¤ Chapitre 5 ¤ Harry fut le premier à se réveiller. Il ouvrit les yeux et regarda autour de lui. Il constata rapidement qu’il était dans les bras de Remus. Il récupéra ses lunettes sur la table de chevet. C’était sans doute Remus qui les lui avaient enlevés durant la nuit. Il se tourna légèrement pour voir la tête de Remus. Il avait un air paisible sur le visage. Harry ne voulait pas bouger et risquer de le réveiller. Il repensa à leur discussion de la veille. Les larmes aux yeux, il était tourmenté par la confidence de Remus. Sirius et lui s’aimaient. Il n’avait pas mené le meilleur ami de Remus à la mort mais son petit ami. Cela accentuait son sentiment de culpabilité. Harry ne savait pas quoi faire. Il avait tenté l’incantation pour le faire revenir, elle n’avait pas marchée. Qu’est-ce qu’il pouvait faire maintenant ? Il n’avait plus qu’à retourner chez les Dursley et y rester tout l’été. Il s’y morfondrait tout seul jusqu’à la rentrée. Il fallait qu’il rentre. Il devait laisser Remus dormir. Il en avait bien besoin. Tout doucement, il se dégagea des bras du loup garou. Il allait se lever quand la voix de Remus le surprit. - Tu comptes aller où comme ça ? Harry se retourna vers lui avec une mine coupable. - Euh… je dois retourner chez les Dursley… - Harry… - Il faut que j’y retourne… Si le professeur Dumbledore apprend que je me suis enfui cette nuit, il sera en colère. Sans parler de Mme Weasley, essaya-t-il de plaisanter. Remus se redressa sur le lit. - Tu ne veux pas manger avant ? - Mme Weasley est sûrement déjà dans la cuisine ! Il ne faut pas qu’elle me voit ! - Ok… Laisse-moi réfléchir… On se lave et on sort ! On peut manger dehors avant que je te ramène chez les Dursley ! Ca te va ? - Oui… mais vous n’avez pas… - Tu… Harry ! Tutoie moi par pitié… Je me sens déjà assez vieux comme ça… soupira-t-il. Néanmoins, il avait une lueur amusée dans le regard. Très faible, mais elle était là quand même. Harry hocha la tête. - Je disais que tu n’as pas besoin de me raccompagner, fit Harry. - Balivernes ! J’y tiens ! On va manger dehors et je te ramène ! Tu n’as pas ton mot à dire ! Harry ne répondit pas. Il lui offrit un sourire et partit à la douche. Puis, ce fut au tour de Remus. Une fois qu’ils furent prêts, Harry se cacha sous la cape d’invisibilité. Il suivit Remus dans les escaliers. Dès que Molly Weasley vit Remus, elle le salua avec un air triste. Il répondit brièvement à son bonjour et sortit de la maison, toujours suivi par Harry. - Tu es toujours là, s’enquit-il sur le perron de la porte. Un oui murmuré lui parvint sur sa gauche. Il descendit les marches et commença à marcher. Une fois dans une autre rue, Harry put enlever sa cape. Ils marchèrent côte à côte sans rien dire. Ils s’arrêtèrent devant un Starbucks (1). Ils entrèrent à l’intérieur. - Tu veux quelque chose en particulier Harry ? - Non… Je n’ai pas très faim ! - Il faut que tu manges ! le réprimanda Remus, reprenant son air de professeur. - Vous… Toi aussi ! Hier soir, en montant les escaliers j’ai entendu Tonks et Mme Weasley parler de toi ! Elles s’inquiètent car tu ne manges plus, tu ne parles plus et… - Je te parle non ? le coupa-t-il. - Oui… Mais pas à elles ! Remus ne répondit pas et prit commande. Il prit un chocolat chaud et un thé. Ils s’installèrent à une table. Une vingtaine de minutes plus tard, ils sortaient. Remus fit un transplanage d’escorte jusque dans une rue proche de chez les Dursley. Ils firent le reste à pieds. Ils s’arrêtèrent devant la maison, pile au moment où Vernon Dursley sortait pour aller à sa voiture. Remus soupira et s’approcha de Vernon. - Bonjour Mr Dursley. J’ai rendu une petite visite à Harry et je l’ai juste raccompagné, dit-il aimablement. Vernon haussa les épaules en lui