¤ Chapitre 12 ¤ - Tu as préféré laisser Lupin dormir plutôt que le prévenir, c’est tellement… écœurant. - Pour un handicapé des sentiments comme toi, ça ne m’étonne pas. A se demander si tu as déjà eu un mec ! - Je ne suis pas gay ! Je ne suis pas une aberration comme Lupin et toi ! Alors tu as intérêt à arrêter de dire ça parce que… - Un homo refoulé, de mieux en mieux dis donc, le coupa Sirius d’un ton sarcastique. - JE NE SUIS PAS GAY ! hurla-t-il. Sirius ricana mais n’insista pas. D’abord, Rogue devait faire l’incantation. Rien ne l’empêcherait de l’emmerder, après. Rogue renifla avec mépris et se dirigea vers le perron du 12 square grimmaurd. Sirius le suivit à l’intérieur, ignora sa mère qui lui lançait des regards noirs, et entra dans le salon. Dumbledore y était, avec Harry et les autres. Mis à part Harry, ils étaient tous contre les murs. Harry, lui, se tenait au milieu. Accroupit devant un chaudron, il relisait l’incantation plusieurs fois de suite pour être sur de ne pas faire de bévues. Sirius et Rogue vinrent s’asseoir à ses côtés. Rogue versa sa potion dans le chaudron et invoqua un couteau. Quand il commença à réciter l’incantation, il se fit une entaille sur le doigt avec le couteau, et fit couler le sang au dessus du chaudron. Harry fit de même, très concentré dans sa tâche. Ils répétèrent l’incantation trois fois, comme la dernière fois. Quand la lumière apparut, elle entoura immédiatement Sirius, qui sentit un picotement dans ses jambes. Ne voulant pas se faire de fausses joies, il ne dit rien. Tous les regards étaient braqués sur lui. Ce n’est que quand il tendit le bras vers le meuble, et que sa main ne traversa pas le bois, qu’il se rendit compte qu’il était vraiment revenu cette fois. Immédiatement, Harry lui sauta dessus pour le serrer dans ses bras. Sirius lui rendit son étreinte, n’osant croire que c’était enfin fait. Un à un, les autres personnes présentes s’approchèrent et lui souhaitèrent officiellement la bienvenue. Après les avoir remerciés, Sirius interpella Rogue avant qu’il ne sorte. Il n’eut pas besoin de lui dire merci que Rogue lui fit un bref signe de tête. Après son départ, Sirius prit encore une fois Harry dans ses bras. - Merci de m’avoir ramené bonhomme, lui murmura-t-il à l’oreille. - Tu n’as pas à me remercier Sirius, lui répondit Harry de la même façon. Puis, sans prévenir, Sirius se transforma en son homologue canin et s’élança hors de la pièce. Il sortit de la maison et se cacha dans un coin reculé pour transplaner. Arrivé devant Poudlard, il se retransforma en Padfoot et courut jusque dans l’infirmerie. Il s’arrêta devant le lit et reprit -encore une fois- sa forme humaine. Il se pencha au dessus de Remus et lui effleura la joue du bout des doigts. Il retint son souffle quand Remus bougea légèrement et papillonna des paupières. - Il est parti où ? s’inquiéta Ron. - D’après toi Ron ? lui répondit Hermione. - Mais… c’est dangereux, s’exclama Molly. Il est matériel maintenant. Il peut se refaire arrêter ! Harry pâlit immédiatement. Hermione posa sa main sur son épaule pour le rassurer. - Ne t’inquiète pas Harry. Je suis sûre que Sirius saura se faire discret. Il a échappé aux détraqueurs pendant un an quand même. Puis, Harry se mit à rire. - Qu’est-ce qu’il y a ? voulut savoir Fred. - Sirius a promis à Remus de ne pas sortir de cette maison quand il serait de nouveau matériel. Ce n’est plus une petite tape qu’il va recevoir mais carrément un coup de poing, accompagné d’un gigantesque sermon, pouffa-t-il. Tous les adolescents éclatèrent de rire et les adultes esquissèrent des sourires, sous l’œil pétillant de Dumbledore. - Ah vous êtes réveillés ! s’exclama l’infirmière alors que Remus venait d’ouvrir les yeux. Tenez, buvez ceci. Elle lui tendit une petite fiole qu’il but d’une traite, sans rechigner. Il avait tellement envie de sortir d’ici qu’il ferait n’importe quoi. Dans la limite du raisonnable bien sur. Une fois fait, il chercha Sirius du regard. Il ne mit pas longtemps, il était juste derrière l’infirmière et le fixait d’un air étrange. Remus fronça les sourcils. Pourquoi