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La fureur du fleuve
Par SarahCollins
Originales  -  Mystère  -  fr
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    Chapitre 19     Les chapitres     2 Reviews     Illustration    
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Une nuit sans fin

Norah Jones - Sleepless night

19. Une nuit sans fin

Il n’existe aucun secret qui ne puisse être découvert, on ne peut rien cacher dans le monde civilisé. Notre société est comme un bal masqué, chacun y cache sa véritable nature par le choix de son masque. Ralph Waldo Emerson

 

Le mot flotta entre eux, menaçant, ondula dans la chambre, telle une ombre insaisissable.

— Ta fille ? répéta Peter d’une voix blanche. Comment...?

— Je l’ai fait adopter à la naissance. Cette photo a été prise juste après l’accouchement, avant que … avant que ma tante ne l’emmène.

Peter recula et la regarda droit dans les yeux, sous le choc. C’était une blague, n’est-ce-pas ? Cela ne pouvait être qu’une plaisanterie parce que Jenny, la Jenny qu’il connaissait depuis si longtemps, n’avait jamais eu de bébé. C’était impossible. Il l’aurait forcément su.

— Raconte-moi tout depuis le début, réussit-il à articuler.

— J’étais si jeune quand je suis tombée enceinte. J’étais encore au lycée et complètement paumée évidemment. Jerry et moi, on ne savait pas quoi faire, on était …

Peter l’arrêta d’un geste.

— Attends un peu … Jerry ? Tu veux dire Jerry Silkwood, l’avocat d’un des types qui a incendié le Quinn’s ?

Fuyant son regard, la jeune femme hocha la tête puis s’essuya les yeux.

— Oui, je ne t’ai pas dit toute la vérité quand je t’ai parlé de lui.

— Tu m’as seulement dit que vous étiez de vieux camarades de classe, lui rappela Peter, en essayant de toutes ses forces de gommer la moindre trace de reproche de sa voix.

— Et c’est la vérité, insista Jenny. On est allé au lycée ensemble mais … pas seulement. On était en couple à une époque et je me suis retrouvée enceinte. Je savais que je ne voulais pas le garder, se souvint Jenny, mais avec ma tante, l’avortement était exclu. Ce n’était même pas la peine d’en parler.

— Alors l’adoption était la seule solution restante.

Elle hocha une nouvelle fois la tête.

— Ma tante s’est occupée de tout. Moi, j’étais dépassée par toute la situation et je n’ai pas posé la moindre question. J’étais complètement passive. Je regardais mon ventre grossir jour après jour mais je n’arrivais pas à croire que j’allais vraiment avoir un bébé, avoua la jeune femme. Même pendant l’accouchement, alors que j’étais en train de pousser, j’avais l’impression que ce n’était pas moi. Que je regardais tout ça de l’extérieur, comme si mon corps et mon esprit étaient dissociés. Quand Jerry a demandé des nouvelles après mon accouchement, je lui ai juste dit que le bébé était une fille et qu’elle avait été adoptée. Je n’en savais pas plus en fait.

— Elle a été adoptée via Save Children ? s’alarma Peter.

Jenny secoua la tête et renifla.

— Je n’ai pas demandé, je n’en sais rien. Mais c’est ce que je crains. Et avec tout ce qu’on a appris sur eux …

Peter se leva et se mit à faire les cent pas.

— Cela étant, tu as … accouché en 1997, calcula-t-il, c’est-à-dire des années après la démission de ta tante de SC. Et la mort de Uliana Golovkina. Elle savait donc de quoi ils étaient capables à ce moment-là. Elle ne le leur aurait pas confié ta fille, sa petite-nièce.

