Le 18 juin 1996, 2h du matin, 1

Il ne réfléchissait plus. Il ne faisait plus attention à rien, il s’en foutait de tout. Comme s’il était en plein rêve.

« Plutôt en plein cauchemar » pensa-t-il.

Voulant oublier à tout prix les évènements de la soirée il se mit à repenser aux six derniers mois passés avec lui.

Il avait tenu parole. Il était resté le plus longtemps possible. Il avait accepté quelques missions mais à la condition qu’elle ne dure que deux ou trois jours maximum. Il l’avait fait pour lui, pour Sirius. Pour ne pas qu’il retombe en dépression.

Et tout avait marché à merveille. Sirius avait peu à peu repris goût à la vie. Bien sur, rester enfermé ici l’empêchait d’être totalement heureux mais au moins, Remus était là pour s’occuper de lui.

Au fil des souvenirs, il revécut la journée précédente dans sa tête.

Celle qui avait marqué un tournant dans leur relation. Deux tournants pour être exact.

¤ Flash-back ¤

Remus dormait profondément quand il sentit que quelqu’un s’allongeait dans son lit. Il sursauta et attrapa sa baguette, prêt à se défendre. Il soupira de soulagement en voyant que c’était Sirius. Faut dire qu’il n’avait plus l’habitude de partager son lit.

- Sirius ? Qu’est-ce que tu fais là ? Ca ne va pas ? s’enquit-il, inquiet.

C’était devenu naturel de voir Sirius avec un air désespéré mais Remus ne pouvait s’empêcher de s’en inquiéter… à chaque fois.

Surtout qu’en plus, cette fois, Sirius se triturait les mains d’un geste nerveux. Il ne semblait vraiment pas à l’aise.

Remus non plus n’était pas tout à fait à l’aise. Avoir Sirius si proche lui était une véritable torture. Il mourrait d’envie de l’embrasser.

- Si… ça va… je voulais juste te parler ! répondit celui-ci d’une voix à peine plus forte qu’un murmure.

Remus fronça les sourcils. De quoi pouvait-il bien vouloir parler à 3h du mat’ ? Il se releva légèrement et se déplaça sur le côté pour lui laisser de la place.

Sirius s’installa plus confortablement et plongea son regard dans celui de Remus.

- De quoi ? s’enquit Remus.

- Je… C’est important… dit-il en baissant la tête.

Remus ne dit rien. Il savait que Sirius parlerait quand il se sentirait prêt. Jamais il ne le forcerait à parler.

N’entendant pas de réponse, Sirius releva la tête.

- Je t’écoute Siri, fit Remus.

Pendant de longues minutes, Sirius semblait être en train de chercher ses mots. Ca devait vraiment être important. Puis il plongea son regard gris dans les yeux dorés de Remus.

- Je… Je voulais m’assurer de quelque chose…

Remus haussa les sourcils. Il hocha la tête pour inciter Sirius à continuer.

- Si… S’il m’arrive quelque chose je…

- De quoi tu parles ? le coupa Remus. Qu’est-ce qu’il pourrait t’arriver ?

- J’en sais rien Rem’… personne ne peut le savoir… Ce que je sais, c’est que je ne serais jamais innocenté…

- Mais si, il suffit de faire comprendre à Fudge que…

- Que quoi ? Que je suis innocent ? Il ne le croira jamais ! Regarde, il fait passer Dumbledore et Harry pour des fous tout simplement parce qu’il est trop froussard pour admettre le retour de Voldemort !

- Mais…

- S’il m’attrape, tu crois qu’il prendra le temps de me faire un procès cette fois ci ? Non j’ai été condamné officiellement au baiser du détraqueur…

- Pourquoi ? Pourquoi tu viens me dire tout ça maintenant ?

- Je veux ta promesse…

- Quoi ?

- Je veux…

- J’ai très bien entendu ! Mais une promesse pour quoi ?

Sirius baissa la tête.

- S’il m’arrive quelque chose…

- Arrête avec ça à la fin ! s’énerva Remus. Il ne t’arriveras rien !

- Promets-moi que tu t’occuperas d’Harry ! Remus promets-le moi !

