¤ Chapitre 2 ¤

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Le 17 décembre 1995,

Ca faisait deux semaines que Remus était parti en mission. D’habitude Remus avait des missions de deux ou trois jours pas plus. Mais là, ça faisait deux semaines.

Deux semaines qu’il n’était pas descendu, sauf une fois, en pleine nuit pour prendre de la nourriture. Il avait croisé Alastor Maugrey. Celui-ci avait fait comme si il n’y avait personne. Il n’était plus descendu depuis. Après tout, personne n’avait besoin de lui. Il était complètement inutile.

Ca faisait déjà cinq mois environ, que Remus et lui avait déménagés ici !

Il était seul, enfermé et inutile.

Depuis deux semaines, personne ne se souciait de savoir s’il allait bien. Personne pour venir parler avec lui. Il l’avait accepté mais il leur en voulait. Maintenant, il n’attendait plus. Il ne voulait voir personne.

Il n’avait même plus besoin de jouer à l’hôte parfait puisque Mrs Weasley s’en chargeait. Elle a pris les commandes de la cuisine et du reste. Elle veillait à ce que tout le monde aille bien… tout le monde sauf lui bien sur.

Dès qu’il l’avait vu, il avait senti qu’elle ne lui faisait pas totalement confiance. Apparemment, elle gardait des doutes quant à son innocence. Et malgré ça, elle se permettait de prendre le contrôle de sa maison !

D’un côté, il pouvait la remercier. Au moins il n’avait pas à faire d’efforts pour accueillir les gens. Mais de l’autre, ça accentuait son sentiment d’être inutile.

Et puis, elle au moins, elle avait l’affection d’Harry. Elle jouait au rôle de la mère poule. Nombreuses fois, quand elle parlait de lui, il avait eu envie de hurler mais il s’était tu.

Il regarda autour de lui. Au début, quand Remus et lui étaient arrivés ici, il avait pris une chambre d’ami. Il n’avait pas osé retourner dans son ancienne chambre, persuadé que ses parents l’avait transformé en autre chose.

Puis, quand Remus était parti en mission, deux semaines auparavant, il s’était décidé à aller y jeter un coup d’œil.

Elle n’avait pas changé. Sirius se doutait que sa mère avait refusé d’y toucher parce qu’un monstre s’en était servie. Il avait dormi dedans, hors de question de s’en servir pour autre chose.

Elle était même assez sadique pour en faire une pièce de musée. « La chambre du monstre »

Sirius avait retrouvé nombreuses affaires datant d’avant sa fuite. Affaires qu’il avait oubliées sur la précipitation du départ.

Il avait changé les draps, nettoyé le sol et les meubles. Sa chambre était redevenue comme avant. Il se sentait comme à ses quinze ans. Allongé sur son lit double, il fixait le plafond bleu d’un œil vide.

Il se sentait seul. Pourquoi Remus n’était-il pas encore revenu ? Il était parti depuis deux semaines, il commençait réellement à s’inquiéter.

« Au moins je sais ce qu’il ressentait quand je partais en mission pour le ministère »

Avant Halloween 81, quand Remus et lui étaient encore ensemble, il partait souvent en mission avec James. Tous les deux Aurors, ils adoraient le terrain. Mais, à chaque fois qu’il revenait, il était accueilli par un Remus hystérique qui avait imaginé les pires scénarios.

Ca se finissait toujours sur l’oreiller pour le rassurer.

Là, Remus sera accueilli par un Sirius éteint et renfermé sur lui-même. Pas rasé, le regard vide, il était pratiquement sur de se faire engueuler.

Enfin, si Remus revenait un jour.

oOo

Aujourd’hui, c’est la veille de Noël. Demain, ça fera trois semaines qu’il est parti. Trois semaines qu’il n’a vu personne. Il ne ressentait même plus la faim, il ne ressentait plus rien.