— Mais elle ne savait pas encore pour les cas de maltraitance. Et tu dois comprendre que tante Sally a toujours mis sa réputation en haut de la liste de ses priorités. Quand j’étais enceinte, c’est à peine si elle me laissait sortir, même pour aller au lycée. Elle considérait ma grossesse comme un secret honteux. Alors si elle avait trouvé le moyen de faire adopter le bébé sans trop de paperasse et d’intermédiaires, je crois qu’elle aurait sauté sur l’occasion. J’espère me tromper mais …

Peter regarda son amie pendant plusieurs instants, réduit au silence par sa démonstration, somme toute logique. Logique et effrayante. Elle pouvait parfaitement avoir raison, se dit Peter, effaré. Dans ce cas, comment savoir dans quel genre de famille le bébé de Jenny avait atterri ?

Certes, Andre Gold avait eu de la chance mais quand on voyait ce qu’il était advenu de Sean Vogel après le drame qui avait chamboulé son enfance, trimballé de foyers en maisons d’accueil et enfin, en cures de désintoxication, il y avait de quoi craindre le pire.

— Je ne voulais pas de ma fille et je suis convaincue que c’était la bonne décision parce que j’aurais été incapable de m’en occuper correctement … Mais c’est quand même mon enfant et je veux savoir ce qui lui est arrivé. Je veux savoir si elle va bien.

— Je comprends.

Jenny se leva à son tour, vint se poster devant lui et lui prit la main.

— Tu es en colère, Peter ?

— Quoi ? Non, bien sûr que non ! Pourquoi est-ce que je serais en colère contre toi ?

— Parce que je t’ai menti.

— Je suis surpris, choqué même, mais certainement pas en colère, Jen. Et puis, tout ça s’est passé avant qu’on se rencontre. Des années avant, ajouta-t-il en serrant sa main. Je comprends … C’est un sujet très douloureux pour toi et tu n’as pas forcément envie d’en parler. Même avec moi.

— Ces temps-ci, ça devenait difficile de faire comme d’habitude, de mettre ça dans un coin de ma tête et de faire comme si rien ne s’était jamais passé. Je détestais te cacher ça Peter mais je ne savais pas comment t’en parler. Ma tante et moi, on n’évoquait jamais ce sujet. Ned ne savait même pas. Tout comme les amis que je me suis fait après avoir quitté Charlestown, tout comme toi. Avant de revenir ici, je pouvais faire comme s’il n’était rien arrivé, comme si je n’avais pas une fille adolescente quelque part.

Incapable de lui répondre, Peter serra une nouvelle fois la main de son amie.

— Je ne peux rien te promettre, tu sais, mais je peux fouiller dans les notes de Raquel Payton, voire si elle n’a pas fait de recherche sur une adoption datant de 1997.

— J’ai bien peur de ne pas pouvoir t’aider. Je ne lui ai même pas donné de prénom. Tout ce que je sais, c’est qu’elle a été adoptée par une famille des environs.

— A Charlestown même ?

— Je l’ignore. Peut-être pas la ville de Charlestown même mais pas loin. Dans le comté d’Orange en tout cas mais ils peuvent avoir déménagé depuis, c’était il y a dix-sept ans après tout. Il n’y a pas si longtemps, ce genre d’infos ne m’intéressait pas. Comme je te l’ai dit, je n’ai pas posé de question à ma tante. Je voulais juste essayer de passer à autre chose, avoua tristement Jenny.

OooOo

Peter n’arrivait pas à dormir.

Il jeta un coup d’œil à sa montre – deux heures du matin passées – puis à Jenny. La jeune femme, sans doute épuisée après lui avoir raconté toute son histoire, s’était endormi aussitôt son récit achevé. Elle dormait à poings fermés, allongée à côté de lui.

Mais lui en était incapable. Une nouvelle fois, il était persuadé que quelque chose n’allait pas mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus.

Bien sûr, il y avait cette histoire avec la fille biologique de Jenny mais pas uniquement. Depuis sa conversation avec Jack Kerrigan, il ne cessait de penser à cet enregistrement de Linda Thompson et son courtier que détenait Sally. Du moins c’était ce qu’elle prétendait. Bluffait-elle ? Et si elle disait vrai, où était passé ce fichu enregistrement ? Et d’ailleurs, comment avait-elle pu obtenir un tel enregistrement ?

