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au 31 Mai 21 :
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La 7ème corde
Par GabrielleWalker
D.Gray-Man  -  Romance/Drame  -  fr
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Ch5 : Ne sorti de ma bouche qu'un murmure

Chapitre 5

 

Au petit matin, Allen, qui commençait tout juste à émerger senti l’odeur de Kanda, et fut rassuré de s’apercevoir que les souvenirs de la veille dans les quels il était encore plongé n’étaient pas issues d’un rêve. Son esprit encore embrumé reprenait doucement conscience, un léger frisson le parcouru, il avait un peu froid. Il voulu se retourner pour se blottir un peu contre le kendo ka, mais son cœur manqua un battement lorsqu’il ouvrit les yeux, un grand vide surplombait les draps.

Il se redressa et vit un petit mot sur l’oreiller : « END. » Il se mit alors à réfléchir : « Je suis dans sa chambre. J’ai passé la nuit avec lui. Et ce matin, il n’est pas là… il est parti, il me dit que c’est fini. Il était bourré hier, et merde… il a dû remettre les pieds sur terre et regretter. Ça a foiré… fait chier ! »

_ « Et merde ! Merde !!! MERDE !!! »

Il se leva, se rhabilla, et fila de la chambre en vitesse. Il se dirigea vers la chambre de sa sœur, et frappa doucement pour ne pas la réveiller si jamais elle dormait encore. Il avait les larmes aux yeux et espérait qu’elle réponde, mais il n’entendit rien. Il parti s’isoler dans sa chambre en attendant…

Gabrielle, dans les vaps, avait entendu trois légers coups à sa porte. Elle n’y fit pas attention et tenta de se rendormir, encore crevée par sa cuite d’hier soir et d… « Et merde ! ». Elle Ouvrit brusquement les yeux pour tomber sur le visage d’un ange encore endormi. Elle appréciait plus que tout d’être là, dans ses bras, et elle aurait voulu ne pas bouger… rester comme ça et faire en sorte que ce ne soit pas la dernière fois. Mais le 14ème n’allait malheureusement pas tarder à pointer le bout de son nez. « C’est le moment ou jamais de laisser tomber… » Elle se défit doucement de l’étreinte de Lenalee et des couvertures, veillant à ne pas déranger le sommeil de la chinoise… et veillant surtout à ne pas se faire prendre. Elle s’habilla, et sorti de sa chambre en un pas précipité. « Allen ne sait pas, je dois lui dire maintenant, pourquoi j’y ai pas réfléchis avant, pourquoi ne m’en suis-je pas rappelé avant ?! »

Toc, toc, toc.

_ « C’est qui ? »

_ « Gab… »

_ « Entre… »

Gabrielle vit son frère recroquevillé au fond de son lit.

_ « Il m’a planté… »

_ « Justement il faut que je te parle de quelque chose à propos de ça… tu veux qu’on aille manger ? »

_ « Non c’est bon… j’ai pas faim pour l’instant et je risque de croiser Kanda au réfectoire, quoi que de toute façon tout à l’heure on devra partir « en mission avec lui et Lenalee. D’ailleurs où est-elle ? »

_ « … probablement encore dans mon lit à moins qu’elle ne soit réveillée maintenant… »

_ « Quoi ! Vous avez… »

_ « Joué au scrabble oui. »

_ « … Je crois que je ne vais plus voir le scrabble de la même manière à présent… »

_ « Il ne me reste plus qu’à l’éviter à partir de maintenant et ça devrait être bon… »

_ « Tu te fiches de moi ? »

_ « C’est peut-être pas une si mauvaise chose que Kanda t’ai laissé en plan… »

_ « Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?!! Qu’est ce qu’il s’est encore passé dans ton cerveau bizarre ?! T’en as pas marre de changer d’avis toutes les deux secondes ?!!! »

_ « Continue de gueuler comme un bœuf si ça peut te servir de lot de consolation ! Maintenant si tu veux de vraies explications ferme-la deux minutes et écoute ! »

_ « Désolé… »

Gabrielle le regarda étonnée de sa réponse.