Il se sentait vide. Personne ne l’a cherché, personne ne s’est inquiété pour lui. Même Harry ne lui avait pas donné de nouvelles. Il ne savait pas quand celui-ci devait venir… enfin s’il venait.

Il restait là, allongé sur son lit, le regard fixé sur le plafond bleu. S’il avait une baguette, il aurait jeté un sort d’illusion d’étoiles. Il adorait les étoiles. Remus aussi d’ailleurs. Il se rappelait qu’à l’époque, ils s’allongeaient sur la terrasse et contemplaient les étoiles toute la nuit.

« SIRIUS »

Celui-ci sursauta. Avait-il rêvé ou pas ? Quelqu’un l’appelait !

« SIRIUS OU EST TU ? »

Pas n’importe qui… Remus. Il était là et il le cherchait.

Sirius se leva du lit et fit quelques pas. Sa tête tournait mais il s’en fichait. Il ne faisait plus attention à rien, il voulait juste voir Remus.

Il ouvrit la porte de sa chambre et là il le vit, il était en train de monter les escaliers. Il allait l’appeler mais tout se mit à tournoyer autour de lui. Il s’écroula par terre avec pour dernière image, un Remus paniqué.

oOo

Enfin ! Remus soupira de soulagement en arrivant devant le 12, square Grimmaurd. Trois semaines ! Il était crevé, affamé et mourrait d’envie de prendre un bon bain chaud. Mais d’abord, il voulait voir Sirius.

Il entra à l’intérieur de la maison et fut tout de suite accueilli par Molly.

- Bonjour Remus. Ca s’est bien passé ? Tu dois mourir de faim non ? Allez viens t’asseoir, je vais te servir quelque chose.

- Bonjour Molly. Où est Sirius ?

Molly ne répondit pas. La mine gênée, elle commença à s’affairer devant les fourneaux.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? s’inquiéta-t-il.

- Rien du tout !

- Molly ! Où est-il ?

- Quelque part dans la maison. Ca fait trois semaines qu’il n’est pas descendu. Personne ne l’a vu, personne ne sait où il est ! Cette maison est tellement grande ! avoua-t-elle, honteuse.

- Personne ne s’est inquiété de ne pas le voir pendant trois semaines ? s’écria-t-il, choqué.

- C’est quelqu’un de solitaire !

Remus se leva et monta les escaliers en courant.

- SIRIUS ! hurla-t-il.

Il ouvrit toutes les portes comme un fou. Il fut pris d’une peur sans nom. Pendant trois semaines, personne ne l’avait vu. Personne ne s’était inquiété !

- SIRIUS OU EST TU ?

Il monta les escaliers menant au dernier étage. Celui où personne ne va.

Puis là, il le vit. Il venait d’ouvrit la porte. Remus fut choqué de son visage pâle et ses joues creuses.

Quand, soudain, Sirius s’effondra par terre. Remus accourut à ses côtés, le secouant pour essayer de le réveiller. Mais rien n’y fit.

Il prit une couverture dans la chambre, il ne prit pas le temps d’observer la pièce. Il enveloppa Sirius dedans et le souleva dans ses bras. Léger, tellement léger.

« Trop léger ! »

Il grogna et descendit les escaliers, tenant Sirius dans ses bras.

- Oh mon dieu ! s’écria Molly. Qu’est-ce qu’il a ?

Remus ne répondit pas et le posa sur le canapé.

- Molly veillez sur lui s’il vous plaît ! J’en ai pour cinq minutes, je vais chercher Pomfresh !

Molly hocha la tête et s’agenouilla devant Sirius.

Quelques minutes plus tard, Remus revint accompagné de Mrs Pomfresh et de Dumbledore. Molly s’écarta pour laisser l’infirmière faire son boulot.

A ce moment là, Sirius se réveilla.

- Moony… chuchota-t-il faiblement.

Remus accourut à côté de lui. Il lui prit la main.

- Je suis là ! dit-il sur le même ton.