le regardait-il de cette façon ? Il sentait qu’il y avait quelque chose d’anormal mais n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il se sentit soudain nauséeux. Une coulée de sueur glacée le traversa. - La potion… qu’est-ce que… c’est ? articula-t-il, difficilement. - Quelque chose que j’aurais dû vous donner depuis longtemps, répondit l’infirmière sur un ton mystérieux. - C’est quoi ? - Du poison. Remus écarquilla les yeux et regarda Sirius. Celui-ci souriait. - Tout va bien Moony. Tu iras mieux maintenant. Tu ne souffriras plus. Remus essaya de se relever sans y parvenir. La lueur dans les yeux de Sirius le rendait malade. Il commença à paniquer. Son corps devenait léger, sa vision se troubla mais son cœur battait la chamade. Sa vision devint noire sur les bords et il se sentit partir en arrière. Il sentit une légère caresse sur sa joue et rouvrit les yeux, un peu paniqué. Sirius était toujours prêt de lui. Mais il le regardait avec tendresse et amour. Il poussa un long soupir de soulagement, ça n’avait été qu’un cauchemar. Il se sentit instantanément mieux. Il allait parler quand l’infirmière entra. - Ah vous êtes réveillés ! s’exclama-t-elle alors que Remus fronçait les sourcils d’appréhension. Tenez, buvez ceci, dit-elle en lui tendant la même petite fiole que dans son cauchemar. - Qu’est-ce que c’est ? - Je vous ai demandé d’être coopératif si vous voulez sortir, Remus ! - Je veux juste savoir ce que c’est ! - Une potion revigorante ! Allez, ne faites pas l’enfant Remus. Je ne vais pas vous tuer. - Ca reste à voir, marmonna-t-il, tout bas. Ayant parfaitement entendu, Mrs Pomfresh écarquilla les yeux sous l’insulte tandis que Sirius essayait de contenir son fou rire. Elle rangea ses fioles et sortit, après avoir vérifié que son patient allait bien. - Tu crois qu’elle veut te tuer ? s’enquit Sirius. - J’ai fait un cauchemar, avoua Remus, penaud. Exactement la même scène sauf que c’était du poison et que tu me disais que j’irai mieux après. Sirius haussa un sourcil mais ne dit rien. S’il y avait bien quelque chose que Remus détestait, c’était que l’on se moque de ses cauchemars. La plupart était ridicule mais Remus les prenait tous au sérieux. - J’ai dormi combien de temps ? finit par demander Remus. - Environ une heure et demie. Je suis à peine revenu que tu te réveillais. - Revenu ? Tu étais où ? - Dans la baraque maudite. Rogue a fini la potion plus tôt que prévu. - Oh ! Et vous avez fait l’incantation ou pas ? Il ne put répondre car l’infirmière venait de revenir, échevelé et à l’évidence furieuse. - Remus Lupin ! Je suis une infirmière compétente ! J’ai toujours fait de mon mieux pour soigner et non tuer mes patients. Alors, ce que vous avez insinué est… - Je suis désolé, fit Remus, d’un air contrit. J’ai fait un cauchemar et j’ai un peu extrapolé, sincèrement je suis navré. Elle se radoucit immédiatement et lui adressa un micro sourire. Elle finit par se reculer, mais, au lieu de traverser Sirius, elle le percuta de plein fouet. Elle poussa un petit cri de surprise tandis que Remus écarquillait les yeux. - Oh ! Vous… balbutia Pomfresh. - Oui, répondit simplement Sirius en lançant un regard à Remus. Se sentant de trop, l’infirmière décida de les laisser à leurs retrouvailles. Elle sourit, attendrie, tandis qu’elle retournait dans son bureau. Sirius ne bougea pas. Il se contenta de continuer à fixer Remus qui semblait sous le choc. Il n’avait qu’une envie, lui sauter dessus et le serrer très fort contre lui, mais il se retint. Il ne voulait pas trop précipiter les choses. Remus n’avait pas l’air bien. - Euh… Ca va Moony ? - Je… Tu es… - Oui, sourit Sirius. Alors, Remus tendit la main. Sirius s’empressa de poser la sienne par-dessus. Il se pencha, suffisamment pour que l’arrière de son crâne soit à la hauteur de la main de Remus. - Allez, finissons-en avec ça ! Mais, au lieu de le frapper, Remus posa sa main sur la tête du brun. Il lui caressa les cheveux et, soudain, il lui attrapa la main pour l’attirer vers lui. Il se serra très fort dans ses bras, le nez enfoui dans son cou, respirant son