- Je n’ai rien à te promettre car si tu ne bouges pas d’ici, il ne t’arriveras rien ! Tu m’entends ? Alors arrête tes conneries et dors !

- Je suis très sérieux Remus ! Tu n’en sais rien ! Si ça se trouve demain je serais mort !

Remus sursauta et écarquilla les yeux d’horreur. Furieux, il prit sa baguette et lança un sort d’insonorisation sur les murs de la chambre.

- T’as fumé ou quoi ?

- Mais écoute moi…

- NON ! Tu viens me voir à 3h du mat pour me parler de ta future mort ?

- Rem’… calme toi s’il te plaît !

Remus ne répondit pas. Il serra les poings.

- Tu vas me frapper ? s’enquit Sirius.

- Je suis en train de me le demander !

- Ecoute… Il faut qu’on en parle ! Avec tout ce qui est arrivé… il faut qu’on prenne des dispositions au cas où !

- Mais au cas où quoi bordel ?

- Si je suis attrapé par le ministère ou si je meurs !

Remus se mit de dos à Sirius. Il luttait pour empêcher les larmes de couler.

- Rem’ ?

Il ne répondit pas. Il ne voulait pas parler de ça. Il ne voulait pas imaginer la vie sans lui. C’était trop dur. Maintenant qu’il était revenu, il ne voulait pas imaginer ça !

- Rem… je ne dis pas que je suis condamné ou quelque chose dans ce genre là mais… avec tout ce qui s’est passé je préfère prévoir… Je…

- Le sujet est clos Sirius ! coupa Remus.

- Tu n’as pas promis…

- Et je ne le ferai pas !

Sirius sourit. Il savait que Remus disait ça dans l’espoir que ça empêche Sirius de mourir. C’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour reculer l’échéance.

- Ca n’empêchera rien Moony et tu le sais…

- Arrête, gémit-il. Je ne veux pas… Je… Ne me force pas à parler de ça ! Je ne veux pas imaginer… arrête…

Sirius réagit aussitôt. Il passa ses bras autour de Remus et le serra contre lui.

Quelques larmes coulèrent sur les joues du loup garou. Il ne fit rien pour les retenir. Sirius força Remus à se mettre face à lui.

Sans un mot, Sirius le serra dans ses bras. Remus s’accrocha à lui comme si sa vie en dépendait. Il enfouit son visage dans le cou de l’animagus et laissa libre cours à sa peine.

Il pleura doucement pendant de longues minutes. Sirius lui avait chuchoté des paroles réconfortantes, réflexe de leur ancienne vie.

Peu à peu, les sanglots se calmèrent. Remus se dégagea doucement mais ne le regarda pas. Comme s’il n’osait pas le faire, de peur de montrer ses faiblesses.

Sirius lui releva la tête et, sans réfléchir, il posa ses lèvres sur les siennes. Remus s’accrocha de nouveau à lui, répondant à son baiser avec ferveur.

Ils prirent leur temps comme pour se redécouvrir en douceur. Timides au début, aucuns des deux ne fit de geste vers l’autre. Ils se contentèrent de s’embrasser.

Ce fut Sirius qui fit le premier geste. Il passa sa main dans les cheveux de Remus pour l’attirer encore plus. Pour approfondir le baiser. Leurs langues se rencontrèrent et, là, ils perdirent toute autre notion.

Ce fut comme le signal de départ. Vinrent les caresses, les frôlements…

Sirius allongea Remus sur le lit et se mit par-dessus. C’était comme si les deux anciens amants n’avaient pas conscience de ce qu’ils faisaient. Ou peut être que si finalement. Mais aucuns des deux ne voulaient s’arrêter pour en parler.

A ce moment là, ils étaient pour la politique « on agit et on parle après ».

Remus soupira d’aise quand Sirius l’embrassa dans le cou. Ses mains parcouraient son corps sans aucune gêne.

Prenant tous leur temps, ils se redécouvraient peu à peu. Après quinze années, ils auraient pu se précipiter mais, sans se concerter, ils étaient tous les deux d’accord qu’il fallait y aller en douceur.

Retrouver toutes ces sensations oubliées. Pendant, ce qu’il lui sembla des heures, Remus se laissa faire, totalement chaviré.

