vache à lait ! » Enfilant un tee-shirt par-dessus mon soutien-gorge, je me tournais vers Amy qui semblait fière de ce qu’elle venait de me dire. « Evidement ! Si tu veux je demanderais à ce qu’on t’en passe un peux parce là je cherche, je cherche mais… Rien ! Ca doit quand même être super pénible de ressembler à une planche à repasser ! » Amy ne répliqua pas, passant sa main sur sa poitrine. « Je les aimes bien comme ils sont… Même si ils sont petits ! » ; « Et bien moi aussi je m’aime bien comme je suis. » répliquais-je en attrapant mon sac au sol. Même si au fond, Amy n’avait pas faux. Ma poitrine était parfois assez contraignante… Et faire du sport avec ça, surtout de la natation, s’était assez gênant. D’ailleurs j’ai sans-cesse la sensation que les gens ne voient que ça. Quand ils me parlent se ne sont pas mes yeux qu’ils fixent mais mes seins, j’en suis sur… « Qu’est-ce que tu veux Amy ? Je suppose que t’as pas fait le chemin jusqu’au vestiaire pour me parler de réduction mammaire ? » ; Amy hocha la tête en signe de négation. « J’étais occupé avec un des footballeurs dans les vestiaires d’à côté quand Mr Jones nous a surpris… Il m’a expulsé et m’a aussi demandé de venir te chercher pour te dire de venir le voir. C’est tout. » Je n’avais pas revu Mason depuis le jour ou j’avais dis à Adam que j’acceptais de sortir avec lui… Depuis une semaine. « Très bien. » Lui tournant le dos, je quittais les vestiaires me dirigeant vers le bureau de mon coach préféré.
« Tu peux entrer, j’arrive. » Je m’apprêtais à toquer, mais la voix de Mason se fit entendre derrière-moi, occupé à ranger un filet de ballon. Hochant la tête, j’ouvris la porte, pénétrant dans le bureau. Regardant la décoration des murs, des posters d’équipes de foot surtout… Et des médailles, quelques coupes. Typique d’un bureau de coach. « Je suis content que tu sois venue Tess » ; Je me retournais, le voyant refermer la porte derrière-lui. « Qu’est-ce que tu veux Mason ? » ; « Te voir, discuter… Rien de plus. Tu vois, j’ai la sensation que tu m’évite ses derniers temps. » ; « C’est vrai » Ces mots étaient sortis de ma bouche sans même que je puisse me contrôler. Croisant son regard un moment, je finis par baisser les yeux. Il s’approcha. « Je t’ai vu avec Adam. » finit-il par dire. « Je ne veux pas lui faire de la peine… J’en ai déjà trop fait. » ; Visiblement, j’étais la seule à comprendre ma phrase, car Mason m’interrogea du regard. « Je… Je ne l’aime pas. Enfin si, mais juste en ami. J’aime quelqu’un d’autre. En fait non, j’aime deux autres personnes… Et c’est tellement compliqué, ça me fait peur. Et Adam lui il m’aime, et je ne veux pas lui faire mal. » ; Mason resta muet face à cet aveux alors que les larmes naissaient dans le coin de mes yeux. « Je n’y arrive plus Mason. Je ne sais plus qui je dois aimer, qui je dois croire… Et j’ai peur d’être heureuse dans tout ce malheur. Pourquoi est-ce que je devrais être heureuse ? Je ne mérite pas d’avoir le droit d’aimer alors qu’eux perdent la vie. » ; Mason s’approcha, hésitant, puis me prenant dans ses bras. « Il faut que tu arrêtes de penser à ce que les autres pensent ou ressentent… Pense un peu toi. » Je sentis sa main dans mon et la chaleur de ses paroles dans ma nuque. « Ferme les yeux un moment… Et réfléchit à ce que tu veux vraiment. Ce que tu désire le plus. » M’exécutant, je fermis les yeux restant collait à lui. Ce que je voulais le plus ? La première image qui me vint à l’esprit fut celle de Mickael… Un Mickael souriant qui s’approchait de moi, me serrer dans ses bras comme le faisait actuellement Mason. Voilà ce que je voulais. Mickael. « Et si je suis sure et certaine que ce que je désire est impossible ? » soufflais-je à l’oreille de Mason. « Rien n’est impossible. Un jour ou l’autre, ça arrivera… Mais si vraiment tu penses que cela ne se fera pas, alors pense à autre chose. » Gardant toujours les yeux fermés, une seconde image me vint à l’esprit. S’était une évidence… Tellement évident, mais à la fois tellement compliqué. Rouvrant les yeux, je me détachais légèrement de Mason pour le regarder dans les yeux. « Tu as trouvé ? » ; « Oui… » Sans réfléchir à l’avenir et aux conséquences, j’approchais mon visage du sien. Mes lèvres frôlant les siennes. « Pardonne-moi » murmurais-je en pensant à Mickael. Et mes lèvres se celèrent à celles de Mason, l’entrainant dans une valse de langues.
|