odeur. Passé le premier choc, Sirius répondit à l’étreinte. Il s’allongea à ses côtés, se colla contre son corps et déposa des baisers dans son cou. - Tu m’as tellement manqué, murmura Remus. - J’étais… - Je veux dire ton odeur, ta peau enfin tout ça quoi ! Sirius sourit et se colla encore plus contre lui. - Touche-moi Sirius, supplia le châtain. J’ai besoin de sentir tes mains sur moi, s’il te plaît. Aussitôt, Sirius passa ses mains sous le haut de pyjama de Remus et les posa sur son dos. Celui-ci gémit au contact. - Ne gémis pas comme ça Moony sinon je ne réponds plus de moi ! - Qu’est-ce qui t’en empêche ? grogna-t-il. - Si Pomfresh nous voit, je serai interdit d’infirmerie à vie ! - J’aimerai bien moi ! - Toi tu ne seras jamais interdit d’entrée ici vu que Pomfresh te soigne tous les mois. Mais moi, elle m’empêchera de venir te voir. Pour toute réponse, Remus se décala légèrement pour que leurs visages soient face à face. Sans plus attendre, il se pencha pour l’embrasser. Sirius y répondit avec ferveur, savourant le bonheur qu’il ressentait de le sentir de nouveau contre lui. Remus s’éloigna de quelques centimètres et sourit à Sirius. Le brun s’apprêtait à craquer quand, Remus leva sa main et l’abattit sur la tête de Sirius. Surpris, celui-ci se releva d’un coup. Il allait se lever mais Remus l’en empêcha. - Attend, je n’ai pas fini ! Sur ce, il lui en mit une autre, un peu plus forte. - Eh ! Pourquoi deux ? - La première je t’avais prévenu. La deuxième c’est parce que tu es là ! - Quoi ? - Ne t’avais-je pas demandé de ne plus jamais sortir de cette maison, une fois redevenu tactile ? - Mais… - Tu m’avais promis Sirius ! - Et toi, tu m’as promis de nous attacher au lit ! - J’ai dit que je t’attacherais, je n’ai rien dit pour moi ! - Tu m’as dit que c’était une idée intéressante ! - Ca ne veut pas dire que je le ferai ! Sirius se pencha et, à son tour, frappa légèrement la tête de Remus. Une fois. Puis, il frappa une deuxième fois. - Et en quel honneur ? - Pour avoir coupé notre baiser. Ca a tout gâché ! - Ah bon ? Remus l’attrapa par le col de sa chemise et le tira vers lui. - Qu’est-ce que j’ai gâché, au juste ? murmura-t-il contre ses lèvres. - C’est bon, tu as fini de me gronder ? marmonna Sirius. Pour toute réponse, Remus éclata de rire avant de reprendre ses lèvres. - Je n’allais tout de même pas attendre demain matin que tu reviennes pour te serrer dans mes bras, murmura Sirius contre ses lèvres. Remus était bien d’accord mais il ne lui dirait pas. Ce serait contradictoire avec ce qu’il venait de dire et de faire. Fatigué, il était presque en train de s’endormir assit. Quand Sirius s’en rendit compte, il voulut se lever mais Remus l’en empêcha. - Reste avec moi, le supplia-t-il. Ne me laisse pas tout seul. Ne m’abandonne pas. Sirius se pelotonna contre lui, calant sa tête entre l’épaule et le cou du châtain. S’il en était capable, il en aurait ronronné de plaisir. Remus soupira de bien-être et s’abandonna au sommeil, le sourire aux lèvres. Sirius ne tarda pas à l’imiter. Après tout, il n’avait pas dormi depuis qu’il était revenu. Poppy Pomfresh, assise derrière son bureau, terminait de mettre à jour la fiche médicale de Remus Lupin, quand elle se rendit compte que deux heures étaient passées depuis qu’elle les avait laissé, Sirius et lui, seuls. Elle ferma le dossier et se leva, décidé à jeter un petit coup d’œil. Après tout, c’était son devoir de s’assurer que son patient allait bien. Elle ouvrit doucement la porte, au cas où, et sortit de son bureau. A peine sortie, elle se figea sur le seuil. Remus et Sirius dormaient l’un contre l’autre. Elle s’approcha à pas feutrés et les regarda, attendrie devant la scène. Elle les trouvait tellement touchants. En entendant des bruits de pas derrière elle, elle se retourna, prête à sermonner l’importun. - Mr le Directeur, mon patient se repose ! On aurait pu croire qu’en voyant que l’intrus n’était autre qu’Albus Dumbledore, Poppy Pomfresh ne dirait rien. C’était mal la connaître. Elle ne faisait aucun traitement de faveur. Il aurait pu être le ministre en personne, ça