_ « … Soumis. »

_ « … »

_ « Héhé. »

_ « J’espère au moins que ce que tu vas me dire en vaut la peine… »

_ « ça c’est à toi de juger, après tout ce n’est pas très important, il ne s’agit que du fait que je sache approximativement le peu de temps qu’il nous reste à vivre… »

_ « … »

_ « Ecoute, heu… il m’est souvent arrivé de boire quand j’étais sous la tutelle de Cross, et j’ai souvent eu des énormes trous de mémoires concernant ces soirées… mais l’un de ces souvenirs m’est revenu hier. En gros, je pense que le 14ème réapparaîtra quand on réunira le cœur. C’est ce que notre cher maître a fortement laissé entendre. De plus, je pense que le cœur sera réuni dans très peu de temps… Il ne nous manque plus qu’un ou deux petits éléments qui arriveront assez vite. Je nous donne quelques jours ou quelques semaines au mieux. »

_ « Tu dis ça comme si tu annonçais la pluie et le beau temps… »

_ « Est-on réellement plus importants que la pluie et le beau temps… au final notre existence est beaucoup plus vaine et fragile que ces phénomènes naturels… alors pourquoi s’en préoccuper autant… »

_ « Tu es fortement dépressive ou juste pas normale ?! »

_ « La réponse est dans ta question… reste à savoir laquelle… »

_ « Je m’en fiche, j’aimerais juste que tu ais tort. »

_ « Moi aussi… »

_ « Lenalee… tu vas lui parler de ça au moins ? »

_ « Non. Bien sûre que non. Je vais l’ignorer et la laisser me haïr petit à petit. C’est le mieux à faire je crois. »

_ « ça ne te fait rien ? »

_ « Je ne suis pas un robot non plus. Ça me fait mal… mais je relativise. Je ne la connais que depuis quelques jours. »

_ « … On va manger ? »

_ « Je savais que ton estomac ne résisterait pas longtemps. »

OoOoOoOoOoOoOoO

En fin d’après midi, nos quatre exorcistes se trouvaient à présent à l’accueil de l’auberge que leur avait indiqué Komui. Le trajet s’était avéré calme, Gabrielle et Kanda dans un wagon, Allen et Lenalee dans un autre. Ils s’étaient parfaitement ignorés tout le long du voyage.

_ « Voici les clés de vos deux chambres. »

_ « … deux ? »

_ « Oui deux. Ce sont les seules qu’il me reste, c’est votre boss qui les avait réservées. Votre chef a indiqué que les garçons devraient prendre la même chambre, ainsi que les filles. Pas de mixité sexuelle dans une même chambre. »

_ « … »

_ « Bien, puisque tout le monde est content, affaire réglée. Je suis également chargée de vous guider dans votre mission, au niveau du terrain que vous ne connaissez pas, et des indications plus minutieuses sur cette fameuse musique. Si vous avez besoin d’aide ou si vous avez des questions, je serais toujours au rez-de-chaussée. Il est tard, grosse journée pour vous demain, vous devriez aller vous installer et descendre manger. Les chambres se situent à l’étage, tout de suite à gauche. »

Et la vieille femme disparut dans les cuisines avant que les autres n’aient eu le temps de dire quoi que ce soit. Ils montèrent donc pour poser leurs affaires.

Lorsque Kanda et Allen pénétrèrent dans leurs chambres, ils se figèrent tous les deux.

_ « Un lit… deux places… Je dors par terre… »

_ « Kanda… »

Lenalee avait eu la même réaction et Gabrielle se dit que finalement ça n’avait peut-être pas été une si bonne idée étant donné la tournure qu’avaient pris les choses.

_ « Dis moi, tu vas m’ignorer encore longtemps ? »

_ « … »

Elle fit comme si elle n’avait rien entendu et sorti de la chambre après y avoir déposé sa petite valise dans un coin. Lenalee s’assit sur le lit et commença à pester contre elle.