lançant un regard peu amène et monta dans sa voiture. - Toujours aussi charmant, ironisa Remus. Puis, il se tourna vers Harry. - Surtout, tu n’hésites pas si tu veux me parler ou me voir compris ? Harry hocha la tête en signe d’assentiment. - Evite de t’enfuir ! Envoie moi Hedwige. Même juste pour me raconter tes journées ou ce que tu veux ! Ca me ferait plaisir ! - D’accord c’est promis. Merci beaucoup pro… Remus ! Remus lui offrit un doux sourire. Il posa sa main sur son épaule puis, sans réfléchir, il prit l’adolescent dans ses bras. Harry, bien que surpris, répondit à son étreinte. - N’hésite surtout pas Harry, murmura Remus. Harry hocha encore la tête puis, sous l’œil du loup garou, il entra dans la maison des Dursley. Remus transplana un peu plus loin, pour ne pas être vu. Il atterrit à quelques rues du square grimmaurd. oOo Pendant ce temps là au ministère, Dans un premier temps, il ne fit rien à part regarder autour de lui. Les murs, le sol, les marches, ... Puis, il se redressa. Il s’appuya sur ses mains pour se mettre à genoux pour finalement se mettre debout. Son regard s’arrêta sur le voile. Il se souvenait d’être venu ici. Il était venu pour aider Harry et ses amis et il s’était battu contre sa cousine Bellatrix. Après il était tombé en arrière et là c’était le noir complet. Il ne souvenait de rien d’autre à part son réveil ici, sur le sol. Avait-il été inconscient après sa chute ? Et pourquoi était-il seul ici ? Où était les autres ? Il devait retourner au square grimmaurd. Mais pour ça, il fallait traverser le ministère sans se faire repérer. Un peu étourdi, il essaya de se concentrer pour se transformer en chien. Mais rien n’y faisait. Malgré ses efforts, il n’y arrivait pas. Un peu inquiet, il s’avança vers la porte de sortie. Au moment où il voulut attraper la poignée, sa main la traversa. C’était comme si c’était un mirage. Il essaya plusieurs fois mais rien n’y faisait, sa main traversait la poignée. Pestant contre celui qui avait eu l’idée de faire cette illusion, il donna un grand coup de pied dans le mur. Malheureusement, le mur aussi devait être une illusion car il le traversa littéralement. Il tomba de l’autre côté. Il se releva en jurant. Il s’avança vers les autres portes. Un peu suspicieux quant à leur existence réelle ou pas, il mit sa main en avant. Il sursauta quand sa main passa à travers le bois. Qu’est-ce que ça signifiait ? Etait-ce vraiment des illusions ? Ou bien c’était lui qui était… Se pourrait-il que… « Je… Je suis mort ? » se demanda-t-il. Mais non, ce n’était pas possible. Il n’y croyait pas. Il ne voulait pas y croire. « Seul ceux qui ont peur de la mort reviennent en fantômes » Ne sachant pas quoi penser, il réfléchit à ce qu’il devait faire. Il devait parler à quelqu’un. Et qui était assez intelligent pour trouver une solution ? Remus… Il fallait qu’il parle à Remus… Lui, il pourrait l’aider. Décidé, il s’avança vers la porte. Un peu hésitant au début, il traversa la porte. Il revint plusieurs fois sur ses pas pour trouver la bonne porte. Il traversa l’atrium et là, il paniqua. Devant lui, il y avait trois gardes. Il traversait peut-être les murs et les portes mais ça ne signifiait pas qu’il pouvait aller où bon lui semblait sans se faire repérer. Il était toujours recherché par les aurors après tout. Et les fantômes étaient visibles. Enfin s’il était un fantôme… Son cœur fit un double looping quand un des gardes se retourna. Il ne bougea pas. Le garde marcha vers lui puis… il lui passa à travers le corps. Sous le choc, Sirius écarquilla les yeux. C’était une sensation très bizarre. Son corps était parcouru de frissons. Finalement, il commença à avancer. Il passa à côté des gardes sans qu’ils ne le regardent. Il tenta même de passer sa