n’aurait rien changé. Ca aurait même été pire. - Je ne fais que passer Poppy, la rassura Albus. Je voulais juste voir comment se passait leurs retrouvailles. Plutôt bien apparemment. - Ils dorment, comme vous pouvez le constater. - Après tout ce temps séparés, ils ont bien mérités un peu de repos et de calme. L’infirmière ne put qu’hocher la tête. Minerva McGonagall entra à son tour dans l’infirmerie. Etonnamment, Poppy ne dit rien. Elle lui fit juste signe de ne pas parler trop fort. Celle-ci acquiesça, tandis qu’elle reportait son regard sur les deux endormis. Elle sourit en avisant la façon possessive qu’avait Remus de tenir Sirius. Un bras autour de son cou, l’autre posée sur sa taille. Il serrait sa chemise dans ses mains, il lui semblait que rien ni personne ne pourrait le faire lâcher prise. - Je m’étais toujours posée des questions sur leur relation, fit-elle doucement. On voyait bien qu’ils avaient une relation particulière, mais je n’avais pas idée à quel point. - C’est vrai, approuva Poppy. Déjà, durant leurs études ici, Black le veillait le plus longtemps possible. En fait, il restait jusqu’à ce que je le vire à coup de balai, se rappela-t-elle avec un sourire. Il le couvait de toutes les manières possibles. Il lui rapportait à manger, le bordait, lui racontait des histoires farfelues rien que pour lui changer les idées. - C’était sa façon de l’aider pour les pleines lunes. Enfin, avant qu’il ne devienne animagus pour lui, fit remarquer Dumbledore. - Quand je pense qu’ils ont fait ça sous nos yeux et qu’on n’a rien remarqués. C’est extraordinaire. - Ce n’est pas si étrange quand on y pense, fit Poppy. Ils étaient extrêmement doués. Et on voyait bien qu’ils auraient fait n’importe quoi pour lui. - Avant que la guerre ne les détruisent, soupira McGonagall. - Je pense que nous devrions poursuivre notre discussion dans votre bureau Poppy, intervint le directeur. Il ne faudrait pas qu’on les réveille. Les deux femmes acquiescèrent et, tous trois allèrent dans le bureau de l’infirmière pour discuter devant une tasse de thé. Ils laissèrent les deux hommes, toujours endormis l’un contre l’autre. Au fond de lui, Albus Dumbledore souhaita qu’ils soient enfin heureux. Ils le méritaient. Le lendemain matin, Remus se réveilla, seul. Il s’était réveillé plusieurs fois dans la nuit, pour constater que Sirius était toujours contre lui. Mais pas cette fois. Aussitôt, il crut qu’il avait rêvé tout ce qui s’était passé la veille. Il sentit un poids énorme s’abattre sur lui. - Bonjour, murmura Sirius, le faisant sursauter. Il était assis, à côté de son lit. Il se leva pour se pencher vers lui et l’embrassa délicatement. Remus sourit contre ses lèvres, c’était leur rituel du matin. Avant. Le fait qu’il n’avait pas oublié lui fit chaud au cœur. - Bonjour, répondit Remus sur le même ton. Pourquoi t’es si loin ? se plaignit-il. Sirius éclata de rire et s’allongea contre le châtain. Remus l’attira dans ses bras en poussant un soupir de bien être. - Un peu de tenue messieurs, vous n’êtes pas seuls ! Ils sursautèrent et relevèrent la tête pour apercevoir l’infirmière à côté d’un Harry rougissant. Ils se tenaient aux pieds du lit. Autant l’infirmière ne les quittait pas des yeux, Harry, lui, avait le regard fixé sur ses chaussures. Sirius grimaça avant de se lever. Il réajusta ses vêtements, tranquillement, alors que Remus rougissait violemment et ramena la couverture jusqu’à son menton. L’infirmière s’approcha et ausculta son patient minutieusement tandis que Sirius prenait Harry dans ses bras. - On dirait deux adolescents, marmonna-t-elle, gênant encore plus Remus. Sirius ne dit rien et se concentra sur Harry. - Tu n’es pas venu tout seul j’espère ? C’est dangereux ! - Ca te va bien de dire ça, ironisa Remus. Sirius se retourna pour lui tirer la langue, puis se remit face à son filleul. - Maugrey et Rogue m’ont accompagné, lui répondit Harry. Il parait que je dois faire un bilan. - Un bilan de quoi ? - De santé bien évidemment, intervint l’infirmière. Asseyez-vous sur ce lit Mr Potter. Harry lui obéit en soupirant. Il alla