_ « Saleté… cette fille est une vraie plaie. »

Soudain, la porte s’ouvrit doucement. C’était Allen. Il regardait la brune d’un air désolé, se doutant que sa chère sœur n’avait pas changé d’avis. La chinoise, voyant son meilleur ami apparaître, bondit du lit et se jeta littéralement et de façon colérique sur le pauvre garçon, le plaquant violemment contre le mur.

_ « JE LA HAIS ! QU’EST-CE QU’ELLE CHERCHE AU JUSTE ???! QUELLE SALOPERIE D’IDEE ELLE A ENCORE EN TETE ??!!! »

Le blandinet était… légèrement sous le choc de voir la jeune fille habituellement si calme et si sereine se déchaîner aussi impulsivement.

_ « Heu… t’es au courant que j’y suis pour rien et que je ne suis pas responsable de ses actes ? »

_ « C’est vrai pardon excuse moi… mais pourquoi elle fait ça ? J’aimerais juste savoir… qu’est-ce que j’ai fait ? »

Allen posa une main sur l’épaule de la brune et la guida jusqu’au lit ou ils s’assirent tous les deux.

_ « Lenalee… ça fait un bon moment qu’on n’a pas parlé toi et moi n’est-ce pas ?

_ « Heu… plutôt oui. »

_ « Ecoute, je ne peux pas te le dire pour le moment, mais sache seulement que tu n’y es pour rien, et que si elle agit comme ça, c’est qu’elle a une bonne raison. Bon elle pourrait s’y prendre autrement je te l’accorde, mais le résultat est le même. Et elle n’a pas forcément tort dans sa décision. »

_ « Est-ce que tu crois que j’ai une chance de la faire changer d’avis ? »

_ « Je ne sais pas. Je ne pense pas. »

_ « Je ne vois pas quelle bonne raison il pourrait y avoir… »

_ « ça concerne la prophétie. Je n’en dis pas plus. »

_ « Cette fille fait ressortir ce qu’il y a de pire en moi. »

_ « ça… »

Un peu plus tard dans la soirée, ils étaient tous les quatre descendu dîner. La maîtresse de l’auberge en profitait pour les briffer un peu sur leur journée du lendemain.

_ « Ecoutez moi, vous cherchez d’où vient cette musique et on vous a dit qu’on ne savait pas du tout ou elle était, mais au fond tous le monde sait qu’elle se trouve dans cette fameuse forêt surplombée de falaises et à laquelle on ne peut accéder. Il faudrait traverser un grand vide, il n’y a aucun autre passage. Mais pour vous ça ne devrait pas être un problème. Il s’agit de la forêt de Sainte Colombe. Ça semble simple au premier abord, mais une forêt, c’est grand. Donc même si votre périmètre de recherche est plus précis, il n’en demeure pas moins laborieux.

_ « Voilà qui est encourageant… »

_ « Cessez votre ironie, il est impératif que vous fassiez en sorte que cette musique cesse. On vous a surement dit pourquoi. »

_ « En effet. »

_ « Vous verrez par vous-même ce soir, elle survient en général vers 22h. »

_ « c’est si terrible que ça ? »

_ « Cela dépend des personnes, certaines seront juste touchés, certaines auront si mal qu’elles ne voudront qu’une seule chose : mourir. »

Allen appuya sa tête contre l’épaule de sa sœur à côté de lui. Il ferma les yeux et une main vint se poser sur ses cheveux. Kanda et Lenalee étaient furieux de jalousie quant à la complicité des jumeaux. La vieille dame, elle, crut fondre sur place.

_ « Bien, il est bientôt 22 heures, vous devriez monter, moi je vous laisse. Demain je vous réveillerais assez tôt. »

_ « Ok. Merci pour tout, bonne nuit à vous. »

_ « Merci bien jeune fille. »

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous dans les chambres. Kanda assis par terre regardait la grande horloge murale.

Gabrielle, accroupie sur une chaise, fixait également une horloge, attendant la sentence qui arriverait dans moins d’une minute. Lenalee était sur le lit et regardait dans le vide, réfléchissant, à côté d’Allen qui avait préféré rester avec elles pour ce début de soirée.