main juste devant leurs yeux. Non. Ils ne le voyaient pas. Voir Remus devenait de plus en plus urgent. Sirius se mit à courir comme un forcené jusqu’à la sortie. Néanmoins, il regarda quand même autour de lui. Les gens passaient à côté de lui sans le voir. Comme s’il était invisible. Il rentra dans la cabine en même temps qu’un homme. Une fois sorti, il eut à peine le temps de penser au square grimmaurd que déjà il y était. Un peu déboussolé, il regarda autour de lui. Il était juste devant la maison. « Les fantômes peuvent transplaner ? » Il repoussa ses pensées quand il vit Remus qui marchait sur le trottoir d’en face. - REMUS ! cria-t-il. Celui-ci ne répondit pas, il ne tourna même pas la tête. Sirius traversa la rue et se mit face à lui. - Remus ! Dis-moi que tu me vois ! Toujours rien. Remus, les mains dans les poches, semblait ailleurs. Il le traversa et monta les marches qui menaient à la porte d’entrée. - REMUS REGARDE MOI ! Il ouvrit la porte et commença à entrer. - Je t’en supplie Moony, fit Sirius désespéré. Remus ferma la porte derrière lui. Sirius était à genoux sur le béton face à la porte. Il ne le voyait pas. Remus ne le voyait pas. Que devait-il faire ? Si Remus ne pouvait le voir, qui le verrait ? Qui pourrait l’aider ? Refusant de baisser les bras, il décida de retenter. Il fonça dans la porte, qu’il traversa sans problème. Il avait s’avancer quand il entendit un hurlement provenant de sa droite. Une voix qu’il connaissait très bien. - QU’EST-CE QUE TU FICHES ICI SALE BATARD ? Walburga Black, sa mère. - Oh bonjour mère ! ricana Sirius. - JE T’INTERDIS DE M’APPELER COMME CA ! - Qu’est-ce qu’il se passe encore ? fit Remus d’une voix agacée. Il venait d’arriver en entendant les cris de la mère de Sirius. Elle ne répondit pas. Elle refusait de lui parler. Parler avec cette abomination ? Jamais ! - Bien ! S’il n’y a rien, arrêtez de crier ! On dirait une truie qu’on égorge ! fit Remus. Elle écarquilla les yeux d’indignation et se terra dans un silence rageur. Satisfait, Remus partit. Il fut suivi par Sirius. Celui-ci marchait à côté de lui, le fixant du regard, dans l’espoir qu’il finisse par le voir. Remus entra dans la cuisine et fit face à Mrs Weasley. Sirius guetta sa réaction. Il se mit devant elle mais, elle non plus ne le voyait pas. - Ecoutez Molly ! Je vais bien ok ? Alors arrêtez de parler de moi à Tonks ! Arrêtez de parler de moi dans mon dos ! lui dit-il la voix sèche. - Mais… On s’inquiète pour vous Remus ! répondit Mrs Weasley en se triturant les mains. - Je vais bien ! - Non vous n’allez pas bien ! Vous ne mangez plus, vous parlez à peine ! Je sais que la mort de Sirius doit être très dur pour vous mais… - Vous n’en savez rien ! claqua-t-il. Vous ne savez pas ce que je peux ressentir ! - Vous croyez que je n’ai perdu personne moi ? - Je n’ai jamais dit ça ! - Alors cessez de faire comme si vous étiez le seul à avoir perdu votre meilleur ami ! - Pouvez-vous prétendre avoir perdu tous vos amis ? Pouvez vous prétendre avoir perdu chacun de vos amis, un par un ? Pouvez vous prétendre qu’un de vos amis vous ai trahi sans le moindre remord ? Molly ne répondit pas. Les larmes aux yeux, elle secoua la tête. Sirius, lui, était choqué. « Je sais que la mort de Sirius doit être très dur pour vous » Il était vraiment mort alors ? C’était donc pour ça que personne ne le voyait ! Refusant d’y croire, Sirius hurla de toutes ses forces. Puis, il vit Remus sortir et monter directement les escaliers. Il ne le suivit pas. Il ne savait pas quoi faire. Il devait bien y avoir quelqu’un qui pourrait le voir non ? « Dumbledore » Il tenta de faire comme tout à l’heure. Il pensa très fort à Poudlard. Aussitôt, il se retrouva devant les grilles du château. Pestant contre l’interdiction