Plus la nuit avançait, plus Peter y pensait et plus il était convaincu que Linda Thompson avait ordonné le cambriolage de la maison des Quinn. Sally n’était pas folle ni particulièrement paranoïaque et si elle avait eu l’impression qu’on avait « visité » son appartement – au point de confier ses craintes à son amie – c’était probablement vrai.

S’il remontait la chronologie des évènements, Sally avait décidé de traîner devant la justice Linda Thompson et s’était adressé au cabinet Allen & Roth. Celle-ci avait eu vent de ses intentions grâce à son oncle, l’un des associés du prestigieux cabinet. Le même était probablement derrière le piratage de la boite électronique de son employé Jack Kerrigan et avait ainsi appris l’existence d’un enregistrement compromettant.

Inquiète, Linda Thompson avait ordonné le cambriolage de l’appartement des Quinn puis, n’ayant rien trouvé, l’incendie du bar dans l’espoir de détruire tout document compromettant – car ce n’était certainement pas une coïncidence si son garde du corps avait payé l’un des types qui avait mis le feu au Quinn’s.

Jusque-là, tout se tenait. Sauf que Sally et Ned avaient été tués d’une balle et que l’incendie était survenu après leur mort. Sauf que Peter avait toujours cru que l’incendie et le double assassinat n’était pas lié. Sauf que rien ne collait en fait. Sauf que quelque chose lui trottait dans la tête sans qu’il n’arrive à mettre le doigt dessus.

Il laissa échapper un soupir et se retourna une énième fois.

Jenny bougea légèrement avant de pivoter vers lui.

— Tu ne dors pas ? murmura-t-elle d’une voix ensommeillée.

— Je n’arrive pas à dormir. Excuse-moi, je ne voulais pas te réveiller.

Elle secoua la tête et se redressa.

— Ne t’en fais pas, c’est rien. Tu … Tu repenses à ce que j’ai dit, n’est-ce pas ?

— Je reconnais qu’il me faut du temps pour avaler tout ça mais ce n’est pas ce qui me chiffonne.

— Alors quel est le problème ?

— Bah … Je ne sais pas trop en fait.

— Nous voilà bien avancés !

Elle paraissait bien réveillée à présent.

— Ça me trotte dans la tête depuis cet après-midi.

— Il y a peut-être un rapport avec Sean Vogel dans ce cas ? suggéra son amie.

Il se remémora son entrevue avec le jeune homme à Binghamton avant de secouer la tête, en signe de négation. Non, son sentiment de malaise, cette impression qu’il était en train de passer à côté de quelque chose de fondamental, remontait à plus loin. Qu’avait-il fait avant d’aller voir Sean déjà ? Ah oui, il s’était arrêté dans une station essence pour faire le plein, puis était entré dans le magasin faire quelques emplettes …

— Andre Gold, murmura-t-il soudain.

— Quoi ?

— C’est ça qui me préoccupe depuis cet après-midi. Je l’ai croisé dans un magasin avant de prendre la route et il s’est passé quelque chose quand on est allés payer, se souvint-il.

— Quoi donc ?

— Andre avait deux permis de conduire. Je les ai vus quand il a ouvert son portefeuille pour payer.

L’image était claire comme de l’eau de roche dans son esprit à présent.

Deux permis ?

— Ouais, j’en suis certain. Étrange, non ?

Jenny haussa les épaules avant de lui répondre avec désinvolture.

— Pas tellement non. Quand j’étais au lycée, j’avais de faux papiers certifiant que j’étais étudiante à l’université de New York et que j’avais plus de vingt-et-un ans. Pour pouvoir entrer en boîte de nuit sans problème, précisa-t-elle.

— Mais Andre a déjà plus de vingt-et-un ans. Il n’a pas besoin de faux papiers d’identité. Ça n’a pas de sens.

— Peut-être que le faux permis que tu as vu date d’il y a quelques années et qu’il a juste … je sais pas, oublié de s’en débarrasser.