- J’ai eu peur…

- De quoi ?

- Tu ne revenais pas… J’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose…

- Je suis là ! Et je n’ai rien du tout ! Pourquoi tu n’as pas mangé pendant ces trois semaines ?

- J’ai mangé, marmonna-t-il. J’suis descendu une fois en pleine nuit. J’suis pas le bienvenu la journée toute façon…

- Balivernes, maugréa-t-il en lui lançant un regard noir.

Contre toute attente, Sirius se mit à pouffer.

- J’ai toujours adoré ton amour pour les vieux mots ! Balivernes… Saperlipopette… Sacrebleu…

- Je constate que tu es assez en forme pour te moquer de moi, railla Remus.

- Je vais bien ! mentit-il.

- Vous n’avez pratiquement rien mangé depuis trois semaines, intervint Mrs Pomfresh, l’air mécontente.

- Oh ce n’est pas la fin du monde !

Elle lui donna une potion revigorante et une fois les recommandations faites, elle repartit.

- Sirius tu vas me faire le plaisir de manger !

- Je n’ai pas faim Rem’ ! Et puis qu’est-ce qu’ils font là eux ?

Il désignait Dumbledore et Molly du doigt.

- Sirius ! le réprimanda Remus. Qu’est-ce qu’il te prend ?

- Il me prend que je ne veux pas les voir dans ma chambre ! C’est à cause d’eux tout ça !

- Tu n’es pas dans ta chambre là ! Tu es dans le salon.

Sirius regarda autour de lui. Soudain, des personnes entrèrent dans la pièce. Maugrey, Rogue, ainsi que toute la famille Weasley, Hermione et Harry.

Dès qu’il vit son parrain allongé sur le canapé, Harry accouru à ses côtés.

- Sirius ! Tu ne vas pas bien ? s’inquiéta celui-ci.

- Salut gamin, sourit Sirius. Mais si je vais très bien ! C’est Remus qui exagère, mentit-il.

- Bien sur j’exagère, ironisa Remus.

Harry les regarda tour à tour.

- Qu’est-ce qui se passe ? insista-t-il.

- Rien du tout, mentit Sirius.

- Dis-le moi !

Sirius jeta un coup d’œil à Remus.

- Je t’en parlerais plus tard Harry d’accord ? Là, tu ferais mieux d’aller t’installer dans ta chambre. On pourra parler tranquillement tous les deux plus tard !

Harry accepta à contrecœur et sortit de la pièce avec ses deux meilleurs amis.

Aussitôt, Sirius perdit son sourire factice et voulut se lever, mais Remus l’en empêcha.

- Où est-ce que tu comptes aller ?

- Dans ma chambre, marmonna-t-il. Au moins je serais loin de tous ces hypocrites !

Un silence stupéfait suivi sa phrase. Remus écarquilla les yeux.

- Siri…

- Oh je t’en prie Remus ! Pendant les trois semaines où tu n’étais pas là, tu crois que j’ai eu une seule visite ? Une seule question me demandant comment j’allais ? J’ai croisé une fois Maugrey, il n’a même pas daigné me parler ! Je suppose que parler avec un criminel en cavale n’est pas de son goût ! Les trois quarts des membres de l’ordre me croient coupable ! Tu voulais que je fasse quoi ? Que je fasse comme si de rien n’était ? J’ai préféré rester là haut et les laisser prendre le contrôle de chez moi sans me demander mon avis.

- C’est faux ! protesta Molly.

- Alors pourquoi vous refusez de me regarder dans les yeux ? Pourquoi vous n’arrêtez pas de parler d’Harry et de combien vous l’aimez ? Pour garder le contrôle sur lui ? Pendant des années, vous avez joué le rôle de la mère poule mais maintenant que je suis là, vous avez peur de le perdre ! Et comme vous n’avez pas confiance en moi, vous craignez pour sa vie. Mais si je vous dégoûte à ce point là, pourquoi restez-vous chez moi ?