s’asseoir sur le lit voisin de celui de Remus et attendit. L’infirmière se pencha sur lui pour l’observer sous toutes les coutures. - Vous avez repris un peu de poids, c’est bien ! - Trouvez-moi quelqu’un qui arrive à maigrir avec la cuisine de Molly Weasley, s’esclaffa Sirius. - Facile ! Remus Lupin, répondit l’infirmière. - Moi c’est différent, marmonna le principal intéressé. Personne ne répondit. Sirius grimaça mais se garda de faire le moindre commentaire. Il ne tenait pas particulièrement à se disputer avec Remus. Pas déjà, alors qu’ils venaient à peine de se re-re-retrouver ! Il se contenta donc d’observer son filleul se faire ausculter. Il semblait mal à l’aise, ce qui l’amusa. L’infirmière tournait tout autour de lui en agitant sa baguette et en lâchant quelques commentaires ci et là. Il allait taquiner son filleul quand il sentit une main agripper son pantalon et le tirer en arrière. Il atterrit directement sur le lit de Remus. Le bras droit de celui-ci s’enroula autour de la taille de Sirius, qui se retint de glousser bêtement. Il arbora simplement un énorme sourire -niais au possible- qui fit éclater de rire Harry. La tête cachée dans le dos de Sirius, Remus rigola aussi, mais n’enleva pas son bras pour autant. Ca faisait tellement longtemps -il lui semblait des siècles- qu’il ne l’avait pas touché, qu’il n’allait pas se gêner. Même si ça signifiait le faire en public. La seule personne devant laquelle il aurait eu du mal à être démonstratif c’était Harry. Mais, vu que l’adolescent était au courant et ne semblait pas désapprouver cette relation, il n’y avait aucune raison de ne pas céder à ses pulsions. Sirius sembla penser la même chose, puisqu’il posa sa main sur le bras de Remus et le serra comme pour l’empêcher de le retirer. Quand l’infirmière eut enfin fini son examen, elle se retourna vers Remus. - Bon, vous pouvez sortir Remus, fit-elle tranquillement. Mais, au moindre signe de faiblesse, je compte sur Mr Black et Mr Potter pour vous ramener ici ! - Que ce soit de gré ou de force, il sera là au moindre problème, lui promit Sirius. - Et tu comptes m’y emmener en personne ? s’enquit gentiment Remus. Trop gentiment. Quelque chose dans son ton fit grimacer Sirius. Harry, face à lui, secoua la tête de gauche à droite, d’un air faussement épouvanté. - Bien sur que non ! s’exclama Sirius. Par contre, je ne garantis pas que le fidèle Padfoot -ou Sniffle au choix- ne soit pas à tes côtés. - J’avais oublié à quel point mon chien était très possessif ! répliqua-t-il sur un ton amusé. Je n’ai plus l’habitude. - Tu vas vite t’y réhabituer, crois-moi ! - Je vais faire comme si je n’avais pas entendu que l’un d’entre vous compte faire entrer un chien dans mon infirmerie et me contenterai de vous souhaiter une bonne journée messieurs, intervint Poppy. - Pas n’importe quel chien ! s’indigna Sirius. Il est gentil, affectueux, prend pas beaucoup de place et surtout : il n’a pas de puces ! - Je lui donnerai un bain si ça peut vous tranquilliser Poppy, ricana Remus. - Un bain ? Pauvre chien ! Tu ne vas pas lui infliger pareille torture tout de même ? - Messieurs ça suffit ! Mr Black, vous n’accompagnerez pas Remus ici s’il ne va pas bien ! Peu importe sous quelle forme, vous n’entrerez pas ici ! - Mais… - Tu as entendu Sirius, si jamais j’ai besoin de revenir, je pourrai me déplacer tout seul. Au pire, je demanderai à Arthur. Toi, tu resteras au quartier. Tu m’as promis que tu n’en bougerais pas ! Sirius marmonna un ‘ok’ d’un air boudeur avant de se relever. Malgré son air profondément blessé, il tendit sa main à Remus pour l’aider à se lever. Ils sortirent de l’infirmerie après que Remus se soit changé à l’abri des regards, et après les dernières recommandations de l’infirmière. Alors qu’ils étaient sur le point de sortir, Remus se tourna imperceptiblement vers Sirius. - J’ai rêvé où tu as dit que Padfoot ne prenait pas beaucoup de place ? - Tu insinues quoi ? Que je suis gros ? s’indigna Sirius, faisant pouffer de rire Harry. - Qu’un caniche ne prenne pas beaucoup de place, je veux bien mais un chien de ta carrure, c’est