Quand Sirius lui enleva son t-shirt, Remus rougit. Non pas de gêne, après tout Sirius l’avait déjà vu un million de fois complètement nu. Non c’était de honte. Ces quinze dernières années, il avait passé les pleines lunes complètement seul.

Sirius marqua un temps d’arrêt puis il embrassa une à une chaque nouvelle cicatrice.

- Le loup ne t’as pas épargné, murmura-t-il d’un ton triste.

Remus ne répondit pas. Il hocha la tête sans le regarder. Sirius ne dit plus rien et continua sa tâche.

- J’aurais tellement voulu être là pour toi Moony, chuchota Sirius.

Remus le serra encore plus contre lui.

- Tu es là maintenant ! C’est tout ce qui importe !

Ils s’embrassèrent encore, pour clore cette discussion et recommencèrent leur activité.

Ce fut Remus cette fois qui prit les devants. Il l’embrassa dans le cou, sur le visage, puis descendit sur son torse.

Chacun leur tour, ils jouèrent l’un avec l’autre.

Quand, enfin, Remus le sentit en lui, il ne put s’empêcher de gémir. C’était comme si un nœud se défaisait en lui. Quinze années sans lui, quinze années à se demander si un jour il pourrait se sentir à nouveau comme maintenant.

Bien, heureux et accompli. Avec Sirius, il se sentait entier. Le reste fut flou dans sa tête. Ils firent l’amour doucement, tendrement tout en ne cessant de s’embrasser.

Puis, Sirius se blottit dans ses bras et ils s’endormirent le sourire aux lèvres.

¤ Fin Flash-back ¤

C’était la nuit dernière et Remus ne réagissait plus. Harry avait été au Ministère pour sauver Sirius après une fausse vision.

Sirius, qui l’avait appris par un Kreattur plus que ravi, s’était immédiatement précipité là-bas !

Bien sur, Remus l’avait suivi ainsi que d’autres membres de l’ordre et Dumbledore. Ils avaient tous essayés, Remus en premier, de convaincre Sirius de les attendre mais celui-ci n’avait rien voulu entendre.

Harry était en danger, il ne pouvait pas rester là à attendre. Remus lui avait fait comprendre que c’était dangereux mais, encore une fois, Sirius n’avait rien voulu entendre.

Alors il l’avait laissé l’accompagner. Et il le regrettait amèrement. Sirius était tombé derrière ce fichu voile. Et il n’avait rien pu faire. Il s’était fait violence pour dire à Harry que c’était fini pour lui, alors qu’il n’en pensait pas un seul mot.

Il était rentré seul. Il avait envie d’être seul. Sans un mot, rien, il était retourné au square Grimmaurd et était allé dans la cuisine.

Molly était là avec Arthur et Dora… enfin Tonks. A voir la tête de Molly, Remus se doutait qu’elle était au courant de ce qui était arrivé à Sirius.

Néanmoins, elle ne dit rien et servit une assiette bien chaude.

Remus secoua la tête, signifiant qu’il n’avait pas faim. Il voulait juste un thé. Il allait pour s’en servir un quand Molly le devança.

- Assis toi Remus ! Je te prépare ton thé !

Il ne répondit pas. Il n’avait plus la force de parler. Il sentait les regards d’Arthur et Tonks sur lui. Dora… cette adorable petite fille qui l’avait déclaré parfait alors qu’elle n’avait que quatre ans. Maintenant, elle était auror et affirmait être une grande fille. N’empêche que la grande fille était toujours d’une énorme maladresse.

Remus releva la tête pour croiser leurs regards. Ce qu’il vit lui donna la nausée. Des regards de pitié ! De la pitié ? Comme s’il avait besoin de ça !

Il dû leur adresser un regard particulièrement intimidant parce que deux secondes plus tard, Arthur et Dora baissaient leur tête d’un air coupable.

Molly posa une tasse devant Remus et la remplit. Remus hocha simplement la tête en guise de remerciement.

- Remus ? appela Dora.

Il ne la regarda pas. Il ne voulait pas.

- Remus… Tu vas bien ? s’enquit-elle.

- Tonks, la sermonna Molly. Ce n’est pas le moment d’en parler ! Tu vois bien que c’est la dernière chose qu’il veut ! C’était son meilleur ami, le seul qui lui restait !