Soudain, alors que la grande aiguille atteignait le 12, entraînant avec elle un mouvement de la moyenne et de la petite, un premier accord long et doux se fit entendre. Il s’agissait d’un instrument à cordes frottées. Trois des exorcistes avaient ressenti une légère pression à l’entente de ce son. Pour Gabrielle, cette amorce eu l’effet d’une lacération directe et brutale de son âme. Elle s’était figée et son esprit commençait à partir… loin.

La musique qui continuait était baroque, la mélodie douloureuse, et le son était le plus beau qu’ils n’avaient jamais entendu. Tous étaient pris dans une sorte de transe mélancolique et admirative. Allen commençait à avoir mal au cœur. Lui et Lenalee commençaient à ressentir les effets de cette fameuse musique. Les exorcistes parvenaient à rester assez conscients, sauf Gabrielle, qui avait de plus en plus de mal à tenir. Ils l’observaient, et virent des larmes couler le long de ses joues avant de s’écraser au sol. Elle se leva et commença à tourner en rond nerveusement, faisant le tour de la pièce rapidement, comme si elle recherchait frénétiquement quelque chose. Elle secoua la tête à plusieurs reprises, pour chasser ces images qui la harcelaient et qui obstruaient sa pensée.

_ « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!! »

Elle s’était laissé tomber brutalement sur ses genoux, tenant sa tête entre ses mains, poussant un hurlement à crever les tympans. A l’entente de ce cri, Kanda débarqua dans la chambre.

_ « Bordel mais qu’est-ce qui se passe ici ? »

Gabrielle fit fi de son apparition et se releva brusquement pour courir vers sa valise, bousculant au passage le nouvel arrivant.

Allen l’attrapa et la poussa au sol pour la calmer.

_ « LACHEZ MOI ! Qu’est-ce que vous nous avez fait…  REGARDEZ CE QUE VOUS LUI AVEZ FAIIT ! VOUS N’AVIEZ PAS LE DROIIT ! Pourquoi vous avez fait çaa… POURQUOI ???!!!! DEGAGEZ ! DEGAGEZ ! LAISSEZ-MOI ! »

_ « … Quoi ? Elle délire complètement… »

Lenalee s’était sentie déchirée par les hurlements hystériques de Gabrielle.

Kanda s’avança vers Allen.

_ « C’est un souvenir. Calme la, réveille la. »

_ « Hé, Gab, on est toujours à l’auberge, on est en mission, réveillé toi, regarde moi. REVIENS ! »

_ « Crevez… crevez tous… »

_ « GABRIELLE ! » Il la secoua violement.

_ « … Désolée…  Je suis là. »

_ « Du calme, respire. Qu’est-ce qui s’est passé, à qui t’adressais tu tout à l’heure ? »

_ « Qu’est-ce que j’ai dit tout à l’heure ? »

_ « Qu’est-ce qui s’est passé ?!  Tu as hurlé contre quelqu’un en lui demandant pourquoi il avait fait ce qu’il a fait. Qu’a-t-il fait ? Répond s’il te plaît. »

_ « … »

_ « … »

_ « Allen et moi nous avons eu 17 ans. J’avais donc 12 ans quand ça s’est produit. J’étais sous la garde de Nara depuis approximativement 5 ans. C’est un peu idiot… la manière dont ça a commencé. Je suis simplement sortie de la maison un soir d’hiver, pour prendre l’air, pour évacuer un peu toute la frustration de ne presque rien savoir sur tout ce qui concernait la congrégation, les akumas, mon frère… Puis Nara est venue me rejoindre. Il faisait excessivement froid et nous étions peu habillées. »

Flash Back POV Gabrielle.

On marchait côtes à côtes, discutant de beaucoup de choses. Le froid agressif nous obligea à reprendre le chemin de la maison. Il était entouré de faussés et de feuilles mortes pourries par le temps.

On stoppa soudain notre marche, et Nara se tourna vers moi.

_ « Tu sais quoi ? Demain je vais pouvoir rester avec toi toute la journée, j’ai pris ma journée, pas besoin d’aller au travail. On fera ce que tu voudras. »

_ « Merci… maman… »

Je n’avais utilisé cette appellation que quelque fois par le passé, et à chaque fois Nara avait ressenti cette même vague de bonheur qui la faisait parfois pleurer. Elle me prit dans ses bras et on reprit notre route.