difficile à croire. - Un caniche ? C’est quoi ce machin là ? Harry éclata de rire, vite suivit par Remus, sous l’indignation de Sirius. L’infirmière leva les yeux au ciel en soupirant, malgré un petit sourire en coin. - Des vrais gosses, marmonna-t-elle en retournant à son bureau. Ils transplanèrent dans la petite rue adjacente au square et Sirius se transforma aussitôt en son homologue canin. Il se mit entre Remus et Harry tandis qu’ils se dirigèrent vers la maison. A peine entré, Sirius se retransforma. Il sourit à Harry et prit la main de Remus pour l’entraîner dans les escaliers. Mais, à ce moment là, la porte du salon s’ouvrit sur les jumeaux Weasley. - Ah vous êtes là ! Venez Mr Black ! On a besoin de vous quelques instants. Sirius se retint de grimacer et rejoignit les jumeaux en priant pour que ce soit rapide. Mais, à la seconde où il entra dans le salon, il sut que sa prière ne serait pas exaucée. Plusieurs personnes s’étaient réunies dans le salon, dans une fête improvisée pour saluer officiellement le retour de Sirius. Dumbledore, Arthur, Molly, Kingsley, McGonagall, Bill, Ron, Hermione, Ginny, Tonks et un autre rouquin que Sirius ne connaissait pas. « Sûrement un autre Weasley » pensa-t-il. Et bien sur, les jumeaux Weasley qui semblaient être aux anges. Il se raidit en apercevant sa cousine Tonks au fond de la pièce. Il savait qu’il n’y avait rien entre Remus et elle, mais il ne pouvait s’empêcher de repenser au baiser qu’ils avaient échangé. Remus dut percevoir son trouble car il posa sa main à plat sur son dos, comme pour le rassurer. Lui montrer qu’il était là, avec lui. Sirius souffla et afficha un grand sourire de remerciement. Il s’avança vers eux et Molly lui proposa à boire, à lui ainsi qu’à Remus et Harry. - Je propose qu’on porte un toast au retour de Sirius parmi nous ! fit Dumbledore. Ils levèrent tous leurs verres devant un Sirius ravi et étonné en même temps. Pourquoi tout ça ? A quoi rimait cette fête ? Il aurait été innocenté, il aurait compris, mais là… c’était un peu trop. Au fond de lui, il rêvait de les planter là, d’attraper Remus et de l’amener dans sa chambre pour fêter son retour de la meilleure façon qui soit. Mais il ne pouvait pas. A la place, il remercia toutes les personnes présentes en levant son verre avec un grand sourire. « Pitié. Merlin, faites que ça passe vite ! » Deux heures plus tard, Malheureusement, encore une fois, Merlin n’avait pas exaucé sa prière. Il était encore là, dans le salon, à « fêter » son retour. Harry, Ron, Hermione et Ginny parlaient entre eux. Fred et George étaient près du buffet, donc près de lui, en train de murmurer tout en regardant autour d’eux, comme s’ils manigançaient quelque chose. Minerva parlait avec Dumbledore, Arthur, Bill et Kingsley. Molly discutait avec Charlie -le rouquin que Sirius n’avait identifié au début- et Tonks. Et enfin Remus. Il était à ses côtés, regardant ce petit monde avec un petit sourire. Sirius, ne cessait de lui jeter des regards en coin, tout en piquant des chips sur le buffet. - Rem’… - Hm ? - Tu crois que si je t’embrasse maintenant, les gens seront choqués ? s’enquit-il en murmurant. - Quoi ? s’écria Remus, faisant se retourner toutes les personnes présentes. Sirius ricana tandis que Remus rougissait de gêne. Il fit signe aux autres de retourner à leurs conversations et se tourna vers Sirius. - Sirius… - C’était juste une question, badina Sirius. - Sirius… - Je m’ennuie moi, geignit-il. J’aurais voulu qu’on puisse se retrouver seuls, tous les deux. Et on se retrouve bloqué ici, à attendre que… - Padfoot arrête ! grogna Remus. Tu prends sur toi et tu attends bien sagement. Je te promets que… - Padfoot ?! s’étranglèrent presque les jumeaux en se retournant vivement vers eux. Sirius leva un sourcil interrogatif vers eux. Qu’avaient-ils à réagir de cette façon ? - Vous… Vous avez bien dit… commença George. - Padfoot ? termina Fred. - Hum… oui, répondit Remus, d’un air aussi perplexe que Sirius. - C’est juste un surnom quand on était à Poudlard, expliqua l’animagus. - Ah oui ! C’est Sniffle le surnom officiel