« C’est mon amant, pas seulement mon ami ! » Remus se retint de lui crier dessus pour qu’elle se taise. Il ne voulait pas parler de cette soirée. Non… tout ce qu’il voulait c’était oublier.

- C’était mon cousin ! Et j’accepte d’en parler, protesta Tonks. Remus… Il faut que tu en parles… Tu ne peux pas garder ça pour toi…

- Il lui faut du temps, insista Molly. C’était il y a à peine quelques heures… laisse lui le temps d’accepter !

- LA FERME ! cria-t-il soudain.

Arthur, Molly et Dora sursautèrent et le fixèrent, surpris.

- Arrêtez de parler de lui ! fit-il d’une voix furieuse. Arrêtez de parler de ça ! Vous ne savez rien !

Remus se leva, but sa tasse d’un trait et sortit de la cuisine sans un mot.

Il détestait ça ! Quand les gens parlaient de lui comme s’il n’était pas là ! Mais ce qui l’avait encore plus énervé, c’était qu’elles parlent de Sirius. Il ne voulait pas y croire. Il ne voulait pas faire face à la vérité.

Il monta directement dans sa chambre et s’affala sur le lit, sans prendre la peine de se déshabiller.

Il n’avait plus aucune force, aucune volonté. Il voulait juste dormir et oublier cette horrible soirée.

Dans quelques jours, il faudra faire face à la réalité. Il devra passer à Poudlard, voir Dumbledore. Il n’en avait pas envie mais ce n’est pas comme s’il avait le choix.

Il eut une pensée pour Harry avant de s’endormir.

oOo

¤ Point de vue d’Harry ¤

Poudlard, le 20 juin 1996,

Harry était actuellement dans son dortoir. Allongé sur son lit, il ressassait encore et toujours cette nuit dans sa tête. Il s’en voulait tellement.

S’il n’avait pas été aussi bête, Sirius serait toujours en vie, au square Grimmaurd. S’il n’avait pas foncé tête baissée dans le piège de Voldemort, rien de tout cela ne se serait passé.

Il se sentait aussi honteux d’avoir réagi comme ça avec Dumbledore. Il avait saccagé son bureau, il lui avait hurlé dessus… Comment réagira le directeur avec lui maintenant ?

Harry ne put empêcher les larmes de couler sur ses joues. Et Remus ? Sirius était son meilleur ami. Le dernier qui lui restait. Et maintenant, il n’avait plus rien. Il avait mené Sirius à la mort donc il avait sans aucun doute perdu l’affection de Remus.

Que lui restait-il maintenant ? Il devra retourner chez les Dursley. Après s’être imaginé vivre avec Sirius, il devait faire face aux conséquences de ses bêtises et retourner chez eux…

Durant ces quelques jours, il avait réfléchi à une solution. Une méthode pour réparer son erreur…

Ne voulant pas croire que Sirius était définitivement mort, il avait fait des recherches.

Il s’était précipité à la bibliothèque et avait trouvé un livre qui parlait de la chambre de la mort et du voile.

Il avait emprunté le livre et relut encore une fois le passage qui l’intéressait.

« Cette chambre est assez vaste et également rectangulaire. Elle est faiblement éclairée. Au centre se trouve une grande fosse de pierre d’environ six mètres de profondeur. Une série de gradins en pierres fait tout le tour de la pièce et descend en marches escarpées vers un socle de pierre au milieu de la fosse. Une antique arcade croulante, sans aucun mur pour la soutenir, repose sur ce socle. Cette arcade encadre un rideau noir en lambeaux qui ondule comme si quelqu’un venait de l’effleurer. 2

Essai de Miss Tilly Hopkins :

Selon la légende, cette arcade ne provoquerait pas la mort. Quand quelqu’un tombe dedans, il est enfermé dans un monde parallèle entre la vie et la mort.

Il est aussi dit que les détraqueurs viendraient du voile.

On peut donc se demander si ce ne serait pas les personnes qui tombent dedans qui deviennent des détraqueurs.

Comme pour la mort. Ceux qui ont peur deviennent des fantômes, ceux qui n’ont pas peur meurent.