Soudain, trop plongée dans mes pensées pour entendre les pas discrets qui s’étaient rapproché de nous, et visiblement Nara aussi, je senti quelqu’un me saisir les poignets pendant qu’un autre m’enfonçait une boule de tissu dans la bouche et y ajouta un morceau de scotch.

Puissamment maintenue, je ne pu que légèrement bouger ma tête sur le côté pour déposer mon regard sur Nara qui se trouvait dans le même état que moi. Pour la première fois je me sentais sans défense, tétanisée. A peine eu-je le temps de penser que je me senti traînée brutalement par terre dans le large faussé. Nara et moi poussâmes des cris par réflexe, bien que ce ne fût inutile étant donné que les seuls sons que l’on émettait ressemblaient à des plaintes étouffées à peine audibles. Alors que l’homme cessait de me traîner, des plaintes plus puissantes s’ajoutèrent aux miennes. Les agresseurs échangèrent quelques mots que je préférai ne pas comprendre. 

J’étais à genoux par terre, la tête baissée. Je voyais à travers des mèches noires un homme arracher les boutons du chemisier de Nara. Je fermai les yeux et fuyait la scène. A la vue de ma réaction, celui qui était derrière moi saisi une poignée de mes cheveux et la tira en arrière avec force pour me relever la tête. Mes mains étaient attachées dans mon dos, je ne pouvais tenter quoi que ce soit.

Il sorti son couteau et le posta sous ma gorge, menaçant ma carotide, et me suggéra d’ouvrir les yeux et de regarder ce qu’il se passait en face de moi.

Je voyais ma mère… nue… sur le sol glacé, le corps secoué de violents tremblements causés par le froid et la terreur. Les deux enflures qui s'occupaient d'elle passaient leurs lames délicatement sur sa peau pâle… exerçant de temps en tems une pression, tranchant la chaire, lui arrachant des cris toujours étouffés par le tissu. Le troisième, roux, regardait d'un air dégouté. Elle inclina sa tête vers moi et ouvrit les yeux. Des larmes ne cessaient de couler… Elle plongea son regard dans le mien et le détourna aussitôt. C'était la première fois que je voyais un visage aussi déformé par la douleur, et des yeux aussi honteux et suppliants, aussi désespérés.

J’espérais… « Que quelqu’un nous sorte d’ici… s’il vous plaît… je vous en supplie… quelqu’un… ». J’attendais, mon corps s’engourdissait de plus en plus… je n’osais pas imaginer l’état de Nara en considérant déjà le mien.

Soudain, alors que j’étais ailleurs, l’esprit déconnecté, j’entendis un hurlement plus fort que tous les autres. Ça y était… il avait commencé à la pénétrer…

Je ne pouvais plus, je ne tenais plus, chaque coup de butoir qu’il lui donnait m’empalaient le crâne et me transperçaient le cœur.

Quelques minutes plus tard, Nara s’était évanouie. L’homme se releva alors, pestant contre sa victime qu’il ne voyait plus souffrir. Sous le coup de la colère, il saisi son couteau et je senti mon cœur imploser quand je le vis lui trancher sauvagement la gorge… « Non… »   

Le meurtrier se dirigea alors vers moi et me regarda avec un sourire sadique. Je ne réagissais plus, sous le choc, je ne calculais plus rien… Je ne réagi pas quand son complice m’arracha le scotch et retira la boule de tissu, je ne réagi pas quand il me plaqua violemment au sol, ni quand il arracha mon propre chemisier. J’avais les yeux dans le vague. Mes mains avaient été détachées mais j’étais incapable de penser à quoi que ce soit. Incapable de leur ordonner de bouger. Me voyant presque amorphe, l’un des trois complices m’affligea un coup de pied monumental en plein visage, faisant couler du sang…

Je repris mes esprits quand je m’aperçu que j’étais nue à mon tour, et que la nuit s’était tellement avancée la neige commençait à tomber. Je senti ma peau geler, littéralement. Je ne voyais presque rien, ma vue étant envahie par les images harcelantes de la précédente scène. Mes larmes coulaient, je me foutais pas mal de ce qu’il adviendrait de mon corps. J’étais faible et soumise, mon sort dépendant uniquement de la volonté de ces quatre monstres.