quand il faut parler de Sirius sous sa forme canine, fit soudain Remus. - Non non ! protesta Fred. Pas Sniffle ! - Padfoot ! cria George, en sautillant joyeusement. A ce moment là, tout le monde se retourna. - Fred ! Tu te rends compte ? - George ! Oh Merlin, je n’arrive pas à le croire ! Padfoot ?! Ron eut un brusque hoquet tandis qu’il regardait ses frères d’un air épouvanté. - Mais qu’est-ce qu’il y a ? s’agaça Sirius. Oui Padfoot ! C’est mon surnom parce que je me transforme en chien ! Il n’y a rien d’extraordinaire à ça ! Remus aussi à un surnom ! Fred et George posèrent aussitôt leurs regards sur lui, attendant visiblement de l’entendre. - Je… C’est Moony, leur apprit Remus, gêné. Fred et George sursautèrent tandis que Ron gémissait en se mettant la tête entre les mains. - Vous… Vous êtes… - Les Maraudeurs ! s’exclama George, avec un air de joie profonde. - Les célèbres Maraudeurs ! rajouta Fred. - Oh Merlin ! - Qu’est-ce qu’il se passe ? s’enquit Molly d’un air sévère. - Oh Merlin ! ne put que répéter George. Sirius arborait maintenant un air amusé, à l’instar de Remus. Ils ne pensaient vraiment pas qu’ils étaient encore connus, à cette époque. - Harry !! Tu savais que Mr Black et Professeur Lupin faisaient partis des Maraudeurs ? Harry acquiesça doucement, avec une mimique désolée. - Son père en était un aussi, ajouta Sirius. C’était Prongs, dit-il avec fierté. - Oh Merlin ! répéta encore une fois George. - Et Wormtail ? C’est qui ? Il est encore en vie ? s’enquit Fred. Sirius perdit instantanément son sourire. - Oui, il est toujours en vie, grogna-t-il. - Mais pourquoi n’est-il pas là ? insista George, sans faire attention à son air sombre. - Parce que c’est un traître, s’écria-t-il. Fred et George parurent choqués et Remus s’empressa d’expliquer plus en détails. - Wormtail, c’est Peter Pettigrow. Celui qui a… - Tué James et Lily, acheva Sirius. Ce n’est plus un maraudeur, il a perdu ce droit en s’agenouillant devant Voldemort ! - Mais comment savez-vous qui nous sommes ? s’enquit Remus pour clore le sujet Peter. - Vous êtes nos idoles ! s’écria Fred. - Durant toute notre scolarité, vous avez été nos modèles ! Je ne peux pas croire que tu nous aies rien dit Harry ! fit George, d’un air profondément vexé. - Euh… Je… - Les Maraudeurs ! Les plus grands farceurs de Poudlard ! Et ton père en faisait parti ! Tandis que les adultes présents retournaient à leurs discussions, les jumeaux s’approchèrent de leurs deux idoles. - Et comment avez-vous découvert notre existence ? s’enquit Remus. - Grâce à la carte ! - La carte du Maraudeur, précisa Fred. On l’a trouvé dans le bureau de Rusard quand on était en première année. On l’a donné à Harry lors de sa troisième année. - Pour qu’il puisse aller à Pré-au-lard, comme les autres. Vous n’imaginez pas à quel point votre carte nous a rendu de grands services ! - Oh si, on peut imaginer, ricana Sirius. Elle nous en a rendu à nous aussi ! Aussitôt, l’interrogatoire commença. Les jumeaux voulurent tout savoir. Comment avaient-ils décidés de devenir les Maraudeurs, comment tout avait commencé, quelles étaient leurs meilleures blagues, et pleins d’autres chose… Sirius se fit un plaisir de leur raconter tout ce qu’il se rappelait. Remus comblait les trous en précisant quelques détails, sous les yeux avides de Fred et George. Ils buvaient littéralement leurs paroles, comme si rien d’autre ne comptait. Grâce à eux, Sirius ne vit pas passer le temps. Il ne cessa de parler avec eux, leur donnant même de nouvelles idées de blagues. Même s’ils n’étaient plus élèves à Poudlard, les jumeaux notèrent les idées avec application dans le but de créer des nouveaux produits pour leur entreprise. Maintenant qu’ils n’étaient plus élèves, ils avaient dans l’idée d’acheter un local pour s’y installer. Alors, avoir des idées de deux Maraudeurs ne pouvait être qu’un plus. Ils continuèrent de parler, jusqu’à ce que Remus fasse remarquer que la fête semblait prendre fin. Aussitôt, Sirius posa sa main droite sur l’épaule de Fred et sa main gauche sur celle de George. - Bien. Si vous voulez, on pourra