Pour l’arcade, ceux qui ont peur reviennent en détraqueurs tandis que les autres restent derrière, coincés entre la vie et la mort. »

L’article continuait plus loin mais Harry avait lu ce qu’il avait besoin de savoir.

Ca lui avait redonné de l’espoir. Il savait que Sirius n’était pas vraiment mort.

Mais, d’un autre côté, ce qu’il avait lu ne l’avait pas seulement rassuré. Est-ce que Sirius avait peur de la mort ? Si oui, ça voulait dire qu’il allait revenir en détraqueur ?

Paniqué à l’idée que Sirius devienne un détraqueur et, en même temps, excité car il n’était pas tout à fait mort, Harry décida de chercher un sort… Un sort qui lui permettrait de faire revenir Sirius. Il en avait trouvé un à la bibliothèque.

Un seul ! Un sort pour ressusciter les morts. Pas étonnant qu’il n’y en ai qu’un seul.

Mais il ne pouvait pas le faire, il ne voulait pas… c’était de la magie noire… et c’était bien connu que cette magie a des conséquences.

Harry ne voulait pas imaginer quels genres de conséquences. Il ne pouvait pas faire de la magie noire… c’était contre ses principes.

Et puis Sirius en aurait été furieux.

« Oui mais Sirius est mort ! »

Il ne savait pas quoi faire. D’un côté, il savait que c’était sa seule chance. De l’autre, les risques étaient trop grands pour être ignorés.

N’en pouvant plus de rester là à ne rien faire, il se leva et sortit de son dortoir. Il ignora les regards curieux des autres élèves présents dans la salle commune et alla se promener dans les couloirs.

Il se baladait sans destination précise quand il entendit des voix. Il se figea en reconnaissant celle de Dumbledore et celle de Remus.

Il se cacha derrière une statue et attendit qu’ils passent. D’ici, ils les voyaient très bien. Dumbledore arborait un regard triste et grave, tandis que Remus était plus pâle qu’un fantôme. Il ne semblait vraiment pas bien.

Harry se demanda si c’était à cause de la future pleine lune ou à cause de ce qu’il s’était passé. Puis, soudain il se rappela que la dernière pleine lune datait d’il y a deux semaines. Donc la prochaine n’était pas pour tout de suite.

C’était bel et bien à cause des évènements. Cela accentua encore plus le sentiment de honte d’Harry.

Et cela lui confirma ce qu’il devait faire. Il ne pouvait pas rester là, à ne rien faire. Il devait faire l’incantation. Il savait qu’il prenait des risques mais il n’en avait plus rien à faire.

- Remus, vous êtes sur d’aller bien ? s’enquit Dumbledore.

- Je vais à merveille, souffla Remus d’une voix rauque.

Dumbledore ne répondit pas. N’importe qui aurait pu voir que Remus n’allait pas bien, mais s’il ne voulait pas parler, ça ne servait à rien de le forcer.

Harry les regarda partir, puis alla de l’autre côté, direction la bibliothèque. Il ne regarda pas Mrs Pince, et se dirigea directement vers le rayon où il avait trouvé le livre.

Il s’installa à une table très reculée, s’empara d’un autre livre pour faire semblant de travailler, ainsi que d’un parchemin.

Il sortit sa plume et recopia la formule. Il lut attentivement tout ce qui était dit, au cas où.

« Alors il me faut le sang de l’ennemi… »

Il se promit de trouver comment faire.

« Du sang ami… le mien fera l’affaire… »

Harry fit l’inventaire de ce qu’il avait et ferma le livre. Il ne lui manquait que le sang de l’ennemi.

Il remarqua les mines étonnées des élèves dans la bibliothèque et donc, pour faire bonne figure, ouvrit son livre pris au hasard.

« Je suis maudit »

N’ayant pas fait attention à quel livre il prenait, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Un livre de potions.

Harry réprima un soupir et feignit de lire pendant quelques minutes. Il recopia quelques phrases quand, il eut une idée.

Finalement, son livre de potion était tombé au parfait moment. Satisfait, il sortit de la bibliothèque.

Demain il aura le sang, la semaine prochaine il sera de retour chez les Dursley et là, il pourra fait l’incantation qui le ramènera à la vie. C’était tout ce qui importait.

oOo

Le lendemain matin,

Harry se leva. Il fit un bref sourire à Ron et Hermione et les suivit jusqu’au cachot. Il avait cours de Potion avec Rogue.