de transplaner à l’intérieur du château, il fit le reste du chemin à pieds. Une fois dans l’école, il courut jusqu’au bureau de Dumbledore. Il passa à travers la gargouille et monta les escaliers. Le professeur Dumbledore était bel et bien là, assis derrière son bureau. - Professeur ? appela Sirius. Pas de réponse. Albus Dumbledore était actuellement en train de lire un papier qui semblait capter toute son attention. Sirius s’approcha donc de lui et passa sa main devant les yeux de son ancien directeur. Rien. Pas même un sourcillement. Dépité, Sirius recula. Si Dumbledore lui-même ne pouvait pas le voir, il n’avait aucune chance que qui que ce soit le puisse. Il sortit du bureau et redescendit les escaliers. Il erra dans les couloirs de l’école tout en réfléchissant à ce qu’il pouvait faire. Plus tard, il décida de retourner au square grimmaurd. Au cas où… Il monta directement dans sa chambre. Il y vit Remus assis sur le lit. - Rem’ ? Evidemment, il n’y eut pas de réponse. Sirius s’assit sur le sol, face au loup garou. Sirius vit que Remus tenait une photo. Il se pencha pour voir et constata que la photo les représentait tous les deux, à l’époque où ils étaient heureux. Sirius se rassit normalement tout en ne quittant pas Remus des yeux. Il avait l’air tellement triste… tellement désespéré… Il resta là, assis devant lui, à le regarder. Puis, il sursauta. Une larme coula sur la joue de Remus. Puis deux et elles s’enchaînèrent. Remus pleurait. Sirius n’avait vu Remus pleurer que deux fois auparavant. Une fois après la blague qui avait mal tournée en cinquième année et la deuxième fois c’était quand ils avaient été séparés pendant trois jours à cause de Jeff. (2) - Pourquoi ? murmura Remus entre deux sanglots. Pourquoi tu m’as quitté… Le cœur de Sirius se serra. Il fut prit d’une furieuse envie de le prendre dans ses bras pour essayer de le calmer, lui dire qu’il était là… mais c’était impossible. Remus se leva, il prit un vase sur la table de chevet et le balança de toutes ses forces contre le mur. Il jeta d’autres objets, de la lampe aux chaussures en passant par les livres. Quand il se calma, il s’allongea sur le lit, toujours en pleurant. Il tint serré contre lui la fameuse photo. Il ferma les yeux tout en répétant inlassablement la même question. Pourquoi ? Sirius ne savait pas quoi faire. Il se sentait totalement impuissant face à la situation. Plusieurs minutes plus tard, Remus finit par s’endormir. Sirius se leva et alla faire un tour. Il descendit au rez-de-chaussée. Il entendit des voix provenant de la cuisine. Il y entra. Il y avait Tonks, Mr et Mrs Weasley, le professeur Dumbledore et Maugrey Fol Œil. Il passa devant chacun au cas où mais il se rendit vite à l’évidence. Encore secoué par la tristesse de Remus, Sirius n’eut pas la force de rester devant eux. Il alla dans le salon. Il se dirigeait vers la fenêtre quand il entendit une exclamation de surprise derrière lui. Il se retourna. C’était Rogue. Sirius fronça les sourcils. Pourquoi semblait-il surpris celui-là ? Puis une idée lui passa par la tête. « Non ce n’est pas possible ! Pas lui ! » Néanmoins, pour être sur, il préféra s’en assurer. - Tu… Tu me vois ? s’enquit-il. Seul un hochement de tête pratiquement imperceptible lui répondit. C’était un cauchemar. Personne ne le voyait sauf lui. Remus… Dumbledore… personne… sauf Rogue. (1) J’ai fait des recherches et apparemment Starbucks a été créé dans les années 70. Tapez (sans les www) et vous verrez dans la partie About Starbucks, History. Je ne sais pas si en 1995, les Starbucks étaient déjà en Angleterre mais bon… c’est pas grave lol (2) Pour la deuxième fois ou Remus a pleuré devant Sirius, il faut voir le chapitre 10 de It doesn’t mean anything. A suivre… |