- Vous êtes complètement fou ! s’écria-t-elle d’une voix blanche. Je ne veux que le bonheur d’Harry !

- Et bien sur vous estimez que je ne peux pas y arriver moi !

Personne ne remarqua que seul Rogue paraissait content. Il arborait un sourire en coin.

- Il est évident que non ! Vous n’êtes même pas capable de vous occuper de vous-même alors d’un adolescent !

- Molly, s’écria Arthur. Sirius n’est pas coupable ! Il est encore un peu désorienté mais il va mieux !

- Arrête de le défendre Arthur ! Si je n’étais pas là, personne ne mangerait ! Il ne sait pas s’occuper de lui-même, d’une maison et de ses invités alors qui lui confierait la garde d’Harry ?

- CA SUFFIT ! hurla Remus.

Tout le monde sursauta. Molly parut gênée tandis que Sirius paraissait encore énervé. Il voulait se lever pour partir. Remus le força à se rasseoir.

- Molly, si vous ne faites pas confiance en la loyauté de Sirius, sortez d’ici, asséna-t-il d’une voix glaciale. C’est valable pour tous ! Ordre du phénix ou pas, je m’en contrefiche !

Tout le monde le regardait les yeux écarquillés sous le choc. Même Sirius semblait ne pas y revenir.

- Maintenant ! Molly est-ce que vous avez la moindre idée par quoi il est passé pendant toutes ces années ? Savez-vous ce que c’est de passer douze ans en prison pour un crime qu’on n’a pas commis ? De devoir fuir pendant deux ans parce que ce foutu ministre refuse de croire en son innocence ? Vous n’avez aucune idée de tout ça ! Et vous êtes là, à porter un jugement sur lui sans le connaître !

Honteuse, Molly ne répondit pas. Les autres personnes présentes n’osaient rien dire de peur de recevoir les foudres du loup garou. Remus tendit la main à Sirius. Il l’aida à se lever et l’emmena dans la cuisine.

- Tu vas m’engueuler moi aussi ? s’enquit Sirius d’une petite voix.

- Elle n’avait pas à te dire ça ! grogna Remus. Maintenant tu t’assoies et tu attends que je te fasse à manger.

- Remus tu es crevé. Alors d’abord tu vas prendre un bain et faire une bonne sieste. Ca peut attendre pour le dîner, s’écria Sirius.

- Assis !

Sa voix claqua comme un fouet. Sirius sursauta et le fit immédiatement. Remus prit ce qu’il fallait dans le frigo et tandis qu’il préparait un dîner, il commença à parler.

- Maintenant explique-moi ce qu’il s’est passé dans ta tête !

- Quoi ?

- Sirius ! Pourquoi tu n’as pas mangé pendant ces trois semaines ?

- Je te l’ai dit…

- Qu’est-ce qui t’arrive ? soupira Remus.

- Je… Je me sentais inutile… Tu me manquais et j’ai commencé à baliser… Tu sais comme toi à l’époque quand j’étais en mission avec James… Tu étais toujours hystérique quand je rentrais…

- Je n’étais pas hystérique ! protesta Remus.

- Si tu l’étais… Mais j’aimais ça… Enfin bref… Là, je suis enfermé dans cette baraque que je hais… elle me rappelle de mauvais souvenirs et personne ne veut me parler… J’ai l’impression de n’être là que parce que TU veux que je sois là… mais je ne sers à rien… Je prête la maison des Black c’est tout…

- Je suis là maintenant !

- Pour combien de temps ? J’veux dire ta prochaine mission est pour quand ? Et puis, elle a marqué un point ! Je n’arrive pas à reprendre pied, je ne sais plus m’occuper de moi, j’suis un cas désespéré ! Comment veux-tu que je m’occupe d’Harry ?