Il avait refait son plan des milliers de fois dans sa tête, et espérait que tout se passerait comme prévu.

Première phase : rater sa potion.

Jusque là rien de bien difficile. Il la ratait 9 fois sur 10.

Deuxième phase : faire en sorte que son chaudron menace d’exploser.

Toujours sans problème.

Troisième phase : Faire venir Rogue à lui. Il doit être fou de rage.

Encore facile. Dès qu’il faisait un pas de travers, Rogue venait tout de suite pour hurler tout ce qu’il pouvait.

Quatrième phase : Dès que Rogue est là, faire exploser le bocal et prier Merlin qu’il se coupe le doigt avec un morceau de verre ou les épines qui sont dans le bocal.

Après, il n’aura plus qu’à récupérer le sang.

Harry s’installa à sa table habituelle, Ron était à ses côtés. Il se leva pour aller chercher les ingrédients sous le regard noir de son professeur.

« Phase trois déjà a moitié réussie »

Au fur et à mesure que sa préparation avançait, Harry faisait exprès de mélanger les ingrédients, il tournait sa mixture dans le mauvais sens, il se trompait dans les quantités, etc…

Hermione, qui n’était pas loin, le vit.

- Harry, chuchota-t-elle. Tu fais tout de travers ! Il faut tourner dans l’autre sens ! Et après tu pourra rajouter les…

- MISS GRANGER ! 30 points en moins pour Gryffondor ! Occupez vous de votre potion et laissez Mr Potter se débrouiller tout seul, aboya Rogue.

Hermione se hâta de retourner à sa potion, avec un air de gamine prise en faute.

Harry eu un demi sourire et retourna à sa potion.

Ne faisant plus attention à sa mixture, il se mit à penser à comment il allait faire pour s’enfuir de chez les Dursley sans que personne ne le voie. Où alors, peut être qu’un jour les Dursley sortiraient et il en profiterait.

Il ne sortit de sa rêverie que quand son chaudron commença à émettre des sons bizarres. Une épaisse fumée noire émanait et le chaudron menaçait d’exploser d’une seconde à l’autre.

- POTTER QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT ENCORE ? hurla le professeur.

Avec un curieux effet de ralenti, Harry leva la tête et vit Rogue s’avancer vers lui, le visage déformé par la haine. Une fois qu’il fut devant lui, Harry fit exploser son bocal contenant ses épines de rose.

Le contenu explosa au visage du professeur. Harry mit sa main sur sa bouche, pour feindre la surprise.

Il prit un air mi désolé, mi désespéré de circonstance et se confondit en excuses.

- Le cours est terminé tous le monde sors ! Sauf vous Mr Potter, annonça Rogue.

Son visage, d’habitude si pâle, était rouge de fureur mal contenue.

- Très bien ! Vous nettoyez ça tout de suite ! 50 points en moins pour Gryffondor et vous serez en retenue tous les soirs jusqu’à la fin des cours, vendredi ! Vous m’avez bien compris Potter ?

- Oui professeur, fit Harry d’une voix agacée.

Il fallait qu’il reste comme d’habitude pour ne pas attirer les soupçons. Il lui lança son habituel regard énervé mais ce n’était pas comparable à celui que lui adressait Rogue en ce moment.

Rogue fit demi tour et sortit par une porte au fond de la classe – sûrement pour aller guérir ses coupures sur son visage.

Aussitôt, Harry bondit de sa chaise. Il prit plusieurs épines ensanglantées et les mit délicatement dans une fiole vide.

Il nettoya les dégâts. Une fois que ce fut fait, il prit ses affaires et sortit le plus vite possible des cachots.

Il avait le dernier ingrédient. Il pouvait faire l’incantation. Pour Remus, pour Sirius… Et tout serait comme avant.

oOo

1 Le 17 juin, Sirius est tombé derrière le voile. C’est la date qui est donnée sur le site « L’encyclopédie d’HP ».

2 Le premier passage vient de « L’encyclopédie d’HP ». L’autre partie vient de moi, énormément aidée par Miss JaD et Tayplayrock. Encore merci les filles !

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à suivre, …