Cette dernière affirmation n’avait pas plus de sens. Personne « n’oubliait » de se débarrasser de faux papiers d’identité. En tant que futur étudiant en droit, Andre était suffisamment intelligent et au fait des lois pour savoir ce qu’il risquait en gardant un faux permis de conduire dans son portefeuille. Non, s’il l’avait conservé, c’était qu’il en avait besoin.

— Franchement, si c’est ça qui t’ennuie, oublie, lui conseilla son amie. Je suis sûre qu’il y a une explication logique et pas du tout louche à toute cette histoire.

Elle hésita un instant avant d’ajouter, sans tout à fait le regarder dans les yeux :

— Je ne sais pas si c’est lié à ce que je viens de t’apprendre ou à ton boulot en général mais parfois, j’ai l’impression que tu penses que tout le monde te cache des choses ou te ment mais ce n’est pas toujours le cas Peter. Tâche de t’en souvenir. Bonne nuit, ajouta-t-elle avant de se glisser sous les draps.

OooOo

Peter laissa échapper un soupir discret. Il se retourna une énième fois dans son lit, prenant garde à ne pas réveiller Jenny cette fois. Profitant d’un mince jet de lumière lunaire, il regarda sa montre. Il était presque quatre heures du matin et il ne dormait toujours pas.

Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui pour qu’il se retrouve incapable de trouver le sommeil à cause d’une stupide histoire de permis de conduire ?

Le problème était qu’il avait beau essayé de mettre en application les conseils de son amie, il ne pouvait se sortir cette histoire de la tête. Il ne cessait de penser à Andre Gold. L’explication de Jenny, qui paraissait somme toute logique, ne l’avait pas convaincu.

Confusément, le jeune homme sentait que quelque chose n’allait pas. Son instinct ou ses tripes, à moins qu’il ne s’agisse de son intuition peut-être, il n’en savait rien …. Tout cela le lui indiquait. Et l’empêchait de dormir qui plus est.

Résigné, le jeune détective finit par repousser les couvertures de son côté. Usant de mille précautions afin de ne pas réveiller Jenny qui s’était promptement rendormie après leur conversation, Peter descendit du lit. Il récupéra son portable sur la table de chevet et sortit de la chambre à pas de loups.

Sophia Boyle décrocha dès la première sonnerie, signe peut-être qu’il n’était pas le seul à souffrir d’insomnie cette nuit.

— Mademoiselle Boyle ? chuchota-t-il. C’est Peter Westerfield, le détective privé. Je ne vous dérange pas ? Enfin pas trop ?

— Non, ne vous inquiétez pas. Je n’arrivais pas à dormir de toute façon.

— Moi non plus, confia-t-il.

— Je suppose que vous ne m’avez pas appelé juste pour me faire partager ça ou pour le simple plaisir de faire la conversation.

— Non, en effet. Je me suis rappelé quelque chose que vous m’aviez dit. A propos des notes de Raquel pour le documentaire. Elle gardait des traces écrites de chacune de ses entrevues, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Dans ce cas, pourriez-vous vérifier si elle ne mentionne pas un certain Andre Gold ? C’est un jeune homme de vingt-deux ans qui a été adopté à la naissance grâce … enfin par l’intermédiaire de Save Children.

— Ce nom ne me dit rien.

— Vous vous souvenez du contenu de toutes ces notes ? s’étonna Peter.

— Depuis la mort de Raquel, je me suis plongée dans tout ce qui a trait à son travail, et ce documentaire sur SC en particulier. Les notes, les vidéos … Tout. Je crois que c’était une manière de me rapprocher d’elle en quelque sorte. Mais, ajouta-t-elle après une courte pause, je peux vérifier si vous voulez, pour être sûre. Mais pas ce soir …

— Non, ce n’est pas la peine. Je vous fais confiance. Donc, pas de trace d’Andre Gold, murmura pensivement Peter.

— Non mais vous vous êtes peut-être simplement trompé de nom ou de prénom.

— Je ne pense pas mais merci infiniment mademoiselle Boyle. Vous m’avez été d’un grand secours.

Au moment où il raccrochait, la porte de la chambre s’ouvrit à la volée, laissant apparaître une Jenny plutôt échevelée.