- Arrête avec ça ! Elle n’avait aucun droit de dire de telles horreurs sur toi ! Ma prochaine mission n’est pas encore arrivée ! Je viens d’en finir une et j’irais en parler avec Dumbledore. Pour le moment, tu sais c’est quoi le programme ?

- Quoi ?

- Déjà je te fais manger ! Ensuite, je vais prendre une douche et je t’aiderais à te raser ! Car tu n’as jamais appris à le faire convenablement façon moldue et sans baguette tu n’as pas vraiment le choix ! Après j’irai dormir une ou deux heures ! Ce soir c’est le réveillon de Noël et il n’est pas question que tu restes enfermé dans ta chambre. Harry est là et a besoin de toi ! Quant à moi, je vais rester le plus longtemps possible Sirius !

- J’ai l’impression d’être un fardeau… marmonna-t-il, rouge de gêne.

- Tu sais ce que je ressentais à Poudlard et chez toi alors, s’amusa Remus. Quand tu avais décidé de t’occuper de moi après chaque pleine lune ! Et puis quand on a commencé à vraiment sortir ensemble, tu m’offrais sans arrêt des cadeaux, tu n’arrêtais pas de me demander comment je me sentais, tu me bordais… je t’assure que je me sentais vraiment comme un gamin incapable de s’occuper de soi même !

Sirius rougit. C’est première fois que Remus abordait leur ancienne relation.

Pendant les dix minutes qui suivirent, aucun des deux ne parla. Remus sortit deux assiettes et, toujours sans parler, ils mangèrent. Sirius se força à manger en sentant le regard de Remus fixé sur lui.

Quand le repas fut fini, Molly entra dans la cuisine. Elle se figea en voyant les deux hommes et Sirius se raidit.

Remus allait débarrasser mais Molly l’en empêcha.

- Laisse je vais le faire, murmura-t-elle.

- Molly…

- Je suis désolée…

- Ce n’est pas à moi qu…

Elle se tourna vers Sirius.

- Je suis vraiment désolée. Faire la cuisine, m’occuper de tous le monde, c’est ma façon à moi d’être utile à l’ordre. C’est vrai que je n’ai pas été très chaleureuse avec vous et j’en suis sincèrement désolée… Si Harry, Remus et Dumbledore ont confiance en vous, alors je n’ai pas le droit de douter de votre loyauté. J’ai conscience aussi que j’ai un peu trop pris mon rôle à cœur ces temps ci ! Je n’avais pas le droit de vouloir garder l’affection d’Harry… Il a besoin de vous !

Sirius ne savait pas trop quoi dire. Il ne s’attendait pas à recevoir des excuses. Du coin de l’œil, il vit Remus l’observer avec un demi-sourire.

- Dans un sens je dois vous remercier, murmura Sirius. Sans vous, personne ne mangerait ici !

- J’aurais dû vérifier si vous alliez bien. Et puis je n’avais vraiment pas à vous parler comme ça ! Je suis un peu à cran en ce moment !

- Pas grave, marmonna-t-il gêné. Je le suis aussi !

Elle lui offrit un sourire.

- Vous avez assez mangés tous les deux ?

- Oh pitié je peux plus rien avaler ! se plaignit Sirius.

- Ca ira Molly. Allez debout Sirius ! Il faut que je t’apprenne à te raser !

- Je sais me raser !

- Alors pourquoi tu ne l’as pas fait ?

- Je n’ai pas de rasoir !

- Moi j’en ai un ! Allez debout !

- Dictateur !

- Je sais merci !

Molly les regarda partir, avec un léger sourire aux lèvres. Pas besoin d’être un fin observateur pour savoir que Remus Lupin était heureux quand Sirius Black était près de lui. Et vice versa.

oOo

Remus prit sa douche en premier, puis Sirius. Une fois qu’il fut décent, Remus entra dans la salle de bain avec un tabouret.

- Assis toi ici !

Sirius obéit. Remus se mit derrière lui avec un rasoir en main.