_ « Nara… Nara… … Nara… »

Le brun à ma droite me fit taire d’un nouveau coup de pied en pleine face, me faisant à nouveau cracher du sang. Ma voix était cassée et faible. J’attendais la sentence… puis elle est tombée…

_ « HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

J’hurlai de ma voix brisée. Le criminel avait commencé à me pénétrer à mon tour, me déchirant de l’intérieur. Je senti mon corps convulser sous la douleur et le froid. C’était donc ça qu’elle avait ressenti ? Elle a dû apprécier de s’évanouir. Son corps l’a sauvé. Visiblement le mien s’y refuse. Je veux que ça s’arrête… seulement que ça cesse… Pitié !

Alors que celui ci se retira, je priai et remerciait tous les dieux susceptibles de m'entendre. Puis je les insultai tous lorsque je vis un blond arriver et imiter le premier. Le roux me maintenant moins fort que les autres, comme à contre cœur. Je lui en voulais de ne pas réagir alors qu'il semblait être là contre son gré.

_ « LACHEZ MOI ! Qu’est-ce que vous nous avez fait…  REGARDEZ CE QUE VOUS LUI AVEZ FAIIT ! VOUS N’AVIEZ PAS LE DROIIT ! Pourquoi vous avez fait ça… POURQUOI ???!!!! DEGAGEZ ! DEGAGEZ ! LAISSEZ-MOI ! »

_ « Elle s’est enfin mise à supplier. Cool, c’est moi qui ai droit au plus de plaisir les gars héhé ! »

_ « Crevez… crevez tous… »

_ « TA GUEULE !!! »

Au bout d’une vingtaine de minutes d’enfer, les quatre psychopathes se retirèrent en vitesse après avoir entendu une voiture s’approcher. Mon corps était confondu avec le paysage, recouvert de quelques feuilles mortes et de givre, incapable de mouvement.

Une femme sorti de la voiture et se dirigea vers la maison presque en face de moi. J’étais sauvée. Un miracle. J’avais une chance de m’en sortir.

Je voulu l’appeler et là… ne sorti de ma bouche qu’un murmure… Un murmure si peu audible qu’il fut emporté par le vent bien avant d’atteindre cette jeune femme qui rentrait chez elle. Mes poumons étaient gelés, mon corps paralysé, tout espoir fané…

Quelques instants plus tard, n’ayant plus la force de ressentir quoi que ce soit et bientôt plus la force de penser, je pris une décision, relâchai tous mes muscles, ne faisant plus qu’un avec la nature morte qui m’entourait, je fermai les yeux et versai la larme que je cru être la dernière de ma vie.

Fin flash back.

Lenalee était assise sur le sol. Elle pleurait, les yeux dans le vide. Allen tenait toujours sa sœur dans se bras et pleurait autant qu’elle. Kanda semblait choqué et perdu, il sorti de la pièce comme si de rien n’était.

La musique cessa et Gabrielle releva la tête, reprenant ses esprits et conscience de la réalité.

_ « Et merde !! FAIT CHIER ! », Elle agrippa le bras de son frère et se serra un peu plus contre lui.

_ « Il est tard, on devrait peut-être aller dormir. Gabrielle, une bonne nuit devrait pouvoir te calmer et te faire penser à autre chose. »

_ « Oui… »

Son frère se leva donc, et quitta la pièce. Lenalee s’approcha de la brune et lui tendit une main. Celle-ci ignora la main en question et se leva. Elle prit la chinoise dans ses bras et la lâcha au bout de quelques instants pour se changer et aller se coucher. L’autre fille fit de même et s’endormit directement. Gabrielle avait eu besoin de deux petites heures pour enfin sombrer dans les bras de Morphée…

 

 

 
 
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