— Bon sang, Peter, tu m’as fichu une de ces trouilles ! Qu’est-ce qui t’a pris de disparaître comme ça ?

Il leva les yeux au ciel.

— Je n’avais pas disparu, j’étais dans le couloir.

— Mouais. Enfin, quand je me suis réveillée et que j’ai vu que tu n’étais pas là ….

Il fit un pas vers elle et lui serra brièvement l’épaule.

— Je te demande pardon, je ne voulais pas te faire peur.

— Avec qui est-ce que tu parlais au fait ?

— Avec Sophia Boyle, l’amie de la réalisatrice du doc sur Save Children. Mais retournons à l’intérieur et je t’en parlerais plus en détail.

Ils rentrèrent dans leur chambre et prirent place sur le lit.

— Qu’est-ce qu’il y avait de si urgent pour que tu l’appelles en pleine nuit ?

— Toujours la même chose, soupira Peter. Andre Gold.

— Pete, je t’ai déjà dit que …

— Je sais, je sais, l’interrompit-il en se saisissant de son ordinateur portable, mais je suis convaincu qu’il se passe quelque chose d’étrange. Et j’avais raison : lorsque je l’ai croisé à la station-essence cet après-midi, Andre m’a raconté avoir parlé avec Raquel Payton dans le cadre de son documentaire.

— Et tu as appelé Sophia Boyle pour en avoir la confirmation ?

— Et aussi parce que je voulais savoir ce qu’elle avait pensé de lui, ajouta-t-il. Alors imagine un peu ma surprise quand je découvre qu’il n’y a pas la moindre trace de ces soi-disant rencontres entre Andre et Raquel.

Une fois connecté à Internet, il tapa le nom d’Andre Gold dans la barre de recherche.

— Raquel avait pris des notes sur tous ceux qu’elle rencontrait pour son documentaire et Sophia les a toutes lues, poursuivit-il. Si elle n’en a pas souvenir, c’est qu’Andre et Raquel ne se sont jamais rencontrés.

— Et ça veut dire qu’il t’aurait menti, ajouta Jenny. Mais pourquoi ?

— Peut-être pour ça, déclara Peter d’une voix blanche.

Il tourna son ordinateur vers son amie, afin qu’elle puisse lire.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Un blog fondé par la famille et les amis d’Andre Gold, après … son décès dans un accident de voiture en 2010.

Elle releva brusquement la tête et le regarda bouche bée. Elle paraissait aussi stupéfaite que lui.

— Ce n’est pas possible, bredouilla-t-elle. Andre Gold n’est pas mort, il est à Charlestown, tu l’as vu. Je l’ai vu de mes propres yeux !

Elle secoua la tête, interdite.

— C’est une erreur, c’est forcément ça. Ça doit être un homonyme, tout simplement. Il n’y a pas d’autre explication, déclara le médecin cartésien qui sommeillait en elle.

— Je n’en suis pas si sûr. Sur la page d’accueil du blog, il y a plusieurs mots de ses proches. Celui de ses parents commencent ainsi : « Le jour où nous avons adopté Andre a été le plus beau de notre vie, nous ne l’oublierons jamais ». Ce serait une sacrée coïncidence que cet Andre Gold et le nôtre aient tous les deux été adoptés.

Il surfa sur le site et ajouta, d’une voix encore plus perplexe :

— Et il y a des photos de l’adolescent mort. Ce n’est pas Andre dessus, en tout cas, pas celui que nous avons rencontré, que j’ai vu cet après-midi.

L’usurpation d’identité expliquait l’histoire des deux permis de conduire aperçus plus tôt dans la journée, songea la détective pendant que Jenny regardait l’écran de son ordinateur, les yeux ronds. Mais pourquoi Andre, enfin l’homme qui travaillait à Save Children quel que soit son nom, aurait-il endossé l’identité d’un adolescent mort des années auparavant ?

—Mais alors … Si le véritable Andre Gold est mort et enterré depuis quatre ans, qui est celui qui travaille à SC et se fait passer pour lui ?

 
 
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