- Heureusement que c’est toi, sinon j’aurais peur qu’on m’égorge, dit Sirius, essayant de plaisanter.

A vrai dire, la proximité de Remus le troublait. Il était juste derrière lui, il sentait son odeur. Des mèches de cheveux venaient le chatouiller dans le cou.

Il gigota sur son tabouret, pour cacher son trouble.

- Sirius si tu continue de bouger comme ça… en effet je risque de t’égorger… soupira Remus d’un air agacé.

- Désolé…

Sirius ne bougea plus pendant les trente minutes qui suivirent. Remus allait à un rythme lent car il avait peur de le couper. Et puis, il y avait quand même beaucoup à raser.

Et la troisième raison est qu’il montrait à Sirius comment faire. Remus ne serait pas toujours là pour lui faire après tout.

Quand ce fut enfin fini, Sirius se leva et s’étira. Il s’observa vite fait dans le miroir puis fit face à Remus.

Celui-ci se pencha pour inspecter son travail.

- Sirius ?

- Oui ?

- Pourquoi tu en veux à Dumbledore ?

- Parce que c’est lui qui me force à rester ici !

- C’est pour ta sécurité !

- J’en ai marre de rester ici sans pouvoir sortir. Je ne vais même plus aux réunions. A quoi bon puisque je ne sers à rien ? Ca me frustre de voir tous le monde participer à tout ça et moi, je suis là sans rien faire ! Complètement inutile et invisible !

Remus ne répondit pas. Il se contenta de presser son épaule pour le réconforter.

oOo

Le soir,

Ce fut Harry qui vint les chercher. Quand il entra dans la chambre de son parrain, il vit que Remus dormait sur le lit tandis que Sirius était assis à la fenêtre.

Harry s’approcha en silence de son parrain. Il fut choqué de voir qu’il avait un regard mélancolique.

- Sirius ? l’appela-t-il doucement.

Sirius sursauta et tourna son visage vers son filleul.

- Tu vas bien ?

- Oui ! Harry je t’assure que tout va bien !

- Excuse-moi mais on ne dirait pas… Enfin ça ne me regarde pas après tout mais je…

- Doucement Harry ! Bon d’accord ces derniers jours je n’étais pas au mieux de ma forme mais ça ira mieux maintenant !

Harry sourit et regarda Remus.

- Et le professeur Lupin va bien ?

- Tu peux l’appeler Remus tu sais ? fit Sirius, avec une lueur amusée dans les yeux. Il va bien… Il est juste fatigué. Il a été très occupé ces derniers temps ! Et puis il s’est mis en tête de s’occuper de moi ! Faut dire que je ne suis pas vraiment facile à vivre.

- Et encore c’est un euphémisme, intervint la voix ensommeillée de Remus.

Harry éclata de rire.

- Mais et toi Harry ? Tu es sur que tout va bien ? s’enquit Sirius d’un air soucieux.

Harry perdit instantanément son sourire. Son regard se voila. Malgré ses tentatives de cacher sa souffrance, elle était nettement visible.

- Ca va, mentit-il.

Sirius n’insista pas. Harry parlera avec lui quand il se sentira prêt.

- Bref… Je venais vous chercher ! On attend plus que vous pour le dîner ! leur dit Harry.

- Je suis obligé d’y aller ? se plaignit Sirius.

- Oui, répondit fermement Remus. Tu n’as pas intérêt à recommencer à t’isoler ! Tu descends manger avec nous tous !

- Génial, ironisa Sirius. Entre Rogue et Maugrey je vais m’éclater !

Remus pouffa et le força à passer la porte avec l’aide d’Harry.

- On pourrait se faire notre réveillon ici non ? Rien que tous les trois, tenta Sirius.

- Sirius dépêche-toi ! lui ordonna Remus.

Il soupira et les suivit docilement jusqu’en bas.

oOo

à suivre, …