continuer à en parler… - Oh ce serait… - Mais plus tard, coupa Sirius, le regard mortellement sérieux. J’ai besoin de récupérer mon sommeil en retard. - Oh bien sur on comprend Mr Black ! s’exclama Fred. Remus se retint de pouffer devant l’air adorateur qu’arborait les jumeaux envers eux. - Et vous aussi Professeur Lupin, renchérit George. - Ecoutez, je ne suis plus votre professeur depuis deux ans maintenant. Je m’appelle Remus, alors appelez-moi comme ça, ça vous semble possible ? - Et moi c’est Sirius. Je me sens suffisamment vieux comme ça ! Les jumeaux acquiescèrent vivement avant de se reculer en leur souhaitant une très bonne nuit. - Elle sera très bonne je n’en doute pas une seconde, murmura Sirius tandis qu’il les regardait sortir du salon. - Sirius, siffla Remus. Prend ton mal en patience, on ne peut pas y aller tout de suite ! - Et pourquoi pas ? - Ca semblerait trop suspect si on montait se coucher en même temps non ? - Oh pitié Moony, tout le monde est au courant ! Même les jumeaux le savent ! Ils ont très bien compris pourquoi j’ai écourté la discussion ! Ils sont loin d’être bêtes tu sais ? Un toussotement gêné les interrompit. Ils se retournèrent d’un même mouvement pour constater que Tonks et Charlie étaient devant eux. - Désolée de vous interrompre, murmura Tonks, mais je voulais vous dire au revoir. On repart en Roumanie. Sirius hocha la tête, trop jaloux pour faire semblant et serra la main de Charlie. Remus fit de même, et leur souhaita bon courage. Tout en les regardant partir, Sirius posa sa main sur les fesses de Remus. - Sirius ! s’écria Remus en sursautant. - On peut y aller maintenant ? - D’abord tu retire ta main, ensuite on va dire bonne nuit à tout le monde. Je vais rester quelques minutes dans la cuisine pour préserver un minimum les apparences et je te rejoins dans ta chambre. Sirius grogna mais obéit. Il le suivit à la cuisine. Il lança un ‘bonne nuit’ collectif ainsi qu’un ‘merci’ et monta dans sa chambre. Remus le regarda faire et fit face aux yeux scrutateurs des personnes présentes. Bien sûr, il n’était pas naïf au point de croire que personne ne savait, mais il préférait agir de cette façon plutôt que s’afficher sans aucune pudeur. Il resta une bonne dizaine de minutes à parler avec Molly avant de se retirer à son tour, après les adolescents. Il leur souhaita bonne nuit et monta à son tour. Quand il entra dans la chambre de Sirius, celle-ci était plongée dans le noir. A peine eut-il fermé la porte qu’une dizaine de bougies s’allumèrent, donnant une ambiance romantique à la pièce. Sirius sortit de sa cachette, c'est-à-dire de derrière la porte, et se colla contre le dos de Remus. Il enfouit sa tête dans son cou tout en laissant ses mains se balader sur son corps. - Enfin, murmura-t-il. - Si pressé ? pouffa Remus. - C’est que j’ai une promesse à tenir moi ! - Ah oui ? Laquelle ? Sirius se décala et prit le parchemin avec la liste des choses à faire. - Je l’ai modifiée quand tu dormais. J’ai marqué exactement ce que je t’ai dit : ‘Te faire jouir comme jamais auparavant et recommencer, encore et encore, jusqu’à épuisement total ! » - Voila qui est intéressant, murmura Remus en attirant Sirius devant lui. Il le fit basculer sur le lit et s’assit à califourchon sur lui. - Très intéressant même, insista-t-il. Tu commences quand ? Sirius reprit le dessus avant de s’allonger sur lui. Il s’appliqua à mettre en pratique sa promesse… encore et encore. ¤ FIN ¤ Et voila, après deux mois de galère, j’ai enfin fini ce chapitre, le dernier de cette fic. J’avais prévu d’écrire un épilogue et j’ai bien une idée mais le tout c’est de l’écrire… et je n’ai ni la motivation ni l’inspiration de comment la mettre en forme… Donc, je pars sur l’idée que je ne ferais pas d’épilogue. Je ne sais pas si un jour je serais motivée donc c’est pour ça que je préfère dire ça. J’espère que la fin ne vous frustrera pas trop, j’ai eu beaucoup de mal à l’écrire alors j’espère que ça ne verra pas trop lol Bientôt une suite, la troisième partie de ce projet, centrée sur Harry et Draco XD Gros bisous tout le monde ! Zazo++ |